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Communique: Comment le Hezbollah a-t-il mis le Liban échec et mat? (Octobre 22, 2021)



Sois subtil jusqu’à l’invisible; sois mystérieux jusqu’à l’inaudible; alors tu pourras maîtriser le destin de tes adversaires.

L’Art de la guerre de Sun Tzu



I – Quand le Hezbollah commence à infiltrer l’État

Vers une nouvelle guerre civile ?

Par M.L.D. avec AFP – 15 oct. 2021

Avec le fioul d’Iran, le Hezbollah est le véritable souverain du Liban20 septembre 2021

Aperçu de l’actualité



I – Quand le Hezbollah commence à infiltrer l’État

OLJ / Par Mounir RABIH, le 23 juin 2021 

Alors qu’il s’est construit à la base comme une alternative à l’État, dont il ne reconnaissait pas la légitimité, le parti de Dieu a étendu ses tentacules au sein des institutions libanaises au fil des décennies jusqu’à devenir le principal parrain du système. Première partie aujourd’hui, sur le temps de la « Résistance », quand le Hezbollah met un premier pied dans l’État libanais.

Comment une poignée d’hommes formés, endoctrinés et financés par les pasdaran sont-ils devenus quelques dizaines d’années plus tard les piliers de l’organisation politique et militaire la plus puissante du Liban ? Comment un parti créé en marge de la société, qui s’est pensé comme un para-État, s’est-il infiltré petit à petit dans l’État central, jusqu’à devenir le principal parrain du système ? L’histoire que le Hezbollah entretient avec l’État libanais est faite de tensions et de ruptures, d’alliances opportunistes et de remises en question internes, de contraintes tactiques et de choix stratégiques liés aux ambitions de la République islamique. On peut la diviser en deux phases : l’ère de la « Résistance » entre 1985 et 2000, et celle de la « politique » qui se poursuit jusqu’à ce jour. Tout au long de ces décennies, le parti a joué de ses multiples identités pour redéfinir ses relations avec le reste du Liban. Il fut simultanément ou alternativement la voix des opprimés, le bras armé de l’Iran, l’incarnation de la « Résistance » contre Israël ou l’instrument de la revanche chiite.

Lire la deuxième partie

II- Comment le Hezbollah a réalisé son OPA sur l’État

À l’origine était un groupe d’hommes chargés d’être les agents de l’exportation de la révolution iranienne au Liban, tel que souhaité par l’ayatollah Ruhollah Khomeyni. Le guide suprême de la République islamique dépêche dès 1979 l’un de ses lieutenants, sayyed Issa Tabatabaï, pour diligenter la naissance de ce qui sera nommé quelques années plus tard le Hezbollah. Le terreau est fertile : la communauté chiite libanaise est marginalisée depuis des siècles et subit depuis quelques années les raids israéliens contre la présence palestinienne dans le sud du Liban. La place est d’autant plus libre que son leader le plus charismatique, l’imam Moussa Sadr, qui a fondé le mouvement des déshérités, est porté disparu depuis un voyage en Libye en 1978. L’invasion israélienne de 1982 va boucler la boucle et donner un prétexte parfait aux pasdaran pour intensifier leur mission de recrutement et de formation et permettre au futur Hezbollah de monter très vite en puissance en prenant les habits de la « Résistance » à l’ennemi.

L’éditorial de Issa Goraïeb

Sanctions, mode d’emploi

Officiellement, le Hezbollah est fondé en 1985. Il se définit à la base comme un parti « jihadiste de résistance » sans projet politique pour le pays. Son objectif est de confronter Israël et ceux qui soutiennent l’occupation, comme indiqué dans le document politique fondateur publié en 1985. À cette époque, le parti considère que le régime libanais dirigé par Amine Gemayel entretient des liens avec Israël. Le 17 mai 1983, le président libanais parvient à conclure un accord avec Israël, grâce à une médiation américaine. Il sera toutefois contraint de l’annuler, sous la pression de la Syrie et de ses alliés au Liban, en mars 1984. Khomeyni qualifie à l’époque le Liban de régime infidèle auquel il faut faire face. Cette obligation est même mentionnée dans la charte du parti. Dans celle-ci, le Hezbollah met en avant sa foi dans le modèle du velayet e-faqih et prône l’instauration d’un État islamique. Il convient toutefois qu’il ne peut pas l’imposer au reste de la population, dans un environnement qui ne lui est pas favorable.

Les premières législatives

Le premier véritable tournant se joue à la fin des années 1980, à un moment où la guerre interchiite entre le mouvement Amal et le Hezbollah fait rage, mais où le conflit libanais, dans son ensemble, touche bientôt à sa fin. Un débat divise alors les cadres de la formation. Seul le charismatique Mohammad Hussein Fadlallah – personnalité très influente de l’islam chiite et autrefois considéré comme le mentor du parti pro-iranien avec lequel il prendra toutefois plus tard ses distances – et ses partisans considèrent que le Hezbollah ne peut pas continuer à boycotter l’État, car à un moment celui-ci sera restauré et il faudra en tenir compte. Mohammad Hussein Fadlallah appelle également à nouer des liens avec les pays arabes et occidentaux, contre l’avis de la majorité des cadres du parti de Dieu.

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Vers une nouvelle guerre civile ?

Par M.L.D. avec AFP – 15 oct. 2021

 

Le Liban va inhumer ses morts vendredi dans une atmosphère tendue au lendemain de heurts qui ont secoué le centre de Beyrouth. Sept personnes ont été tuées dans ces affrontements qui ont ravivé le spectre de la guerre civile. Y a-t-il un risque d’en arriver là ?

Le Liban est à cran ce vendredi, au lendemain de violents affrontements dans le centre-ville de Beyrouth jeudi qui ont fait sept morts et des dizaines de blessés en marge d’une manifestation pour exiger le remplacement du juge chargé de l’enquête sur l’explosion au port de la capitale l’an dernier.

Dans tous les esprits : la peur du retour de la guerre civile. Les images des morts et des blessés, sans oublier les tireurs embusqués, sont venues rappeler ces jours noirs de 1975 à 1990 où entre 130 000 et 250 000 victimes civiles avaient perdu la vie.

Je ne peux plus revivre cette expérience

“Je ne peux plus revivre cette expérience. Je veux partir et protéger mes enfants”, confiait ainsi jeudi Mariam Daher, une mère de famille libanaise de 44 ans pour qui l’idée d’un retour à la guerre civile est “terrifiante”.

Dans un discours, le président Michel Aoun, un allié chrétien du Hezbollah, a jugé “inacceptable de revenir au langage des armes car nous avons tous convenu de tourner cette page sombre de notre histoire”. De son côté, l’analyse Karim Bitar estimait jeudi sur France 24 : “Le fait que le Hezbollah descende dans la rue et jette tout son poids dans cette bataille pourrait mener à (…) la déstabilisation du pays tout entier.”

Ces violences réveillent d’autant plus le spectre de la guerre civile qu’il s’agit a priori des mêmes communautés qui s’affrontent : les Forces libanaises et le Hezbollah. Les formations chiites accusent en effet le parti chrétien des Forces Libanaises d’avoir déployé des francs-tireurs sur les toits des immeubles environnants et d’avoir visé leurs partisans qui s’approchaient des quartiers chrétiens jouxtant le secteur.

Les Forces Libanaises ont démenti et réclamé une enquête officielle, accusant le Hezbollah d’avoir “envahi” les quartiers chrétiens. Vendredi, le journal Al-Akhbar, proche du Hezbollah, a publié en première page un portrait du chef de la formation chrétienne, Samir Geagea, en uniforme nazi, avec une moustache à la Hitler, l’accusant d’avoir “planifié, préparé et exécuté un grand crime”. 

Par ailleurs, les heurts de l’époque avaient eu lieu non loin de ceux de jeudi, près de l’ancienne ligne de démarcation qui séparait les quartiers musulmans des quartiers chrétiens, dans le quartier de Tayouneh.

“Nous sommes revenus comme en 1975”, n’hésitait pas à dire vendredi Fawzi Saghir, un concessionnaire de voitures à Tayouné.

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Avec le fioul d’Iran, le Hezbollah est le véritable souverain du Liban

20 septembre 2021

“Il est très clair que l’Etat est incapable d’arrêter le Hezbollah. Il observe, impuissant, sans prendre aucune mesure”, met en garde une militante.

En acheminant du carburant iranien au Liban sans l’autorisation de l’Etat et malgré les sanctions américaines, le Hezbollah confirme une nouvelle fois son rôle de maître du jeu et son monopole sur les décisions souveraines dans ce pays en plein effondrement.

« Le Hezbollah a considérablement accru son influence sur l’Etat libanais », déclare le politologue Karim Emile Bitar, soulignant que le mouvement terroriste chiite pro-iranien armé « n’essaie même plus de se cacher derrière le vernis de légalité conféré par les institutions officielles ».

Englué dans la pire crise financière de son histoire, à court de devises étrangères et en défaut de paiement sur sa dette colossale depuis l’an dernier, le Liban peine à importer des produits de base notamment du carburant, les pannes de courant frôlant les 24h/24.

Depuis des mois, des queues interminables se forment chaque jour devant les stations d’essence tandis que les générateurs privés, qui prennent le relais du courant de l’Etat, rationnent aussi plongeant ainsi le pays dans l’obscurité et paralysant hôpitaux, industries, écoles et institutions.

Bien que partie intégrante de l’Etat – avec des députés au Parlement et des ministres au gouvernement – le Hezbollah a maintes fois déploré ces derniers mois l’échec des autorités à remédier aux pénuries, promettant d’y pallier par ses propres moyens.

Chose promise, chose faite : des dizaines de camions-citernes transportant du carburant iranien sont arrivés la semaine dernière au Liban, pénétrant par voie illégale via la Syrie et sans l’approbation de l’Etat libanais.

Souveraineté

Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une autonomie de longue date vis-à-vis de l’Etat.

Soutenu directement par Téhéran, le Hezbollah avait déjà annoncé son intervention dans la guerre en Syrie en 2013, aux côtés de Bachar al-Assad, sans l’approbation de l’Etat, se livrant aussi à des affrontements directs avec Israël, monopolisant ainsi les décisions de guerre et de paix.

« La dernière initiative prise par le Hezbollah affaiblit l’Etat », déplore à l’AFP la militante Laury Haytayan. « Il est très clair que l’Etat est incapable d’arrêter le Hezbollah. Il observe, impuissant, sans prendre aucune mesure », ajoute-t-elle.

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Aperçu de l’actualité

Le ministre des Affaires étrangères émirati annonce son intention de se rendre bientôt en Israël

Le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis (EAU), Abdoullah bin Zayed al-Nahyan, a déclaré aux journalistes lors d’une visite à Washington mercredi 13 octobre qu’il avait l’intention de se rendre bientôt en Israël.

 

De rares toilettes privées datant de l’époque du Premier Temple ont été découvertes à Jérusalem

D’anciennes latrines privées en calcaire datant de l’époque du Premier Temple – Xe siècle av. J.-C. – ont été découvertes dans le quartier d’Armon Hanatziv de Jérusalem dans le cadre de fouilles menées par l’Autorité des antiquités d’Israël en amont de la construction d’un nouveau complexe touristique dans la région.

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