LES ÉLECTIONS AMÉRICAINES VUES D’ISRAËL

POURQUOI LES ISRAÉLIENS ONT PLUS CONFIANCE EN

DONALD TRUMP QU’EN HILLARY CLINTON

Jean-Patrick Grumberg

                                      Dreuze, 2016

D’après les plus récents sondages*, le grand public israélien considère que Donald Trump serait un meilleur président pour la relation entre les Etats-Unis et Israël :

1.         Hillary Clinton se vante d’être l’architecte et le défenseur des accords sur le nucléaire iranien, et elle affirme que le monde est plus sûr depuis cet accord — une écrasante majorité d’Israéliens pense le contraire.

2.         Elle n’a pas pris ses distances avec des personnalités connues pour leur antisionisme radical dans son entourage : Max Blumenthal, George Soros, ainsi que l’extrême gauche anti-israélienne et pro BDS.

3.         Elle ne propose aucun changement de direction par rapport à Barack Obama, perçu comme très anti-israélien.

4.         En 2009, alors qu’elle était Secrétaire d’Etat, elle a exigé d’Israël qu’il se retire jusqu’aux les lignes d’armistice de 1949, et les Israéliens savent tous que ces lignes sont indéfendables et représenteraient un danger létal sur la seule frontière encore calme, que cela obligerait à déménager l’Aéroport international Ben Gurion, car il se retrouverait à portée des tirs de roquettes et aucune compagnie aérienne n’accepterait d’y atterrir, et que cela mettrait des villes côtières tranquilles et aujourd’hui non menacées comme Netanya, à 14 km des tirs ennemis. Bref, la sécurité d’Israël ne serait plus assurée, déjà que le pays doit gérer la présence des terroristes au nord (Hezbollah) et au sud (Hamas et maintenant l’Etat islamique).

5.         Toujours en 2009, Clinton a demandé à Israël de geler les constructions en Judée Samarie — mais les Israéliens savent ceci : le conflit a commencé bien avant qu’Israël ne construise le premier immeuble en Judée Samarie. Les constructions, c’est un prétexte utilisé par les Arabes, et repris par ceux qui ne sont pas les amis d’Israël.

6.         Enfin, c’est son mari, Bill Clinton, qui malgré un vote à l’unanimité au Congrès pour déplacer l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem, a mis son veto et a empêché ce geste hautement symbolique de s’accomplir.

Ces raisons sont cependant étouffées par le matraquage et la désinformation des chaînes de télévision israéliennes, dont les journalistes sont de gauche et donc pro-démocrates, et nuancées par le fait que Hillary Clinton est bien plus connue des Israéliens que Donald Trump.

Malgré ce matraquage, et une couverture négative des autres médias, 44 % des Israéliens voient clair et considèrent que Trump sera mieux pour Israël, contre 38 % pour Clinton.

Je note également que sa notoriété contribue à améliorer la cote de confiance en Hillary Clinton, et 51 % des Israéliens lors d’un sondage d’avril dernier pour la chaîne 1 israélienne affirmaient que n’importe lequel des deux candidats serait mieux pour Israël que le président Obama.

Pour être transparent, je dois ajouter qu’un autre sondage arrive à la conclusion inverse, mais sa procédure biaisée oblige à prendre ses conclusions avec des réserves.

Il s’agit du sondage conduit par l’Institut israélien pour la démocratie, qui conclut que 43,1 % des juifs préfèrent Clinton contre 34,2 % qui voudraient Trump comme président.

Le problème de ce sondage est qu’il n’inclut pas les deux autres candidats, le libertarien Gary Johnson et le Vert Jill Stein, lesquels pèsent à eux deux en moyenne 11,5 % de l’électorat selon RealClearPolitics, chiffre à retirer à Hillary Clinton, car il est composé des électeurs de Bernie Sanders qui se refusent à voter pour Clinton. Ajusté de cette distorsion, le résultat serait à égalité en tenant compte de la marge d’erreur.

Et le  sondage effectué fin août par AJC montre que le nombre de Juifs américains qui disent qu’ils voteront pour Clinton est tombé à 61%, le plus bas chiffre depuis 1980.

« JÉRUSALEM CAPITALE ÉTERNELLE DU PEUPLE JUIF »

SELON TRUMP : COLÈRE DES PALESTINIENS

Le monde juif, 26 sept. 2016

Les Palestiniens ont vivement dénoncé lundi la promesse électorale du républicain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale indivisible d’Israël s’il était élu à la présidence américaine.

« Cette déclaration méprise le droit international et la politique menée de longue date par les Etats-Unis au sujet du statut de Jérusalem, notamment l’occupation et l’annexion illégale de Jérusalem-Est », a fustigé le numéro deux de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat, dans un communiqué.

« Les déclarations de l’équipe de campagne de M. Trump signifient déjà un abandon total de la solution à deux Etats », a-t-il ajouté.

La campagne de Donald Trump a annoncé dimanche soir, après une rencontre de ce dernier avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à New York, que le candidat à la Maison Blanche avait « reconnu que Jérusalem (était) la capitale éternelle du peuple juif depuis plus de 3.000 ans ». Les Etats-Unis reconnaîtront Jérusalem comme « la capitale indivisible de l’Etat d’Israël » si M. Trump devient président, a-t-elle dit.

En janvier et mars dernier déjà, le milliardaire américain avait appelé les États-Unis à déplacer son ambassade à Jérusalem, la capitale d’Israël.

À deux reprises au cours de ses deux mandats, Barack Obama a suspendu le processus de transfert de l’ambassade des Etats-Unis en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem.

Compte tenu de la situation délicate à Jérusalem, les anciens présidents américains Bill Clinton et George W. Bush avaient déjà repoussé à plusieurs reprises le transfert de l’ambassade des États-Unis.

Alors que le gouvernement israélien considère Jérusalem comme sa capitale « une et indivisible », Washington n’a jamais reconnu officiellement la souveraineté de l’État juif sur la capitale de l’État juif.

TRUMP – CLINTON : LE SECOND DÉBAT PRÉSIDENTIEL,

ET LA QUESTION QUI TUE

Jean-Patrick Grumberg

Contrairement à beaucoup de conservateurs, je me sens trop partisan dans cette élection pour faire confiance à l’objectivité de mon jugement et affirmer que Donald Trump a remporté le débat d’hier soir, même si je pense que Donald Trump a effectivement remporté le débat d’hier soir.

Il est de fait bien plus facile pour moi de voir quand Trump ne fait pas une bonne performance.

Mise à jour à 20h40 heure de Paris : j’ai fait une erreur dans mon raisonnement.

En fin d’article, je dis que le sondage de CNN donne Clinton gagnante du débat, et je déplore que leur sondage soit biaisé : ils interrogent plus de démocrates que de républicains.

J’ai fait fausse route : après réflexion, je doit, au contraire, me réjouir que CNN arrive à ce résultat en interrogeant plus de démocrates. S’ils arrivaient à ce résultat en interrogeant un nombre égal de démocrates et de républicains, là j’aurai des raisons d’être déçu.

Ce n’est pas mon opinion qui compte, ni celle des journalistes qui tous vous diront que Donald Trump a été désastreux — ils disent constamment qu’il est désastreux — mais l’opinion publique, mesurée par les sondages, qui ne tarderont pas.

Je souhaite vous parler de la dernière question du débat, car elle m’a frappée et elle me paraît importante à plus d’un titre.

Un monsieur dans la salle a demandé à chacun des candidats — et il a été longuement applaudi pour cela parce que les gens sont fatigués de cette élection au niveau du caniveau — de décrire une qualité qu’il respecte chez son concurrent.

Hillary Clinton a pris la parole en premier, et a déclaré :

« Je respecte ses enfants. Ses enfants sont incroyablement capables et dévoués, et cela veut dire beaucoup concernant Donald… je respecte ça. En tant que mère et grand-mère, c’est très important pour moi ».

Donald Trump, prenant la parole à son tour, a dit :

« Je considère ce qu’elle a dit sur mes enfants comme un grand compliment. Je ne sais pas si cela voulait être un compliment, mais je la remercie. Je suis très fier de mes enfants, ils font un travail formidable et ils sont merveilleux. Ce sont des enfants merveilleux, et je considère que c’est un compliment.

Puis Donald Trump a ajouté :

Et je vais dire ceci d’Hillary : elle n’abandonne pas, elle ne renonce pas, je respecte ça.

Je dis les choses telles qu’elles sont : c’est une combattante, je ne suis pas d’accord avec la plupart de ses combats, je désapprouve son jugement dans de nombreux cas, mais elle lutte avec force, elle ne renonce pas, elle n’abandonne pas, et je considère cela comme un très bon trait de caractère. »

Nous saurons bientôt si le public a perçu les choses comme je les ai perçues :

Donald Trump a démontré par sa réponse qu’il respecte les femmes. Qu’il ne considère pas les femmes, ainsi que l’affirment les mauvaises langues, comme devant être soumises et effacées.

Trump a montré avec ces mots qu’il n’est pas, comme l’accuse Clinton et son camp, un affreux misogyne, mais un homme qui n’objectifie pas les femmes, ne les considère pas comme des jouets sexuels, et sait apprécier la force de caractère, le courage, la volonté, la combativité chez une femme.

A l’inverse, en saluant en Donald Trump l’éducation qu’il a donnée à ses enfants, l’exemplarité de sa famille, Hillary Clinton a sans le vouloir détruit sa propre ligne d’accusations qu’il est un homme rude, agressif, insensible, rentre-dedans, bref un sombre abruti.

COLÈRE DE NETANYAHU : « BIENTÔT L’UNESCO AFFIRMERA QUE L’EMPEREUR TITUS ÉTAIT UN PROPAGANDISTE SIONISTE »

Le monde juif, 13 oct. 2016

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a fustigé jeudi l’adoption par l’UNESCO d’une résolution islamisant le Mont du Temple à Jérusalem.

« Le théâtre de l’absurde continue à l’UNESCO. Aujourd’hui, cette organisation a pris sa décision la plus farfelue qui stipule que le peuple d’Israël n’a aucun lien avec le Mont du Temple et le Mur occidental », a dénoncé le dirigeant israélien dans un communiqué.

« Vu qu’ils ne lisent pas la Torah, je suggère que les membres de l’UNESCO aillent visiter l’Arc de Titus à Rome, et voir ce que les Romains ont rapporté après la destruction et le pillage du Mont du Temple il y a 2000 ans. L’Arc de Titus est gravé d’une menorah à sept branches. Symbole du peuple juif d’antan et le symbole de l’État juif actuel. À cette cadence, bientôt l’UNESCO affirmera que l’empereur Titus était un propagandiste sioniste », a ironisé le Premier ministre.

« Dire qu’Israël n’a aucun lien avec le Mont du Temple et le Mur occidental, est comme dire que la Chine n’a pas de lien avec la Grande Muraille, et que l’Egypte n’a aucun lien avec les pyramides. Cette décision absurde de l’UNESCO a fait perdre à cette organisation le peu de légitimité qui lui restait. Cependant, je crois que la vérité historique est plus puissante, et qu’elle prévaudra », a conclu M Netanyahu.

RESOLUTION DE L’UNESCO SUR LE MONT DU TEMPLE :

QUI A VOTE QUOI ?

Raphael Ahren

Times of Israel, 14 oct. 2016

Voici la répartition des pays qui ont voté pour, contre, ou se sont abstenus lors du vote à l’UNESCO d’une résolution niant tout lien entre le judaïsme et le mont du Temple, ainsi avec le mur Occidental.

Pour (24) : Afrique du Sud, Algérie, Bangladesh, Brésil, Chine, Egypte, Iran, Liban, Malaisie, Maroc, Maurice, Mexique, Mozambique, Nicaragua, Nigéria, Oman, Pakistan, Qatar, République dominicaine, Russie, Sénégal, Soudan, Tchad et Vietnam.

Contre (6) : Allemagne, Estonie, Etats-Unis, Lituanie, Pays-Bas et Royaume-Uni.

Abstention (24) : Albanie, Argentine, Cameroun, Corée du Sud, Côte d’Ivoire, Espagne, France, Ghana, Grèce, Haïti, Inde, Japon, Kenya, Népal, Ouganda, Paraguay, Saint-Christophe-et-Niévès, Salvador, Slovénie, Sri Lanka, Suède, Togo, Trinidad et Tobago et Ukraine.

Absents (2) : Serbie et Turkménistan.

Shabbat Shalom!