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FIASCO OBAMA, CATASTROPHE SYRIENNE : LE JOUR J APPROCHE POUR ISRAËL

 

 

 

 

 

 

 

Le jour J approche et Israël demeure vigilant

Freddy Eytan

upjf.org, 1er septembre 2013

 

Le monde occidental se réveille enfin de sa torpeur. Plus de deux ans après le déclenchement de la révolte contre le régime sanguinaire du président Assad, et suite aux crimes contre l’humanité commis notamment avec des armes chimiques, il est évident que le monde libre ne peut se taire et passer à l’ordre du jour sans réagir. Ces jours-ci, les états-majors de l’OTAN sont sur le qui-vive, les généraux américains retirent les cartes topographiques et se penchent sur les sites stratégiques en Syrie. Les différents services recueillent minutieusement tous les renseignements possibles. Des drones et des satellites sont envoyés et plusieurs objectifs ciblés. C’est ainsi que fonctionnent des militaires disciplinés. Le rôle des généraux est de fournir toutes les options opérationnelles et les chefs d’Etats devraient choisir la bonne réponse… Et voilà que le jour J approche à pas de course. Que faire ?

 

Au moment où des bruits de bottes se font entendre dans notre région, le dilemme des chefs d’Etats grandit et les populations plongent dans l’angoisse. Les crimes contre l’humanité devraient être punis sans pour autant déclarer la guerre contre la Syrie ou chasser par la force un président sanguinaire. Obama a choisi une option qui est relativement facile : il lancera probablement des opérations chirurgicales à l’aide de missiles de croisière ou bombardera l’arsenal chimique et certains sites stratégiques syriens.

 

Il est conscient des complications d’une opération terrestre de grande envergure comme en Irak, sachant parfaitement que personne ne peut prédire qu’elles seront vraiment les conséquences le lendemain. Les réactions de la Russie, alliée et bastion stratégique de la Syrie, sont toujours imprévisibles. Suite au refroidissement de ses relations avec Washington nous avons l‘impression de retourner à l’époque de la Guerre Froide. Les dernières réactions musclées de Poutine rappellent celles du fougueux Khrouchtchev lors de la crise cubaine. Et puis comment réagira l’Iran et son satellite, le Hezbollah ? Et la Chine ? Les temps ont certes changé et évolué depuis, mais il semble à ce jour que le président Obama n’ait pas l’étoffe d’un Kennedy ou d’un Nixon.

 

Dans ce contexte, Obama va donc lancer une opération limitée. Il n’a pas l’ambition de renverser le régime d’Assad ni d’envoyer des troupes pour aider les rebelles. Son objectif est de punir Assad pour des raisons morales et dissuasives. Les Etats-Unis en ont ras le bol des guerres au-delà de leurs frontières. Après le Vietnam, l’Afghanistan et l’Irak, l’Amérique se replie sur elle-même et se préoccupe uniquement de ses affaires intérieures. C’est évidemment son droit à condition de le dire explicitement. La valse hésitation n’est pas de bon augure. Pour redorer son blason, Washington sera prête à utiliser la diplomatie classique pour régler des conflits locaux comme celui du problème avec les Palestiniens. Désormais, Obama cesse d’être le « gendarme » du monde.

 

La « politique de l’autruche » est fort inquiétante car elle encourage les Etats voyous comme l’Iran et elle renforce les activités des organisations terroristes et du djihad mondial. Cette indifférence américaine a déjà eu des conséquences graves avec les turbulences dans le monde arabe, particulièrement en Egypte. Le laissez-faire et le manque de volonté d’intervenir affaiblissent considérablement les alliés des Etats-Unis et notamment la dissuasion de l’Etat d’Israël.

 

En fait, c’est la première fois que l’Etat juif ne sera pas impliqué directement dans un conflit armé avec ses voisins les plus proches. Certes, Tsahal prend toutes les précautions et envisage l’escalade, voire l’embrasement de toute la région, car en dépit du fait que nous ne souhaitions pas intervenir dans le conflit syrien, nous sommes d’ores et déjà menacés et ciblés par nos ennemis en cas d’attaque américaine. Rappelons la première guerre du Golfe contre Saddam Hussein et la « politique de retenue » adoptée alors par le gouvernement Shamir malgré les tirs des Scud sur les villes israéliennes. Deux décennies après, il est exclu pour le gouvernement Netanyahou d’adopter la même politique. Il sera dans l’obligation de réagir contre toute attaque éventuelle de missiles ou de roquettes en provenance du Liban ou de la Syrie. C’est son droit absolu et sa légitime défense mais en même temps nous devrions aussi être vigilants, avoir une vision vers l’avenir et surtout sauvegarder les liens privilégiés que nous avons avec les Américains.

 

Depuis la campagne de Suez contre l’Egypte de Nasser en 1956, Israël a préféré se battre seul sans l’aide de soldats étrangers. Il y a juste 40 ans, lors de la guerre du Kippour, nous avons vu la mort en face en affrontant un « tremblement de terre » politique qui nous guette jusqu’à ce jour.

 

Avant de prendre une décision fatale et de lancer une opération militaire contre la Syrie, le président Obama devrait prendre sérieusement en considération les retombées du lendemain, et en particulier les conséquences sur la sécurité et la défense de l’Etat juif. Une coordination étroite entre les deux alliés est non seulement nécessaire, elle est impérative et vitale. Nous savons toujours comment une guerre est déclenchée mais nous ignorons de quelle manière elle s’achève. Dans la jungle du Moyen-Orient, les guerres sont particulièrement sales et toujours plus meurtrières.

 

La désintégration du régime syrien

Dore Gold

Le CAPE de Jérusalem, 27 août 2013

 

La décision de Bachar el-Assad d’utiliser des armes chimiques contre ses propres citoyens est la preuve d’une désintégration progressive du régime et explique que le moral du pouvoir et des troupes soit au plus bas.

 

La question concernant les motifs réels du président syrien se pose avec pertinence, mais nous pensons différemment du New York Times qui a titré cette semaine : « La Syrie d’Assad est confiante en l’avenir ». Dans un article publié dans les colonnes du CAPE-JCPA, l’ancien lieutenant-colonel de Tsahal Jonathan D. Halevi affirme le contraire et pense que les récentes victoires militaires de l’armée syrienne à Kosseir et à Homs ne témoignent guère d’une maitrise de la situation. Rappelons que la bataille dans ce village chiite fut acharnée et que le Hezbollah comme les forces régulières syriennes y ont subi de très lourdes pertes.

Quelques jours après, les forces rebelles ont réussi à déplacer le champ de bataille au cœur de la zone alaouite dans les villages situés près du port de Lattaquié. Conscient que l’étau se resserre contre lui, Assad a réagi en utilisant des armes chimiques dans la banlieue de Damas. Selon l’opposition syrienne, plus de 1 300 personnes sont mortes à Mouadamiyat al-Cham et dans la Ghouta orientale, deux zones contrôlées par les rebelles à l’ouest et à l’est de la capitale. Le rapport des services de renseignement américains confirme, preuve à l’appui, que le régime d’Assad est en effet responsable du massacre.

 

La perte de vitesse du régime d’Assad s’explique aussi par le recrutement de mercenaires étrangers chiites venant notamment d’Iran, d’Irak, et du Liban.

 

La Syrie est sans doute la plaque tournante des chiites au Moyen-Orient et avec ses diverses communautés chiites installées dans les pays du Golfe – notamment à Bahreïn et dans la région orientale de l’Arabie Saoudite – l’Iran renforce ses positions et soutient ses coreligionnaires économiquement et militairement pour poursuive ses ambitions hégémoniques. Malgré cette aide et particulièrement celle du Hezbollah, le régime d’Assad n’a pas réussi à obtenir une victoire décisive jusqu’à ce jour. Contrairement aux affirmations de certains observateurs et médias, la situation d’Assad est pire qu’on veut bien la décrire.

En refusant d’intervenir militairement, les pays occidentaux vont payer un lourd tribut car durant ces deux dernières années, depuis le déclenchement de la guerre civile, de nombreux groupes djihadistes sunnites, dont al-Qaïda, se sont installés sur le sol syrien. Le danger est immense car les conséquences sont plus graves qu’avec l’Afghanistan étant donné la proximité de la Syrie de l’Europe.

 

La faiblesse des Occidentaux et leur non-intervention en Syrie contre l’utilisation d’armes de destruction massive auront des retombées sur la conduite de l’Iran vis-à-vis de son projet nucléaire et renforceront les groupes djihadistes.

 

En admettant qu’Assad utilise des armes non-conventionnelles par désespoir ou par manque de confiance, l’intervention militaire de l’Occident pourra sans doute accélérer la chute du régime. La destruction de l’aviation syrienne peut évidemment contribuer à l’effort des rebelles.

 

Dans le contexte actuel, ce qui importe est l’évaluation des capacités de survie du régime d’Assad avant que les Etats-Unis et leurs alliés décident de lancer une opération punitive. Parallèlement aux préparatifs militaires, des efforts diplomatiques sont aussi nécessaires pour former une large coalition internationale, dissuader la Syrie et l’Iran, et mettre au pied du mur la Russie. Il est aussi important de renforcer les forces pragmatiques chez les rebelles pour empêcher à tout prix la mainmise des organisations affiliées à al-Qaïda et les islamistes de prendre le pouvoir et de plonger la Syrie dans le chaos total.

 

Israël observe avec inquiétude les événements et se prépare à tous les scénarii. Cependant, nous ne sommes pas impliqués dans cette coalition qui se profile et en dépit des menaces contre nous, il est clair que les prochaines démarches seront conduites exclusivement par les Américains et leurs alliés européens.

 

 

Le fiasco de la diplomatie d'Obama

Daniel Pipes


The Washington Times, 21 août 2013

Adaptation française: Johan Bourlard

 

C'est un privilège d'être un Américain travaillant dans le domaine de la politique étrangère, comme je le fais depuis la fin des années 70, en participant modestement au grand projet qui consiste à placer mon pays sur l'échiquier mondial. Mais à présent, sous la présidence de Barack Obama, les décisions prises à Washington ont nettement diminué en importance. C'est inquiétant, consternant et ce qui était un privilège ne l'est plus.

 

Que ce soit durant la période structurante de la Guerre froide ou pendant les deux décennies chaotiques qui ont suivi, le gouvernement américain, de par la puissance économique, la technologie de pointe, les prouesses militaires et la décence élémentaire des États-Unis, a compté beaucoup plus dans les évènements du monde que n'importe quel autre pays. Quand Washington éternuait, le monde s'enrhumait.

 

Des présidents faibles et généralement médiocres comme Jimmy Carter et Bill Clinton ont eu malgré eux une certaine importance comme lors de la révolution iranienne en 1978-1979 ou au moment du conflit israélo-arabe dans les années 90. Des présidents forts et actifs comme Ronald Reagan et George W. Bush ont eu et ont encore un impact bien plus grand, en hâtant l'effondrement de l'Union soviétique ou en envahissant l'Afghanistan et l'Irak.

 

Mais à présent, avec Barack Obama, les États-Unis sont tombés dans une politique terriblement inconsistante au Moyen-Orient, la région la plus agitée au monde. La versatilité, l'incompétence et l'inaction ont rendu l'administration Obama impuissante. Dans l'arène diplomatique, Obama agit comme s'il préférait être le Premier ministre de la Belgique, un petit pays qui a l'habitude de copier les décisions de ses grands voisins quand il s'agit de voter aux Nations Unies ou de donner des leçons de morale au sujet de conflits lointains. Les Belges, par nature, « mènent depuis l'arrière », pour reprendre la célèbre expression émanant de la Maison Blanche d'Obama.

 

On peut dire que le Qatar, avec ses 225.000 habitants, a plus d'impact sur les évènements actuels que les États-Unis pourtant 1400 fois plus grands (avec une population de 314 millions d'habitants). Observons comment ces derniers temps, Obama s'efface devant les émirs de Doha. Ceux-ci prennent l'initiative de fournir des armes aux rebelles libyens, celui-là les suit. Ils aident activement les rebelles en Syrie, il se tâte. Ils fournissent des milliards aux nouveaux dirigeants égyptiens, il se prend les pieds dans le tapis. Ils soutiennent sans réserve le Hamas à Gaza, il poursuit le projet illusoire d'un « processus de paix » israélo-palestinien. À cette fin, le secrétaire d'État américain a effectué, en quatre mois, six voyages en Israël et dans les territoires palestiniens, poursuivant une initiative diplomatique dont pratiquement personne ne croit qu'elle mettra fin au conflit israélo-arabe.

 

 

Pendant ce temps, le secrétaire américain à la Défense a appelé le dirigeant égyptien Abdul Fattah al-Sisi à 17 reprises, s'entretenant avec lui pendant 60-90 minutes, et n'est toujours pas parvenu, malgré ses supplications, à faire renoncer Sisi à l'usage de la violence contre les Frères musulmans. Encore plus frappant, Sisi a apparemment refusé de prendre un appel téléphonique d'Obama. Le milliard et demi d'aide annuelle des États-Unis à l'Égypte apparaît soudainement dérisoire face aux 12 milliards versés par trois pays du golfe Persique qui promettent en outre de compenser toute réduction d'aide occidentale. Chacun des deux camps d'un monde politique égyptien profondément divisé, accuse Obama de favoriser l'autre camp et les deux exècrent son nom. Alors que des dizaines d'églises coptes étaient en feu, il a joué au golf à six reprises. Paradoxalement, c'est en Égypte qu'Obama a prononcé, il y a quatre longues années, un discours important dans lequel il rejetait la politique de George W. Bush, avec un succès apparent.

 

Les ambitions d'Obama sont ailleurs : accroître le rôle du gouvernement aux États-Unis, comme l'illustre l'Obamacare. Dès lors, il traite la politique étrangère comme une pensée après coup, un fardeau désagréable qu'il faut expédier avant de retourner à des affaires plus attrayantes. Il supervise le retrait d'Irak et d'Afghanistan sans vraiment se préoccuper de ce qui va suivre. Son unique réalisation en politique étrangère, claironnée ad nauseam, a été l'exécution d'Oussama Ben Laden.

 

Jusqu'à présent, les dommages causés aux intérêts américains par l'ineptie d'Obama n'ont pas été très importants. Mais cela pourrait changer rapidement. Plus inquiétant, l'Iran pourrait bientôt disposer du feu nucléaire et se montrer remuant, voire à déployer ses armes flambant neuves. Le nouveau régime égyptien pourrait retourner à son antiaméricanisme et son antisionisme d'antan. Il existe d'ores et déjà en Égypte d'importants éléments appelant au rejet de l'aide américaine et à la fin du traité de paix avec Israël.

 

En tant qu'Américain qui considère son pays comme une puissance bénéfique, ces faits sont à la fois pénibles et effrayants. Le monde a besoin d'une Amérique énergique, réfléchie et sûre d'elle-même. C'est à juste titre que l'historien Walter A. McDougall a déclaré que « la création des États-Unis d'Amérique a été l'évènement central de ces quatre derniers siècles » et que la civilisation américaine « perturbe la trajectoire de toutes les autres civilisations par le seul fait qu'elle existe. » Quoique les perturbations soient minimes ces derniers temps. Puisse cette sinistre période être de courte durée…

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