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TANT DE SOUTIENS POUR UN ÉTAT PALESTINIEN, SI PEU POUR UN ÉTAT KURDE

  

    

 

 

AVEC MASSOUD BARZANI, LE JOUR D’APRÈS

Bernard-Henri Lévy

29 sept. 2017

 

  

Bernard-Henri Lévy a rencontré, pour Libération, le président du Kurdistan irakien. L’entretien-portrait d’un grand Peshmerga, assiégé par la Turquie, l’Iran et l’Irak – et lâché par le reste du monde.

«On m’a dit, commence le Président et chef des Peshmergas, qu’un président français s’est exclamé, en 1918, le soir de la victoire de la France sur l’Allemagne : maintenant, je peux mourir… ; c’est un peu ce que je ressens ce matin.».

 

Les conseillers qui l’entourent, ce mardi matin, dans son palais présidentiel de Salahaddin, au nord d’Erbil, se récrient que, le referendum gagné, la vraie bataille commence et qu’il reste, à 71 ans, trop cher à son peuple pour avoir des pensées pareilles. Il enfonce le clou.

 

«Cela fait la moitié d’un siècle que je mène le combat. J’ai bravé, avec tous les miens, les massacres de masse, les déportations, les gazages. Je me souviens des moments où nous nous pensions perdus, voués à l’extermination. Je me souviens de ceux où, comme en 1991, après la première guerre contre Saddam, les démocraties venaient à notre secours, mais où le maintien de la dictature nous replongeait dans les ténèbres. Pendant ces décennies de résistance, d’espoirs déçus et renaissants, je n’ai jamais imaginé voir, de mon vivant, le jour où, par un vote exemplaire, sans incident notable, sans vaine querelle politicienne, mon peuple, rassemblé, pourrait enfin dire au monde sa volonté d’être libre. Eh bien ce jour est arrivé. C’est le plus beau jour de ma vie. C’est comme si tout ce que j’ai fait, rêvé, toutes les luttes que nous avons menées, convergeait vers cet instant…».

 

Je pense, en l’écoutant, à tous les petits messieurs qui, dans les chancelleries, ont spéculé, jusqu’à la dernière minute, qu’il allait accepter de surseoir. Je pense au «deal» que lui a offert Trump, cinq jours avant le vote. J’ai eu accès au «draft» de ce deal. C’était, d’une certaine façon, un «bon deal» qui, en échange de l’ajournement de son rêve, le payait de belles paroles, d’une aide financière massive et de la garantie américaine. Mais c’était compter sans l’invincible fierté de ce vieux lion.. C’était ne rien entendre à la certaine Idée qui le hante et donne sens, non seulement à sa vie, mais au destin de son peuple. Comme s’il lisait dans mes pensées, il poursuit.

 

«Il faut que vous compreniez. Mon idée fixe, pendant ces semaines où l’on me pressait, de toutes parts, de renoncer à consulter mon peuple, était, le moment venu, quand ma journée serait accomplie, de pouvoir regarder dans les yeux celles et ceux qui m’ont mandaté. Les vivants, bien sûr. Mais, aussi importants, ceux qui ont sacrifié leur vie à la défense de la cause kurde. Lors de mon dernier meeting, jeudi dernier, au Stade Hariri d’Erbil, je n’avais qu’une obsession : ne pas avoir à rougir (not to be embarrassed) quand je paraîtrai devant eux.»

 

Je reviens à la charge, pensant à ceux qui le soupçonnent d’avoir organisé cette consultation dans le but de différer l’heure où il aurait à céder la place. Et je lui rappelle comment l’une des dernières fois où nous nous sommes vus, sur la ligne de front, à l’avant-veille de son offensive contre Daech dans le Sinjar, il m’avait confié, lui, le libéral, le pro occidental, que son modèle était le Général nord-Vietnamien Giap. Le temps n’est-il pas venu où Giap doit se muer en Ho Chi Minh et le stratège en bâtisseur de cette nation naissante qu’est, à dater de ce mardi, le Kurdistan ?

 

«Non, martèle-t-il, presque impatient. La première chose que j’ai faite, hier soir, quand j’ai su que le dernier bureau de vote, dans le village le plus reculé des Monts Barzan, avait fermé, fut d’aller me recueillir sur la tombe de Mustafa Barzani, mon père et le père de la nation kurde. Rappelez-vous ce que je vous ai dit, dans le Sinjar. Toute ma vie, comme lui, mon père, j’ai été un Peshmerga. Et être Peshmerga m’a toujours semblé plus grand qu’être Président. Je n’ai pas changé d’avis. Alors, prendre le temps d’expliquer à nos voisins le sens de ce referendum pacifique, oui, d’accord. Mais Ho Chi Minh, non, franchement non – il faut, à la nation kurde, une génération de jeunes dirigeants.»

Son regard s’est durci à l’évocation de ces « voisins » – Turquie, Iran et Irak – qui multiplient, ces dernières heures, les mises en demeure et les bruits de botte.

 

«Nous n’avons commis aucun crime. Nous n’avons violé ni la loi fédérale irakienne ni la charte des Nations Unies. Et je n’ai cessé de répéter, jusqu’au vote, qu’il n’était pas question de proclamer une indépendance unilatérale et précipitée – mais d’ouvrir une négociation franche, qui durera ce qu’elle durera, avec Bagdad. Alors, vous comprendrez que, lorsqu’on nous répond sur ce ton, lorsqu’on réagit à notre scrutin par le chantage et les menaces, nous ne pouvons pas ne pas nous dire que nous avions bien raison de nous méfier et d’envisager, après tant de siècles de trahisons, de prendre enfin nos affaires en mains.»

 

Je m’inquiète du degré de sérieux de ces menaces. J’insiste sur la géographie tragique qui enclave son jeune et vieux pays. J’évoque la Bosnie sous blocus. L’assaut contre Israël au lendemain de sa naissance. L’autre Massoud, l’Afghan, assiégé dans son Panchir.

 

«Chaque chose en son temps…»

 

Fala Mustafa, son ministre des affaires étrangères, qui fait office de traducteur et a le don, comme souvent les dirigeants kurdes, de parler américain avec l’accent d’Oxford, dit exactement :

«Don’t meet trouble half way».

 

Je sens, comme dans toute cette conversation, sa volonté d’afficher, face à la fébrilité du trio Bagdad-Ankara-Téhéran qui ne laisse pas passer une journée sans annoncer une nouvelle rétorsion, son inébranlable esprit de mesure.

 

«Chaque chose en son temps, oui. Ils ne sont qu’au début de leur escalade. Et j’espère de tout mon cœur qu’ils n’iront pas au bout. Mais si tel était le cas…» Je sens qu’il pèse ses mots.

 

«Si tel était le cas, s’ils cherchaient vraiment à nous étouffer, à fermer nos aéroports ou à couper nos voies commerciales, alors, je vais vous dire. Nous en avons vu d’autres. Nous avons été torturés, raflés, déplacés. Autrefois dans les montagnes et, hier encore, sur les 1000 kilomètres de front que nous avons tenus, presque seuls, contre l’Etat islamique, nous avons payé au prix fort, très fort, notre amour de la liberté. Alors comprenez bien qu’aucune mesure hostile, aucune punition collective, ne pourront être plus cruelles que ce que nous avons enduré. Et puis autre chose…»

 

Il se tourne vers ses compagnons comme s’il les passait, du regard, en revue.

 

«Chacun d’entre nous a dans sa mémoire, marqué au fer rouge, le pire que l’homme puisse infliger à l’homme. Alors il faut que tous en soient bien conscients. Ce temps-là est terminé. Nous ne nous laisserons plus faire. Nul n’attentera plus impunément à notre dignité. Et quant à la communauté internationale…»

 

C’est moi qu’il regarde, cette fois. Avec, dans l’œil, un air de défi.

 

«Supposons que nos voisins aillent au bout de leurs desseins déraisonnables. Est-ce que la communauté internationale nous regardera nous faire étrangler sans bouger ? Sera-t-elle au spectacle, comme quand nous nous faisions gazer ? Rappelez-vous, l’année dernière encore, au début de la bataille de Mossoul, l’incident de Fazlya. Vous étiez là, n’est-ce pas ?»

 

Oui, bien sûr, j’étais là avec mes cameramen. Une unité de Peshmergas tombée dans une embuscade. Plusieurs heures de combats acharnés. En dépit des appels répétés du commandant de la colonne, et au mépris des règles d’engagement de la Coalition, pas de support aérien. Et, le soir venu, dans son campement des monts Zartik, la colère froide du Président.

 

«La Coalition avait promis et elle n’a, ce jour-là, pas tenu sa promesse. Elle n’avait que les Peshmergas à la bouche. Le courage des Peshmergas. Le sacrifice des Peshmergas. Mais, au moment de prêter main forte aux Peshmergas, il n’y avait tout à coup plus personne. Jusqu’à ce jour, je n’ai pas d’explication.»

 

Il semble, à cette évocation, retrouver son courroux d’alors. Mais, très vite, retrouve sa sérénité.

«Nous sommes, je ne le dirai jamais assez, demandeurs de négociation et de dialogue. Nous sommes prêts à répéter, encore et encore, que l’indépendance à laquelle nous aspirons est celle des Kurdes d’Irak et que nous n’avons aucune intention de nous mêler des affaires des pays voisins. Je l’ai rappelé à votre Président lorsqu’il m’a téléphoné, la semaine dernière, à son retour de New York. Il était amical. Il l’a compris.»

 

Je sais que le Président Macron lui a, ce jour-là, proposé la médiation de la France. Je sais aussi qu’il lui a fait savoir, ce matin même, qu’il est prêt à le recevoir, sans délai, avec le Premier Ministre irakien al-Abadi. Son visage s’éclaire.

 

«J’ai confiance dans le Président Macron et dans son leadership. Il y a une histoire spéciale, vous le savez, entre votre pays et le mien. Transmettez-lui que tous les Kurdes se sentent un peu les enfants d’une grande dame de France qui s’appelait Danielle Mitterrand. C’est un honneur, pour moi, d’accepter son invitation. Je peux venir dès demain. J’espère qu’il en ira de même pour Monsieur al-Abadi.»

 

 

 

 

 

KURDISTAN VS PALESTINE

François Margolin

La regle du jeu, 20 sept. 2017

 

 

l est tout de même très étonnant que l’ensemble de la communauté internationale s’insurge ces dernières semaines contre le référendum qu’organise le gouvernement du Kurdistan irakien pour son indépendance, alors que, depuis des années, la même communauté internationale se bat pour imposer la création d’un Etat palestinien. C’est encore plus étonnant quand on constate que l’ensemble des pays arabes s’opposent eux-aussi à la création d’un Etat kurde, et que les centaines de milliers de militants pro-palestiniens à travers le monde ne lèvent pas le petit doigt pour les Kurdes.

 

Or, il s’agit, après tout, de deux causes tout-à-fait semblables: deux peuples sans Etat, dans la même région du monde, le Moyen Orient. Deux peuples qui ont été victimes de la répression des Etats sous la domination desquels ils vivaient: Egypte, Israël et Jordanie pour les Palestiniens, Irak pour les Kurdes, les Kurdes l’emportant haut la main pour avoir été, durant les années 80, victimes d’une véritable tentative de génocide de la part du régime de Saddam Hussein.

 

Deux peuples dont on sait pertinemment qu’en cas de vote, ils se prononceront à la quasi-unanimité pour leur indépendance.

 

Deux peuples chez qui le sentiment national existe depuis des décennies, les Kurdes ayant même une certaine avance puisque, si l’OLP (l’Organisation pour la Libération de la Palestine) a été créée au début des années soixante, la volonté d’acquérir un Etat de la part des Kurdes date, au minimum, de la fin du 19ème siècle et que cet Etat leur fut même promis durant quelques années par le Traité de Sèvres de 1920.

Pourquoi alors ce sentiment de “deux poids, deux mesures”? Pourquoi ce silence assourdissant?

Pourquoi ces pressions de toutes sortes pour essayer d’empêcher l’organisation de ce référendum?

 

Le premier argument qui est avancé est que les Kurdes seraient divisés. Ce n’est pas totalement faux car les haines sont tenaces entre les deux grands partis qui tiennent le Kurdistan irakien, le PDK des Barzani et le PUK des Talabani, et je ne parle pas des problèmes – qui tournent parfois aux affrontements armés – entre le PDK et le PKK, le parti le plus influent chez les Kurdes de Turquie, et du nord de la Syrie (où il se nomme YPG). Mais, honnêtement, on ne peut pas dire qu’il règne un grand amour entre le Hamas, qui dirige Gaza, et le Fatah de Mahmoud Abbas, qui est à la tête de l’Autorité palestinienne de Cisjordanie. Et il est extrêmement probable que, si un Etat palestinien voyait le jour, cela tournerait à la guerre civile entre les deux factions.

 

Le deuxième argument est que les Kurdes d’Irak ne représentent qu’une minorité du peuple kurde, qui est lui-même réparti entre l’Iran, la Turquie, la Syrie et l’Irak. C’est aussi parfaitement vrai mais aujourd’hui il y a plus de Palestiniens dans le reste du monde (Jordanie, Liban, Syrie, pays du Golfe, Etats-Unis même…) que sur le territoire que revendiquent ces mêmes Palestiniens.

 

Le troisième argument est que la création d’un Etat kurde indépendant viendrait bouleverser l’équilibre déjà très instable des autres pays de la Région. Or, pense-t-on sérieusement que la création d’un Etat palestinien, qui réunirait des portions des territoires de l’Egypte, de la Jordanie et d’Israël ne transformerait pas radicalement la donne géopolitique et militaire, et l’équilibre précaire qui règne dans la zone?

 

Le quatrième argument est que cet Etat kurde créerait un précédent inacceptable en défaisant un Etat, l’Irak, qui existe depuis près d’un siècle, et qu’avaient souhaité les grandes puissances d’alors, France et Grande-Bretagne en tête, avec les accords Sykes-Picot. Mais, la création d’un Etat palestinien diviserait lui-aussi un Etat qui date de la même époque, la Jordanie, et surtout remettrait en cause un accord entre grandes puissances beaucoup plus récent – puisqu’il date de 1948 –, le vote de l’ONU, qui est à l’origine de la création de l’Etat d’Israël.

 

Le cinquième argument, sorti tout récemment de la poche de Donald Trump, est que la création de cet Etat favoriserait le développement du terrorisme (de Daech) dans la zone. Au-delà du caractère grotesque de l’accusation – les combattants kurdes irakiens, les Peshmergas, ont été longtemps les seuls à résister à l’Etat Islamique et même à en venir à bout, avec le soutien de la Coalition internationale – et au-delà de son caractère presqu’insultant pour un pays qui connaît moins d’attentats terroristes que la France, on peut, hélas, parier que la création d’un Etat palestinien, non seulement ne ferait pas disparaître le terrorisme au Moyen Orient, mais, au contraire, le renforcerait, vu l’état d’esprit d’un certain nombre de jeunes Palestiniens à l’égard d’Israël. Ce n’est donc pas cela le véritable problème.

 

Pour beaucoup, dans les pays arabes, il est clair que les Kurdes ne sont pas des Arabes et qu’ils n’ont donc droit à aucun autre statut que celui d’un peuple soumis à l’arabisation de la Région, comme c’est le cas depuis des siècles. On peut même dire, sans trop de risque de se tromper, qu’après avoir participé à la disparition de la plupart des minorités dans la région, qu’elles soient chrétiennes, yézidis, zoroastriennes, turkmènes, etc. et à l’uniformisation de la plupart des pays de la zone sous la bannière de l’Islam, les gouvernements arabes ne soutiennent le peuple palestinien que parce qu’il est arabe, comme eux, et de plus en plus influencé par l’Islam, souvent radical. Et encore, on évitera de revenir sur une épineuse et lancinante question: l’utilisation, parfaitement hypocrite, de la “lutte du peuple palestinien” dans la propagande de ces mêmes gouvernements – depuis des décennies – pour éviter que soient abordés les problèmes de toutes natures qui hantent leurs sociétés.

 

Pour les grandes puissances, il est clair que le soutien permanent à la création d’un Etat palestinien est un facteur de stabilisation de la Région. Il permet de maintenir une pression politique et militaire sur Israël, sur le voisin égyptien et, bien sûr, sur les deux rivaux que sont l’Iran et l’Arabie Saoudite.

 

N’oublions pas, par exemple, que le but (officiel) du régime mis en place en Iran par l’ayatollah Khomeiny est la conquête de Al Qods (Jérusalem, en arabe), qui ne peut se faire qu’avec la création de ce fameux Etat de Palestine.

 

Enfin, pour les militants de la “cause palestinienne”, il est malheureusement de plus en plus évident – même si cela n’a pas toujours été le cas et si ce ne l’est pas pour tous ses militants– que la revendication palestinienne et l’adhésion à leur cause n’est souvent que le cache-sexe d’un antisémitisme qui n’ose s’avouer et qui permet de lutter contre Israël sans penser être “contre les Juifs”.

 

Mais, de façon consciente ou inconsciente, il y a, bien sûr, l’idée que les Juifs n’ont rien à faire dans cette région – alors qu’ils s’y trouvaient déjà il y a 3000 ans – et qu’ils n’ont qu’à retourner dans leurs ghettos d’Europe Centrale d’où ils n’auraient jamais dû partir, s’il n’y avait eu le nazisme et la Shoah.

 

Le plus étonnant dans toute cette affaire est que le peuple kurde est le seul peuple de la Région qui a conservé – tout en étant très majoritairement musulman – une tradition de tolérance et d’authentique respect envers les autres religions et les minorités de toutes sortes. C’est au Kurdistan irakien, par exemple, que se sont réfugiés les Chrétiens qui fuyaient l’Etat Islamique. Ils étaient plusieurs millions.

 

Les Kurdes sont ainsi les seuls véritables héritiers de ce qui a fait la force, la renommée et la gloire de ce Moyen Orient qui fut – on a tendance à l’oublier – la partie du monde la plus développée quand s’y mélangeaient religions, minorités diverses et cultures venues de partout.

 

Il serait peut-être temps que, s’il veut réellement penser à l’avenir, le monde prenne les Kurdes en exemple, et les aide à reconstruire un Moyen Orient qui a terriblement besoin de retrouver sa splendeur d’antan.

 

 

 

 

QUI MÉRITE VRAIMENT UN ÉTAT,

LES KURDES OU LES PALESTINIENS ?

Victor Sharpe

American Thinker, 22 février 2012

 

 

Il y a plus de vingt États arabes à travers le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, mais le monde exige, dans un chœur d'animosité à peine déguisé contre Israël, qu'un autre État arabe soit créé sur le territoire qui sépare la mer Méditerranée du Jourdain, large d'à peine 50 kms.

 

Israël, un territoire pas plus grand que le petit pays de Galles ou l'État du New Jersey serait forcé de partager cette bande de terre avec une nouvelle entité arabe hostile appelée Palestine, territoire qui au niveau de sa taille de guêpe a une largeur de seulement 15 km, ce qu'un ancien homme d'État israélien, Abba Eban, avait décrit comme les frontières d'Auschwitz.

 

Rappelez-vous, il n'a jamais existé dans toute l'histoire une nation souveraine indépendante appelée Palestine et encore moins arabe. Le terme « Palestine » a toujours désigné le nom d'un territoire géographique, comme la Sibérie ou la Patagonie. Ce terme n'a jamais désigné un État.

 

Mais il existe un peuple qui, comme les Juifs, mérite une patrie et dont l'ascendance historique remonte à des milliers d'années. Ce sont les Kurdes et il est très instructif d'examiner leur histoire remarquable en conjonction avec l'histoire des Juifs. Il est également nécessaire de retracer l'injustice historique qui leur a été faite cours des siècles par des voisins hostiles et des empires.

 

Faisons un retour en arrière à l'époque de la captivité des 10 tribus d'Israël qui ont été déportées de leur terre par les Assyriens en 721-715 avant l'ère chrétienne. L'Israël biblique fut dépeuplé, ses habitants juifs furent déportés dans la région de l'ancienne Médie et de l'Assyrie — un territoire qui correspond en gros au moderne Kurdistan.

 

L'Assyrie fut à son tour conquise par Babylone et cela a conduit à la destruction ultérieure du royaume juif du Sud, le Royaume de Juda, en 586 avant l'ère chrétienne. Les deux tribus juives restantes furent envoyées à leur tour dans le même territoire que leurs frères du Royaume du Nord.

 

Lorsque le conquérant perse de la Babylonie, Cyrus le Grand, autorisa les Juifs à retourner dans leurs terres ancestrales, de nombreux Juifs restèrent à Babylone et continuèrent à vivre avec leurs voisins, dans ce qui à nouveau inclut le Kurdistan des temps modernes.

 

Le Talmud de Babylone évoque dans un chapitre, des déportés juifs de Juda qui avait reçu l'autorisation rabbinique de faire du prosélytisme auprès de la population locale. Dans les années qui suivirent, la maison royale kurde, accompagnée d'une grande partie de la population, embrassa la foi juive. Et lorsque les Juifs se soulevèrent contre l'occupant romain au premier siècle de l'ère chrétienne, la reine kurde envoya des troupes et du ravitaillement pour soutenir les Juifs assiégés.

 

Dès le début du IIème siècle de l'ère chrétienne, le judaïsme était fermement établi au Kurdistan, et les Juifs kurdes qui vivent en Israël aujourd'hui, parlent une forme ancienne d'araméen à la maison et à la synagogue. La vie des Juifs et des Kurdes a été mêlée jusqu'à un degré tellement intime que de nombreuses légendes populaires kurdes ont un lien avec les Juifs.

 

Il est intéressant de noter que plusieurs tombes de prophètes juifs bibliques se trouvent soit à l'intérieur du Kurdistan, soit à proximité. Par exemple, le prophète Nahum se trouve à Alikush, tandis que le tombeau de Jonas se trouve à Nabi Yunis qui est l'antique Ninive. Le tombeau de Daniel se trouve dans la province kurde de Kirkouk, région riche en pétrole. Habacuc se trouve au Tuisirkan et la reine Hadassah, ou Esther, se trouve à côté de son oncle Mardochée à Hamadan.

 

Après l'échec de la révolte contre Rome, de nombreux rabbins ont trouvé refuge dans ce qui est aujourd'hui le Kurdistan. Les rabbins se sont joints à leurs collègues locaux et au IIIème siècle de la chrétienne, les académies juives étaient florissantes. Plus tard l'occupation de la région par les Sassanides et les Perses entraîna une période de persécution contre les Juifs et les Kurdes, période qui dura jusqu'à l'invasion arabo-musulmane du VIIème siècle. En effet, les Juifs et les Kurdes avaient soutenu les envahisseurs arabes dans l'espoir que leur action apporterait une rémission aux persécutions subies.

 

Peu de temps après la conquête arabe, les Juifs de l'État autonome juif de Himyar, dans ce qui est aujourd'hui l'Arabie Saoudite, ont rejoint les Juifs des régions kurdes. Cependant, avec la nouvelle occupation arabo-musulmane, la situation s'est dégradée et les Juifs ont eu à souffrir de leur statut de dhimmis dans le territoire sous contrôle musulman. Les Juifs se sont retrouvés chassés de leurs terres agricoles en raison des lourdes taxes imposées par les suzerains musulmans. Ils ont dû quitter l'agriculture pour devenir commerçants et artisans dans les villes. De nombreux paysans juifs furent convertis à l'Islam de force ou à la suite de circonstances désespérées et se marièrent avec leurs voisins.

 

Un grand personnage historique est issu de cette population. En 1138, un garçon voit le jour dans une famille de guerriers et aventuriers kurdes. Il se nomme Salah-al-Din Yousouf ibn Ayyoub — mieux connu en Occident sous le nom de Saladin. C'est lui qui a chassé les Croisés chrétiens de Jérusalem, bien que le fait d'être kurde ne lui attirait pas la confiance des Arabes musulmans. Même alors, les arabes étaient conscients de la relation étroite qui existait entre le peuple kurde et les Juifs.

 

Saladin prenaient des mesures empreintes d'humanité et de justice tant en période de guerre qu'en période de paix, ce qui contrastait avec les méthodes utilisées par les Arabes. En effet, il est notoire que Saladin, non seulement a été juste avec les Chrétiens mais qu'il a permis aux Juifs de prospérer à Jérusalem et c'est à lui qu'on impute la redécouverte du mur occidental du Temple juif [le mur des lamentations], qui avait été enterré sous des tonnes de déchets pendant l'occupation chrétienne byzantine. Le grand rabbin, philosophe et médecin juif, Maïmonide, a été pendant un temps le médecin personnel de Saladin.

 

Selon une équipe de scientifiques internationaux, une découverte remarquable a été faite en 2001. Cette équipe, travaillant sur l'ADN, qui comprenait des Israéliens, des Allemands et des Indiens a trouvé que de nombreux Juifs modernes ont un lien génétique plus étroit avec les populations du nord de la Méditerranée (kurde et arménienne) qu'avec les Arabes et les Bédouins du sud de la Méditerranée.

 

Mais revenons à l'époque actuelle et les raisons pour lesquelles le monde réclame un État palestinien arabe mais élude étrangement l'idée d'une indépendance nationale et d'un État kurdes. Ce principe d'autodétermination, universellement accepté, ne semble pas s'appliquer aux Kurdes.

 

Dans un article paru dans le New York Sun du 6 juillet 2004, intitulé « L'Exception nationale kurde », Hillel Halkin montre la discrimination et les doubles standards utilisés contre les aspirations nationales kurdes. Il écrit : « il est possible de remédier aux injustices historiques et aux souffrances endurées par les Kurdes au cours des années, dans le cadre d'un Irak fédéral, dans lequel ils auraient une complète autonomie, sous réserve du consentement du gouvernement central de Bagdad, dominé par les Arabes. Un État kurde indépendant est impensable. On considère cette position comme allant de soi ».

 

Il existe une réalité brutale en realpolitik, c'est que les Arabes, qui s'appellent eux-mêmes Palestiniens, ont beaucoup d'amis dans le monde arabe riche en pétrole –pétrole dont le monde a désespérément besoin pour son économie. Les Kurdes, comme les Juifs, ont peu d'amis et les Kurdes ont peu ou pas d'influence dans les couloirs internationaux du pouvoir.

 

M. Halkin a souligné que « les Kurdes ont des justifications bien meilleures que les Palestiniens pour accéder à un État. Ils ont leur propre langue et leur propre culture, contrairement aux Palestiniens. Cela fait de nombreux siècles qu'ils se considèrent comme un peuple distinct, contrairement aux Arabes palestiniens.

 

 Ils ont été trahis avec répétition au cours des cent dernières années par la communauté internationale et ses promesses, alors que les Arabes palestiniens étaient trahis seulement par leurs compatriotes arabes ».

 

Par conséquent, l'ancienne panacée qui dit que c'est seulement quand les Arabes palestiniens auront un État qu'il y aura la paix dans le monde, est un mirage dans le désert. Mon collègue écrivain, Gerald Honigman, écrit également sur la sollicitude du monde pour les Palestiniens alors que le sort des Kurdes, des Berbères et des millions de membres des peuples non-arabes du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord est ignoré. Le livre d'Honigman a fait partie de l'exposition LSS à la prestigieuse Conférence ASMEA au mois de novembre dernier (et est présent aujourd'hui dans au moins une douzaine de grandes universités), le livre consacre plusieurs chapitres à la question kurde. Ce n'est pas par hasard que son avant-propos a été principalement écrit par le Président de l'Assemblée Nationale du Kurdistan de Syrie.

 

Durant la dictature de Saddam Hussein, les Kurdes ont été gazés et massacrés en grand nombre. Ils ont subi un nettoyage ethnique par les Turcs et continuent d'être opprimés par le gouvernement turc actuel, dont le ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a eu le culot de suggérer, lors d'une réunion du Centre d'Etudes stratégiques internationales, que la Turquie apporte son soutien aux opprimés du monde. Il a occulté l'oppression des Kurdes par son propre gouvernement et a qualifié le régime voyou antisémite de Gaza, de régime "opprimé". Au niveau d'une simple realpolitik, la cause des Kurdes est infiniment plus légale et morale que celles des Arabes qui se disent Palestiniens.

 

D'autre part, après le renversement de Saddam Hussein, les Kurdes ont fait preuve d'une grande sagesse politique et économique. Quelle différence avec l'exemple des Arabes de Gaza qui, quand de manière insensé, Israël leur a laissé le contrôle total de la bande de Gaza, ont choisi de ne pas construire d'hôpitaux ni d'écoles mais plutôt des bunkers et des lanceurs de missiles. En plus, ils ont imposé la charia qui s'accompagne du dénigrement des femmes et des non-musulmans.

 

L'expérience kurde, au moins celle qui est en cours sur le territoire quasi indépendant[d'Irak] a montré au monde une société décente, où tous les habitants, hommes et femmes, jouissent de libertés bien plus grandes que ce qui peut être trouvé ailleurs dans le monde arabe et musulman — et certainement nulle part ailleurs en Irak, qui depuis que l'armée américaine s'est retirée, est en train de sombrer dans un chaos ethnique.

 

Barack Obama, David Cameron, Angela Merkel, Nicolas Sarkozy, et tous les dirigeants du monde libre devraient se tourner vers le Kurdistan, avec ses énormes réserves de pétrole, comme vers le nouvel État à créer au Moyen-Orient. Cela ne ferait que réparer simplement une injustice qui n'a que trop duré. Un État arabe palestinien deviendra immédiatement une base de terrorisme anti-occidental, une base pour Al Qaïda et le Hamas (le plus jeune partenaire des Frères Musulmans) ; une terre non démocratique, découpée sur les terres bibliques ancestrales juives de Judée et Samarie, qui sera inévitablement recouverte de l'abrutissant linceul de la charia. En bref, cet État sera mis en place avec un seul but : détruire ce qui reste d'Israël assiégé.

 

Finalement, il s'agit aussi d'une simple question de loyauté pour l'État juif — avec son association millénaire d'histoire partagée avec le peuple kurde, qui comprend plus de 30 millions de personnes dispersées à travers les régions du nord-ouest de l'Iran, du nord de l'Irak, de Syrie et de Turquie – il faut se battre dans les forums du monde pour la mise en place rapide d'un Kurdistan indépendant et fier. Une alliance durable entre Israël et le Kurdistan serait une revanche de l'histoire, une reconnaissance des souffrances partagées par les deux peuples, et accélérerait l'avènement d'un avenir meilleur pour ces deux nations non-arabes.

 

Mahmoud Abbas, négationniste de l'holocauste et actuel président de l'Autorité palestinienne, n'a jamais abrogé et n'abrogera jamais publiquement, en anglais ou en arabe, les articles de la charte de l'OLP qui appellent à « la négation de l'existence économique, politique, militaire et culturelle de l'entité sioniste », – en d'autres termes, la destruction de l'État juif et le génocide de ses citoyens. Voici pour l'homme que le président Obama et les Européens couvrent d'argent et de louanges.

Ce sont les Kurdes qui, incontestablement, méritent un État. Les soi-disant Arabes palestiniens ont perdu ce droit à cause de leurs agressions féroces, de leurs crimes et de leurs intentions génocidaires contre Israël et les Juifs. Victor Sharpe.

 

 

 

 

POUR L’AUTORITÉ PALESTINIENNE « UN ETAT KURDE SERVIRAIT

DE POIGNARD EMPOISONNÉ PLANTÉ DANS LE CORPS ARABE »

 Sep 11, 2015

 

 

Le 26 août dernier, un site palestinien reprenant les positions officielles de l’Autorité palestinienne a rendu compte d’une rencontre entre diverses parties  » opposées » à Bachar Al Assad et au cours de laquelle des représentants de l’autorité palestinienne ont eu l’occasion d’écouter un responsable kurde, Saleh Mohamed Muslim, le président du Parti de l’Union Démocratique kurde (PYD), en l’occurrence.

 

Ainsi, le Dr Saeb Erekat, secrétaire du Comité exécutif de l’OLP, a donné son avis sur la volonté des kurdes à créer un Etat et dit ceci en substance : « Nous devons insister sur le fait que cette question (NDLR: kurde) affecte directement et de façon très défavorable la question palestinienne, puisqu’un Etat kurde servirait de poignard empoisonné planté dans le corps Arabe et qu’il encouragerait aussi d’autres velléités, aspirations et mesures de séparation, pas seulement en Syrie, mais aussi dans beaucoup d’autres pays arabes ». En d’autres termes, l’Autorité palestinienne refuse aux autres peuples ce qu’elle réclame pour le peuple palestinien.

 

Par ailleurs, le représentant de l’Autorité Palestinienne à cette rencontre rajoute qu’il est « important de ne pas négliger le séparatisme des Kurdes et leur relation à Israël » car « les relations secrètes et publiques entre les Kurdes et Israël, signifie une coalition israélo-kurde pour affaiblir la position arabe ».

 

Le site palestiniens ajoute que le président du Parti de l’union démocratique (PYD), le kurde Saleh Muslim, a «mis l’accent sur l’autogestion des zones kurdes » ; une autogestion dans laquelle l’autorité palestinienne voit «l’introduction du séparatisme»…

 

En effet, soulignant «la modeste expérience politique dans le choix de la terminologie» du président du PYD, autrement dit ce dernier manie mal les principes élémentaires de la Taqia, il rajoute :«Bien que ce fonctionnaire kurde ait souligné son opposition à l’approche de Barzani (NDLR : président du Kurdistan irakien) qui tend à l’indépendance, en même il parle de l’autogestion kurde, de conseil législatif, de tribunaux, de police, et des unités de protection du peuple (NDLR : YPG/YPJ), en plus du parti (PYD) qui est la branche syrienne du PKK et qui appelle au droit à l’autodétermination pour les Kurdes et la création d’un Etat kurde »…. D’où son insistance sur le fait qu’«…un Etat kurde servirait de poignard empoisonné planté dans le corps Arabe »… ou plus précisément dans celui de l’impérialisme arabo-islamique CQFD !

 

En s’opposant ainsi à l’existence légitime et officielle des kurdes à travers la création de leur propre Etat, l’autorité palestinienne confirme que les instances arabo-islamiques (et assimilés), quelles qu’elles soient, ne conçoivent la justice et la liberté qu’à condition d’en priver les peuples « non arabes » dont les territoires sont illégalement occupés par leurs « frères arabes » …

 

Pour l’autorité palestinienne, le droit des peuples à l’autodétermination n’est valable que pour les palestiniens (et éventuellement pour la république arabe sahraoui), mais certainement pas pour les peuples colonisés par leur compatriotes arabo-islamiques, ou assimilés … A méditer !

 

 

 

 

Actualité 

 

 

 

 

CANADA : UNE PLAQUE DU MÉMORIAL DE LA SHOAH

NE MENTIONNE PAS LES JUIFS ET L’ANTISÉMITISME

Times of Israel, 5 oct. 2017

 

 

 

Le gouvernement du Canada a retiré une plaque placée dans le nouveau mémorial de l’Holocauste qui ne faisait pas référence aux Juifs ou à l’antisémitisme.

 

Le Mémorial national de l’Holocauste, à Ottawa, la capitale du Canada, a été inauguré la semaine dernière par le Premier ministre Justin Trudeau.

 

Mardi, un législateur du Parti conservateur de l’opposition a critiqué « l’omission profondément évidente ».

 

« Si nous devons éliminer la haine envers les Juifs, il est important que nous soyons historiquement correct », a déclaré le député David Sweet.

 

Après le retrait de la plaque, la ministre du Patrimoine Melanie Joly, a déclaré que la plaque serait remplacée par une nouvelle « qui reflète les horreurs rencontrées par le peuple juif ».

 

Elle a également souligné que le mémorial « commémore les 6 millions de Juifs et les 5 millions d’autres victimes qui ont été assassinées pendant l’Holocauste ».

 

La plaque originale faisait référence aux « millions d’hommes, de femmes et d’enfants assassinés pendant l’Holocauste » et les « survivants qui ont persévéré et ont pu se rendre au Canada après l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire ».

 

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Bien que la plaque n’ait pas mentionné les millions de Juifs assassinés par les nazis pendant l’Holocauste, Trudeau a souligné son engagement à lutter contre l’antisémitisme lors de l’inauguration du mémorial la semaine dernière.

 

« Aujourd’hui, nous réaffirmons notre engagement inébranlable dans la lutte contre l’antisémitisme, le racisme, la xénophobie et la discrimination sous toutes ses formes, et nous rendons hommage à ceux qui ont connu le pire de l’humanité », a déclaré Trudeau. « Nous pouvons les honorer en luttant contre la haine avec l’amour et en cherchant toujours à nous voir l’un dans l’autre ».

 

Avant l’inauguration du monument la semaine dernière, le Canada était le seul pays des Alliés de la Seconde Guerre mondiale qui n’avait pas de mémorial de l’Holocauste, selon le National Post.

 

 

 

 

UN RECUEIL DE POÈMES INÉDITS DE LEONARD COHEN PUBLIÉ EN 2018

Times of Israel, 7 oct., 2017

 

 

Les derniers poèmes de Leonard Cohen, auxquels le chanteur a mis la touche finale quelques jours avant sa mort, vont être publiés l’an prochain, a annoncé vendredi soir son ancien manager.

 

Intitulé The Flame (la flamme), le recueil rassemblera des poèmes non publiés de Leonard Cohen, ainsi que des textes en prose, les illustrations et les textes de ses trois derniers albums.

 

The Flame, que le chanteur canadien a achevé quelques jours avant sa mort le 7 novembre 2016, « révèle à tous l’intensité de son feu intérieur », a expliqué Robert Kory, son ancien manager.

 

« Durant les derniers mois de sa vie, Leonard avait un objectif singulier : achever ce livre composé largement de ses poèmes non publiés et d’extraits de ses carnets de notes », explique Robert Kory dans un communiqué.

 

« La flamme et la manière dont notre culture la menace d’extinction était une préoccupation centrale pour lui », ajoute-t-il.

 

Le livre, co-édité aux Etats-Unis, Canada et Grande-Bretagne, paraîtra en octobre 2018.

 

Lenoard Cohen est mort à l’âge de 82 ans, quelques semaines après la sortie de son album « You Want It Darker ».

 

Avant de devenir auteur-compositeur au milieu des années 1960, Leonard Cohen s’est consacré à l’écriture, notamment de poésie.

 

Il a publié des recueils dont Flowers for Hitler et deux romans, dont le dernier, paru en 1966, Beautiful Losers (Les magnifiques perdants) est devenu un classique de la contre-culture canadienne.

 

Un concert est prévu le 6 novembre prochain à Montreal – sa ville natale – pour l’anniversaire de sa mort, en présence d’artistes comme Elvis Costello et Sting ainsi que du Premier ministre canadien Justin Trudeau

 

 

 

 

APRÈS LES ETATS-UNIS, ISRAËL ANNONCE SE RETIRER DE L’UNESCO

Times of Israel, 13 oct., 2017

 

 

Israël a annoncé jeudi se retirer de l’Unesco comme les Etats-Unis à cause du parti pris anti-israélien, selon lui, de l’organisation onusienne devenue un « théâtre de l’absurde ».

 

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu « a donné pour instruction au ministère des Affaires étrangères de préparer le retrait d’Israël de l’organisation, parallèlement aux Etats-Unis », a dit son bureau dans un communiqué.

 

« L’Unesco est devenue le théâtre de l’absurde où l’on déforme l’histoire au lieu de la préserver », a-t-il ajouté.

 

Un peu plus tôt, s’exprimant jeudi après l’annonce du retrait de Washington de l’Organisation des Nations unies pour la Science et la Culture, citant des considérations financières et le « préjugé anti-israélien » de l’organisation, l’ambassadeur d’Israël à l’UNESCO, Carmel Shama-Hacohen a déclaré que ces dernières années l’UNESCO est devenue « une organisation absurde qui s’est perdue en faveur des considérations politiques de certains pays » et que sa « recommandation personnelle au Premier ministre Benjamin Netanyahu est de faire de même et de se retirer immédiatement [de l’UNESCO]. »

 

« Nous entrons dans une nouvelle ère aux Nations unies, celle où, quand on pratique la discrimination contre Israël, il faut en payer le prix », a déclaré dans un communiqué Danny Danon, ambassadeur d’Israël auprès de l’ONU.

 

Israël a perdu son droit de vote à l’UNESCO en 2013, suite à sa décision de suspendre les versement de ses cotisations à l’organisation suite à sa décision d’accorder la pleine adhésion à la Palestine en 2011.

 

Les États-Unis ont eux aussi perdu leurs droits de vote pendant la même période car ils n’ont pas payé 80 millions de dollars, somme qu’ils doivent verser annuellement, depuis 2011.

 

L’actuelle directrice générale de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, la Bulgare Irina Bokova, a dit « regretter profondément » la décision américaine, annoncée la première, à ses yeux préjudiciable au multilatéralisme.

 

Des regrets partagés par la France, qui héberge le siège de l’Unesco, par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres qui souligne « le rôle majeur des Etats-Unis à l’Unesco depuis sa fondation » en 1946, et par Moscou qui a déploré « une triste nouvelle ».

 

Pour la France, le retrait américain plaide pour sa propre candidate, Audrey Azoulay, 45 ans, ancienne ministre de la Culture qui a recueilli autant de voix que lui mercredi – 18 sur les 30 nécessaires pour être élu -, comblant l’écart qui les séparait encore la veille.

 

« Notre candidature à la direction générale de l’Organisation prend, dans ces circonstances, une signification nouvelle », selon le gouvernement.

 

Le feu couve pourtant depuis des années sur fond de positions controversées de l’Unesco sur Jérusalem et Hébron, défendues par les pays arabes.

 

En 2011, l’admission de la Palestine au sein de l’Unesco a accentué la crise et entraîné la suspension des contributions financières d’Israël et des Etats-Unis, égales à plus de 20% du budget de l’agence.

 

En juillet, ces derniers avaient d’ailleurs prévenu qu’ils réexaminaient leurs liens avec l’Unesco, qualifiant d' »affront à l’histoire » la décision de l’organisation de déclarer la vieille ville de Hébron, en Cisjordanie, « zone protégée » du patrimoine mondial. Une décision qualifiée alors de « délirante » par Israël.

 

La porte-parole du département d’Etat américain Heather Nauert a expliqué que l’argument « financier » avait aussi pesé.

 

« Nous avions des arriérés de l’ordre de 550 millions de dollars » vis-à-vis de l’Unesco, « est-ce qu’on veut continuer à payer plus d’argent » pour une organisation aux « partis pris anti-Israël ? » a-t-elle demandé. Elle a rappelé que Washington souhaite en outre une réforme en profondeur de l’ONU dans son ensemble.

 

Après son retrait, qui ne sera effectif que fin 2018 conformément aux statuts de l’Unesco, Washington souhaite y demeurer observateur.

 

Pour François Heisbourg, conseiller de la Fondation de la recherche stratégique (FRS), « c’est une conséquence logique », compte tenu de la position américaine sur la question israélo-palestinienne.

 

Un tel retrait n’est pas inédit: il y eut un précédent en 1984, sous Ronald Reagan, alors motivé par l’inutilité supposée et les débordements budgétaires de l’Unesco. Les Etats-Unis n’avaient réintégré l’organisation qu’en 2002.

 

« Relativement petite », « ne touchant pas des intérêts vitaux », « l’Unesco est une cible plus facile que d’autres » et « par ailleurs, elle est allée plus loin que les autres organisations du système des Nations unies en termes de reconnaissance de l’Autorité palestinienne », note M. Heisbourg.

 

Les annonces américaine et israélienne interviennent au moment où l’élection hautement politique du successeur d’Irina Bokova, entamée lundi, entre dans une phase décisive, cristallisant d’autres tensions dans cette organisation en mal de réformes et de consensus. Et qui doit faire avec les arriérés de contribution de ses membres.

 

Lors d’un quatrième tour de vote jeudi soir, les 58 pays membres du Conseil exécutif ne sont parvenus à désigner qu’un seul des deux finalistes, le Qatari Hamad bin Abdoulaziz Al-Kawari, qui a reçu 22 voix.

 

Arrivées en seconde position ex-aequo avec 18 voix chacune, les candidates française Audrey Azoulay et égyptienne Moushira Khattab devront être départagées vendredi par un nouveau vote, à 12H00 GMT.

 

Hamad bin Abdoulaziz Al-Kawari ne fait pas l’unanimité parmi les pays arabes qui ont rompu cette année leurs relations diplomatiques avec Doha. L’Egypte et l’Arabie saoudite notamment s’en inquiètent même s’ils ont largement revendiqué le poste pour leur groupe, qui ne l’a jamais occupé.

 

En outre, de vieux soupçons d’antisémitisme à l’encontre du candidat qatari ont resurgi ces derniers jours, relayés notamment par le Centre Simon Wiesenthal Europe et la Ligue anti-diffamation (ADL) aux Etats-Unis.

 

Il lui est en particulier reproché un silence présumé face à la présence de livres antisémites au cours de foires du livre lorsqu’il était ministre de la Culture.

 

 

 

DU PARTICULIER A L’UNIVERSEL

Guitel Benishay

LPH, 9 oct., 2017

 

 

Seul Soukot est appelé « époque de notre joie ». C’est l’occasion de manifester une immense reconnaissance envers le Créateur. En automne, lorsque les greniers sont remplis par les récoltes, l’agriculteur risque d’oublier que toute cette abondance est l’œuvre de D.ieu. Aussi, quitte-t-il sa maison aux murs épais pour habiter une fragile cabane. De la même manière, nous prenons conscience que l’existence humaine est éphémère. En regardant ces fragiles cabanes, nous parvenons à la conclusion que D.ieu n’est pas seulement le Créateur de l’univers, mais également la Providence qui fit sortir Israël du pays d’Égypte.

 

La souka est une Mitsva bien particulière. Lorsqu’on accomplit un commandement, seule une partie déterminée du corps est concernée. Par contre, la cabane entoure la personne toute entière. Tout ce que nous faisons dans la souka, même une action tout à fait banale, est élevée au rang, au degré de Mitsva.

 

L’enseignement est fondamental. Selon la Torah, chaque acte, chaque instant, doit être consacré à Dieu. Même les plus petits détails matériels doivent être transcendés. Le judaïsme n’est pas une religion se pratiquant une fois par semaine dans un temple. C’est avant tout un mode de vie, toute une civilisation basée sur l’harmonie et l’unité entre la matière et l’esprit.

 

Contrairement aux autres fêtes qui commémorent des événements précis de l’histoire juive, la Souka englobe tout. Les individus les plus divers y ont leur place. Toutes les nations y sont conviées. Tout le monde peut y entrer : les adultes, les enfants, les sots et les sages. Toutes ces différences sont gommées. Les kabalistes enseignent que Soukot correspond au ‘hessed, à la bonté et à l’amour universel. Plus cet amour grandit, plus il y a de place pour tout le monde.

 

A Kippour nous avons été lavés de nos fautes. À Soukot, notre amour peut donc être total et sans limite. Nous sommes en quelque sorte des enfants qui viennent de naître. La vie recommence : nous sommes innocents.

 

UNIVERSALISME

 

Chemini Atséret et Sim’hat Torah clôturent le mois de Tichri et plus encore, ils le résument. On sait qu’il existe une coutume de se réjouir avec la Torah et de danser avec elle. On peut se demander pourquoi cette joie s’exprime par des danses faisant intervenir les membres inférieurs. S’agissant du Livre des Livres, on se serait attendu à une étude, à une méditation. En fin de compte, l’aspect essentiel de la Torah est du domaine de la Kedoucha, de la transcendance. Cet aspect supra- rationnel est caractérisé par le fait que le rouleau de la Torah est enveloppé et que son contenu nous est donc caché. Les moins érudits tout comme les sages prennent part aux danses…

 

Durant cette fête, on apportait au Temple de Jérusalem soixante-dix « sacrifices de paix » en l’honneur des soixante-dix peuples qui peuplaient alors la terre. On priait ardemment pour le bien-être de toute l’humanité. Le Shalom, c’est la plénitude. Malheureusement, trop souvent, le monde est « brisé » et les hommes sont désunis. Ces sacrifices visaient donc à rassembler les hommes et à leur faire retrouver la plénitude originelle.

 

On comprend dès lors pourquoi la Haftara lue pendant les jours de Soukot est celle des prophéties de Zacharie (14, 9) : « L’Éternel sera Roi sur toute la terre ; en ce jour, l’Éternel sera un et unique sera son nom ».

 

 

 

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