Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a annoncé lundi soir le gel de la réforme judiciaire jusqu’à cet été. Le syndicat a quant à lui mis fin à la grève générale suite à l’annonce de Benjamin Netanyahou. “Je donne une vraie chance à un vrai dialogue [afin] d’empêcher la division du peuple”, a déclaré Netanyahou.
“A la suite à l’annonce du Premier ministre, j’annonce la fin de la grève […] annoncée ce matin”, a déclaré Arnon Bar David, chef de la Histadrout, dans un communiqué.
Lundi, les manifestants ont franchi les barrières mises en place par la police pour les empêcher de s’approcher de la résidence du premier ministre dans la rue Gaza à Jérusalem, tandis qu’à Tel-Aviv, des dizaines de milliers de personnes ont bloqué l’autoroute Ayalon. Une paralysie générale du pays a été constatée depuis le milieu de matinée : aéroport, universités, hôpitaux, poste, restaurants, centres commerciaux et loisirs se sont mis en grève. …Source
La droite conservatrice israélienne à la recherche de l’équilibre perdu
Andre|
Israel Magazine, mars 26th 2023
Pour accomplir sa reprise en main du pays fracturé, Binyamin Netanyahou fait appel à deux conseillers :
– Rotem Sela, éditeur des grands ouvrages de la pensée de droite, à l’origine de la réforme.
– Aviad Friedman, vice-président de la Confédération des Centres Communautaires Juifs, un lien précieux entre Israël et Diaspora.
L’enjeu dépasse l’affirmation triomphaliste des valeurs conservatrices :
Le défi consiste à retrouver un point de consensus qui apaise les colères sectaires et réapprenne aux camps retranchés à dépasser les clivages. L’idéal commun est la pérennité du projet sioniste.
Un Premier ministre libéré des entraves judiciaires ?
Au point le plus aigu de la crise judiciaire, Binyamin Netanyahou a prononcé le discours annonçant son retour au gouvernail : qu’importent les avertissements de la conseillère juridique du gouvernement, Gali Baharav-Miara, puisque la clause est votée sur sa destitution. Il doit, à présent, rétablir l’unité et l’équité au sein du peuple.
Le 23 mars, Bibi a expliqué les positions des deux camps, favorable ou hostile à la réforme judiciaire, en les présentant comme également honorables et dignes d’intérêt. Il sous-entend par là qu’il a un plan pour que personne ne se sente lésé et garantir l’équilibre des pouvoirs entre les trois branches de l’État : le législatif, l’exécutif et l’administratif. Cette réforme judiciaire ne doit pas être le grand moment de prise de contrôle de la coalition sur la nomination des juges, débouchant sur un tribunal monolithique, qu’on puisse perpétuer à jamais. Chacun des camps doit pouvoir accéder au Graal. En revanche, la Cour Suprême ne doit plus être le lieu de délégitimation des décisions parlementaires et gouvernementales.
D’autre part, être pour ou contre cette réforme, qui cristallise tant les tensions, n’est que l’arbre qui cache la forêt des enjeux sociétaux pour l’État juif et démocratique. Ces facteurs de division sont solubles par les lois fondamentales sur l’égalité des citoyens et le caractère juif de l’État (Loi sur l’État-Nation). Mais la quête n’a pas encore abouti. …Source
Pour la première fois depuis le lancement du projet de réforme judiciaire, une immense manifestation de droite a eu lieu aujourd’hui à Jérusalem, en soutien à la réforme.
D’après la police, ce sont près de 100000 personnes qui s’étaient réunies ce soir à Jérusalem près des bureaux gouvernementaux pour affirmer leur souhait de voir la réforme menée à son terme.
La manifestation s’est déroulée dans le calme. Néanmoins, en fin de soirée, quelques personnes ont tenté de bloquer la circulation sur le périphérique Begin. Elles ont été évacuées par la police, qui a fait usage de canons à eau. …Source
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