DATE ET ORIGINE DE SIM’HAT TORAH
Dates de Shim’hat Torah
Shim’hat Torah (aussi écrit Simhat Torah) est prévu aux dates suivantes :
o mardi 2 octobre 2018
o mardi 22 octobre 2019
- dimanche 11 octobre 2020
Simhat Torah, littéralement « Joie de la Torah », est célébrée le 23 Tichri dans le calendrier hébreu, c’est une fête joyeuse qui marque la fin du cycle annuel des lectures hebdomadaires de la Torah et son recommencement.
Sim’hat Torah, l’achèvement du cycle de lecture annuel
Aussi écrit : Aussi Simhat Torah, Simchat Torah.
La fête de Simhat Torah est apparue au Moyen Age. Elle est célébrée en même temps que la fête de CheminiAtzeret, soit le 22 Tichri, en Israël et le lendemain, le 23 Tichri, dans le reste du monde. Elle marque la fin ainsi que le recommencement du cycle annuel de lecture qui constitue le cœur des offices à la synagogue.
La mise en place progressive du lectionnaire
Dans le judaïsme s’est mis progressivement mise en place la lecture rituelle de la Bible et surtout de la Torah, c’est-à-dire des cinq premiers livres de la Bible – Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome – réputés avoir été écrits par Moïse. Depuis au moins le Ier siècle de notre ère, celle-ci, considérée comme une ordonnance de Moïse, a lieu chaque semaine lors de l’office synagogal du samedi matin1.
Le rite des lectures hebdomadaires de la Torah et des lectures spéciales des jours de fête figure dans la Mishna, un recueil rabbinique composé vers 200 de notre ère3. Il s’agit d’une lecture continue : le texte de la Torah est divisé en sections nommées « péricopes » – en hébreu, une parasha – et on reprend chaque semaine à l’endroit où l’on s’était arrêté la semaine précédente. La lecture ne se fait pas dans une édition imprimée, mais sur un rouleau manuscrit comme c’était le cas dans l’Antiquité. On appelle ce rouleau un Sefer Torah.
L’ordre du texte est interrompu durant les jours de fête annuelle, parce qu’on y lit les passages de la Torah et des livres bibliques attribués aux prophètes – cette seconde lecture se nomme la haftara – relatifs à la fête en question4. Dans l’Antiquité, les modalités de division de la Torah en parashot pouvaient varier selon les communautés : le Talmud atteste que les communautés qui vivaient en Palestine mettaient trois ans pour compléter un cycle de lecture5 alors qu’en Babylonie, le lectionnaire était annuel.
Une fête née d’une polémique sur la lecture de la Torah
Cette divergence entraina une polémique entre rabbins, qui débattaient de la manière de faire la plus opportune. Les rabbins babyloniens, dont le cycle de lecture annuel s’achevait et recommençait le deuxième jour de la fête de Chemini Atzeret, soit le 23 Tichri6, décidèrent de solenniser cette date en faisant un jour de réjouissance centrée sur la Torah. C’est ainsi qu’apparu au IXe siècle la fête auquel on donna le nom de Simhat Torah, la « joie de la Torah ».
Au XIIe siècle, grâce à l’autorité du célèbre rabbin Moïse Maimonide, qui codifia dans son œuvre MishneTorah les 54 parashot du lectionnaire annuel7, celui-ci s’imposa dans la quasi-totalité des communautés juives8, et avec lui progressivement la fête de Simhat Torah.
L’office de Simhat Torah à la synagogue
Lors de l’office Simhat Torah, les rouleaux de la Torah sont portés en procession autour de l’estrade à sept reprises. On procède ensuite à la lecture de la dernière parasha, c’est-à-dire la fin du Deutéronome. Tous les membres de la congrégation se succèdent sur l’estrade pour prononcer la bénédiction sur la Torah, et on recommence la lecture autant de fois que nécessaire. Les enfants n’ayant pas atteint la majorité religieuse participent également au rituel.
La dernière personne à lire la fin du Deutéronome et celle qui enchaine pour recommencer le cycle avec la première parasha de la Genèse ont des rôles particulièrement important. La cérémonie inclut également la récitation de poèmes dédiés et d’hymnes joyeux. Les fidèles expriment fréquemment leur joie par des danses tandis que les enfants agitent des petits drapeaux colorés.
- La lecture publique de la Bible à date fixe et notamment lors du sabbat est mentionné par le philosophe Philond’Alexandrie, Sur les rêves II,127 ; Sur la création du monde §128 ; Que tout homme de bien est libre §12. On en trouve également une attestation dans le Nouveau Testament, en Actes15,21.
- Mishna Megillah 3,6
- Talmud de Babylone, Megillah 31a.
- Talmud de Babylone, Megillah 29b.
- Ibid.
- Pour un calendrier du lectionnaire annuel, on peut consulter https://www.jewishvirtuallibrary.org/reading-the-torah#8
- Les communautés originaires de Yémen ont conservé un lectionnaire triennal.
LES ISRAÉLIENS FONT-ILS LES
FRAIS DE LA REALPOLITIK DU KREMLIN?
AVION RUSSE ABATTU : MALGRÉ LA FAUTE DE L’ARMÉE SYRIENNE, LA RUSSIE MENACE ISRAËL DE REPRÉSAILLES
La Tribune, 18 sep, 2018
Ce mardi matin, la Russie accusait directement la France et Israël d’être responsables de la mort des 14 personnes (15 en fait) qui se trouvaient à bord d’un de ses avions militaires abattu alors qui volait au large de la Syrie. La France avait démenti catégoriquement, Israël à son habitude ne faisant aucun commentaire. Mais les États-Unis avaient pointé du doigt un tir fautif de la défense antiaérienne syrienne. En début d’après-midi, la Russie a fini par en convenir mais rejette quand même la faute sur Israël.
Après avoir accusé dans un premier temps Israël et la France, le ministère russe de la Défense admettait finalement en début d’après-midi que l’appareil russe disparu des écrans radar cette nuit en Syrie, un Iliouchine Il-20, qui transportait 15 soldats, avait effectivement été abattu par une batterie antiaérienne de l’armée syrienne mais de façon accidentelle, confirmant ainsi très exactement l’interprétation donnée précédemment par les services américains.
Pourtant, la Russie, s’appuyant sur le fait que l’armée syrienne avait abattu l’appareil de l’allié russe de façon accidentelle, persistait à accuser Israël d’être responsable de la destruction de cet avion de reconnaissance russe, et convoquait dans la foulée l’ambassadeur israélien à Moscou pour évoquer cet incident qualifié d’acte hostile.
Menaces de représailles russes contre Israël
Moscou estime que l’aviation israélienne a délibérément créé une situation “dangereuse” dans le secteur de Lattaquié, alors que l’avion russe s’apprêtait à atterrir sur la base de Hmeymim, située dans la province du même nom.
“Nous considérons comme hostile cette initiative de l’armée israélienne”, a dit Igor Konachenkov, porte-parole du ministère, dans un communiqué. “Du fait des actes irresponsables de l’armée israélienne, 15 militaires russes ont trouvé la mort. Ce n’est absolument pas conforme à l’esprit du partenariat russo-israélien.”
Dans une déclaration à la télévision russe, Konachenkov concluait en ces termes :
“Nous nous réservons le droit de réagir par des mesures équivalentes.”
La France sortie du collimateur russe ?
La France, qui avait démenti être la cause de la disparition de l’avion russe en Syrie, ne semble donc plus être la cible des autorités russes.
“Nous démentons toute implication”, avait déclaré à Reuters le colonel Patrik Steiger, porte-parole de l’état-major des armées françaises, face aux premières accusations russes.
Des F-16 israéliens, la frégate française “Auvergne” accusés ensemble
Pour mémoire, ce mardi matin, à Moscou, le ministère russe de la Défense avait annoncé que l’un de ses avions militaires avec 15 personnes à bord avait disparu des écrans radar à environ 35 km des côtes syriennes, alors que les forces israéliennes et françaises menaient cette nuit des frappes aériennes contre des objectifs dans le pays.
Le ministère russe de la Défense avait déclaré que l’avion retournait à la base aérienne russe de Hmeymim, située dans la province syrienne de Lattaquié quand il a disparu des écrans radar vers 23h00, heure de Moscou (20h00 GMT).
“La trace de l’Il-20 sur les radars de contrôle aérien a disparu lors d’une attaque par quatre avions israéliens F-16 sur des installations syriennes dans la province de Lattaquié”, a indiqué le ministère selon l’agence Tass, l’agence officielle d’information de la Russie.
Mais l’accusation s’était faite beaucoup plus précise pointant du doigt une possible responsabilité directe de l’armée française :
“Parallèlement, les radars du contrôle aérien russe ont détecté des tirs de roquettes à partir de la frégate française Auvergne repérée dans ce secteur.”
Le sort des 15 personnes à bord de l’avion manquant reste inconnu. Une opération de sauvetage a été organisée à partir de la base de Hmeymim, a indiqué le ministère.
L’interprétation des États-Unis étaient la bonne
Tôt ce matin, pour répondre aux accusations russes frappant la France et israël, les États-Unis avaient affirmé que, d’après leurs observations, l’avion, un turbo-propulseur Iliouchine Il-20, avait été abattu par inadvertance par l’artillerie anti-aérienne du gouvernement syrien, allié de Moscou, a déclaré un responsable américain.
RENFORTS RUSSES POUR RÉDUIRE LA LIBERTÉ AÉRIENNE D’ISRAËL
J Forum, 22 sep., 2018
La réponse du président russe Vladimir Poutine à la chute de l’I-20 frappé par la Syrie est restée modérée, mais sa référence à une enquête approfondie et à une sécurité accrue pour protéger les troupes russes était pleine de menaces.
Mardi 18 septembre, Poutine a reçu un appel du Premier ministre Benyamin Netanyahu, qui a exprimé ses regrets pour la perte de 15 vies de militaires russes à bord de l’avion abattu au-dessus de la Méditerranée, lundi. Poutine venait d’attribuer cette catastrophe à une «chaîne de circonstances tragiques», sans blâmer Israël – contrairement à son ministre de la Défense. Le général Shoigu, dans un appel téléphonique très sévère à son homologue israélien, Avigdor Lieberman, a déclaré que 15 militaires russes étaient morts à cause des “actions irresponsables” d’Israël.
C’était un peu comme dans le rôle devenu routinier du bon flic, et du mauvais flic, sauf que Poutine et Shoigu étaient presque certainement d’accord sur la nécessité de prendre des mesures énergiques pour restreindre la liberté d’opérations de l’armée de l’air israélienne. Plus inquiétant : même si l’avion a été abattu par un missile syrien, Israël semble également dans la ligne de mire, à en juger par les commentaires officiels inquiétants émanant de Moscou mercredi : les Russes lancent une enquête criminelle sur l’incident, selon une annonce de la porte-parole de la commission d’enquête russe Svetlana Petrenko. Qui est le criminel et quel est la nature du crime? Cette annonce a été suivie par une remarque acerbe du porte-parole du Kremlin, Dmitri Peshkov, selon laquelle «les données israéliennes sur le crash d’Il-20 en Syrie ne sont pas encore arrivées». Il a ajouté que le président russe et le Premier ministre israélien ont convenu qu’une délégation d’experts dirigée par le commandant de l’armée de l’air israélienne se rendra à Moscou et apportera avec lui des données relatives aux circonstances de l’accident. “Nos experts vont certainement l’étudier”, a-t-il déclaré.
Les mesures militaires exactes que va prendre Moscou restent à déterminer, mais un précédent approximatif peut être révélateur. Il y a trois ans, des avions de combat turcs ont abattu un Su-24M russe au-dessus de la frontière syro-turque, provoquant une crise majeure entre Moscou et Ankara. L’un des pilotes a été tué et le second sauvé par les forces spéciales russes. Moscou a riposté en envoyant le croiseur de missiles Moskva, armé de missiles de défense aérienne S-300F (code OTAN: SA-N-6 Grumble), dans les eaux du nord de la Syrie et du sud de la Turquie. Des batteries antiaériennes S-400 avancées ont été expédiées sur la base aérienne russe de Khmeimim, à Lattaquié. Ces mesures ont permis à Ankara de constater que tous les avions turcs qui s’aventuraient dans l’espace aérien syrien le faisaient désormais à leurs risques et périls.
En effet, jusqu’à présent, les S-400 sont toujours en place et l’armée de l’air turque évite largement de survoler dans le ciel syrien, à l’exception de l’enclave Afrin au nord d’Alep que l’armée turque a saisie plus tôt cette année.
Rien de tout cela n’a interféré avec les efforts du président russe et du turc Tayyip Erdogan pour construire une coalition avec l’Iran en Syrie, tout en prétendant que les relations entre Moscou et Ankara étaient en parfait état de fonctionnement.
Poutine pourrait donc conserver ses relations avec Netanyahu aussi cordiales qu’auparavant, tandis que, dans le même temps, on pourrait bientôt constater, à la suite de la destruction de l’Ilyouchine par des missiles syriens, l’arrivée en Syrie pour la première fois, des systèmes de défense anti-aérienne et de radars les plus sophistiqués que possède la Russie. Israël est particulièrement préoccupé par l’installation éventuelle de ces systèmes à Tel al-Haara, un pic de 1 100 mètres au-dessus de Quneitra, qui commande l’espace aérien israélien au dessus du Golan et de ses régions septentrionales, au nord et au centre de la Jordanie, ainsi qu’à l’est de la Méditerranée. Des avions de combat russes avancés peuvent également être postés à Khmeimim pour y attaquer des avions de guerre israéliens.
D’une certaine manière, l’incident de l’I-20 et ces nouvelles mesures sont intervenus à un moment opportun pour le déploiement de la Russie en Syrie. Le 7 septembre, Alexander Kinshchak, ambassadeur de Russie à Damas, a discrètement fait remarquer : «Nous aidons nos partenaires syriens à restaurer, moderniser et renforcer l’efficacité du système de défense aérienne intégré». Il a alors expliqué que “beaucoup reste à faire, parce que tout était en situation de dévastation totale, mais certains résultats sont déjà visibles”
Nos sources des renseignements militaires expliquent que l’envoyé russe faisait allusion au fait d’armer, pour la première fois, l’armée syrienne de systèmes anti-missiles S-300. Leur livraison pourrait très bien coïncider ave cla réplique russe à l’incident de l’Iliyouchine abattu. L’armée de l’air israélienne sera donc bientôt appelée à s’attaquer à de nouveaux défis de taille dans le cadre de ses opérations contre l’Iran en Syrie.
A Washington, pendant ce temps, la première question à laquelle le président Donald Trump a été confronté mardi lors de sa conférence de presse conjointe avec le président polonais était la suivante : la destruction de l’avion russe a-t-elle exacerbé la menace d’un affrontement militaire entre la Russie et l’Amérique en Syrie? Trump a simplement commenté laconiquement qu’il avait entendu parler d’un avion russe abattu par des missiles syriens ; Il est ensuite passé à la question suivante sans répondre.
KATZ : POUTINE NE PREND PLUS LES APPELS D’ASSAD
J Forum, Sept. 25, 2018
Le ministre des Renseignements, Israel Katz, a déclaré que le président russe Vladimir Poutine refusait de répondre aux appels téléphoniques du président syrien Bashar Assad, après que des forces aériennes syriennes ont abattu un avion russe au large de la Syrie, 40 minutes après un raid israélien contre un dispositif iranien près de Latakia, dans le fief alaouite.
Katz, qui est également ministre des Transports et membre du cabinet de sécurité, a déclaré jeudi à la radio de l’armée, que M. Assad avait essayé à plusieurs reprises de téléphoner à M. Poutine, mais le dirigeant russe ne prendrait pas ses appels.
«Le président russe n’a pas répondu aux appels téléphoniques d’Assad. Il est certainement furieux de ce qu’ils (les as anti-aériens syriens) ont fait et a déjà déclaré qu’Israël n’est pas responsable de ce qui s’est passé », a déclaré Katz. Assad a essayé de le rejoindre et Poutine n’a pas répondu. Alors il lui a envoyé un télégramme.
Katz a déclaré qu’Assad a accusé la «bravade» et le «manque de retenue» d’Israël contre la Syrie d’être la cause du crash de l’avion de reconnaissance russe Il-20 et ses 15 membres d’équipage.
“La Russie est extrêmement en colère contre Assad et l’Iran qui envoie des armes au Hezbollah en Syrie”, a ajouté Katz. “Il y a une bonne raison pour laquelle ils sont préoccupés par la réaction russe.”
La Russie «n’est pas contente que l’Iran soit fermement installé en Syrie», a-t-il déclaré.
Katz a également déclaré qu’Israël n’allait pas changer sa politique après l’incident mais travaillait avec la Russie pour calmer la crise.
“Nous nous occupons des intérêts de sécurité d’Israël”, a-t-il souligné. «Le front iranien en Syrie représente un danger pour les hauteurs du Golan et pour l’ensemble de l’État d’Israël. Les Russes comprennent que notre politique est valide».
L’incident a débuté lundi soir, lorsque l’armée de l’air israélienne a mené une frappe aérienne contre une installation d’armement syrienne près de la ville de Latakia, qu’Israël a dit être utilisée pour stocker et transférer des munitions avancées au Hezbollah et à d’autres supplétifs iraniens.
L’ENTENTE NETANYAHOU-POUTINE FAVORISE LA DÉTENTE RUSSO-ISRAÉLIENNE
Freddy Eytan
Times of Israel, 26 sept., 2018
Le chef de l’aviation israélienne est rentré de Moscou après avoir rapporté aux militaires russes des précisions sur le raid du 17 septembre dernier ayant provoqué le crash de l’avion Il-20 au large du nord de la Syrie.
Au départ, on pouvait peut-être comprendre la colère des militaires russes et surtout leur délicate explication aux familles des victimes.
Dans le brouillard des informations et devant les accusations syriennes, les premières réactions alarmantes peuvent être justifiées mais elles ne le sont plus après les clarifications israéliennes.
Le général Amikam Norkin a fourni des preuves irréfutables affirmant que ce sont bien les batteries syriennes qui ont abattu l’avion.
A-t-il convaincu les Russes ? La crise est-elle derrière nous ? Comment pouvoir gérer nos relations avec Moscou après ce tragique incident ? Les raids israéliens se poursuivront-ils contre l’Iran et le Hezbollah ?
Pour mieux comprendre la situation actuelle et ses enjeux géopolitiques, il est nécessaire de rappeler certains faits historiques qui ont marqué fortement les relations russo-israéliennes.
L’Union soviétique a été le premier pays à soutenir la création d’un Etat juif indépendant et souverain. En juillet 1948, deux mois après la proclamation de l’Etat d’Israël, Golda Meir débarque à Moscou pour ouvrir la première délégation israélienne. Toutefois, jusqu’en 1968, les autorités soviétiques n’accordent aucune autorisation aux Juifs pour pouvoir quitter le pays.
Pis encore, des Juifs sont poursuivis et envoyés dans des camps d’internement et de travail. On les accuse d’être complices de l’impérialisme américain et des agents sionistes. Les écoles juives et les synagogues sont fermées, les rabbins arrêtés, les livres de culte et de prière confisqués et l’enseignement de l’hébreu est interdit.
On comptait à l’époque 267 2000 Juifs en URSS, soit 18 Juifs pour mille habitants. Il ne reste aujourd’hui que 180 000 en Russie. La majorité écrasante a émigré en Israël et forme des atouts considérables dans nos relations avec Moscou.
Cependant, durant toutes ces années, l’histoire des rapports entre Moscou et Jérusalem est une longue suite de disputes, de froideurs, de ruptures et de réconciliations.
Une première crise surviendra en février 1953, suite à un attentat perpétré contre la mission soviétique à Tel-Aviv. En 1956, suite à la campagne de Suez, le maréchal Boulganine menace d’utiliser l’arme atomique. Après la guerre des Six Jours, l’Union soviétique, et avec elle tout le bloc communiste, rompt ses relations diplomatiques avec Israël. Durant la Guerre d’usure le long du canal de Suez, des avions MIG pilotés par des Russes ont été abattus par la chasse israélienne…
En octobre 1991, suite à l’effondrement de l’URSS, les relations diplomatiques sont renouvelées et une lourde page est tournée entre les deux pays. Elles atteindront leur apogée lors de l’avènement de Vladimir Poutine. Depuis, elles sont au beau fixe dans tous les domaines.
Suite à l’intervention russe dans la guerre syrienne et devant les intentions hégémoniques de l’Iran, les relations militaires se sont renforcées avec la création d’un mécanisme qui évite toute confrontation direct avec Tsahal. Désormais, Nétanyahou et Poutine peuvent se parler fréquemment au téléphone et même se voir souvent pour coordonner la marche à suivre. Les deux hommes sont conscients que la menace iranienne est réelle sur le sol syrien et irakien aussi.
Jusqu’au 17 septembre 2018, jour de l’incident, toutes les frappes ont été annoncées à l’avance dans le cadre du mécanisme existant entre les deux armées. Poutine a donc laissé Tsahal poursuivre ses raids contre l’Iran et le Hezbollah à certaines conditions.
Les Russes savent parfaitement que c’est bien la DCA syrienne équipée d’ailleurs de matériel et de missiles livrés par eux qui a abattu leur avion et tué 15 militaires. Le renseignement et la haute technologie israélienne sont si performants et efficaces que nul ne peut douter de leur crédibilité.
Il est regrettable que les Américains demeurent indifférents et évitent d’intervenir dans le conflit syrien depuis plusieurs années. Le Moyen-Orient demeure une poudrière et depuis plus d’un siècle c’est bien une région stratégique de confrontation entre les puissances. Israël ne pourra seul relever tous les défis et affronter tous les dangers à la fois : au Nord contre le Hezbollah et les Syriens et l’hostilité turque ; depuis la péninsule du Sinaï contre Daesh et le Hamas ; contre l’Iran jusqu’au Golfe persique et l’océan indien, sans parler du terrorisme palestinien.
Le Président Trump devra donc rapidement intervenir et ne pas laisser uniquement Tsahal et ses services de Renseignement agir seuls sur le terrain. Les enjeux sont planétaires et les intérêts stratégiques sont globaux et se partagent entre les superpuissances.
Pour l’heure, l’entente, l’amitié personnelle, et le respect mutuel entre Nétanyahou et Poutine sont un gage pour sauvegarder les relations entre les deux armées et les deux pays.
Les contacts directs avec la Russie devraient se poursuive pour garantir la maîtrise du ciel par Tsahal.
Dorénavant, et plus que jamais, l’aviation israélienne devrait être extrêmement prudente, mais face aux menaces et au danger de nos ennemis, le gouvernement a aussi le devoir de poursuivre ses raids malgré les risques avec les Russes.
Mieux frapper fort aujourd’hui que regretter péniblement demain de n’avoir pas évité le déluge de missiles iraniens.
Les leçons de la terrible guerre de Kippour nous enseigne qu’une bonne évaluation du Renseignement comme des frappes préventives peuvent mieux assurer notre défense et garantir notre sécurité.
Actualité
NETANYAHU S’ENVOLE POUR LES NATIONS UNIES À NEW YORK
Raphael Ahren
Times of Israel, 25 sept., 2018
Le Premier ministre Benjamin Netanahu décollera mardi pour un voyage à New York où il s’adressera à l’Assemblée générale des Nations unies. Il y aura une rencontre en tête-à-tête avec le président américain Donald Trump.
La question de l’Iran sera au centre du voyage – les ambitions nucléaires du pays et ses efforts actuels pour s’implanter militairement en Syrie – avec aussi la proposition à venir de l’administration américaine pour un accord de paix avec les Palestiniens.
Netanyahu s’exprimera jeudi après-midi aux Nations unies, juste quelques minutes après le discours du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Les deux hommes ne devraient cependant pas se rencontrer.
Netanyahu tiendra plusieurs autres rencontres diplomatiques de haut niveau, dont beaucoup seront focalisées sur les efforts pour relancer les négociations de paix avec les Palestiniens.
Lors de sa visite de quatre jours, Netanyahu discutera des questions bilatérales et de politique internationale avec les dirigeants de France, du Guatemala, d’Autriche et du Rwanda, selon le Bureau du Premier ministre.
Netanyahu devrait peut-être aussi rencontrer le président égyptien Abdel-Fattah el-Sissi, mais le Bureau du Premier ministre n’a pas confirmé la rencontre. L’année dernière, les deux dirigeants avaient eu leur première rencontre publique en marge de l’Assemblée générale.
Le voyage intervient au milieu de tensions très fortes avec la Russie après que Moscou a accusé Israël d’être responsable de la perte d’un avion russe de renseignement abattu par la défense aérienne syrienne. Dimanche, le président russe Vladimir Poutine a personnellement dit à Netanyahu qu’il rejetait les explications d’Israël que l’État hébreu n’était pas responsable. Le Kremlin a déclaré qu’il allait vendre à la Syrie le système de défense aérienne avancé S-300 et utiliser la technologie de brouillage radar dans la région.
Avant de décoller mardi en début d’après-midi, Netanyahu doit présider une rencontre du cabinet de sécurité pour discuter des conséquences de l’incident de la semaine dernière, qui a eu lieu quand la Syrie a tenté d’abattre un avion israélien qui menait une frappe aérienne à proximité de Lattaquié.
Netanyahu doit arriver à New York tard mardi soir. Il manquera les discours aux Nations unies de Trump et du président iranien Hassan Rouhani.
Mercredi matin, il rencontrera Trump, et les discussions seront probablement dominées par la question des efforts de Téhéran à s’implanter en Syrie et à livrer des armes avancées au Hezbollah au Liban, tout comme les sanctions de l’administration américaine contre la République islamique.
Les deux dirigeants doivent aussi s’entretenir sur la proposition de paix au conflit israélo-palestinien de la Maison Blanche qui, selon des officiels de l’administration, est presque finie et devrait être présentée dans les prochaines semaines.
Plus tard mercredi, Netanyahu devrait rencontrer le président du Guatemala Jimmy Morales. Le Guatemala était le premier pays à suivre les Etats-Unis dans le transfert de l’ambassade de Tel Aviv à Jérusalem plus tôt cette année.
Mercredi également, Netanyahu va dialoguer avec le président polonais Andrzej Duda. Netanyahu a récemment été critiqué en Israël pour un accord avec la Pologne qui visait à mettre un terme à la confrontation diplomatique sur une loi votée par Varsovie interdisant de rendre le peuple polonais responsable des crimes de la Shoah. Les critiques ont dit que le gouvernement de Netanyahu donnait son approbation à une loi qui dénature l’histoire.
Netanyahu aura une rencontre avec le chancelier autrichien Sebastian Kurz, qui a été critiqué pour avoir permis à un parti d’extrême droite d’entrer dans sa coalition, et avec le président français Emmanuel Macron.
La rencontre avec Macron interviendra quelques jours après que la France et d’autres pays européens auront créé un mécanisme avec l’Iran pour échapper aux sanctions américaines qui sont imposées suite au retrait de Trump de l’accord sur le nucléaire. Netanyahu avait été l’un des critiques les plus forts de l’accord.
Jeudi, il discutera avec Antonio Guterres, le Secrétaire général des Nations unies, et Paul Kagame, le président du Rwanda, après avoir prononcé son discours à l’Assemblée générale.
Son discours, auquel seront présents trois ministres israéliens — Miri Regev, Ayoub Kara et Tzachi Hanegbi — est prévu pour 13h (20h en Israël), mais l’horaire n’est pas définitif et pourrait être décalé jusqu’à 14h30, selon son bureau.
Abbas doit s’exprimer devant l’assemblée moins d’une heure avant Netanyahu. Les conseillers d’Abbas ont indiqué qu’il fera des annonces importantes.
Mercredi, Abbas doit présider une conférence en marge de l’Assemblée générale pour discuter des manières de contre-carrer le plan de paix à venir de l’administration Trump. Environ 40 nations devraient y participer.
Vendredi matin, le Premier ministre doit rencontrer des dirigeants juifs américains et l’ambassadrice américaine aux Nations unies Nikki Haley. Les deux rencontres ne seront pas ouvertes à la presse.
Netanyahu doit repartir pour Israël samedi soir, même si aucun autre événement officiel n’est prévu pour plus tard vendredi ou samedi.
Nous publierons l’intégralité du discours de Benjamin Netanyahou
à l’ONU dans notre prochain numéro
ISRAËL: LE NOUVEAU TRAIN RAPIDE OUVERT AU PUBLIC APRÈS DES ANNÉES D’ATTENTE
I24, 25 sept., 2018
Ils étaient une dizaine, mardi à l’aube, à embarquer pour la première fois dans le train rapide reliant Jérusalem à Tel-Aviv. Après plus d’une décennie de retard, cette nouvelle ligne ferroviaire a été ouverte partiellement au public.
Empruntant des escaliers mécaniques descendant 80 mètres sous terre, une partie des passagers de la nouvelle gare de Jérusalem étaient présents uniquement pour profiter de cette nouvelle expérience, effectuant l’aller-retour –21 minutes par trajet– vers l’aéroport international Ben Gourion, près de Tel-Aviv.
“On attend ce réseau depuis plus de dix ans”, se réjouit Richard Elkaim, 71 ans, accompagné de sa femme et de trois de ses petits-enfants.
La nouvelle ligne ferroviaire n’est pas encore opérationnelle dans sa totalité mais, à terme, Jérusalem et Tel-Aviv devraient être à une demi-heure l’une de l’autre, avec des trains glissant à 160 km/heure.
Une aubaine pour les nombreux Israéliens qui parcourent régulièrement les 70 km séparant ces deux villes, où se concentrent l’essentiel de l’activité économique et politique du pays.
“Pour tous les personnes qui travaillent et pour les Israéliens fiers de leur pays, c’est extraordinaire”, affirme M. Elkaim, médecin retraité d’origine française, tandis que défilent vallées et collines à la sortie de Jérusalem.
Yihye Yehiel, 68 ans, est lui aussi émerveillé.
“C’est un véritable rêve de pouvoir se rendre de Jérusalem à l’aéroport à cette vitesse”, affirme ce retraité.
Jérusalem et Tel-Aviv n’étaient jusqu’alors desservies que par une ligne sinueuse qui suivait le tracé de l’ancienne ligne du mandat britannique et il fallait compter au moins une heure et demie pour faire le trajet par rail.
Sinon, il fallait prendre la route et s’exposer aux importants bouchons en heures de pointe et au stress d’une conduite souvent erratique.
La ligne devait initialement commencer à fonctionner en 2008. Mais le chantier sous maîtrise israélienne en partenariat avec des entreprises chinoise, italienne ou russe, a accusé de nombreux retards. La mise en service avait encore été repoussée de plusieurs mois début 2018.
Les groupes canadien Bombardier, espagnol Semi et français Alstom ont également pris part au projet.
La nouvelle ligne, dont le chantier est chiffré à 6,5 milliards de shekels (1,5 milliard d’euros), est présentée par ses promoteurs comme une prouesse d’ingénierie.
Coupant en plein dans le relief semi-montagneux qui entoure Jérusalem, elle comprendra à terme 40 kilomètres de tunnels et huit ponts.
Pendant les trois premiers mois de la mise en place du programme pilote, les passagers –400 par train à ce stade– voyageront gratuitement. Deux trajets par heure seront effectués dans chaque direction.
“Ca a pris du temps, comme beaucoup de projets dans ce pays”, commente Shay Nachum, 45 ans, l’un des premiers passagers mardi matin.
“Ce n’est pas encore parfait mais ça fonctionne, je suis optimiste”, dit-il.
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et son ministre des Transports Israel Katz avaient inauguré la semaine dernière cette ligne, M. Netanyahou évoquant “une journée historique”.
UNE BRASSERIE VIEILLE DE 13 000 ANS
Radio Canada, 21 sept., 2018
Une caverne en Israël pourrait bien être le plus vieux site de brassage de la bière au monde. Des archéologues ont trouvé des traces qui indiquent qu’on y transformait les céréales en une boisson proche de la bière quelques millénaires avant le début de l’agriculture.
Prendre une boisson alcoolisée, au soleil, par une chaude journée d’été est une tradition qui remonte à loin. Bien avant que les Européens de l’Antiquité ne se lancent dans le brassage de la bière, des peuples du nord de la Chine avaient aussi maîtrisé la production d’alcool à partir de céréales comme le riz.
Jusqu’à récemment, les plus vieilles traces de production de boissons alcoolisées avaient été trouvées en Asie et remontaient jusqu’à 7000 ans avant notre ère.
Toutefois, des chercheurs de l’Université de Stanford viennent de repousser ce record de plusieurs millénaires. Leurs travaux au site archéologique de Raqefet, près de Haïfa, en Israël, montrent des traces de brassage d’une boisson semblable à de la bière vieille de 13 000 ans. Plus impressionnant encore, cette fermentation de céréales serait volontaire, et non pas accidentelle ou comme un produit secondaire de la fabrication du pain.
Ce n’est pas la première fois que le peuple qui utilisait cette caverne se retrouve dans l’actualité. Ce groupe de chasseurs-cueilleurs datant de la fin de la dernière ère glaciaire, connu sous le nom des Natoufiens, aurait aussi été l’un des premiers à produire du pain, dont des traces ont été trouvées récemment dans un autre site archéologique en Jordanie.
Une recette ancestrale en l’honneur des défunts
La nouvelle découverte a été faite dans une caverne que les Natoufiens utilisaient comme lieu de sépulture. Les restes d’une trentaine d’humains y ont été retrouvés, ces derniers ayant parfois été enterrés sur un lit de fleurs.
Toutefois, une centaine de creusets de pierre, formés à même le sol rocheux, ont aussi été trouvés sur place et ont été utilisés pour broyer et entreposer plusieurs types de plantes. C’est en analysant les contenus organiques retrouvés à l’intérieur de ces creusets que les chercheurs ont découvert les indices d’une forme de brassage.
Quelques-unes de ces particules, telles que l’amidon, sont typiques de certaines étapes de la transformation de céréales en bière. Les particules retrouvées dans les creusets indiquaient que les Natoufiens travaillaient avec au moins sept types de plantes, dont le blé, l’orge, l’avoine ainsi que certains légumes.
En plus des différentes plantes, les marques d’outils laissées dans les creusets indiquaient que ce qui y était consommé passait à travers trois phases de transformation. D’abord, on faisait germer les grains, puis on les laissait sécher pour les transformer en malt. Ils étaient ensuite broyés, puis bouillis pendant plusieurs heures. Et finalement, ils étaient entreposés quelques jours, assez pour que le processus de fermentation ait lieu.
Pour vérifier si le liquide obtenu s’apparentait à la bière, les chercheurs ont recréé en laboratoire les conditions identifiées dans les creusets, brassant ainsi leur propre « bière natoufienne ».
Toutefois, le liquide obtenu ainsi était assez loin des bières qu’on connaît de nos jours et, selon les chercheurs, avait davantage la consistance d’un gruau. Le taux d’alcool y était aussi beaucoup plus faible que ce qu’on retrouve aujourd’hui.
Malgré tout, cette découverte reste historiquement importante et la présence de cet équipement de brassage dans un site funéraire indique, selon les chercheurs, que les boissons alcoolisées avaient probablement un rôle rituel.
Ces derniers soulèvent aussi un second point, plus controversé, soit que la bière a pu être produite avant les premiers pains. Les plus vieilles traces de pain remontent à une période située entre 11 000 et 14 000 ans.
Il faudra d’autres découvertes de ce type dans des sites archéologiques avant de pouvoir confirmer cette chronologie. Cette nouvelle étude indique toutefois que la bière est l’un des éléments importants dans la domestication des céréales et l’avènement de l’agriculture.
Nous saluons la mémoire de Baruch Cohen, notre modèle, dont la contribution à l’Institut Canadien de Recherche sur le Judaïsme a été exceptionnelle
Nous souhaitons à tous nos amis de joyeuses Fêtes de Simhat Torah