PLUS IL Y A DE MANIFESTATIONS DE MASSE CONTRE L’ANTISEMITISME, PLUS IL PROGRESSE
Par : Shmuel Trigano
lundi 18 février 2019
La manifestation de mardi nous replonge dans le passé d’il y a 39 ans. C’est un remake de la manifestation nationale qui voulait réagir à Copernic (octobre 1980). On se rappelle son scénario : lancée par le parti socialiste, elle fut une étape importante dans son accession au pouvoir (mai 1981). Elle annonçait la stratégie du Front anti fasciste contre Le Pen que Mitterand allait mettre en œuvre pour sauver son deuxième mandat. Elle accusait l’extrême droite – c’est le fondement de cette stratégie – alors qu’il apparût plus tard que la source était le terrorisme palestinien. Ensuite, il y eût la manifestation de Carpentras et, depuis, une kyrielle de manifestations contre l’antisémitisme, au fil des attentats.
Le lendemain de l’assassinat d’Ilan Halimi, on accusa l’extrême droite et à nouveau une manifestation spontanée se tînt, inspirée par le parti socialiste. Demain c’est à nouveau le parti socialiste qui remet cela avec une manifestation contre l’agression dont à été victime Alain Finkielkraut soudain devenu le témoin de 74% d’augmentation des actes antisémites, en invitant tous les partis sauf le parti de Marine Le Pen. A nouveau le même syndrôme.
Ces grands exercices de défouloir collectif semblent propres à la France. Ils devraient être analysés sociologiquement comme des phénomènes en soi. Peut être aussi psychanalytiquement. Ils n’ont rien à voir avec une sollicitude en faveur des Juifs. Copernic était significatif comme modèle global. En règle générale, ces grands mouvements de masse cachent la vraie cause de l’événement. Copernic donna le ton (mais uniquement en après-coup) : derrière l’extrême droite pointait un profil en rapport avec la haine d’Israël du monde arabo-musulman, déguisée en « mouvement de libération » du « peuple palestinien » d’alors. Tout au long des années 2000, avec l’avancée du nouvel antisémitisme, la mise en accusation de l’extrême droite a caché la cause islamiste que les victimes (500 agressions en 2000-2001) identifiièrent pourtant parfaitement, ce qui leur valut d’être accusées de « racisme anti-arabe », de « tensions communautaires » et autres fadaises journalistiques.
J’ai entendu dans les quelques débats qui ont eu lieu autour de l’agression de Finkielkraut certain rappeler à nouveau qu’il fallait certes lutter contre l’antisémitisme mais aussi contre l’islamophie. C’est l’autre version de l’occultation de l’antisémitisme qui s’est développée durant ces 30 ans. Si les deux phénomènes sont semblables, cela veut dire – et les faits le corroborent – qu’on écarte en principe le fait que parmi ceux qui souffrent de l’islamophobie, il puisse y avoir de l’antisémitisme. Comment, « logiquement », une victime pourrait-elle être le bourreau d’une autre victime ? Donc pour lutter contre l’antisémitisme on doit lutter avant tout contre l’islamophobie. C’est ce scénario qu’a accrédité dans ses origines (mitterandiennes) SOS Racisme. Dans cette version, il est affirmé implicitement cependant qu’il ne faut pas se tromper de victime. Cependant on rassemble toute la puissance symbolique que draine l’antisémitisme (nazisme…) pour la mettre au service de l’islamophobie. Comme l’extrême droite s’en prend aux musulmans, selon ce discours, quand elle attaque un Juif, c’est un musulman qu’elle attaque, de sorte que l’islamophobie est au centre de la lutte anti-raciste. Ce n’est plus alors l’extrême droite qui occulte la cause islamiste de la haine d’Israël, mais l’islamophobie et la lutte à son encontre, la compassion pour la vicitime islamique.
C’est un cas exceptionnel que le manifestant qui a agressé Finkielkraut en prononçant son cri « Dieu vous punira » se soit « vendu » en avouant son profil. Il s’avère que selon la police, c’est un militant salafiste. Du coup dela donne une autre perspective sur les manifestations de gilets jaunes et la violence à laquelle elles donnent lieu. Les gilets jaunes, vraie crise de régime, comme cheval de Troie des Frères musulmans et des islamistes (et de quelques autres, notamment l’extrême gauche alliée du Hamas et de la « Palestine », une alliance dans laquelle on rencontre le courant soralien, composé des extrêmes : droite et progressisme) ?
Ce syndrome très complexe et dialectique peut-être vérifié objectivement : les partis politiques sous l’égide desquels la grande manifestation est appelée à se réunir pratiquent
l’Israel-bashing permanent avec leur fable palestinienne, entièrement adoptée par les islamo-gauchistes, la gauche en général, mais aussi la droite, une fable et son complément de boycott, entièrement gérée par l’Autorité Palestinienne et ses relais dans tout le monde occidental. L’impact de cette fable mensongère est quotidien.
La terrible défaillance d’Israël et du monde juif en général est de pas l’attaquer avec la même hargne que les Palestiniens mettent à l’imposer comme seule version du conflit du Moyen Orient. L’effet de cette fable est une réalité médiatique quotidienne depuis plus de 20 ans, au point d’aaoir créé une seconde conscience de la chose, comme on « une seconde nature ». Or cette fable est le noyau, le condensé de la haine d’Israël qui est la nouvelle forme de la haine antijudaïque dans le monde musulman, et maintenant en Occident, une haine motive par la religion .
Les grandes déclarations, les manifestations de masse ne sont qu’un effort suprême de l’inconscient collectif pour refouler avec violence la vérité nue que l’Occident n’a plus la force d’affronter chez lui même et en son nom propre. A nouveau, les Juifs objets de cette compassion douteuse sont l’objet sacrifié sur l’autel du mensonge collectif.
MICHEL ONFRAY DECODE L’AGRESSION CONTRE FINKIELKRAUT
Coolamnews, 18 Février 2019.
Le jaune et le vert. Lors du quatorzième acte de la manifestation des gilets-jaunes, Alain Finkielkraut a été pris à partie dans la rue, puis invectivé de façon clairement antisémite. La presse, la classe politique, un grand nombre d’anonymes, mais également le président de la République, le ministre de l’Intérieur, tous se sont légitimement offusqués et ont manifesté leur soutien au philosophe. Je suis terriblement offusqué moi aussi et je manifeste mon soutien total à l’auteur de « La Défaite de la pensée ». En voyant ces images et en entendant la bande son qui l’accompagne, j’ai eu un haut-le-cœur physique, j’ai ressenti un malaise corporel empathique. La vision du corps voûté du philosophe, comme s’il cherchait en vain à se protéger corporellement des insultes, des cris, des vociférations, son visage sidéré, son regard hagard, tout cela m’a immédiatement rappelé ces photographies de juifs à la silhouette abattue, accablée, écrasée en présence de soldats nazis. Je ne suis pas suspect de banaliser le nazisme et d’y renvoyer mal à propos! Dès lors, l’heure venue, et, hélas, elle est venue, je peux vraiment dire que, cette fois-ci, ces images m’ont fait penser aux juifs du ghetto de Varsovie traqués par la soldatesque national-socialiste. Ma peine pour cet homme est grande.
Peut-on penser ce qui est advenu?
J’ai la faiblesse de croire que oui et la certitude que, pour ce faire, il me faut dire un certain nombre de choses que la presse ne dit pas. Et dire ce que la presse ne dit pas en précisant, justement, qu’elle ne le dit pas, puis dire pourquoi elle ne le dit pas, c’est aller au-devant d’un lynchage. Ce n’est pas bien grave, j’ai l’habitude, ce ne sera pas la première fois. Ce ne sera pas la dernière non plus.
Qu’est-ce que la presse n’a pas dit dans cette affaire? Que le propos antisémite tenu par un vociférant dont j’espère que Castaner va être actif pour le retrouver afin qu’on connaisse son identité et qu’on établisse son portrait politique et sociologique en bonne et due forme, l’a été par un musulman. Cela ne fait aucun doute. Pourquoi la chose n’a-t-elle pas été dite? On a stigmatisé le propos antisémite, et on a eu raison, mais pas du tout l’origine islamique de ce propos. Et on a eu tort. Je vais dire pourquoi.
Établissons les faits: un paquet de gens qui portent le gilet jaune siffle, crie, vocifère, insulte, invective, hurle. Ils semblent une grosse dizaine. On y trouve les habituelles mentions scatologiques – »grosse merde », « enculé »…. Ou bien encore le désormais fameux « nique ta mère », une insulte née dans les banlieues, sûrement pas à Saint-Flour dans le Cantal. On y entend surtout « Palestine » à plusieurs reprises. L’un des plus actifs porte le keffieh palestinien enroulé sur sa tête. L’autre arbore une barbe dans l’esprit salafiste –avec la lèvre supérieure rasée.
Cette fameuse presse qui se tait sur l’origine de cet antisémitisme, notamment celle du service public audiovisuel, ne dira pas que c’est un musulman qui est en cause, pour la bonne et simple raison qu’en pareil cas, elle charge systématiquement ce qu’elle nomme « l’extrême-droite », à savoir Marine Le Pen. Elle est tellement utile pour servir d’attraction au premier tour des présidentielles, puis de répulsion au second, afin que le candidat maastrichtien soit largement élu pour faire barrage à un prétendu fascisme, qu’il faut politiquement, donc médiatement, en user sur le mode attraction-répulsion!
Quand ce qui reste du Parti socialiste prend l’initiative d’un rassemblement public contre l’augmentation vertigineuse des actes antisémites en France, il prend bien soin de ne pas inviter le Rassemblement national puis, en regard de son absence, il conclut… à la preuve de son antisémitisme! La France insoumise, elle, a été invitée, alors que la preuve qu’il existe une frange islamo-gauchiste active dans la FI est avérée [1]. Or cet islamo-gauchisme est clairement antisémite. Mais cela ne gêne pas le PS qui appelle à manifester certains antisémites contre l’antisémitisme…
Qu’on se souvienne que, lors des présidentielles de 2012, Mohammed Merah a tué des enfants juifs avec une arme à bout touchant. Sarkozy et Hollande avaient annulé leurs passages à la télévision au nom d’une trêve de décence. A la demande de Marine Le Pen elle-même, une émission de télévision qui devait lui être consacrée sur le service public a été annulée. Mélenchon, quant à lui, a continué sa campagne [2]. Qu’aurait-on dit s’il s’était agi de Marine Le Pen?
S’il existe une complaisance à l’endroit de la frange radicale de l’islam, ça n’est pas au RN qu’on la trouvera, mais à gauche, hélas. L’antisémitisme de droite a existé, c’est celui des catholiques pour lesquels les juifs sont le peuple qui a tué Jésus au nom d’une foi dont les fidèles du pape François estiment que leur héraut l’aurait dépassée par la vérité de son message. L’Eglise catholique a fait amende honorable en 1965 avec le Concile Vatican II en abolissant la thèse du peuple déicide. On ne peut faire comme si la chose n’avait pas eu lieu. Quand il existe, cet antisémitisme de droite est résiduel, ponctuel, individuel.
L’antisémitisme de gauche a existé lui aussi. On le trouve chez nombre de penseurs socialistes du XIX° siècle, dont Marx qui était lui même juif. Qu’on lise « La Question juive » (1843). A gauche, on estimait alors que le judaïsme, c’était l’argent, les banques, donc le capitalisme. Lutter contre le pouvoir de l’argent et du capital équivalait à lutter contre le pouvoir des juifs. Cet antisémitisme existe toujours, et dans les mêmes formes. Et il n’est, hélas, ni résiduel, ni ponctuel, ni individuel, mais structurel.
Il prend notamment aujourd’hui la forme de l’antisionisme. Une équation simple qui réjouit les simplistes pose que juifs = argent = capital = capitalisme = Etats-Unis= Israël = sionisme… Cette équation qui désigne l’Ennemi se double d’une figure qui est celle de l’Ami: le « Palestinien ». Ce « personnage conceptuel », pour parler le langage de Deleuze, autorise des variations sur des thèmes multiples : l’Arabe, le Maghrébin, le Musulman, le Djihadiste, le Migrant, jadis l’Immigrant ou l’Immigré. Cette série très hétérogène mériterait d’abondantes précisions sémantiques et philosophiques, mais elle devient un bloc homogène chez les antisémites qui posent une autre équation simple qui réjouit elle aussi les simplistes : Arabe = Maghrébin = Musulman = Djihadiste = Migrant, avec un mot pour homogénéiser cette série: « Palestine ».C’est justement ce mot-là qui a été utilisé contre Alain Finkielkraut par des gilets-jaunes.
Des photographies circulent sur le net qui montrent une femme de dos portant un foulard islamique et arborant un gilet jaune sur lequel est écrit le texte que voici: « Les banques nous enculent et l’Etat lubrifie. # Rothschild # Sachs # Attali ». Puis ceci: « A nos (sic) morts, à nos (sic) mutilés, à nos (sic) prisonniers, à nos (sic) blessés ». Enfin: « Ni oubli, ni pardon ». Il existe également d’autres moments antisémites chez les gilets-jaunes. C’est incontestable. Les quenelles qui se répandent témoignent.
La multiplication des propos, des gestes, des actes antisémites est indéniable. Il y a peu, Le Monde, journal emblématique du politiquement correct, rendait compte de ce triste bilan [3] avec ce titre: « Les actes antisémites en hausse de 69% en France ». Ce média parvenait à réaliser une performance sophistique en ne faisant jamais référence à l’antisémitisme des banlieues fomenté par un islam belliqueux! Avec ses gros sabots politiquement corrects, le Premier ministre Edouard Philippe commente ainsi ce chiffre: « Chaque agression perpétrée contre un de nos concitoyens parce qu’il est juif résonne comme un nouveau bris de cristal. » Bonne fille, la presse qui comprend l’allusion grosse comme un éléphant, c’est intellectuellement dans ses cordes, effectue des variations sur le thème: on renvoie à « la funeste Nuit de cristal et ses exactions nazies contre les juifs en Allemagne, le 9 novembre 1938 ». Puis le premier des ministres de Macron ajoute: « Pourquoi rappeler, en 2018, un aussi pénible souvenir? Parce que nous sommes très loin d’en avoir fini avec l’antisémitisme. » Apparaissent alors les noms de Pétain et d’Elie Wiesel, dans les rôles respectifs d’une théâtralisation convenue qui empêche de penser, certes, mais surtout qui interdit d’évoquer, d’effleurer, de frôler la question qu’il faudrait poser: quelle est la part d’un certain islam dans ces actes antisémites? Il est bien évident que, selon la formule consacrée, quiconque pose cette question fait le jeu de Marine Le Pen -Libération me mit un jour en Une avec ce sophisme, Le Monde lui emboîta le pas trois jours plus tard…
L’Islam antisémite s’appuie sur un grand nombre de versets du Coran qui invitent au massacre des juifs. Il peut également invoquer quantité de propos tenus par le Prophète et rapportés dans les hadiths. Il peut également en appeler à la biographie de Mahomet qui a combattu les juifs les armes à la main, qui a procédé à des assassinats et à des massacres de juifs. Je m’appuie pour ce faire sur des textes que les musulmans eux-mêmes reconnaissent comme les leurs: le Coran, les hadith et la sîra. Est-ce que citer les textes que les musulmans revendiquent c’est faire acte d’islamophobie? [4] Il faut croire que, pour la gauche culturelle qui défend l’islamo-gauchisme, la réponse est oui. Je sais de quoi je parle…
A cause de leur refus dommageable de s’organiser, les gilets-jaunes font l’objet de perpétuelles récupérations. On parle d’extrême-droite, c’est facile et attendu: tout ce qui met en cause d’Etat maastrichtien et son ordre libéral fort avec les faibles et faible avec les forts, est systématiquement renvoyé du côté du pétainisme, du vichysme, du fascisme, du nazisme, le tout ramassé sous le syntagme simple « d’extrême-droite » -avec de temps en temps des variations du genre: nationaliste, raciste, xénophobe, homophobe… « Grossophobe » n’a pas encore été utilisé, mais son temps viendra.
Or, il existe deux récupérations des gilets-jaunes dont on parle peu: la récupération par la gauche et la récupération par les islamistes.
Commençons par la récupération de gauche.
Je ne prends pas de notes quand je regarde les informations. J’ai tort. Car je me souviens de la véhémence médiatique des propos d’Eric Coquerel contre les gilets-jaunes dans les jours qui ont suivi le 17 novembre. Il est l’un des hommes politiques les plus invités dans les médias [5]. On a du mal à croire qu’il se soit tu sur cette question pendant dix jours: c’est pourtant ce qui apparait quand on consulte le net et que, comme moi, on souhaite retrouver ce qu’on a vu et entendu une fois… A La France insoumise, on a un bon community manager qui sait comment faire pour enterrer dans le plus sombre du net ce qu’on n’a pas intérêt à laisser traîner dans la lumière!
Mais, tout de même. Qu’on se souvienne: la gauche toute entière a pincé du bec quand, mi-novembre, il a été question des premières revendications des gilets-jaunes. Elle n’était pas loin de Macron sur le sujet…
La France insoumise, le Parti socialiste, le Parti communiste, le Nouveau Parti anticapitaliste ont tous tergiversé en estimant qu’il n’était pas question de manifester avec des gens que soutenaient le Rassemblement national et Debout la France.
Or ceux qui refusent de se trouver aux côtés des gilets-jaunes soutenus par RN et DLF se trouvent beaucoup moins gênés de côtoyer telle ou telle figure de gauche dans des manifestations qui fleurent bon le parfum islamo-gauchiste.
Jean-Luc Mélenchon n’a pas ces pudeurs de gazelle quand il s’agit de maintenir dans son groupe La France Insoumise une Danièle Obono pour qui la laïcité à la française qui interdit le voile dans l’espace public est surtout une arme contre l’islam; pour qui le racisme anti-blanc n’existe pas puisque tout « racisé », du fait que lui ou ses ancêtres ayant fait l’objet de racisme même il y a plusieurs siècles, a le droit de pratiquer la discrimination raciale, autrement dit: d’être raciste; pour qui il faut comprendre ceux qui ne sont pas Charlie parce que ce journal les a insultés avec des caricatures du Prophète; pour qui des réunions dites antiracistes peuvent exclure des blancs, des réunions féministes sont fondées à interdire des hommes, des réunions LGBT sont habilitées à refuser l’entrée à des hétérosexuels; pour qui le compagnonnage avec Houria Bouteldja, photographiée près d’une pancarte qui dit « les sionistes au goulag », ne pose aucun problème; pour qui la chanson « Nique la France », qui fait du pays dont elle est député un pays « puant », mérite d’être défendue; pour qui un musulman qui refuse de conduire un bus après qu’une femme l’eut elle même piloté ne présente aucun problème; pour qui la censure contre Dieudonné n’est pas légitime. En effet, La France insoumise peut être légitimement invitée par le PS à manifester contre l’augmentation des actes antisémites en France! Qui se ressemble s’assemble.
Toute cette gauche plus ou moins complaisante à l’endroit des « antisionistes » se retrouve aujourd’hui à courir derrière les gilets-jaunes qui ont fini par se faire rattraper.
Or, seuls les gilets-jaunes auraient pu, un temps hélas écoulé, fédérer un refus de l’Etat maastrichtien sur une base souverainiste en économisant les partis dont ils ne veulent plus -La France insoumise de Mélenchon, le Rassemblement national de Marine Le Pen et Debout la France de Dupont-Aignan- et ils ont raison.
Mais, hélas, faute d’organisation, ils ont laissé les loups entrer dans la bergerie. La haine dont Alain Finkielkraut a fait l’objet lors de ce quatorzième acte prend sa source dans cette gauche dont l’anticapitalisme, à des degrés divers, s’accompagne de près ou de loin, d’un antisionisme qui s’avère un franc antisémitisme.
Examinons la récupération par un certain islam.
Le compagnonnage entre une gauche anticapitaliste, donc antisioniste, de fait antisémite, et un islam venu des banlieues, est avéré. Il signe la collusion entre l’anticapitalisme et l’islamisme. Ce mélange est explosif. Il est en passe d’emporter le mouvement des gilets-jaunes.
Ceux qui s’en réjouissent, Macron et les siens, ont bien tort. Car, dans ses suites, pareille convergence des luttes n’emporterait pas seulement les gilets-jaunes, elle ouvrirait également la voie à une libération de la violence dont le pouvoir, déjà débordé par beaucoup moins, ne saurait que faire…
Ce compagnonnage du jaune et du vert était déjà visible le jour des dégradations effectuées à l’Arc de Triomphe. Le film qui monte les ravages et la jubilation des vandales qui exhibent leurs trophées en atteste. Le pouvoir a utilisé ces images pour discréditer le mouvement des gilets-jaunes. C’était rentable du point de vue de la petite politique politicienne, mais c’était mortel sur le terrain de l’avenir du pays. Bien pour le journal de vingt heures, mais nul pour l’avenir et le destin de la France.
Dans la mouvance salafiste, du côté des Frères musulmans, dans les pays comme le Qatar, le mouvement des gilets-jaunes est perçu comme une occasion de faire tomber l’Occident pensé comme judéo-chrétien, donc comme un adversaire rabique. Une fois tombé l’édifice, il ne resterait plus qu’à y installer une idéologie nouvelle.
Dans une analyse fouillée et touffue de la récupération du mouvement par les salafistes intitulée « Gilets jaunes et Alexandre Benalla: l’ours islamiste est sorti de ses banlieues (les preuves) », Mohamed Louizi [6] cite ce propos de l’islamiste Elias d’Imzalène: « Il nous appartient donc à nous muslim de réimpulser une contestation politique intégrale de l’American Way of Life. Il nous faut faire mentir Fukuyama et prouver au monde que l’Histoire n’est pas encore finie (…). A nous donc de donner un sens politique à cette révolte. Le but n’est donc plus de contester simplement cette hausse des taxes mais bien ce système politique qui l’induit. Et pour qui douterait encore, qui de plus légitime que le muslim politique assumant sa fonction de réveil des masses et de refus de l’oppression comme avant-garde de cette révolte? Ne possédons-nous pas dans notre logiciel originel même (l’islam) cette contestation de la société de consommation basée sur l’exploitation des masses par un système financier reposant sur l’usure et la spéculation? Ce n’est donc pas pour contrer l’extrême-droite ou encore pour nous ranger derrière d’autres que nous nous devons de soutenir ce mouvement. Mais c’est bien pour accomplir en plein jour les objectifs primordiaux de notre logos (l’islamisme) que nous devons nous lever pour la justice sociale et contre ce système oppressif. (…) Cette révolte sera ce que l’on en fera… Alors oui il faut être des Gilets jaunes! ». En passant, Mohamed Louizi fournit des pistes intéressantes sur Alexandre Benalla…
La presse de « gauche » calomnie évidemment Mohamed Louizi. Les tribunaux le poursuivent. J’y verrai pour ma part bien plutôt une confirmation qu’il dit vrai…
Quoi qu’il en soit, ce groupe qui attaque Alain Finkielkraut prouve que les gilets-jaunes sont au moins infiltrés par ceux-là qui se sont montrés à visage découvert.
Si les gilets-jaunes ne s’organisent pas urgemment, s’ils ne font pas le nécessaire pour se démarquer et se dissocier clairement de cette pathologie sociale, politique et intellectuelle qu’est l’antisémitisme, s’ils ne surmontent pas leurs petites divergences afin d’éviter par la fédération de leurs forces girondines que de plus forts, de plus rusés, de plus malins qu’eux emportent la mise de leur mouvement, alors ils vont mourir, mangés tout cru par l’islamo-gauchisme, quelle qu’en soit la forme: les partis ou les syndicats dits de gauche dans une version light, c’est celle du « Soumission » de Houellebecq, ou bien les organisations salafistes dans la version hard, c’est celle de « Guérilla », le roman de Laurent Obertone. Le moment est historique: il a le choix entre s’organiser ou se faire absorber par les prédateurs aux aguets.
POURQUOI L’ANTISIONISME EST UN ANTISEMITISME
Causeur.fr
Par Oudy Ch.Bloch
25 Février 2019
Oui, l’antisionisme est bien la forme réinventée de l’antisémitisme. Et ce n’est pas nouveau.
Écoutons le philosophe Vladimir Jankélévitch en 1978 : « L’antisionisme est la trouvaille miraculeuse, l’aubaine providentielle qui réconcilie la gauche anti-impérialiste et la droite antisémite ; l’antisionisme donne la permission d’être démocratiquement antisémite. »
Et Martin Luther King encore un peu plus tôt (1967) : « L’antisémitisme, la haine envers le peuple juif, a été et reste une tache sur l’âme de l’humanité. Nous sommes pleinement d’accord sur ce point. Alors sache aussi cela : antisioniste signifie de manière inhérente antisémite, et il en sera toujours ainsi. »
Être antisioniste, c’est refuser aux Juifs la qualité de peuple
Être antisioniste, ce n’est pas contester la politique de tel ou tel gouvernement israélien, ce que les Israéliens font assez bien eux-mêmes sans avoir besoin des leçons de morale indigéno-gauchisantes.
Non. Être antisioniste, c’est refuser aux Juifs la qualité de peuple et son corollaire : le droit à l’auto-détermination et à un État. La finalité de l’antisionisme est la disparition de l’État d’Israël. Or, remettre en cause l’existence même de l’État d’Israël – compte tenu de sa spécificité juive – ne peut s’analyser autrement qu’au travers du prisme de l’antisémitisme.
Derrière les attaques contre l’existence même d’Israël au prétexte d’une prétendue solidarité pro-palestinienne, ce sont les Juifs qui sont visés. Si ce n’était pas le cas, d’autres pays seraient également, et plus encore qu’Israël, visés par ces boycotts incessants : le Liban, la Jordanie, la Syrie, l’Irak, l’Égypte… pour leur traitement véritablement discriminatoire des Palestiniens.
Personne ne condamne l’Arabie saoudite
Nombreuses sont les accusations d’État-apartheid contre Israël. Pourtant tous les citoyens israéliens, quelle que soit leur culture, couleur, religion, idées politiques, orientation sexuelle disposent des mêmes droits. Les musulmans, les druzes, les chrétiens israéliens ont le droit de vote, sont députés, juges, hauts-gradés dans l’armée, acteurs, chanteurs, travaillent en Israël, ont le droit de se marier avec des Israéliens de toutes religions, peuvent s’exprimer librement au point de souhaiter publiquement le bombardement de Tel-Aviv par le Hamas même quand ils sont députés comme Hanin Zoabi. C’est un juge arabe, Salim Joubran, qui a condamné Moshé Katsav, ancien président de l’Etat d’Israël, à une peine de prison. Ce sont des arabes israéliennes qui ont représenté Israël à l’Eurovision et au concours de Miss Monde. Alors de quel « apartheid » parle-t-on ?
Personne ne condamne la Malaisie ou l’Arabie saoudite qui refusent d’accueillir des sportifs israéliens, ni l’Iran ou le Maroc dont les athlètes ont interdiction de concourir contre des athlètes israéliens, ni l’Autorité palestinienne qui, d’après Mahmoud Abbas, interdira la présence d’israéliens dans un éventuel État palestinien. Alors comment expliquer cette focalisation sur Israël si ce n’est en raison de sa spécificité juive ?
Personne ne reproche aux 57 pays de l’Organisation de la coopération islamique d’être officiellement musulmans ni au Vatican d’être catholique ? Pourquoi en serait-il différemment avec Israël ?
L’antisionisme est dirigé contre les Juifs
Qui voudrait encore nous faire croire qu’un Etat binational, comme le souhaitent BDS et consorts, avec une population qui serait vite majoritairement palestinienne et musulmane serait un lieu de coexistence pacifique ? Tous les jours, les Palestiniens de Gaza comme de Cisjordanie sont soumis à une violente propagande anti-juive.
Les prêches et des discours officiels promouvant les « Protocoles des Sages de Sion »,les livres scolaires Palestiniens qui enseignent depuis des décennies à haïr les Juifs, les programmes télévisés pour la jeunesse dans lesquels de jeunes enfants ânonnent que les Juifs sont les descendants des singes et des porcs et qu’ils souhaiteraient mourir en martyrs en en tuant le plus possible, l’interdiction légale de vendre des terres à des Juifs sous peine de mort, autant d’exemples qui illustrent la volonté des dirigeants palestiniens, qu’ils soient islamistes ou à tendance nationaliste, de ne jamais accepter les Juifs à leur côté.
L’antisionisme ou l’éloge du Juif errant
Alors, refuser aux Juifs l’État d’Israël, c’est les condamner à fuir comme ils ont dû fuir les pays arabes après la création à partir de 1948, non sans avoir auparavant été privés de leurs biens, de leurs commerces, de leur argent. 800 000 Juifs chassés d’Irak, de Syrie, d’Égypte, du Yémen, d’Algérie, du Liban, du Maroc dont personne ne se soucie du retour ni de l’indemnisation.
Les Juifs devront fuir, mais pour aller où ? En France où la foule pogromiste tente d’incendier des synagogues et crie « mort aux Juifs » dans les rues, où les croix gammées fleurissent sur les murs, où les cimetières sont profanés, où les tags antisémites du plus ordurier au plus sinistre « Juden ! » sont désormais quasiment quotidiens, où l’on agonit d’injuries un philosophie dont personne n’ignore qu’il est Juif en le traitant de « sale race », « sale sioniste » – comment ne pas faire le lien – ? En Russie où l’on prétend que la guerre en Ukraine est un complot juif ? En Afrique où l’islamisation à l’œuvre dans de nombreux pays laisse libre cours à une propagande antisémite ?
Il n’y a pas si longtemps, sur les quais de Seine, des partisans de BDS déclaraient que les Juifs devaient quitter la Palestine pour retourner « chez eux », c’est-à-dire nulle part précisément. Le Juif errant, voilà le seul juif supportable pour les antisionistes.
Israël est devenu le prétexte commode à la détestation des Juifs. C’est aussi en tout cela que l’antisionisme confine à l’antisémitisme. C’est aussi pour cela qu’il faut le condamner.
ACTUALITE
NETANYAHU INCULPE DE CORRUPTION ET D’ABUS DE CONFIANCE, EN ATTENDANT L’AUDIENCE
Times of Israël, Par Raul Wootliff
Dans une décision qui bouleverse radicalement la politique israélienne moins de six semaines avant les élections générales, le procureur général Avichai Mandelblit a annoncé jeudi que le Premier ministre Benjamin Netanyahu sera accusé de crimes dans trois affaires distinctes contre lui, incluant des pots-de-vin dans l’enquête approfondie menée sur la corruption de Bezeq, dans l’attente d’une audience.
Cette décision retentissante marque la première fois dans l’histoire d’Israël qu’un Premier ministre en exercice apprend qu’il fait face à des accusations criminelles et va certainement bouleverser la politique israélienne lors des élections législatives du 9 avril.Malgré les recommandations du procureur général, Shai Nitzan, et de la police selon lesquelles le Premier ministre devrait être jugé pour corruption dans tous les cas, M. Mandelblit opte pour une accusation moins grave d’abus de confiance dans deux des affaires connues sous le nom des Affaires 1000 et 2000.Netanyahu sera informé qu’il peut demander une audience pour contester l’acte d’accusation, ce qui pourrait prendre jusqu’à un an, période au cours de laquelle il n’est pas légalement obligé de se retirer. Il n’est pas clair si Netanyahu pourrait continuer à servir après avoir été officiellement accusé d’infractions criminelles.
« C’est extrêmement important – pour le Premier ministre et pour nous tous », a déclaré Suzie Navot, professeure de droit constitutionnel et parlementaire. « Il s’agissait d’une enquête menée avec prudence, avec retenue – certains diraient trop de retenue, pendant trop longtemps. Les preuves ont été vérifiées et revérifiées ». Le procureur général savait très bien à quel point les retombées politiques seraient énormes, a-t-elle dit. « Et pourtant, la décision a été prise d’inculper, dans les trois cas ».
Le procureur général Avichai Mandelblit a décidé de ne pas mettre en accusation l’épouse du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Sara, et son fils Yair, pour leur rôle dans l’enquête sur la corruption Bezeq – connue sous le nom d’affaire 4000 – dans laquelle le Premier ministre sera inculpé de corruption, en attendant une audience.Shaul Elovitch, l’actionnaire majoritaire de la société de télécommunications Bezeq, sera jugé pour corruption – en attendant une audience – de même que sa femme Iris, selon Mandelblit.
La décision de lancer des poursuites, dans l’attente d’une audience, dans les enquêtes criminelles contre Netanyahu pourrait avoir un impact décisif sur les élections, selon un sondage du Times of Israël publie jeudi. Le parti au pouvoir, le Likud, pourrait perdre à la fois une bonne partie de son soutien et sa capacité à former une coalition après le vote, indique le sondage, publié dans la nuit de mercredi à jeudi.
La loi israélienne exige seulement qu’un Premier ministre démissionne s’il est reconnu coupable, mais les experts ont suggéré que Netanyahu pourrait avoir un « problème » s’il cherche à rester en fonction après le dépôt d’une accusation formelle à l’issue du processus de l’audience.
En vertu de la loi et de la jurisprudence de la Cour suprême de justice, les ministres autres que le Premier ministre sont tenus de se retirer dans une telle situation. Il n’y pas de règle juridique claire concernant le Premier ministre.Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé qu’il prononcerait un communiqué de presse depuis sa résidence à Jérusalem à 20h.Netanyahu ne répondra pas aux questions des journalistes lors de sa déclaration, a indiqué son bureau.
Bien qu’anticipée depuis plusieurs semaines, la décision d’Avichaï Mandelblit, 40 jours avant les législatives anticipées du 9 avril, est susceptible, si elle est confirmée, de changer la donne électorale et menace le long règne de « Bibi » qui, à 69 ans et après bientôt 13 ans de pouvoir, brigue un cinquième mandat.« Personne n’est surpris par l’annonce du procureur-général après trois ans de pression incessante exercée sur lui par les médias, la gauche, les bureaucrates de la justice d’inculper le Premier ministre à tout prix – même quand il n’y a rien – pour que cela se produise avant les élections, » a réagi le Likud, dirigé par Netanyahu.
« C’est de la persécution politique, » affirme le parti au pouvoir. « La chasse aux sorcières contre le Premier ministre avait commencé par des tentatives de le piéger avec quatre affaires de corruption. Trois d’entre elles ont déjà échoué, avant l’audience. Le reste des charges s’effondrera de la même façon, comme un jeu de cartes, lorsque le Premier ministre sera confronté aux témoins, fera venir des dizaines de témoins qui, étrangement, n’ont pas été interrogés et présentera des documents et protocoles qui prouveront la légalité des actions et des décisions du Premier ministre. »
« La publication unilatérale de l’annonce du procureur-général un mois avant les élections, sans donner au Premier ministre l’occasion de prouver le caractère mensonger de ces accusations, constitue une interférence évidente et sans précédent dans les élections », a ajouté le Likud.
Le clip, partagé par le Premier ministre sur Facebook avec une vidéo similaire sur la page du Likud, décrit les poursuites engagées contre lui comme une tentative politique de le réduire à néant et appelle les électeurs à réagir en choisissant « spécifiquement Netanyahu » dans les urnes lors des élections d’avril.
« Les affaires contre Netanyahu sont un château de cartes », explique un acteur à la voix de baryton avec un grognement inquiétant dans le clip, tandis que les images de cartes à jouer lisant les différentes injustices contre le Premier ministre s’empilent à l’écran.
« Comment cette maison a-t-elle été construite ? Sous la pression de la gauche et des médias, couverture ‘positive’, témoins de l’État, fausses informations, plats à emporter et cigares, 43 députés qui n’ont pas fait l’objet d’une enquête pour avoir soutenu la loi israélienne Hayom », poursuit la voix off.
Alan Dershowitz, un éminent avocat américain, est venu à la défense de Netanyahu plus tôt jeudi, publiant une lettre ouverte à Mandelblit dans laquelle il avertissait qu’une mise en accusation contre le Premier ministre avant les élections minerait le processus démocratique.
« Je suis très inquiet pour la liberté de la presse et la liberté du gouvernement en Israël si on commence à inculper les gens pour avoir essayé d’obtenir une bonne couverture médiatique », a également déclaré Dershowitz à la radio de l’Armée, en faisant référence aux affaires 2000 et 4000, qui tournent autour de transactions illicites présumées dans lesquelles le Premier ministre aurait offert des faveurs en échange d’une couverture médiatique favorable. « Je ne connais aucun autre pays qui ait criminalisé le fait d’essayer d’obtenir une bonne couverture et d’en faire une base de corruption ou toute autre enquête sur la corruption ».
Dimanche, la Commission des autorisations du Contrôleur de l’Etat a rejeté pour la deuxième fois une demande de Netanyahu de financer sa défense juridique dans les trois affaires par les paiements de riches partenaires, dont son cousin.
Ehud Olmert, premier ancien Premier ministre du pays à avoir purgé une peine de prison, a démissionné de ses fonctions en 2008 au cours de l’enquête le concernant, mais avant que l’intention de porter plainte soit annoncée. Il a passé 16 mois en prison pour corruption et a été libéré en juillet 2017.
L’Union des partis de droite, une alliance des partis HaBayit HaYehudi, Union nationale et Otzma Yehudit, a annoncé qu’elle soutiendrait le Premier ministre Benjamin Netanyahu en tant que prochain Premier ministre, malgré l’annonce de charges de corruption portées contre lui, en attendant une audience.« Toute personne, y compris Benjamin Netanyahu, est innocente jusqu’à preuve du contraire, et l’Union des partis de droite recommandera après les élections que le Premier ministre Netanyahu soit candidat à la formation d’un gouvernement de droite fort et stable », indique le parti dans une déclaration.
« Cependant, à la lumière de l’expérience amère du passé, il est maintenant plus clair que jamais que l’Union des partis de droite – la seule liste véritablement engagée envers la Terre d’Israël – doit être vaste et forte pour que nous ne nous retrouvions pas le lendemain les élections avec un gouvernement Bibi-Gantz-Lapid qui pourraient nous conduire à la création d’un État terroriste palestinien », a-t-il ajouté.« Comme nous l’avons tout le temps dit, le Shas soutiendra uniquement Benjamin Netanyahu au poste de Premier ministre et le recommandera pour former le prochain gouvernement », a déclaré le parti ultra-orthodoxe du Shas. « Netanyahu est la personne la plus appropriée pour diriger le pays à ce moment-là et nous le soutiendrons en tant que Premier ministre aussi longtemps que la loi le lui permettra, » a conclu le Shas.
Shelly Yachimovich, chef de l’opposition, a déclaré que Netanyahu n’était plus apte à être Premier ministre après la confirmation de la décision du procureur général Avichai Mandelblit des accusations de corruption et d’abus de confiance portées contre lui, dans l’attente d’une audience.« A partir de ce moment triste, Netanyahu qui se bat pour sa vie personnelle, est inapte à se battre pour les vies des citoyens de l’Etat, inapte à être Premier ministre et inapte même aux élections », a déclaré Yachimovich dans une déclaration.« J’appelle Netanyahu : si vous êtes un patriote qui aimez le pays, allez blanchir votre nom sans traîner tout un pays en otage », ajoute-t-elle. « Vous n’êtes pas Superman, il n’y a aucun être humain qui puisse prendre des décisions nationales cruciales sans qu’il soit affecté par sa bataille personnelle 24 heures sur 24. »Netanyahu a reçu jeudi le soutien du président American Donald Trump, à l’issue d’un sommet à Hanoï avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un.« Ce que je peux dire, c’est qu’il a fait un excellent travail en tant que Premier ministre », a dit M. Trump.
M. Netanyahu n’est pas encore inculpé. Mais la question est ouvertement posée: aussi dominante que soit la figure de M. Netanyahu sur la scène politique, les électeurs prendront-ils le risque qu’il soit reconduit alors que l’inculpation le guette ?
LE PREMIER ENGIN SPATIAL ISRAELIEN DECOLLE CETTE NUIT POUR LA LUNE
21 février 2019
Scienecs et Avenir
Le premier véhicule spatial israélien va décoller pour la Lune dans la nuit de jeudi 21 à vendredi 22 février 2019. L’engin, principalement financé par des fonds privés, collectera des données sur la formation de notre satellite.
Le lancement du véhicule spatial israélien doit avoir lieu à Cape Canaveral aux États-Unis, dans la nuit du jeudi 21 février 2019 à 20h45 heure locale (02h45 heure de Paris), ont précisé les responsables de spaceIL d’Israel Aerospace Industries lors d’une conférence de presse à Tel-Aviv. L’engin de 585 kilos, qui ressemble à un chaudron posé sur des tréteaux, sera envoyé dans l’espace via une fusée Falcon 9 de la firme américaine SpaceX. Il doit atterrir sur la lune le 11 avril 2019, après avoir parcouru 6,5 millions de kilomètres à une vitesse maximale de 10 kilomètres à la seconde (36.000 kilomètres à l’heure), est-il précisé dans un communiqué.
Un projet privé à 100 millions de dollars
L’engin emporte une capsule contenant des disques numériques avec des dessins d’enfants, des chansons et des images de symboles israéliens, les souvenirs d’un rescapé de la Shoah et une Bible. La capsule sera laissée sur la Lune comme témoignage pour les générations futures. “Nous entrons dans l’Histoire et sommes fiers d’appartenir à un groupe qui a rêvé et a accompli la vision partagée par de nombreux pays dans le monde mais que, jusqu’à présent, trois d’entre eux seulement ont accomplie”, a déclaré le président de SpaceIL, l’homme d’affaires et philanthrope Morris Kahn.
Jusqu’à présent seuls la Russie, les États-Unis et la Chine ont envoyé des engins sur la Lune. Douze astronautes américains ont foulé le sol lunaire lors de six missions entre 1969 et 1972. Le projet israélien, d’un coût de 100 millions de dollars (environ 88 millions d’euros), a été financé par des fonds privés, notamment par l’apport de 40 millions de dollars de Morris Kahn. SpaceIL a également noué des partenariats avec Israel Aerospace Industries, une des plus grandes entreprises de défense israéliennes, l’agence spatiale israélienne et le ministère israélien de la Science et de la Technologie.
Mieux comprendre la formation de la Lune
L’engin, baptisé Bereshit (“Genèse” en hébreu), est équipé pour mesurer le champ magnétique afin de récolter des données qui permettront de mieux comprendre la formation de la Lune et qui seront partagées avec la NASA, l’agence spatiale américaine. Le projet a débuté dans le cadre du Google. Lunar XPrize qui, en 2010, offrait 30 millions de dollars pour encourager les scientifiques et entrepreneurs à proposer des missions lunaires peu coûteuses. Bien que le prix ait expiré en mars 2018 sans gagnant, l’équipe israélienne avait poursuivi sa démarche. Près de cinquante ans après les premiers pas de l’homme sur la Lune, le satellite naturel de la Terre, un temps délaissé par l’exploration spatiale, suscite à nouveau l’intérêt. La Chine a fait alunir en janvier un engin sur la face cachée et encore inexplorée de la lune.