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Bonne fête Jérusalem

  

             

 

UN SOLDAT DE TSAHAL LÉGÈREMENT BLESSÉ DANS UNE ATTAQUE

AU COUTEAU À TEL AVIV

Judah Ari Gross

Times of Israel, 30 Mai, 2016

 

Un jeune soldat de 19 ans a été légèrement blessé dans une attaque au couteau à Tel-Aviv, a déclaré le personnel médical. L’incident est survenu dans la rue Yigal Alon, dans le centre de la ville. Le personnel médical sur les lieux a administré les premiers soins au jeune homme pour des blessures sur le haut du corps avant de l’emmener à l’hôpital Ichilov de Tel Aviv.

Un témoin oculaire de l’agression d’un soldat à Tel Aviv a dit qu’il a entendu quelqu’un crier « Allahu akbar » au moment de l’attaque. « Je faisais du vélo sur Yigal Alon quand j’ai entendu quelqu’un crier « terroriste, terroriste ! ». « Alors j’ai entendu quelqu’un crier ‘Allahu akbar’  » Le suspect est âgé de 19 ans et a été placé en garde à vue pour subir un interrogatoire.

Yechiel Miller, l’un des premiers intervenants sur les lieux a déclaré : « J’étais à proximité quand j’ai reçu l’appel du centre de commande United Hatzalah, j’ai couru pour m’approcher la scène et j’ai soigné l’homme pour sa blessure, il est dans un état modéré ». Les forces de sécurité ont arrêté un Palestinien soupçonné d’être responsable de cette attaque au couteau.

Les circonstances de l’attaque sont sous enquête. La chaîne privée de télévision « 10 » a diffusé une vidéo où l’on voit le Palestinien dans la cage d’escalier d’un bâtiment où il s’était réfugié après l’agression tenant un couteau peu avant d’être maîtrisé par des policiers.

 

 

 

RESIDENTS D’IMPLANTATIONS ET PALESTINIENS CHERCHENT ENSEMBLE

UNE SOLUTION AU CONFLIT SUR LE MODELE DE L’UE                                                      

Times of Israel, 30 mai, 2016

 

 

 

Un groupe d’Israéliens et de Palestiniens s’est associé dans un mouvement appelant à une confédération de type européen entre Israël et un futur État de Palestine, qui autoriserait les citoyens de deux parties du conflit de vivre dans les deux États en conservant leur nationalité originale.

 

Le mouvement « Deux États, un pays », dont la partie israélienne est principalement composée d’habitants des implantations, est l’aboutissement de quatre années de rencontres et de discussions discrètes entre militants des deux parties. L’initiative a été annoncée vendredi soir par la Deuxième chaîne.

 

Un militant israélien du mouvement, le journaliste Meron Rapoport, a déclaré que son but final était de s’assurer que les juifs pouvaient vivre « partout où ils le veulent sur la Terre d’Israël, et que les Palestiniens peuvent vivre n’importe où ils veulent sur la terre qu’ils appellent Palestine. »

 

La plupart des implantations, dans un tel scénario, ne seraient pas évacuées par la force. Rapoport a déclaré qu’il rêvait de « deux États indépendants et souverains, appartenant à une super structure, une confédération, une union – le nom est moins important – qui ont des relations bilatérales fortes, des frontières ouvertes, des forces de sécurité communes, et peut-être un tribunal des droits de l’Homme commun. »

 

Eliaz Cohen, un habitant de l’implantation de Kfar Etzion qui porte la kippa et fait partie du mouvement, a reconnu qu’il lui avait fallu du temps pour ne plus avoir peur d’un État palestinien, remarquant qu’une partie de sa motivation originale pour la construction d’implantations était d’empêcher la création d’un tel État. « J’ai grandi avec cette peur, j’ai grandi sur la motivation de comment empêcher que cette chose ne se forme », a-t-il déclaré.

 

Muhammad Beiruti, de Ramallah, a déclaré à la Deuxième chaîne qu’en tant que membre de l’OLP [Organisation de libération de la Palestine], il accepterait une solution à deux États basée sur les lignés de 1967, mais il a affirmé que la barrière de sécurité qui sépare la plupart d’Israël de la Cisjordanie était inutile du point de vue militaire, et ne servait qu’à détruire le paysage.

 

« La barrière n’est pas le problème. Les Palestiniens passent dessous ou dessus. Cela ne garantit pas la sécurité, mais cela ne fait que rendre le paysage moche. Le paysage est beau et la barrière le gâche », a déclaré Beiruti à la Deuxième chaîne. Cohen a fait écho aux propos de Beiruti : « Ce que nous voyons surtout ici est le degré auquel tout est mélangé. La barrière est une tâche dans le paysage. Cela ne créera pas de bons voisins des deux côtés. Et s’il y a des attaques à l’arme à feu, cela ne peut pas les empêcher. »

 

Interrogé par la Deuxième chaîne à propos d’Efrat, une communauté de 10 000 Juifs au sud de Jérusalem située à l’intérieur du territoire revendiqué par les Palestiniens, Beiruti a déclaré : « Les Israéliens qui veulent vivre en Palestine, dans l’Etat palestinien, peuvent vivre où ils veulent, mais ce seront des villages arabes, sous contrôle et souveraineté arabe totale, et ils ne seront pas uniquement habités par des juifs : quiconque voulant y vivre pourra le faire. Chaque Israélien voulant vivre à Ramallah ou à Bethléem le pourra. »

 

« Efrat a été fondé sur le terrain du village d’El Hader. Je ne dis pas que nous expulserons 10 000 personnes, laissons les rester. Mais ils cesseront d’être des colons. Ils seront des citoyens israéliens vivant dans l’Etat palestinien, ou des citoyens palestiniens, et c’est aussi acceptable. » Le grand rabbin d’Efrat Shlomo Riskin, une figure importante de la communauté, a donné sa bénédiction au mouvement.

 

« L’idée même de deux États et un pays peut être révolutionnaire. Vous avez le droit, et nous avons le droit – nous sommes tous les deux des héritiers d’Abraham [le patriarche biblique], notre père », a déclaré Riskin.

 

                            

TROUVEZ L’ERREUR : LES ETATS-UNIS CRITIQUENT LIBERMAN MAIS RESTENT SILENCIEUX DEVANT L’EMINENCE GRISE IRANIENNE QUI HAIT L’AMERIQUE                                                                

David Horovitz

                                                               

Times of Israel, 29 mai, 2016

 

                                                                                                          

Selon des politiciens importants restés anonymes cités par la Dixième chaîne israélienne vendredi soir, le pari du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour stabiliser sa coalition en faisant venir Yisrael Beytenu, et en nommant Avigdor Liberman ministre de la Défense, aura probablement un effet inverse. Le gouvernement pourrait bien s’effondrer, et nous pourrions nous diriger vers « de nouvelles élections dans les six prochains mois », ont prédit ces anonymes.

 

C’est la politique israélienne, où chaque heure qui passe peut rendre ridicule ce que vous pensiez savoir une heure auparavant. Il serait donc sage de ne pas se laisser emporter par de telles prédictions anonymes, mais il est facile de comprendre cette hypothèse. La mise à l’écart brutale de Moshe Yaalon, compétent, tempéré et loyal, en faveur de Liberman, inexpérimenté, intempestif et déloyal, a consterné tout le spectre politique, et pas uniquement les cercles de l’opposition.

 

Le parti HaBayit HaYehudi, qui fait partie de la coalition, a construit une crise à ce sujet, demandant une révision de la manière dont le cabinet de sécurité reçoit des informations en temps de guerre et de conflit, jurant de bloquer la nomination de Liberman s’il ne l’obtient pas.

 

Le ministre de l’Ecologie du parti Koulanou, Avi Gabbay, a suivi l’exemple de Yaalon en démissionnant du gouvernement pour protester contre une manœuvre politique cynique de trop ; comme Yaalon une semaine avant lui, Gabbay a claqué la porte vendredi en prévenant que, sous cette coalition de plus en plus extrémiste, Israël se dirige vers la voie de la destruction.

 

Koulanou, un parti important pour la majorité de Netanyahu à la Knesset, est totalement déconfit par les évènements qui se déroulent, et essaie de persuader Isaac Herzog, de l’Union sioniste, de rentrer dans le gouvernement – en vain, puisque Herzog a été si blessé par son dernier effort pour négocier les termes d’un accord d’unité avec Netanyahu que sa position à la tête du parti est menacée comme jamais auparavant.

 

Dans les rangs du Likud, le propre parti de Netanyahu, les vagues de critique se succèdent. Le député Benny Begin s’est immédiatement dit horrifié par le remplacement de Yaalon par Liberman. Samedi, le vice-ministre Ayoub Kara a déclaré que l’ex-caporal Liberman, qui n’a jamais été combattant dans l’armée israélienne, ne convient tout simplement pas pour succéder à l’ancien chef d’Etat-major Yaalon.

 

Herzog a affirmé qu’il avait négocié avec Netanyahu, en prenant de grands risques pour sa carrière politique, parce qu’Israël a en ce moment une opportunité rare pour aller vers la paix régionale, mais que le Premier ministre, en le larguant pour Liberman, grossier, morne et résident d’une implantation, « avait fui » les compromis et les batailles politiques internes en comprenant ce qu’une telle opportunité aurait impliqué.

 

Et même les Etats-Unis ont pesé, le département d’Etat articulant ses préoccupations sur la direction d’Israël. Interrogé à propos du futur ministre de la Défense Liberman quelques heures après la signature du nouvel accord de coalition mercredi, le porte-parole Mark Toner a souligné que l’administration, bien sûr « travaillerait avec ce gouvernement comme nous l’avons fait avec tous les gouvernements israéliens précédents, dans l’objectif de renforcer notre coopération. »

 

Mais il s’est permis une petite incursion dans ce qui peut être considéré comme la politique israélienne interne. Toner a déclaré : « Des informations venues d’Israël décrivaient [le gouvernement] comme la coalition la plus à droite de l’histoire d’Israël. Et nous savons aussi que beaucoup de ses ministres ont dit qu’ils s’opposaient à la solution à deux Etats. Cela soulève des interrogations légitimes sur la direction que [le gouvernement] pourrait prendre et quel genre de politiques il pourrait adopter, mais au final, nous allons juger ce gouvernement sur ses actes. »

 

J’ai écrit ces derniers jours deux articles d’opinion critiquant l’éviction de Yaalon et son remplacement imminent par Liberman, et je ne serai pas surpris que le stratagème de Netanyahu soit perçu comme un tournant quand il s’agira de l’opinion qu’a l’électorat à propos du Premier ministre.

 

Mais je suis néanmoins frappé par les critiques de Washington – prononcées alors même que Liberman a promis pendant la cérémonie de signature de l’accord de coalition qu’il était « déterminé à engager une politique équilibrée qui apportera la stabilité à la région et à notre pays » ; il s’est même exprimé en anglais, en non en hébreu, pour promettre son engagement à « la paix et [à] un accord final, et à la compréhension entre nous et nos voisins ».

 

Ce qui en dit peut-être le plus à propos de la réponse de Washington est qu’elle a été si différente de la réponse de l’administration, le jour précédent, aux développements politiques spectaculaires en Iran – où, par coïncidence, le tenant d’une ligne dure a été élevé dans des circonstances quelque peu différentes à une position encore plus puissante.

 

Mardi, la veille de la signature de l’accord entre Netanyahu et Liberman, l’Assemblée des experts iranienne a choisi l’ayatollah Ahmad Jannati comme nouveau président. L’Assemblée supervise les actions du Guide suprême Ali Khamenei, et, le moment venu, sélectionnera son successeur. Cela fait de Jannati l’un des personnages les plus puissants d’Iran, probablement le plus puissant.

 

Ahmad Jannati, largement décrit comme le plus radical des responsables religieux iraniens, s’oppose à toute notion de réforme politique iranienne. Il soutient l’exécution des dissidents politiques. Il insiste pour que les femmes iraniennes se couvrent avec un hijab. Cela va sans dire, il exècre Israël. Et les Etats-Unis par la même occasion.

 

En 2007, Jannati a déclaré : « Au final, nous sommes un régime anti-américain. L’Amérique est notre ennemi, et nous sommes les ennemis de l’Amérique. L’hostilité entre nous n’est pas une question personnelle. C’est une question de principe. » En 2008 : « Vous avez crié : ‘Mort au Shah’, et il est effectivement mort. Vous avez crié : ‘Mort à Israël’, et il est à présent sur son lit de mort. Vous criez : ‘Mort à l’Amérique’, et bientôt, si Allah le veut, la prière pour les morts sera récitée pour elle. » Et en 2014 : « ‘Mort à l’Amérique’ [est] la première option sur notre table… C’est le slogan de tout notre peuple, sans exception. C’est notre premier slogan. »

 

Etant donné que les Etats-Unis ont mené l’année dernière le processus diplomatique qui a culminé dans un accord pour brider (mais pas démanteler) le programme nucléaire iranien ; étant donné que le président Barack Obama a exhorté l’Iran à « progresser vers une relation plus constructive avec la communauté mondiale » ; étant donné que l’Iran est un Etat soutien du terrorisme et un fauteur de troubles régional ; étant donné que l’Iran continue à développer son programme balistique… Vous pourriez être pardonnés de penser que le choix d’un Jannati, radicalement hostile, soulèverait des « interrogations légitimes sur la direction » dans laquelle l’Iran pourrait se diriger, « et quel genre de politiques il pourrait adopter ».

 

Et effectivement, un jour avant d’être interrogé sur Liberman, Mark Toner, du département d’Etat, a été interrogé pendant sa conférence de presse quotidienne au sujet de Jannati. A-t-il exprimé sa consternation qu’un fonctionnaire si viscéralement hostile aux Etats-Unis et à Israël soit nommé à un rôle si prestigieux ? A-t-il communiqué les inquiétudes de l’Amérique sur le message sinistre que représente la nomination de Jannati ? Non, il ne l’a pas fait.

 

 

NETANYAHU : « JERUSALEM ETAIT A NOUS ET SERA TOUJOURS A NOUS »

Marissa Newman

Times of Israel, 1 juin, 2016

 

 

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a précisé mercredi qu’il était opposé à un retour à la division de Jérusalem d’avant 1967 dans un futur accord de paix et a critiqué une résolution de l’UNESCO qui nie de fait les liens juifs vis-à-vis du mont du Temple. « Nos racines sont plus profondes que toute autre nation, y compris sur le mont du Temple. Jérusalem était à nous et restera à nous », a-t-il asséné, en parlant à l’occasion de la session extraordinaire de la Knesset pour la Journée de Jérusalem.

 

Israël n’a pas besoin d’ « avoir des excuses pour [sa] présence à Jérusalem », a-t-il ajouté mais il n’a pas définitivement exclu des concessions territoriales dans la ville. « Nous nous souvenons de Jérusalem jusqu’à la guerre des Six Jours [de 1967] », a-t-il poursuivi, quand la ville était divisée et que les Israéliens étaient exclus de la Vieille Ville et de ses quartiers Est. « Nous ne voulons certainement pas revenir à cette situation ».

 

« Je crois que la guerre des Six Jours a précisé à nos ennemis que nous sommes ici pour rester », a-t-il ajouté. Le Premier ministre a également fustigé une résolution de l’UNESCO « absurde et scandaleuse » d’avril qui a omis le lien entre les Juifs et le mont du Temple, le mur Occidental et Jérusalem en général.

 

La résolution accusait Israël de « planter de fausses tombes juives dans les cimetières musulmans » et « de changer en continue de nombreux vestiges islamiques et byzantins en des soi-disant bains rituels juifs ou des lieux de prière juifs ». « Ces distorsions historiques sont réservées aux seuls juifs », a déclaré Netanyahu.

 

Le chef de l’opposition, Isaac Herzog, qui est monté à la tribune après le Premier ministre, a fustigé l’approbation partielle de l’Initiative de paix arabe, de lundi dernier et a annoncé que « les mots ne signifient rien s’ils ne sont pas suivis d’action ». Dans son discours, Herzog a déclaré qu’Israël doit tendre vers un accord pour garder Jérusalem « juive et moral, ensemble et sécurisé ».

 

« Votre discours sur les opportunités régionales est très impressionnant mais il faut veiller à ce qu’ils ne soient pas considérés comme des volte-face ou des déclarations vides », a-t-il dit à Netanyahu, se référant à la conférence de presse conjointe du Premier ministre de lundi avec le nouveau ministre de la Défense Avigdor Liberman, au cours de laquelle les deux hommes ont promis de soutenir certaines parties du plan arabe de 2002.

 

« Jérusalem ne restera pas juive et moral, ensemble et sécurisé s’il n’y a aucun changement spectaculaire et si nous n’arrivons pas à un accord de paix », a déclaré Herzog. La dirigeante de Meretz, Zehava Gal-on, a, quant à elle, accusé le ministre de l’Agriculture Uri Ariel, issus du parti HaBayit HaYehudi de s’être rendu sur le mont du Temple plus tôt dans la journée, une allégation démentie par la suite président de la Knesset, Yuli Edelstein.

 

Gal-on a déclaré qu’Ariel avait enfreint l’interdiction imposée sur les députés de la Knesset les empêchant de se rendre sur le mont du Temple mercredi matin. Edelstein a déclaré que l’information était fausse. Et comme la question est si « volatile », il a ajouté qu’il était important de souligner qu’aucun membre de la Knesset ne s’est rendu sur le site sacré, car ils ont l’interdiction de s’y rendre depuis l’année dernière alors que les tensions croissaient dans la capitale.

 

Le ministre de Jérusalem Zeev Elkin (Likud) a exhorté le gouvernement à améliorer les infrastructures dans les quartiers arabes de l’est de la ville mais a souligné que Jérusalem resterait uni sous tout futur accord de paix. « Malheureusement, on entend dire que pour sauver Jérusalem, il faut la diviser. Le peuple israélien ne veut pas d’une ville divisée et c’est la raison pour laquelle nous allons rester au pouvoir », a déclaré Elkin.

 

« Si nous plaçons une ligne rouge claire contre la division de Jérusalem, comme cela a été pendant des années, nous serons en mesure de parvenir à un accord de paix, cela n’a pas d’importance avec quelle l’initiative -. français, saoudien, ou toute autre initiative ». Israël marquera dimanche la Journée de Jérusalem, une fête nationale qui célèbre la capture israélienne des lieux saints, du mur Occidental et au mont du Temple, ainsi que la moitié est de la ville en 1967.

 

 

EXTRAIT DE SEPT ANNEES A JERUSALEM PP 147-150

Julien Bauer

 

 

…Totalement différents sont les défils. Il ne s’agit plus de festivités à un endroit précis, mais marcher dans les rues de Jérusalem constitue une partie essentielle de la célébration. Un cas, haut en couleur, est lors de la fête de Soukkote (voir plus haut). Un autre a lieu la nuit de la Journée de Jérusalem qui commémore l’unification et la libération de Jérusalem en 1967. Au milieu de la nuit, vers deux ou trois heures, on ne sait jamais exactement à quelle heure, un délifé de jeunes part de l’Institut où enseignait Rav Kook, premier grand rabbin d’Israel, un leader du sionisme religieux, traverse Jérusalem, tant la ville moderne hors les murs que la Vieille Ville intra-muros, et se dirige vers le Kotel. Là des milliers de jeunes chantent et dansent dans une atmosphère d’allégresse. La moyenne d’âge est très basse, entre 15 et 18 ans, et je répète immédiatement les vieux comme moi, ceux qui ont plus de quarante ans !

 

Le lendemain après-midi, deux autres défilés viennent ajouter aux festivités. Un défilé de tracteurs, depuis des reliques du début du XIXe siècle, dont on se demande comment ils peuvent encore rouler, jusqu’à des tracteurs ultra-modernes. Chacun porte un écriteau indiquant la marque, la date de fabrication, les caractéristiques, le kibboutz ou le moshav (village coopératif) d’où il vient. Ce défilé fait très anachronique, le bon vieux temps du développement agricole présenté à des citadins contemporains. Le deuxième défilé est un hymne à la jeunesse : des milliers de jeunes de toutes les régions d’Israël défilent dans les rues de Jérusalem, derrière des banderoles du style : « les jeunes de Hadera, ou Beersheba, ou Tibériade, saluent Jérusalem. »

 

Mimouna, Chrétiens, jeunes, que dire du groupe le plus folklorique, les Japonais. Un matin, rue Ben Yehuda, une femme en vêtement traditionnel japonais et avec l’accent japonais me salue en hébreu : « Shalom Monsieur. » Étonné mais poli, je lui rétorque : « Shalom, Madame. » « Ah, continue-t-elle, et Shalom sur Israël ! » Elle était à l’avant-garde d’un groupe de pèlerins japonais qui, chaque année, vient à Jérusalem. Ils défilent en costumes traditionnels, chantent en Japonais et en hébreu, puis présentent un remarquable spectacle en plein centre-ville. Être devant le plus  grand magasin de Jérusalem de Jérusalem, y voir des centaines de Japonais, affichant leur identité japonaise, venir célébrer Jérusalem est, pour le moins inattendu.

 

Parmi les festivals artistiques, le plus connu est sans doute celui du cinéma. Célébré, chaque juillet, depuis 1984, il prend le cinéma très au sérieux. Ce n’était pas le cas des étudiants de l’Université hébraïque de Jérusalem en 1964. Des amis m’avaient recommandé de m’inscrire à une séance spéciale. Dans un cinéma du centre ville, depuis fermé, à onze heures du soir, un film était présenté. Choisi par un comité ad hoc de l’association étudiante, c’était le film le plus débile sur le marché. Je ne me rappelle plus de son titre, mais le scénario était resté gravé dans ma mémoire. En Espagne, au XIXe siècle, une mendiante envoie ses recettes pour payer l’éducation de sa fille dans un couvent. Bien entendu, la fille ignore la profession de sa mère. Comme on peut s’y attendre, l’enfant s’évanouit et devient une splendide jeune fille. Cela vous étonnera mais le fils d’un noble, duc, baron ou prince, tombe amoureux d’elle et veut l’épouser. Comment concilier différences sociales – un hidalgo et une mendiante – et le grand amour ? Chaque scène larmoyante, et elles ne manquaient pas, étaient répétées, pour que les étudiants en prennent bonne note, accompagnée d’une musique adéquate, sanglots de violons pour pleurer, roulements de tambours pour les scènes machos trompettes pour les passages héroïques, la séance durait au moins vingt minutes de plus que la durée normale du film. J’ai rarement assisté à une séance de film aussi délirante.

 

Le Festival du film de Jérusalem ne se permet pas ce genre de liberté. Il a un programme de qualité, la majorité des films sont présentés à la Cinémathèque, bâtiment dans une vallée au pied des murs de la Vieille ville, parfaitement intégré au paysage. Le film d’ouverture est présenté à brechat haSultan, le Réservoir du Sultan, nom à ce qui était donné à un réservoir d’eau en dehors de Jérusalem. En 2010, ma femme et moi avons assisté à la projection de la Rafle. Dans un cadre exceptionnel, les murs de Jérusalem à droite, le moulin à vent de Montefiore à gauche, des milliers de spectateurs ont vu le film, à la tombée de la nuit, sur un écran géant. Ce coup d’envoi où le grand public est présent lance des séances plus limitées, tant en termes de style que de nombre de spectateurs.

 

Si le cinéma ne vous attire pas, d’autres festivals s’offrent à vous. Le Festival d’Israël à Jérusalem qui, depuis 1961, présente ballets concerts, jazz, pièces de théâtre, le Festival de musique de chambre, celui de jazz, celui d’oud (instrument de musique orientale), celui de marionnettes sans oublier le Salon international du livre, le Festival des écrivains (tous les deux ans) et, sans doute, le plus imposant, le Festival conjoint d’opéra Jérusalem-Massada-Mer Morte avec présentations d’Aida à Massada et du Jérusalem Verdi à un endroit qui va de soi, Jérusalem.

 

Si vous avez encore des forces, des festivals divers sont prêts à vous revevoir. Le plus ancien se tient à Houtsot Hayotser une allée très en pente à proximité du Réservoir du Sultan. La Foire des arts et produits artisanaux attire le grand public en août. On y expose et vend sculptures, tableaux, jouets et autres produits artisanaux. Acrobates, danseurset magiciens se produisent en plein air. Gastronomie et pavillons ethniques de pays étrangers sont au rendez-vous.

 

Plus récent et plus original est le Festival des lumières. Tenu dans la Vieille Ville depuis 2009 il comprend des illuminations, jeux de lumière, laser, le tout accompagné de performances artistiques. Les murailles et les anciens monuments de Jérusalem étant un excellent support pour des spectacles de lumières, il n’est pas surprenant qu’il connaisse un grand succès, ayant attiré 300 000 spectateurs lors de sa troisième année. Le soir du 14 juin 2012, ma femme et moi décidons d’aller dans la vieille ville pour le Festival des Lumières. En prévision de l’affluence, la police avait interdit toute circulation d’automobile à proximité de la vieille ville. La foule était tellement dense, composée aussi bien des habitants de Jérusalem que de touristes, aussi bien d’Arabes que de Juifs qu’il était difficile de se déplacer. Les spectateurs ne pouvaient qu’admirer l’extraordinaire ingéniosité des spécialistes en lumières.

 

Le dernier festival est quelque peu surprenant. Pendant l’hiver le plus froid et le plus pluvieux qu’ait connu Jérusalem depuis cinquante ans, en 2011-2012, s’est ouvert, croyez-le ou non, le Festival de glace. Dans la gare ferroviaire désaffectée, à une température gardée à moins de dix degrés, se trouvent sculptures de glace, patinoire, bar (de glace comme il se doit), toute cette glace supervisée par des experts chinois, les Israéliens n’ayant pas la réputation de maitriser le froid. Le raisonnement qui veut que lorsque, selon les critères locaux, il fait froid à Jérusalem et que, selon les coutumes locales, le chauffage des appartements est limité à trois ou quatre heures en fin de journée, Jérusalem se dote d’un festival de type nordique m’échappe.

 

Supposons que la culture ne vous intéresse pas, ni la musique, ni les livres, ni le cinéma, que les produits artisanaux n’aient aucun attrait pour vous, que le Festival de glace vous laisse de glace, que vous ne voulez pas dépenser un sou pour quelque activité que ce soit, vous avez des festivités ouvertes à tous et qui ne coûtent rien. Pourquoi ne pas aller avant la fête de Pourime au marché en plein air et profiter des clowns, acrobates, musiciens qui présentent un spectacle permanent ou, ce qui est plus original, aller à la résidence du Président de l’État lors des journées « portes ouvertes » de Soukkote et de la Fête nationale ? Encore mieux, pourquoi ne pas vous donner en spectacle aux autres. Si Jérusalem est le centre du monde, considérez-vous comme un acteur sur la scène…

 

Jérusalem dans la littérature: David Bensoussan, Huffington Post, 1 mai, 2016

 

Shabbat Shalom!

 

 

 

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