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L’OUEST DEVRAIT « ATTENDRE LA FIN DE LA GUERRE EN SYRIE » PENDANT QUE L’ISRAËL SE « PRÉPARE À LA GUERRE »

 

 

 

ATTENDRE LA FIN DE LA GUERRE EN SYRIE

Daniel Pipes

The Washington Times, 21 août 2012
Adaptation française: Anne-Marie Delcambre de Champvert

 

 

La présence misérable de Bachar al-Assad dans le palais présidentiel de Damas peut, contrairement aux hypothèses de l'Occident, faire plus de bien que de mal. Son régime meurtrier, terroriste, et pro Téhéran est également non idéologique et relativement laïque ; il évite l'anarchie, le gouvernement islamiste, le génocide et le contrôle voyou des armes chimiques de la Syrie.
 
Alors que la guerre civile en Syrie s'intensifie, les pays occidentaux aident de plus en plus les rebelles à renverser Assad et ses sbires. Ce faisant, l'Occident espère sauver des vies et faciliter une transition démocratique. De nombreuses voix occidentales réclament plus que l'aide humanitaire qu'on leur offre actuellement, voulant armer les rebelles, mettre en place des zones de sécurité et même se joindre à leur guerre contre le gouvernement.

 

Cependant aider les rebelles omet une question fondamentale: est-ce qu'une intervention en Syrie contre Assad sert nos propres intérêts? Cette question évidente est négligée parce que beaucoup d'Occidentaux se sentent tellement sûrs de leur propre bien-être qu'ils en oublient leur sécurité et se concentrent plutôt sur les préoccupations de ceux qu'ils perçoivent comme faibles et exploités, que ce soit les humains (par exemple, les peuples autochtones ou les pauvres) ou les animaux (baleines et percina Tanasi («snail darters» [poissons considérés comme espèce en voie de disparition (NDLT)]). Les Occidentaux ont développé des mécanismes sophistiqués pour agir sur ces problèmes (par exemple, la responsabilité de protéger, l'activisme du droit de l'animal).
 
Cependant, pour ceux d'entre nous qui ne sont pas si confiants, repousser les menaces qui pèsent sur notre sécurité et notre civilisation reste une priorité absolue. Dans cette optique, aider les rebelles entraîne des inconvénients multiples pour l'Occident.
 
Tout d'abord, les rebelles sont des islamistes et ils ont l'intention d'établir un gouvernement idéologique encore plus hostile à l'Occident que ne l'est celui d'Assad. La rupture de leurs relations avec Téhéran sera compensée par leur aide à faire passer la force barbare des forces sunnites de l'islamisme.

 

Deuxièmement, l'argument selon lequel l'intervention occidentale permettrait de réduire la poussée islamiste de la rébellion par le remplacement du matériel arrivant en masse en provenance des pays sunnites est risible. Les rebelles de Syrie n'ont pas besoin de l'aide occidentale pour renverser le régime (et ils ne seraient pas reconnaissants s'ils la recevaient, si l'Irak est un guide). Le conflit syrien oppose à la base une majorité de 70% d'Arabes sunnites privés de leurs droits contre la minorité alaouite privilégiée d'Assad de 12 pour cent. Ajoutez le concours de volontaires étrangers islamistes ainsi que celui de plusieurs Etats sunnites (Turquie, Arabie Saoudite, Qatar) et le régime d'Assad est condamné. Assad ne peut pas mater la rébellion toujours plus forte contre son régime ; en effet, plus ses troupes massacrent et mutilent, plus les défections se produisent et plus son soutien se réduit à son noyau alaouite.
 
Troisièmement, hâter l'effondrement du régime Assad ne sauvera pas des vies. Cela ne marquera pas la fin du conflit, mais seulement la fin du premier chapitre avec une violence pire encore susceptible de suivre. Comme les sunnites pourront enfin se venger de près de cinquante ans de domination par les Alaouites, une victoire par les rebelles présage un génocide potentiel. Le conflit syrien deviendra probablement si extrême et violent que les Occidentaux se réjouiront d'avoir gardé leurs distances vis-à-vis des deux côtés.
 
En quatrième lieu, la poursuite du conflit syrien offre des avantages pour l'Occident. Plusieurs gouvernements sunnites ont noté la réticence du gouvernement Obama à agir et ont assumé la responsabilité d'arracher la Syrie de l'orbite iranienne ; cela se présente comme une évolution positive après des décennies d'attitude conciliante envers la République islamique chiite. En outre, comme les islamistes sunnites combattent les islamistes chiites, les deux parties sont affaiblies et leur rivalité mortelle diminue leurs capacités de troubler le monde extérieur. En donnant des idées aux minorités rétives (Sunnites en Iran, Kurdes et Chiites en Turquie), la poursuite des combats en Syrie pourrait également affaiblir les gouvernements islamistes.
 
Lorsque le régime tombera, les dirigeants alaouites, avec ou sans Assad, pourraient bien se replier sur les redoutes [forts ou systèmes de fortifications (NDLT)] ancestrales dans la province du nord-ouest de Lattaquié en Syrie ; les Iraniens pourraient les approvisionner par la mer avec de l'argent et des armes, leur permettant de résister pendant des années, aggravant la confrontation entre islamistes sunnites et chiites, en plus de les empêcher de penser à d'autres agressions.
 
La seule exception à la politique de non-intervention serait de sécuriser le vaste arsenal d'armes chimiques de la Syrie, à la fois pour empêcher les groupes terroristes de s'en emparer et Assad de le déployer dans un scénario de Götterdämmerung [allusion au « Crépuscule des dieux de Richard Wagner (NDLT)]comme il se sent couler, même si cette mission difficile pourrait exiger pas moins de 60.000 hommes des armées de terre étrangères déployées en Syrie.
 
Rien dans la constitution des États occidentaux n'oblige à s'impliquer dans tous les conflits étrangers ; se mettre en dehors va se révéler être une bonne stratégie. En plus de l'avantage moral de ne pas être responsable des horreurs à venir, rester loin permet finalement à l'Occident d'aider ses seuls vrais amis en Syrie, les libéraux du pays.

 

 

ISRAËL SE PRÉPARE À LA GUERRE

Guy Millière

dreuz.info, 21 août 2012

 

 

Nul ne peut savoir en cet instant si Israël décidera de frapper l’Iran. La décision finale appartient à Binyamin Netanyahu, au gouvernement israélien et à l’état major de l’armée israélienne. Je ne doute pas que la décision qui sera prise aura été très mûrement réfléchie, et que toutes les données que j’ai déjà eu l’occasion d’évoquer seront prises en compte : aussi bien les risques d’attaques iraniennes contre Israël, que celles d’attaques venues du Hezbollah, voire du Hamas ou de groupes islamistes dans le Sinai. Je ne doute pas que les risques d’attaque iranienne contre l’Arabie Saoudite ou le Bahrein sont pris en compte, ainsi que les réactions possibles d’Obama et les conséquences qui peuvent éventuellement découler sur la campagne électorale américaine. Je vois qu’Israël se prépare à la guerre, ce qui ne signifie pas qu’elle surviendra : comme disait Jules César, Si vis pacem, para bellum. Je ne doute pas des qualités d’homme d’Etat de Binyamin Netanyahu et je ne doute pas qu’il prendra la bonne décision.

Je pense, cela dit, que Shimon Peres aurait mieux fait de s’abstenir de parler, tant il s’est trompé dans sa vie (Oslo, Osirak, retrait de Gaza, etc), et je pense que la gauche israélienne, en s’en prenant à Netanyahu à un moment où le pays entier devrait être rassemblé, montre que celle-ci est, comme les gauches occidentales, de plus en plus déconnectée de la réalité. Le journaliste italien Giulio Meotti a comparé la gauche israélienne et les milieux intellectuels israéliens de gauche de Tel Aviv à la République de Weimar, et la comparaison est appropriée ; pendant que des intellectuels de gauche allemands dissertaient dans l’abstrait et prenaient des airs éthérés et supérieurs, les nazis avançaient, et tuaient. Nombre d’intellectuels israéliens dissertent dans l’abstrait, prennent des airs éthérés et supérieurs, et pendant ce temps, des gens dont les idées sont imprégnées de celles des nazis, fanatisme islamique en plus, tuent ou menacent de le faire d’une façon qui doit impliquer qu’on les prenne au sérieux.
 
Je pense que l’Europe reste plus que jamais en dessous de tout face à la situation : on cherchera en vain la position du gouvernement français. Hollande apprend à nager, et Fabius brasse de l’air autour de la Syrie. La position de l’Union Européenne, par l’intermédiaire de Lady Ashton est qu’il faut négocier et encore négocier, et adopter la posture de Chamberlain et Daladier à Munich. La presse européenne est à l’avenant : les réactions de lecteurs figurant sous les articles sont pires encore. Si vous avez besoin de vomir, lisez-les. Effet garanti. Le Monde a même publié très poliment un éditorial signé de l’ambassadeur d’Iran en France.
 
Je pense qu’il est effroyable qu’il y ait un ennemi d’Israël et un ennemi de la liberté à la Maison Blanche.
 
Après le dernier discours de l’abominable Ahmadinejad, ignoble crétin antisémite assoiffé de sang juif, on aurait pu s’attendre à quelques mots d’Obama. Celui-ci était trop occupé à parler des feuilles d’impôts de Mitt Romney et de la nécessité que les riches « paient leur juste part » pour construire le socialisme aux Etats-Unis pour y songer. Un communiqué de la présidence a juste condamné des « propos répréhensibles », et ajouté que « la communauté internationale (l’ONU sans doute ?) devrait condamner une rhétorique de division ». Quelle fermeté ! Par ailleurs, Obama a célébré l’Eid Al Fitr, la fin du ramadan et a fait la déclaration suivante : « Aux Etats Unis, l’Eid-al-Fitr parle aux communautés religieuses et enrichit la vie du pays, renforce notre démocratie et nos libertés, dont la liberté de religion » (pas de commentaire à faire, je pense).
 
Au vu de la situation, on aurait pu s’attendre à une position de l’administration et à une affirmation d’un soutien à Israël : il n’y a eu qu’une conférence de presse de Leon Panetta et du général Dempsey réaffirmant que les négociations étaient en cours, que toutes les options étaient sur la table et qu’Israël n’avait pas les moyens de frappes efficaces, déclarations que la presse israélienne a ressenti comme une gifle sur le visage d’Israël.
 
Mitt Romney et Paul Ryan ont sauvé l’honneur des Etats-Unis en rappelant ce qui était en jeu, « la nécessité impérative d’arrêter immédiatement un régime génocidaire » (Romney), l’urgence de restaurer la « dissuasion par la force » (Ryan).
 
Malheureusement, Romney et Ryan ne sont pas au pouvoir. Le désastre Obama poursuit ses effets pervers et meurtriers. Quand le désastre cessera-t-il ?
 
Je pense que c’est une question qu’on se pose en ce moment dans le bureau de Binyamin Netanyahu.

 

 

QUI A PERDU L’EGYPTE ?

Caroline B. Glick

upjf.org, 21 août 2012

 

 

Si les évènements régionaux n’évoluaient pas si rapidement, la question « qui a perdu l’Egypte ? » aurait certainement eu son importance sous le projecteur de Washington. En 1949, la prise de pouvoir des Communistes en Chine remua la politique étrangère des USA jusqu’au cœur. La chute de la Chine dans le camp communiste fut convenablement perçue comme une défaite stratégique massive pour les USA. Mao Tse Tung, en triomphant, plaça fermement la Chine dans le camp soviétique et exécuta une politique étrangère antithétique aux intérêts des USA.

 

Pour l’Establishment de la politique étrangère américaine, la chute de la Chine l’obligea à reconsidérer les axiomes de base de la politique étrangère des USA. Jusqu’à ce que la Chine vire au Rouge, l’opinion résonante parmi les spécialistes de la politique étrangère était que les USA pouvaient coexister pacifiquement et même soient des alliés stratégiques des Communistes.

 

Avec l’adoption par Mao de Staline, cette position était discréditée. La reconnaissance consécutive par les USA qu’il était impossible pour l’Amérique de parvenir à un arrangement avec les Communistes servit d’architecture intellectuelle à nombre de stratégies que les USA adoptèrent pour combattre pendant la Guerre Froide dans les années qui suivirent.

 

Aujourd’hui, le principal aspect de la réponse de l’Amérique à la révolution communiste en Chine dont on se souvienne est la chasse politique revancharde de boucs émissaires. Les officiers des services étrangers et les journalistes qui avaient conseillé au gouvernement des USA de soutenir Mao contre Tchang Kaï Tchek et les Nationalistes étaient considérés comme des traîtres.

 

Mais alors que la « peur des Rouges » est ce dont on se souvient le plus au sujet de cette période, la conséquence la plus significative de l’ascension de la Chine communiste a été l’impact qu’elle eut sur la compréhension par les USA de la nature des forces communistes. Même Theodore White, le journaliste peut-être le plus proéminent qui se fit le champion de Mao et des communistes, reconnut plus tard qu’il avait été trompé par leur machine de propagande de façon à croire que Mao et ses camarades étaient intéressés par une alliance avec les USA…

 

Contrairement à l’acceptation par les USA de l’échec en Chine en 1949, et à leur volonté de tirer les leçons de la perte de la Chine, il y a le déni par les USA de leur échec et de la perte de l’Egypte aujourd’hui.

 

Dimanche, le nouveau président Mohammed Morsi a achevé la transformation de l’Egypte en un Etat islamiste. En l’espace d’une semaine, Morsi a viré les commandants en chef de l’armée égyptienne et les a remplacés par des loyalistes des ‘Frères Musulmans’ ; et il a viré tous les rédacteurs des media détenus par l’Etat et les a remplacés par des loyalistes des Frères Musulmans.

 

Il a aussi mis en place une politique d’intimidation, de censure et de fermeture des organisations médiatiques indépendantes, qui osent publier une critique sur lui.

 

Morsi a révoqué le rôle constitutionnel de l’armée dans le règlement de la politique étrangère et militaire de l’Egypte. Mais il a maintenu la décision de la junte soutenue par la Cour de renvoyer le Parlement. Ce faisant, Morsi s’est conféré un contrôle total sur la rédaction de la nouvelle constitution de l’Egypte.

 

Comme l’ancien ambassadeur en Egypte Tsvi Mazel l’a écrit mardi dans le ‘Jerusalem Post’, les décisions de Morsi signifient qu’il « détient désormais des pouvoirs surpassant de loin ceux du précédent président Hosni Moubarak ».

 

En d’autres termes, les actes de Morsi ont transformé l’Egypte de dictature militaire en une dictature islamiste.

 

L’impact de la prise de pouvoir de Morsi sur la politique étrangère de l’Egypte devient déjà clair. Lundi, ‘Al-Masri al-Youm’ a cité Mohamed Gadallah, le conseiller juridique de Morsi, déclarant que celui-ci envisage de revoir l’accord de paix avec Israël. Gadallah a expliqué que Morsi a l’intention « d’assurer la pleine souveraineté et le contrôle de l’Egypte sur chaque pouce du Sinaï ».

 

En d’autres termes, Morsi a l’intention de remilitariser le Sinaï et de faire de l’armée égyptienne une menace claire et présente à l’égard de la sécurité d’Israël. En effet, selon ‘Haaretz’, l’Egypte a déjà transgressé l’accord de paix et déployé des forces et un arsenal lourd dans le Sinaï sans la permission israélienne.

 

La vitesse des décisions de Morsi a surpris la plupart des observateurs. Mais plus surprenante que ses décisions, il y a la réponse des USA à celles-ci.

 

Les officiels du gouvernement Obama se sont comportés comme si rien ne s’était passé, ou même comme si les décisions de Morsi étaient des développements positifs.

 

Par exemple, dans un entretien avec le ‘The Wall Street Journal’, un officiel du gouvernement a rejeté la signification de la purge par Morsi des chefs militaires, disant : « Ce que je pense de cela, franchement, c’est que Morsi cherche un changement de génération dans la direction militaire ».

 

‘The Journal’ a rapporté que le nouveau ministre de la défense de l’Egypte, le général Abdul-Fattah el-Sissi, est connu comme un sympathisant des ‘Frères Musulmans’. Mais le gouvernement Obama a vite fait d’écarter les rapports comme de simples rumeurs sans signification. Sissi, ont déclaré des sources du gouvernement au ‘Journal’, a dîné avec John Brennan, le conseiller en chef du contre-terrorisme du président des USA Barack Obama, pendant la visite de celui-ci au Caire en octobre dernier. A côté de cela, disent-ils, les gens déclarent tout le temps que les nominations de Morsi ont des liaisons avec les ‘Frères Musulmans’.

 

Une évaluation légèrement moins rose est venue de Steven Cook dans la revue ‘Foreign Affairs’. Selon Cook, au pire, la décision de Morsi n’était probablement rien de plus qu’une remise en vigueur actuelle par Abdul-Fattah el-Sissi de la décision Gamal Abel Nasser d’écarter l’Egypte de l’Occident pour aller vers le camp soviétique en 1954.

 

Plus probablement, Cook a mis en avant que Morsi faisait seulement ce que Sadate fit quand, en 1971, il vira d’autres généraux avec lesquels il avait été obligé de partager le pouvoir quand il succéda à Nasser en 1969.

 

Les analogies avec Nasser et Sadate sont sûrement pertinentes. Mais tout en les citant convenablement, Cook n’a pas expliqué ce que ces analogies nous disent de la signification des actes de Morsi. Il a tracé les points mais a échoué à voir la forme qu’ils prennent.

 

L’islamisme de Morsi, comme le communisme le Mao, est profondément hostile aux USA et à ses alliés et à leurs intérêts aux Moyen-Orient. Par conséquent, le repositionnement stratégique de l’Egypte par Morsi comme pays islamiste signifie que l’Egypte – qui a servi d’ancre du système d’alliance des USA dans le monde arabe depuis trente ans – met de côté son alliance avec les USA et cherche à reprendre le rôle de meneur régional.

 

L’Egypte est en voie rapide de réinitialiser sa guerre contre Israël en menaçant le transport maritime international dans le Canal de Suez. Et comme Etat islamiste, l’Egypte cherchera sûrement exporter sa révolution islamique dans d’autres pays. Sans doute, la crainte de cette perspective est ce qui a conduit l’Arabie saoudite à arroser l’Egypte de milliards de dollars d’aide.

 

Il faut rappeler que les Saoudiens craignaient tellement l’ascension d’une Egypte dirigée par les ‘Frères Musulmans’ qu’en février 2011, quand le président des USA Barack Obama ordonna publiquement au président d’alors Hosni Moubarak da quitter le pouvoir immédiatement, les dirigeants saoudiens l’ont supplié de défier Obama. Ils promirent à Moubarak un soutien financier illimité à l’Egypte s’il était d’accord pour s’accrocher au pouvoir.

 

L’optimisme stupéfiant de USA en regard de l’achèvement par Morsi de l’islamisation de l’Egypte est une illustration de tout ce qui est mauvais et dangereux dans la politique des USA au Moyen-Orient aujourd’hui.

 

Prenez la politique des USA à l’égard de la Syrie.

 

La Syrie est en possession de l’un des plus grands arsenaux d’armes chimiques et biologiques dans le monde. La barbarie avec laquelle le régime assassine ses opposants est un rappel quotidien – en vérité un signe avertisseur au néon éblouissant – que l’arsenal non conventionnel de la Syrie constitue un danger clair et présent pour la sécurité internationale. Et pourtant, le gouvernement Obama insiste pour considérer le comportement meurtrier du président syrien Bashar Assad comme s’il était une variété du jardin dans la crise des droits de l’homme.

 

Pendant sa visite avec le ministre des affaires étrangères islamiste de Turquie Ahmet Davutoglu samedi dernier, la secrétaire d’Etat des USA Hillary Clinton n’a même pas mentionné la question des armes chimiques et biologiques de la Syrie. Au lieu de cela, elle a continué de soutenir le parrainage par la Turquie de l’opposition dominée par les islamistes et déclaré que les USA travailleront avec la Turquie pour mettre ensemble de nouveaux moyens pour aider l’opposition islamiste à renverser le régime d’Assad.

 

Entre autres, elle n’a pas exclu la mise en place d’une zone d’interdiction aérienne de la Syrie.

La partie qui sera le plus probablement touchée par une telle décision serait Israël, qui perdrait sa capacité de bombarder les sites des armes de destruction massive syriennes par voie aérienne.

Ensuite bien sûr, il y a l’Iran et son programme d’armes nucléaires ouvertement génocidaire. Cette semaine, ‘The New York Times’ a rapporté une nouvelle torsion dans la stratégie du gouvernement Obama dans le traitement de cette menace. Il essaie de convaincre les Etats du Golfe Persique d’accepter de la part des USA des systèmes de défense avancés de missiles.

 

Cette nouvelle politique montre clairement que le gouvernement Obama n’a pas l’intention d’empêcher l’Iran de devenir une puissance nucléaire. Au lieu de cela, ses actes sur le terrain sont tournés vers l’accomplissement d’un but : convaincre les voisins arabes d’accepter l’Iran comme une puissance nucléaire et empêcher Israël d’agir militairement pour s’opposer à cette évolution. Les boucliers anti-missiles sont des aspects d’une politique de contention, pas de prévention. Et les tentatives des USA de saboter par des fuites la pression politique, la capacité de frappe par Israël des sites nucléaires de l’Iran, et les efforts pour affaiblir le gouvernement Netanyahou, montrent clairement qu’en ce qui concerne les USA, l’acquisition de l’arme nucléaire par l’Iran n’est pas le problème.

 

C’est la perspective d’Israël d’empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires qui est le problème.

Plusieurs commentateurs américains mettent en avant que la politique du gouvernement Obama est la conséquence rationnelle de la divergence des évaluations des USA et d’Israël sur les menaces posées par les développements régionaux. Par exemple, dans un article de la revue online ‘Tablet’, Lee Smith argumente que les USA ne considèrent pas les développements en Egypte, en Iran et en Syrie comme menaçant les intérêts des  USA. Du point de vue de Washington, la perspective d’une attaque israélienne contre l’Iran est plus menaçante qu’un Iran doté de l’arme nucléaire, parce qu’une frappe israélienne déstabiliserait immédiatement la région.

 

Le problème de cette évaluation est son absurdité. Il est vrai qu’Israël est la première cible sur la liste de l ’Iran, et l’Egypte place Israël, pas les USA, dans son viseur. De même, la Syrie et ses alliés voyous utiliseront leurs armes chimiques contre Israël d’abord.

 

Mais cela ne signifie pas que les USA seront en sécurité. Les bénéficiaires probables des armes chimiques de la Syrie, les organisations terroristes sunnites et shiites – ont attaqué les USA par le passé. L’Iran a toute une histoire passée d’attaques de bateaux des USA voyageant sans parapluie nucléaire.

 

L’Iran serait sûrement plus agressif dans le Golfe Persique et le Détroit d’Ormuz, après avoir défié Washington en développant illégalement un arsenal nucléaire. Les USA sont beaucoup plus vulnérables à une interruption des voies d’expédition dans le Canal de Suez que ne l’est Israël.

La raison pour laquelle Israël et les USA sont alliés, c’est qu’Israël est la première ligne de défense des USA dans la région.

 

Si des évènements régionaux ne se produisaient pas aussi vite, la question « qui a perdu l’Egypte ? » aurait certainement eu son importance sous le projecteur de Washington.

 

Mais il est clair, à partir du déni des USA de la signification du rapide achèvement par Morsi de la transformation islamique de l’Egypte ; de leur aveuglement aux dangers des armes chimiques et biologiques syriennes ; et de leur complaisance envers le programme nucléaire de l’Iran, au moment où l’Establishment de la politique étrangère des USA réalise qu’il a perdu l’Egypte, la question qui se posera ne sera pas “qui a perdu l’Egypte”. Elle sera : « Qui a perdu le Moyen-Orient ?"

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