CIJR | Canadian Institute for Jewish Research
L'institut Canadien de Recherches sur le Judaisme

Isranet Daily Briefing

LES ALTERNATIVES À LA SOLUTION DE DEUX ÉTATS

LES ALTERNATIVES À LA SOLUTION À DEUX ETATS

Times of Israel, 17 fev., 2018

Il peut y avoir d’autres voies que la création d’un Etat palestinien coexistant avec Israël, dit l’administration Trump. Solution à un ou deux Etats, confédération, maintien du statu quo…: revue des options pour résoudre un des plus vieux conflits du monde.

La solution à deux Etats : Elle est retenue par la plus grande partie de la communauté internationale. Elle est endossée par la direction palestinienne internationalement reconnue, et par l’actuel Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, certes sans enthousiasme. Elle guidait la diplomatie américaine au moins depuis 2000 et jusqu’aux remises en question par l’administration cette semaine.

Un Etat palestinien serait créé, qui coexisterait avec Israël dans la paix, la sécurité et des frontières reconnues. Dans le scénario privilégié, il comprendrait la Cisjordanie, la bande de Gaza sous le contrôle du Hamas islamiste et aurait pour capitale Jérusalem-Est, annexé par Israël.

Deux Etats, mais des versions distinctes : La solution à deux Etats recouvre des réalités potentielles différentes selon les interlocuteurs. M. Netanyahu envisage pour les Palestiniens un « Etat moins », autrement dit un Etat qui n’en aurait pas tous les attributs, a rapporté la presse israélienne. Même en cas d’accord, Israël doit conserver le contrôle militaire de toute la Cisjordanie, territoire qui constituerait une bonne part d’un Etat palestinien, a-t-il dit mercredi.

Solution à un Etat : Plus de deux décennies de négociations, jalonnées de guerres et de violences, n’ont pas produit un accord final. Avec des réalités de plus en plus inextricables et la poursuite de la construction d’implantations israéliennes, beaucoup de diplomates s’alarment que la solution à deux Etats ne soit plus possible.

La solution à un Etat fut longtemps celle de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), avant que l’OLP ne finisse par reconnaître l’Etat d’Israël et soutenir la solution à deux Etats. Le Hamas continue à refuser de reconnaître Israël, et à vouloir un Etat sur toute la Palestine mandataire (y compris donc Israël).

Juif ou démocratique : Saëb Erekat, haut responsable de la direction palestinienne, disait mercredi que « la seule véritable alternative possible (à la solution à deux Etats) serait un Etat laïc et démocratique (sur les Territoires palestiniens et Israël) où Juifs, musulmans et chrétiens seraient égaux ».

Il signifiait par là qu’une telle hypothèse était exclue, tant elle supposerait qu’Israël accepte une remise en cause de son identité.

Les données démographiques sont sujettes à débat et à évolution, mais pour Israël la menace serait que la population arabe prenne le pas sur la population juive. Israël imposera alors un statut différent aux Juifs et aux Arabes, ce qui reviendrait à un régime d’apartheid, dit M. Erekat.

« Si on fait le choix d’un seul Etat, Israël pourra être soit juif, soit démocratique, il ne pourra pas être les deux », disait avant de partir l’ex-secrétaire d’Etat américain John Kerry.

Confédération israélo-palestinienne : Le président israélien Reuven Rivlin prône une confédération de deux Etats, israélien et palestinien, avec deux parlements et deux constitutions, mais une seule armée, israélienne.

Confédération jordano-palestinienne : Certains membres de la droite israélienne pensent que la Jordanie, qui contrôlait Jérusalem-Est et la Cisjordanie de 1948 jusqu’en 1967, pourrait offrir une issue.

La population jordanienne est majoritairement d’origine palestinienne. L’OLP et Israël avaient rejeté en 1972 une proposition de confédération. Mais en octobre 2016, un sondage auprès des Palestiniens de la bande de Gaza et de Cisjordanie indiquait que 46,1 % d’entre eux soutenaient la confédération de deux Etats indépendants avec des relations institutionnelles fortes. L’enquête ne précisait pas combien s’y opposaient.

Le statu quo : Israël continue à occuper la Cisjordanie et à maintenir la bande de Gaza sous blocus. La construction d’implantations se poursuit. L’envoyé spécial de l’ONU Nickolay Mladenov mettait en garde jeudi contre « l’illusion qui ferait croire qu’on peut gérer le conflit indéfiniment ».

Le risque, disait-il, est non seulement celui du « conflit perpétuel », mais de la montée des extrémismes.

 

 

ENTRETIEN AVEC LE JOURNALISTE STÉPHANE AMAR, AUTEUR DU “GRAND SECRET D’ISRAËL, POURQUOI IL N’Y AURA PAS D’ETAT PALESTINIEN”

Hadrien Gosset Bernheim

Nouvelobs, 14 juil., 2018

Au Proche-Orient, la solution dite “à deux Etats” a vécu, et avec elle, l’éventualité d’un Etat palestinien vivant en bonne intelligence avec son voisin israélien le long des frontières d’avant 1967 avance Stéphane Amar dans son dernier ouvrage “le Grand Secret d’Israël, pourquoi il n’y aura pas d’Etat palestinien” (Editions de l’Observatoire), à propos du processus de paix entamé il y a vingt-cinq ans, interrompu depuis, mais dont la communauté internationale continue de faire un principe.

L’enquête de ce journaliste – l’un des meilleurs spécialistes francophones de la question – montre au contraire que tout conduit à l’émergence d’un Etat unique dans lequel cohabiteraient Juifs et Palestiniens : au noyautage systématique de la Cisjordanie par les gouvernements israéliens successifs répondent en effet l’impossibilité pour les Arabes de faire leur deuil de l’ensemble de la Palestine historique, ainsi que la rupture définitive entre Gaza et la Cisjordanie. Dans la mesure où les deux peuples “réclament pour eux-mêmes l’intégralité du territoire”, comme l’explique l’auteur à “l’Obs”, comment croire à la possibilité d’un partage négocié ? Interview.

Il y a un an, la vice-ministre des Affaires étrangères israélienne, Tzipi Hotovely, assurait à “l’Obs” “qu’il n’y aurait pas d’Etat palestinien”. Loin d’être une voix isolée, elle mettrait en réalité, selon vous, des mots sur le véritable projet des Israéliens ?

Absolument. Hotovely dit tout haut ce que son gouvernement prépare tout bas. Israël mine méthodiquement toute possibilité de créer un Etat palestinien. Chaque année, des milliers de permis de construire sont délivrés dans les colonies. Des quartiers entiers sortent de terre avec les infrastructures correspondantes : routes, écoles, centres commerciaux, zones industrielles… Ces zones de peuplement se développent précisément au plus près des localités palestiniennes afin de briser toute continuité territoriale. L’Autorité palestinienne se résume aujourd’hui à quelques villes autonomes de plus en plus isolées les unes des autres. Officiellement, Israël soutient toujours la création d’un Etat palestinien. Dans la réalité, le gouvernement Netanyahou prépare l’annexion au moins partielle de la Cisjordanie.

Alors que faut-il comprendre lorsque les Israéliens disent vouloir la paix ? De quelle paix parlent-ils ? Les Israéliens considèrent qu’ils ont gagné la guerre de Cent Ans. Depuis la fin de la deuxième Intifada en 2004, les Palestiniens de Cisjordanie semblent avoir rendu les armes. Ils ne commettent quasiment plus d’attentat et l’Autorité palestinienne collabore activement avec les services de sécurité israéliens pour maintenir le calme. A Gaza, le Hamas poursuit le combat mais le rapport de force lui est spectaculairement défavorable. Les récents affrontements à la frontière l’ont bien montré : plus de 130 morts côté palestinien, aucun côté israélien.

Du coup, comme tous les vainqueurs, Israël entend dicter ses conditions à l’ennemi. Personne ne détient la formule miracle. Mais la fameuse “paix économique” dont parle souvent Netanyahou consiste visiblement à renforcer la présence israélienne en Cisjordanie tout en autorisant un nombre croissant de Palestiniens à venir travailler en Israël. Cela revient à une annexion rampante du territoire. Pour Gaza, les discussions sont bien engagées avec l’Egypte et la Turquie pour donner plus d’autonomie à l’enclave. Israël semble favorable à la création à Gaza d’un Etat démilitarisé dont les frontières resteraient étroitement contrôlées par ses voisins.

Les Palestiniens accepteraient-ils un tel scénario ? Ont-ils vraiment le choix ? Militairement, je vous l’ai dit, la domination israélienne est écrasante. Mais les Palestiniens sont aussi isolés diplomatiquement depuis que les pays arabes sunnites ont formé un front avec Israël contre l’Iran. Sans parler des Etats-Unis qui furent les parrains du processus d’Oslo et qui aujourd’hui soutiennent quasi-ouvertement la politique de colonisation et l’annexion de Jérusalem-Est.

Vous venez d’évoquer Oslo : il y a vingt-cinq ans, Israël était prêt à partager le territoire. Que s’est-il passé depuis ? La roue a tourné. A l’époque, l’Etat hébreu vivait sous la pression d’un mouvement national palestinien puissant, fédéré par le très charismatique Yasser Arafat. Ce mouvement est aujourd’hui considérablement affaibli et divisé. En outre, avant Oslo, la majorité des Israéliens croyaient au principe “paix contre territoires”. Or chaque concession territoriale de leur part a provoqué une dégradation de la situation sécuritaire : en Cisjordanie, à Gaza, au sud-Liban. Ceci explique les réticences à un nouveau retrait. Enfin, et c’est sans doute le paramètre le plus décisif, la dynamique démographique s’est inversée. Avec l’arrivée d’un million de Juifs russes dans les années 1990 et l’explosion du taux de natalité en Israël, la fameuse bombe démographique semble avoir changé de main.

Vous voulez dire qu’une annexion des territoires palestiniens ne menacerait pas Israël ? Les démographes sont pourtant formels : bientôt les Palestiniens seront majoritaires entre la Méditerranée et le Jourdain. En cas d’annexion, il faudra leur donner le droit de vote. En l’absence d’un Etat palestinien, comment imaginer qu’Israël puisse rester un Etat juif et démocratique ?

C’est évidemment la question centrale. Concernant les démographes, ils n’ont cessé de se tromper ; tout le temps. Il y a vingt ans, les experts cités aujourd’hui dans la plupart des médias prédisaient que les Palestiniens seraient majoritaires en 2018. On en est loin. L’an dernier le taux de fécondité des femmes juives a dépassé celui des femmes arabes. Les Juifs des colonies font plus d’enfants que les Palestiniens de Gaza, par exemple. Mais surtout, en se retirant de Gaza en 2005, Ariel Sharon a sorti deux millions de Palestiniens de l’équation démographique. En rupture avec l’Autorité palestinienne depuis plus de dix ans, Gaza se détache inexorablement de la Cisjordanie et évolue comme vers un Etat indépendant. Ce sera cela l’Etat palestinien : uniquement la bande de Gaza.

Vous oubliez les 2 millions et demi de Palestiniens de Cisjordanie. Les imaginer accepter de devenir citoyens israéliens, n’est-ce pas un peu naïf ?

Contrairement à un a priori tenace, Israéliens et Palestiniens peuvent parfaitement coexister pacifiquement. L’Etat d’Israël compte un million et demi de citoyens d’origine palestinienne : les Arabes israéliens. Ils jouissent du droit de vote. Ils sont parfaitement loyaux et bien intégrés notamment dans la police, dans le monde médical et même dans la mythique “start-up nation”. Un exemple parmi tant d’autres : le numéro deux d’Apple, le bras droit de Tim Cook, est un Arabe israélien né à Haïfa. Israël fait le pari de transformer progressivement les Palestiniens de Cisjordanie en Arabes israéliens.

Ce qui se profile, c’est donc un Etat unique ?

Il n’y a guère d’autre solution. Toutes les tentatives de partition ont conduit au bain de sang. Car chacun des deux peuples réclame, pour lui-même, exactement la même chose : l’intégralité du territoire. Pour les Palestiniens, Haïfa ou Jaffa dans la banlieue de Tel-Aviv comptent au moins autant que Ramallah ou Naplouse. Leurs dirigeants ne cessent de le répéter mais, en Occident, on refuse de les entendre.

Quant aux Israéliens, ils ne renonceront jamais aux lieux fondateurs de leur identité : le mur des Lamentations à Jérusalem, le caveau des Patriarches à Hébron ou le tombeau de Joseph à Naplouse. Par un tragique pied de nez de l’Histoire, ils sont tous situés en Cisjordanie. Je ne sais pas quelle forme institutionnelle prendra cet Etat unique : fédération, confédération, autonomie… Une seule chose est sûre : la solution à deux Etats a vécu.

 

Actualité 

 

REGAIN DE TENSION DANS LE SUD: NEUF ISRAÉLIENS BLESSÉS (AVEC MISES À JOUR)

Shraga Blum

LPH Info, 9 aout, 2018

01h20: nouveau miracle à Sederot: une roquette s’abat à l’entrée d’une maison sans faire de victimes.

01h12: plus de cent roquettes tirées en six heures!

01h00: les sirènes d’alerte se suivent à un rythme d’une toutes les 2-3 minutes.

00h56: une roquette s’abat dans la cour d’une maison de Sederot. Par miracle, il n’y a pas de victimes.

00h50: le terroriste éliminé par Tsahal dans le nord de la bande de Gaza est Ali al-Andur, qui est le fils du commandant du Hamas dans le nord de la bande de Gaza, Abu Anas al-Andur.

00h42: nouvelles alertes dans les kibboutzim de la bordures, à Sderot, la région Shaar Hanéguev et la région Eshkol.

00h34: Tsahal effectue des raids successifs sur des objectifs du Hamas dans le nord de la bande de Gaza.

00h30: un appareil de Tsahal a visé un véhicule dans lequel se trouvaient des terroristes qui venaient de tirer des roquettes. Nouvelles alertes dans le sud dont l’une à Kerem Shalom. Le Hamas fait état d’un terroriste éliminé lors de l’une des attaques de représailles de Tsahal.

00h19: le porte-parole de Tsahal Ronen Manelis a tenu à apporter une précision sur la situation: “Tsahal réagit avec force aux attaques des organisations terroristes mais les information quant à une opération qui aurait débuté sont inexactes”.

00h17: jusqu’à cette heure-ci, on compte au moins soixante-dix roquettes et obus de mortier qui ont été tirés en direction d’Israël. Le système Dôme de Fer a réussi à en intercepter onze. La plupart se sont abattus dans des terrains vagues.

23h47: alertes Tseva Adom dans les région de Shaar Hanéguev et Sedot Néguev.

23h45: la direction du Hamas a publié mercredi soir un communiqué comportant les conclusions de la réunion tenue il y a quatre jours à Gaza. Parmi les décisions: ne pas laisser Israël fixer les règles du jeu lors des affrontements.

23h42: les choses se précisent. C’est maintenant le Premier ministre Binyamin Netanyahou qui convoque dans l’heure qui vient une réunion de crise à la Kirya à Tel-Aviv. Seront présents le ministre de la Défense Avigdor Lieberman, le chef d’Etat-major Gadi Eizencot, le directeur du Shin Bet Nadav Argaman et le conseiller à la Sécurité nationale Meïr Ben-Chabbat.

23h40: le ministre Ouri Ariel appelle le cabinet à laisser enfin Tsahal vaincre le Hamas. “Il est insupportable de voir le Hamas se comporter comme s’il était le maître des lieux”, a dit le ministre de l’Agriculture.

23h30: les sirènes d’alerte ne cessent de retentir: ‘Hof Ashkelon et Sederot. Une roquette s’est abattue sur une maison à Sederot. Pas encore d’information sur d’éventuelles victimes.

22h26: les organisations terroristes de Gaza ont tiré au moins cinquante roquettes et obus de mortier sur le sud d’Israël, dont certaines se sont abattues dans la ville de Sederot. Entre six et neuf personnes ont été blessées, certaines par des éclats, d’autres en tombant dans leur course vers les abris, mais aucune n’est dans un état grave. Par ailleurs, treize personnes sont en état de choc. Il y a eu des nombreux dégâts matériels.

En représailles, Tsahal a visé une douzaine d’objectifs du Hamas dans la bande de Gaza dont un tunnel sous-marin qui devait permettre à des terroristes de pénétrer en Israël. Les sirènes d’alerte ont une nouvelle fois retenti ensuite dans plusieurs régions de la bordure mais également dans le centre du Néguev et même la région de Lakhish.

Le ministre de la Défense Avigdor Lieberman a réuni les responsables de Tsahal et des services de renseignements pour envisager la suite des événements. Des sources militaires indiquent que cette fois-ci, Tsahal ne pourra pas cette fois-ci se contenter d’une réaction limitée de crainte de perdre encore davantage la dissuasion face au Hamas. L’objectif serait une opération courte mais forte qui ferait comprendre au Hamas qu’il ne peut plus fixer les règles du jeu comme il le fait jusqu’à présent.

 

 

LE RÉALISATEUR MOSHÉ MIZRAHI,

SEUL ISRAÉLIEN “OSCARISÉ”, INHUMÉ À TEL-AVIV

AFP, 6 aout, 2018

Le réalisateur Moshé Mizrahi, seul cinéaste israélien à avoir reçu un Oscar, est décédé vendredi à l’âge de 86 ans et sera inhumé lundi à Tel-Aviv, ont annoncé ses proches.

Moshé Mizrahi avait reçu l’Oscar du meilleur film étranger en 1978 pour l’adaptation du roman de Romain Gary “La vie devant soi”, qu’il avait réalisée en France.

Le long métrage avait également valu à Simone Signoret, qui interprète Madame Rosa, le rôle principal, de remporter le César (équivalent des Oscars en France) de la meilleure actrice la même année.

Le cinéaste israélien est décédé à Tel-Aviv où il vivait. Né en 1931 en Egypte, il avait émigré vers la Palestine mandataire en 1946 avec sa mère et son jeune frère. Ce dernier sera tué par une attaque aérienne égyptienne en 1948 durant la guerre israélo-arabe suivant la déclaration d’indépendance de l’Etat d’Israël.

C’est en France, dans les années 1950, que Moshé Mizrahi étudie le cinéma et devient réalisateur. Il partagera sa vie entre Israël et la France.

Deux autres de ses films, “Rosa, je t’aime” (1972) et “La maison de la rue Chelouche” (1973) ont été nommés pour l’Oscar du meilleur film étranger.

Il a dirigé certains des plus grand acteurs français comme Bernadette Lafont, Jean Rochefort, Pierre Richard et Annie Girardot mais aussi l’acteur américain Tom Hanks qu’il a fait jouer dans “Every Time We Say Goodbye”, une co-production israélo-américaine en 1986.

La comédienne Guila Almagor qui a joué dans plusieurs de ses films a confié au site d’informations israélien Walla que “Mizrahi avait apporté une touche européenne au cinéma israélien”.

“Je lui suis reconnaissante de m’avoir offert certains de mes plus beaux rôles au cinéma”, a ajouté l’actrice, héroïne principale de “La maison de la rue Chelouche”, film autobiographique sur la vie d’un adolescent qui arrive avec sa mère d’Egypte en Palestine mandataire.

Moshé Mizrahi a également enseigné le cinéma à l’Université de Tel-Aviv pendant plusieurs années.

Son ancienne collègue, Régine-Mihal Friedman, universitaire et spécialiste du cinéma israélien a déclaré à l’AFP que “Moshé Mizrahi était une personnalité extrêmement spéciale dans le cinéma israélien et bien au-delà”.

Elle a par ailleurs souligné la place importante que le cinéaste accordait aux femmes dans son œuvre.

Divorcé de la romancière et scénariste Rachel Mizrahi, il était remarié avec l’actrice et réalisatrice israélienne Michal Bat Adam.

 

LA SÉLECTION JEWPOP DE LIVRES POUR L’ÉTÉ

Jewpop, 31 juil., 2018

Jewpop a sélectionné pour vous des livres à emporter dans vos valises et à dévorer sous votre parasol ! 

Juifs sans argent

Juifs sans argent de Michael Gold (éditions Nada) publié en 1932 aux USA, est l’autobiographie romancée du « chef de file de la littérature prolétarienne américaine ». L’auteur, célébré aux États-Unis mais totalement méconnu en France, méritait largement cette réédition, près de 80 ans après sa première traduction française. Celui qui deviendra porte-parole du Parti communiste américain démonte ici avec force tous les clichés sur la prétendue richesse des Juifs, brossant un tableau du Lower East Side de son enfance époustouflant et picaresque. Un grand livre, à découvrir absolument.

Me voici Sfoer

Me voici, de Jonathan Safran Sfoer (éditions de l’Olivier), confirme l’extraordinaire talent de l’auteur de Tout est illuminé. Dans ce roman qui a pour cadre un couple juif de Washington au bord de l’explosion, et où se télescopent réflexions acerbes sur l’identité, l’héritage familial, la diaspora, l’enfance et l’adolescence, Israël, les relations conjugales et filiales… Sfoer fait preuve d’une incroyable virtuosité. D’une construction parfaite et d’un verbe brillant, Me voici alterne micro-tragédies humaines, géopolitique-fiction effrayante et pages désopilantes – en particulier sur le sexe – qui font immanquablement penser au Roth de Portnoy. Tout simplement éblouissant.

Le nez juif

Le nez juif (éditions de l’Antilope), encensé à juste titre par la critique – qui compare volontiers son auteur à Woody Allen – est le premier roman de Sabyl Ghoussoub. Ce court et hilarant récit autofictionnel pose un regard sensible sur les questions universelles d’identité, le « nez juif » de l’écrivain d’origine libanaise maronite lui servant d’absurde faux passeport, tantôt traité de « sale Juif » ou de « sale Arabe » (lire l’interview de Sabyl Ghoussoub sur Jewpop). 

La médecine de Maimonide

La médecine de Maïmonide (éditions In Press), du Dr Ariel Toledano, passionnera aussi bien les lecteurs avides de « livres de santé » que ceux de pensée juive. Dans cette très originale biographie centrée sur les ouvrages médicaux du philosophe et talmudiste, on découvre – ce qui peut sembler aujourd’hui une évidence – combien l’auteur du Guide des égarés était moderne et le reste encore. De la méditation prônée pour lutter contre l’anxiété à l’éthique des soins, en passant par le régime alimentaire qui stimule la libido, Maïmonide avait déjà (presque) tout prescrit dans ses Traités.

Les guerres de mon père

Colombe Schneck poursuit l’exploration de son histoire familiale, pour le plus grand bien des lecteurs. Avec Les guerres de mon père (Stock), elle brosse un portrait d’une rare sensibilité de Gilbert Schneck, ce père mort trop tôt qui dissimula sous son élégante insouciance les traumatismes d’une enfance cachée pendant la guerre, d’une adolescence bouleversée par le meurtre d’un père homosexuel qui fit la une des quotidiens, et des horreurs de la guerre d’Algérie qu’il vécut appelé, comme jeune médecin . Cette plongée dans les souvenirs, témoignages et archives, en quête de paix mais aussi de reconnaissance pour tous ceux qui ont permis à l’enfant Gilbert Schneck de survivre, offre un très beau moment d’émotion.

Cosette Harcourt

Cosette Harcourt, de Guillaume Evin (Hugo Doc), nous emmène sur les traces du plus célèbre studio photo français, et surtout sur celles de sa créatrice. Les amateurs de biographies se régaleront avec l’histoire – méconnue – de Germaine Hirschfeld aka Cosette Harcourt, jeune juive allemande qui deviendra la « mademoiselle Chanel » de la photographie. Son entreprise mouvementée, des années 30 aux sixties, en passant par l’Occupation, nous fait croiser stars de cinéma et personnalités politiques, que Guillaume Evin, en excellent narrateur, fait revivre sous nos yeux éblouis (lire la chronique du livre sur le site Les Boomeurs).

Kant Marie Robert

Philo et plage font bon ménage avec Kant tu ne sais plus quoi faire, il reste la philo (Flammarion/Versilio) de Marie Robert. L’auteur a eu les honneurs des pages de nombreux magazines – et c’est amplement mérité – depuis la sortie de son réjouissant essai, qui vous fera définitivement aimer la philosophie comme guide de vie, même si vous comatiez près du radiateur en terminale (lire l’interview de Marie Robert sur Jewpop).

Daniel au pays de la déco

Avec Daniel au pays de la déco (éditions Ovadia), Cathie Fidler livre une biographie hors-norme d’un personnage hors du commun. Daniel, c’est Daniel Rozensztroch, le « pape du stylisme déco » français, à qui l’on doit notamment la direction artistique du concept-store Merci à Paris. Ce petit livre plein d’esprit et d’anecdotes, joliment illustré façon ligne belge par Sibylle Ristroph, ravira tous les amateurs de style et de tendances.

Les Goldman

Dans Les Goldman, la journaliste Ambre Bartok propose une histoire parallèle de la célèbre fratrie : Pierre, le militant passionné et écrivain de Souvenirs obscurs d’un juif polonais né en France et de L’Ordinaire mésaventure d’Archibald Rapoport, assassiné en 1979, et son demi-frère Jean-Jacques. L’auteur revient avec justesse sur l’importance de leur environnement familial, et célèbre les deux frères comme une adoratrice, avec une admiration sans bornes. Un livre qui comblera les fans de l’artiste préféré des Français, et qui permettra à ceux qui connaissent moins Pierre Goldman de trouver matière à le lire.

 

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