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LE MOYEN-ORIENT EN TOURMENTE : L’ÉFFONDREMENT DU MONDE ARABE ET LES MAUX DE L’ÉTAT JUIF

 

 

LE MONDE ARABE EST EN PHASE
D’EFFONDREMENT TOTAL

Guy Millière

dreuz.info, 2 août 2012

Le discours de Mitt Romney à Jérusalem, et les déclarations à la presse qui l’ont accompagné n’en finissent décidément pas de faire des vagues. Mitt Romney a parlé du fait que le développement économique et la liberté qui règnent en Israël étaient dues à la culture, et que les handicaps qui marquent le monde musulman et qui touchent les « Palestiniens » auraient aussi une dimension culturelle. Des accusations de racisme ont aussitôt commencé à fuser.

Les gens qui profèrent ces accusations sont-ils si idiots qu’ils confondent race et culture ? Pensent-ils vraiment qu’un Africain noir né chrétien et qui se convertit à l’islam change de race, ou qu’un Suédois blond devenu musulman va soudain devenir un Arabe du Proche-Orient ? Je ne peux imaginer que ces gens sont des idiots, je les pense plutôt pervers et imprégnés de haine envers la réussite. Et je les considère animés d’une aversion envers ce qui peut permettre au genre humain de s’émanciper et de s’accomplir.

L’une des notions économiques essentielles développées ces dernières années par des économistes qui vont de David Landes, auteur de « La richesse et la pauvreté des nations », un livre fondamental, à Thomas Sowell auteur de Migrations and Cultures, Race and Cultures, et Conquests and Cultures, de Lawrence Harrison, auteur de Underdevelopment Is A State of Mind à Samuel Huntington, auteur avec Harrison de Culture Matters, est celle de « capital culturel ». J’ai moi-même introduit et exposé l’importance de cette notion dans La Septième dimension.

Ignorer cette notion est ne rien comprendre au monde contemporain et, dans un contexte de guerre, de famines et de fanatisme, il est criminel de ne rien comprendre au monde contemporain. Oui, certaines cultures sont plus propices que d’autres au développement économique et à la liberté sous toutes ses formes, et, n’en déplaise aux relativistes, la culture juive est une culture particulièrement propice.La culture du christianisme protestant est plus propice au développement économique et à la liberté que la culture du christianisme catholique, et lorsque des substrats culturels viennent s’ajouter, tels le caudillisme en Amérique latine, les handicaps peuvent devenir écrasants.

Oui, les cultures marquées par le confucianisme peuvent susciter le développement économique, mais se trouver confrontées à des obstacles lorsqu’il s’agit de liberté, et cela explique les difficultés de sociétés asiatiques à passer à un fonctionnement post-industriel et post-asiatique. Et oui, hélas, le monde musulman, et en lui tout particulièrement le monde arabe, sont dans une situation de blocage culturel qui ne cesse de s’aggraver et qui prend des allures cataclysmiques.

Le monde arabe est aujourd’hui dans une phase d’effondrement économique qui s’accompagne d’un effondrement de ses structures politiques et d’une destruction de ses repères culturels. Il ne reste au milieu des décombres qu’une infime minorité de gens ouverts à l’esprit de civilisation et aux sociétés ouvertes, et une immense déferlante islamiste où se mêlent dans le ressentiment, le sectarisme et le tribalisme des gens désireux de revenir à une lecture littéraliste du Coran, des radicaux mélangeant Coran et texte de Marx, Lénine ou Franz Fanon, d’autres qui relisent leurs textes sacrés à la lumière noire de Hitler.

Cet effondrement ne fait que commencer. Il va se poursuivre. La situation qui prévaut en Syrie n’en est qu’un fragment. D’autres fragments sont visibles en Libye, dans le Nord du Mali, au Nigeria où agissent les Boko Haram, en Somalie, au Soudan, au Yemen.

Il est criminel de ne pas le comprendre. C’est suicidaire aussi.

La Russie et la Chine essaient cyniquement de voir quels avantages elles peuvent tirer de l’effondrement et en quoi il peut leur permettre de parasiter le monde occidental.

Les dirigeants européens s’essaient à rafistoler une zone euro et une Union Européenne qui sont elles-mêmes au bord de l’effondrement, et font semblant de croire encore aux « promesses du printemps arabe ». Manuel Valls, qui sortait sans doute d’un hôpital où il venait de subir une lobotomie, a parlé le 6 juillet en inaugurant de manière très laïque une mosquée à Cergy Pontoise de l’islam contemporain comme de l’hériter de celui de Cordoue où foisonnait la connaissance.

Les dirigeants européens entendent aussi flatter les « Palestiniens » : s’ils ouvraient les yeux (c’est impossible, je sais), et s’ils actionnaient leurs neurones (ce qui est plus impossible encore, je ne l’ignore pas), ils discerneraient que le « mouvement palestinien » est en train de mourir et ne survit que grâce aux injections financières européennes et, pour partie, américaines. Ils discerneraient que le « mouvement palestinien » s’est développé dans les années mille neuf cent soixante quand le nationalisme arabe était soutenu par l’Union Soviétique. L’Union Soviétique n’existe plus. Le nationalisme arabe agonise dans les décombres de Damas.

Les membres de l’administration Obama font preuve d’autant de stupidité que les dirigeants européens. C’est pour cela qu’on les aime bien en Europe. C’est ainsi en tout cas : les dirigeants de l’Autorité Palestinienne ne représentent plus rien que leur propre imposture et le rôle que les Européens et l’administration Obama veulent bien leur accorder par pur crétinisme.

Le Hamas régit la bande de Gaza qui va peu à peu se fondre dans l’Egypte islamiste et délabrée. Et le Hamas est prêt à s’emparer de l’Autorité Palestinienne. Or, le Hamas n’en a que faire d’un « Etat palestinien » : il rêve de califat. Il raisonne en termes de dar el islam et de dar el harb. Il n’en a rien à faire de la Judée-Samarie que ses larbins appellent Cisjordanie. Il fait partie intégrante de la déferlante islamiste présente.

Au terme de la tempête qui prend forme, le monde musulman sera en ruines, décomposé, chaotique. Une recomposition s’enclenchera peut-être. Il n’y aura pas de place dans cette reconstruction pour l’Autorité Palestinienne. Il n’y en aura pas pour le nationalisme arabe.Il y aura une place pour Israël, le seul pays qui a les moyens de surnager au milieu de ce grand océan de tourbe. Je ne sais s’il y aura une place pour l’Europe. Je dois dire que j’en doute.

Je veux espérer qu’il y aura une place pour les Etats-Unis. Ce sera l’un des enjeux de l’élection de novembre prochain. Dois-je dire que j’espère très vivement que Mitt Romney sera élu. Les Etats-Unis ont besoin d’un Président à la Maison Blanche. Et si ce Président comprend non seulement les vertus du libre marché, mais aussi l’importance du capital culturel, c’est un atout supplémentaire.

ESPION CONTRE ESPION,
L'AMÉRIQUE CONTRE ISRAËL

Daniel Pipes

National Review Online, 7 août 2012
Adaptation française: Anne-Marie Delcambre de Champvert

Le fait que les Israéliens espionnent les Américains est de nouveau dans les journaux: les dirigeants de l'Etat juif viennent de faire une pétition pour la libération de Jonathan Pollard et l'Associated Press a rapporté avec inquiétude que les responsables de la sécurité nationale américaine, à certains moments, considèrent Israël comme «une menace authentique pour le contre-espionnage.» Le ton outragé adopté, le souffle presque coupé [d'indignation] laisse à penser: Comment osent-ils! Pour qui se prennent-ils?

Mais l'espionnage sur les alliés est normal, et c'est une voie à double sens. Avant de trop monter sur leurs grands chevaux, les Américains devraient se rendre compte que Washington n'est pas innocent. De Reagan à Obama, le gouvernement américain a effectué un travail massif d'espionnage contre Israël. Exemples:

•Yosef Amit, ancien major du renseignement militaire israélien, a espionné pour le compte de la CIA pendant plusieurs années, en se concentrant sur les mouvements de troupes et les politiques envers le Liban et les Palestiniens, jusqu'à son arrestation en 1986.

 •Itamar Rabinovitch , ambassadeur d'Israël à Washington entre 1993 et 1996, a révélé que pendant son mandat, le gouvernement des États-Unis avait déchiffré un code israélien: «Les Américains ont certainement mis sur écoute les lignes téléphoniques ordinaires [de l'ambassade]», et même sa ligne sécurisée. En conséquence, dit-il, «Chaque télégramme « juteux » courait le danger de faire l'objet d'une fuite. Nous avons envoyé très peu de ces télégrammes. Parfois je suis venu en Israël pour fournir des rapports de vive voix."

 •Un sous-marin mystérieux dans les eaux territoriales israéliennes à 17kms 50 de Haïfa, en novembre 2004, qui a fui lorsqu'il a été découvert, s'est avéré être américain, ce qui ravive le souvenir de la mission secrète du navire USS Liberty en juin 1967.

 •Yossi Melman, un journaliste israélien spécialisé dans le renseignement, a trouvé que les attachés militaires américains à Tel-Aviv avaient recueilli des informations secrètes; des responsables israéliens, révèle-t-il, pensent que les services américains de renseignement ont été l'écoute des conversations entre le personnel clé en Israël et celui dans les missions étrangères. L'espionnage américain, conclut-il, a exposé des «secrets de la politique la plus cachée d'Israël.»

 •Une histoire officielle des services de renseignements d'Israël, publiée en 2008 a révélé (tel que rapporté par Reuters) que les agences d'espionnage américaines utilisaient l'ambassade à Tel-Aviv pour se livrer à l'espionnage électronique et former un personnel d'ambassade pour «la collecte méthodique de renseignements»

 •Barak Ben-Zur, un officier retraité du renseignement Shin Bet[le shabak ; agence de contre-espionnage israélienne, pour la sécurité intérieure d'Israël(NDLT)], a écrit dans ce même volume que «Les Etats-Unis ont été à l'affût des capacités non conventionnelles d'Israël et de ce qui se passe aux échelons de prise de décision."

 •Un mémorandum secret de 5000 mots du 31 octobre 2008 (publié par Wikileaks), envoyé sous le nom de la Secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice , a répertorié les sujets sur lesquels l'État voulait des informations. La très longue liste comprend des renseignements sur «le processus décisionnel d'Israël pour le lancement des opérations militaires et la détermination de représailles pour des attaques terroristes», «la preuve de l'implication du gouvernement d'Israël dans «l'établissement des colonies et leur croissance» en Cisjordanie; les détails sur les opérations de Forces de défense israéliennes contre le Hamas, «y compris les assassinats ciblés et les tactiques/techniques utilisées par les unités aériennes et au sol»; et toutes les choses sur les technologies d'information qui sont utilisées par «les autorités gouvernementales et militaires, les services du renseignement et de sécurité»;

 •La National Security Agency (l'Agence de Sécurité nationale) emploie un grand nombre de gens parlant hébreu à Fort Meade, dans les quartiers généraux du siège de Maryland, où ils écoutent pour intercepter les communications israéliennes. Les problèmes juridiques en 2009 de l'un des leurs, Shamai K. Leibowitz., au sujet de la fuite d'informations, a révélé qu'il avait traduit en hébreu des conversations à l'ambassade israélienne à Washington en anglais, confirmant parfaitement ce que révèle Rabinovich.

Les observateurs en ont tiré la conclusion évidente: «Yitzhak Rabin, deux fois Premier ministre a commenté, -pour paraphraser Caroline Glick -, qu' «il ne se passe pas d'années qu'Israël ne découvre encore un agent américain faisant de l'espionnage contre l'Etat.» Un agent du contre -espionnage israélien note que les Américains « tentent de nous espionner tout le temps et toutes les manières possibles.» Matthieu M.Aid , l'auteur américain de la Guerre des «Intel»(2012), constate que Washington «a commencé l'espionnage sur Israël avant même que l'Etat d'Israël n'ait été officiellement fondé en 1948, et Israël a toujours espionné sur nous.»

Comme Aid le note, l'espionnage est réciproque. Il y a plus: cela a été la routine, un fait connu et accepté implicitement par les deux parties. De même ce n'est pas très inquiétant, car ces alliés ont beaucoup en commun, depuis les valeurs morales jusqu'aux ennemis idéologiques, et ils travaillent souvent en tandem. De là l'espionnage mutuel a peu de graves conséquences.

Pourquoi alors espionner? Pourquoi ne pas inviter Israël à la communauté anglophone five eyes, un groupement qui promet de ne pas s'espionner les uns des autres? Parce qu'Israël est en guerre. Comme Ben-Zur de l'agence Shin Bet le dit, «En fin de compte, les États-Unis ne veulent pas être surpris. Même par nous." Ni, d'ailleurs, les Israéliens non plus ne veulent pas être surpris. Même par les Américains.

Donc, soyons adultes à ce sujet et calmons-nous. Espionner les Etats, même les alliés. Ce n'est pas grave.

LES RÉFUGIÉS JUIFS:
LES OUBLIÉS

Richard Marceau
upjf.org, 9 août 2012

Nous apprenions cette semaine que le Congrès américain discute d'un projet de loi important sur les réfugiés au Proche-Orient, et que, notamment, le député libéral Irwin Cotler y était pour quelque chose. Ce qui fait la particularité – et l'importance – de ce projet de loi c'est qu'il ne se limite pas aux réfugiés palestiniens. Il prend aussi en compte les réfugiés chrétiens et juifs de la région. En effet, il existe une conséquence trop souvent occultée du conflit israélo-arabe : les réfugiés juifs. Toute résolution du conflit israélo-arabe demande que l'enjeu des réfugiés trouve une solution juste et équitable. Mais, par définition, pour être juste et équitable, elle doit prendre en considération non seulement les réfugiés palestiniens, mais aussi les réfugiés juifs des pays arabes. Or, nous n'entendons jamais parler des réfugiés juifs, comme s'ils n'existaient pas.

Tous ceux qui suivent les débats sur le Proche-Orient connaissent les demandes des réfugiés palestiniens, mais peu savent qu'il y a un pendant juif au problème des réfugiés.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, il y avait plus de 870 000 Juifs dans les pays arabes. Entre 1945 et 1950, la situation s'envenima beaucoup pour eux: persécutions, émeutes anti-juives, confiscations de leurs biens, etc. À un point tel que la presque totalité quitta ces pays dans lesquels certains avaient des racines depuis 2500 ans.

Si certains se réfugièrent au Canada, en France et aux États-Unis, la grande majorité (600 000) s'installa dans le nouvel État d'Israël. Ils y arrivèrent sans rien, sans un sou.

Mais Israël se donna les moyens de les intégrer, malgré le peu de moyens dont le nouvel État disposait. D'un côté, les réfugiés juifs des pays arabes devinrent des citoyens à part entière d'Israël alors que les réfugiés arabes déplacés lors du conflit israélo-arabe demeurèrent (et demeurent jusqu'à ce jour) des réfugiés pour lesquels les États arabes ne font pratiquement rien de concret. Pire encore, ils ont décidé de les utiliser, eux et leur situation difficile, comme instrument politique contre Israël. En effet, en 1959, la Ligue arabe adopta la résolution 1457, selon laquelle "Les pays arabes n'accorderont pas la citoyenneté aux postulants d'origine palestinienne afin d'éviter leur assimilation dans les pays hôtes."
Plus précisément, les gouvernements occidentaux assument plus de 95% du budget de l'organisme qui s'occupe des réfugiés palestiniens, l'UNWRA, alors que les pays arabes, qui parlent toujours des malheurs des réfugiés palestiniens, n'en assument qu'environ 1%. De plus, les nations arabes refusent aussi d'intégrer les réfugiés palestiniens. Si ce n'est pas de l'hypocrisie, je me demande ce que c'est.

(Il est intéressant aussi de noter en passant que l'UNRWA devait être une agence temporaire et que son personnel actuel est de 27 000 personnes, soit 4 fois le nombre d'employés du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés qui, lui, est responsable de tous les réfugiés de tous les autres conflits sur toute la planète…).

En d'autres termes, ce dont il est question, c'est d'un échange de populations entre les États arabes et l'État juif, comme il y en a eu entre la Turquie et la Grèce au début du 20e siècle, entre les différents pays européens après la Deuxième Guerre mondiale et entre l'Inde et le Pakistan après l'accession de ces deux pays à l'indépendance en 1948.

Si on entend peu parler des réfugiés juifs, c'est évidemment parce qu'Israël s'est donné les moyens de les intégrer. Mais cela a été fait à grands coûts. Les États arabes, qui ont pourtant confisqué les biens des Juifs, n'y ont aucunement contribué et n'ont offert aucune compensation.

J'en reviens à ceci : si, bien entendu, il faut trouver une solution au problème des réfugiés palestiniens, une résolution juste et équitable du conflit israélo-arabe demande aussi que les dommages subis par les réfugiés juifs des pays arabes soient réparés.

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