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Communiqué Vol# 864- Blitz Final Avant les Elections

ÉLECTIONS LEGISLATIVES 2019 EN ISRAEL: ENTRE CONTINUITE ET REVIREMENT

Horizons Strategiues

Par Benjamin Toubol

 03/19/2019

À la tête du gouvernement depuis 2009 et au terme de son quatrième mandat depuis 1996, Benyamin Netanyahou brigue un cinquième mandat le 9 avril prochain lors des élections législatives anticipées. Si cet objectif est atteint, le chef du Likud (le parti de néo-libéral au pouvoir) marquerait l’histoire de l’État hébreu en entamant un cinquième mandat, une première dans l’histoire des gouvernants israéliens.

Hissé au sommet du pouvoir par une coalition de partis de droite, nationalistes et religieux, les affres judiciaires et les promesses sociales ont cependant fissuré la confiance de ses alliés politiques. Affichant une certitude de façade quant aux résultats du prochain scrutin, l’homme fort de la droite « jabotinskyenne » (du nom de Zeev Jabotinsky, père fondateur du Likud) peut aussi compter sur une division des troupes du centre et de la gauche de l’échiquier politique.

Mais depuis le 29 janvier dernier, un nouveau concurrent est apparu en la personne de Binyamin « Benny » Gantz. Considéré selon un sondage commandé par le Yedihot Aharonot comme la deuxième personnalité la plus à même à diriger le pays après Netanyahou lui-même, l’ex-général-chef d’État major gagne du terrain dans l’opinion publique. Jouissant d’une solide popularité en raison de sa carrière militaire, Gantz brouille les pistes et semble redistribuer les rôles d’un scénario qui semblait déjà écrit.

Ne faisons pas durer le suspense plus longtemps. Il y a fort à parier que Benyamin Netanyahou et son parti conservent une majorité de sièges à la Knesset, le parlement israélien. Selon un sondage de la chaine 10, si les élections avaient lieu ce début Mars, le Likud préserverait 28 sièges sur 120, face à une probable coalition entre Gantz et Yair Lapid, leader du parti de centre gauche Yesh Atid, qui pourrait remporter 27 sièges. Si un bloc du centre, ratissant la gauche, se formait sous le leadership de Gantz, il ne représenterait que 54 sièges, ce qui serait insuffisant pour former une coalition gouvernementale.

Le Likud toujours solide sur ses appuis.

Il existe toujours une base solide d’électeurs favorables au Likud, convaincus de toujours ou déçus de l’inconstance politique des autres candidats, comme Tzipi Livni, ancienne rivale aujourd’hui retirée de la vie politique. La stabilité politique de Netanyahou ne tient pas tant du plébiscite des électeurs que de sa maîtrise du jeu des coalitions.En effet, c’est en s’alliant avec le parti nationaliste Israël Beitenou d’Avigdor Lieberman et du Shas d’Aryé Dery (tous deux ayant respectivement récupéré le ministère de la Défense et celui du développement et de l’agriculture, deux postes clefs au gouvernement) que Benyain Netanyahou a pu conserver sa place lors des élections de 2009 (2013 – 2015) et faire fi de la majorité récoltée par sa concurrente de l’époque, Tzipi Livni. Fort de cette coalition, le Likud avait pu maintenir son champion au poste suprême, et ce même sans l’aval d’une majorité des suffrages lors du scrutin de 2009.

Cette alliance ne fut cependant pas durable. Insatisfait par les promesses non tenues de son allié de circonstance, et fragilisé sur son aile droite par Naftali Benett, candidat plus jeune aux idées plus radicales notamment concernant les territoires palestiniens, Avigdor Liberman a claqué la porte de la coalition en 2018, privant Netanyahou d’un électorat qui lui avait assuré la victoire trois ans plus tôt contre Itshak Herzog, candidat socialiste.

De plus, la guerre contre le Hamas à Gaza en 2014, les multiples attentats en Israël, les menaces répétées des responsables iraniens et du Hezbollah libanais ont laissé un sentiment amer en Israël, reflétant la perte progressive de confiance et une lassitude grandissante de l’électorat envers Netanyahou, lui reprochant son immobilisme sur le dossier sécuritaire comme sur celui du projet de paix israélo-palestinienne au point mort depuis 3 ans.Parallèlement, les époux Netanyahou sont, depuis deux ans, sous le coup d’une procédure judiciaire pour des affaires de corruption et de détournement de fonds publics. En réponse, l’actuel premier ministre accuse les instances judiciaires de défaut de neutralité politique et se dit victime d’une chasse à l’homme insidieuse. Une victoire le 9 avril ne lui garantirait pas pour autant une immunité. On se souvient, entre autres, des poursuites contre Moshé Katsav, ancien président de l’État d’Israël et celles contre Ehud Olmert qui avaient mis prématurément fin au mandat des deux élus.

S’il devait perdre ces élections, Benyamin Netanyahou se retrouverait fort probablement face à la justice de son pays, reconnue intraitable dans les affaires de corruption politique. Fin février 2019, le procureur général Avichai Mandelblit, ancien secrétaire du Likud, a formellement mis en cause Benyamin Netanyahou dans trois affaires de fraude, abus de confiance et corruption. Un coup dur donc pour l’avenir politique du Premier ministre sortant.

Il est en tout cas certain que le système des partis politiques en Israël est devenu depuis une vingtaine d’années, et principalement depuis la seconde Intifada, extrêmement polarisé et fragmenté. Les consensus n’émergent généralement qu’en cas de situation sécuritaire sérieuse (guerre au Liban en 2006, guerre à Gaza en 2014, Intifada des couteaux en 2017) et se font de plus en plus rares. Cette situation instable va rendre très ardue la formation d’un gouvernement stable à la suite des prochaines élections.

Un partage du pouvoir inédit

La candidature du duo « Bleu-Blanc » représente-t-elle donc une véritable menace contre les ambitions du Likud ?Gantz a donc proposé un plan de partage du pouvoir en s’alliant avec Yaïr Lapid et son parti Yesh Atid. Le mandat de quatre ans se verra divisé entre les deux hommes, afin d’assurer une alternance politique. Une première dans l’histoire politique du pays. Âgé de 59 ans, ancien chef d’état-major, le général Gantz est un pur produit de la classe moyenne israélienne. À la différence de Benyamin Netanyahou qui a séjourné, étudié puis réalisé une partie de sa carrière aux États-Unis, Gantz n’effectuera qu’un court séjour d’étude à Washington D.C. avant de faire carrière dans l’armée israélienne. Encore en retrait de la vie politique comme lui imposait sa période de réserve à la fin de son mandat à l’armée, il a fondé en un an son parti politique « Bleu-Blanc » et s’est hissé au rang des sérieux rivaux face au Premier ministre actuel.

L’image d’un homme calme, le prestige de l’uniforme et sa discrétion lui ont valu de s’attirer les sympathies d’un certain électorat de gauche et de droite. Son pragmatisme dans la gestion des différentes opérations de Tsahal contre le Hamas, le Hezbollah libanais et contre certaines cellules de l’organisation État islamique à la frontière syrienne (principalement le long du No Man’s Land entre le Golan et la ville de Quneitra en Syrie) ont fait accroitre sa popularité dans l’électorat israélien.

Encore flou sur son programme socio-économique lors de la lancée de sa campagne électorale, le candidat Gantz s’est montré enthousiaste au regard des possibilités d’une coalition avec les camps de la gauche israélienne et avec les anciens cadres de l’Union Sioniste, le parti de centre gauche d’Itshak Herzog. Malgré tout, il est fort à parier que les différents mouvements de contestations étudiants et des classes modestes lui rappelleront les engagements de rétablir une vie moins chère, un plafonnement des loyers et une baisse des frais de scolarité.

C’est dans cette optique que l’alliance avec Yaïr Lapid semble faire effet, car elle est inédite dans l’espace politique israélien et met simultanément en avant deux hommes du centre du spectre politique ; un retour peut-être, une occasion en tout cas, pour la gauche israélienne disséminée et pour le parti travailliste inexistant depuis 5 ans.

Il n’est pas rare dans l’histoire de l’Etat d’Israël qu’une figure issue de l’Establishment militaire brigue un poste de Premier-Ministre. Ehud Barak avait hissé le Parti travailliste au pouvoir (1999-2001), Itshak Rabin (1990-1995) avait porté le processus de paix d’Oslo à bout de bras jusqu’à l’attentat fatal de 1995. Ces deux figures restent dans l’esprit de l’électorat israélien des emblèmes de self-made-man et des figures incontournables de l’histoire politique israélienne. Face à la figure paternaliste de Benyamin Netanyahou, à son bilan généralement positif et très cher aux yeux d’une partie de la population israélienne, Benny Gantz saura-t-il utiliser l’élan de la surprise et de la curiosité, principalement parmi les jeunes et les étudiants, pour mettre fin au règne de celui que le Time Magazine avait intronisé « King Bibi » ?

Sondage : BLEU ET BLANC TOMBE EN DESSOUS DES 30 SIEGES POUR LA PREMIERE FOIS

       19 March 2019 – Juif.org

Un sondage réalisé par le site internet Walla et l’institut Panel Politics dirigé par Menahem Lazar révèle que le parti Bleu et Blanc est tombé pour la première fois en dessous des 30 sièges depuis sa création. Selon le sondage, si les élections avaient lieu aujourd’hui, le parti Bleu et Blanc ne remporterait que 29 sièges, tandis que le Likoud dirigé par le premier ministre sortant Benyamin Netanyahou obtiendrait 32 sièges. Si les élections avaient lieu aujourd’hui, la liste Hadash Taal remporterait neuf sièges, le parti travailliste huit, la Droite Unie sept, et la Nouvelle Droite, tout comme le Judaïsme Unifié de la Torah et Meretz remporteraient chacun six sièges.

Israël Beitenou finirait avec cinq mandats, tandis que le Shass, Koulanou et le parti Zehout de Moshé Feiglin franchiraient tout juste le seuil électoral avec quatre mandats chacun. Le parti Gesher d’Orly Levy-Abekasis et le parti arabe Balad ne franchiraient pas le seuil électoral.

Le sondage montre que le bloc de droite remporterait 68 sièges à la Knesset pour former un gouvernement, tandis que le bloc de gauche, avec le bloc arabe, ne remporterait que 52 sièges. Le parti Bleu et Blanc a en outre affirmé qu’il ne s’unirait jamais aux partis arabes, ce qui rend un gouvernement de gauche impensable à l’heure actuelle.

LES DEUX LEADERS DEVRAIENT EVOQUER LES DERNIERS DEVELOPPEMENTS DANS LA REGION ET LEUR COOPERATION MILITAIRE

I24NEWS

April 2, 2019

A moins d’une semaine des élections législatives du 9 avril, le Premier ministre sortant Benyamin Netanyahou se rendra à Moscou jeudi pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine, a annoncé son bureau.Les deux leaders devraient évoquer les derniers développements dans la région ainsi que leur coopération militaire.Ils se sont entretenus lundi par téléphone pour la première fois après des frappes aériennes mercredi dernier sur Alep en Syrie attribuées à Israël.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), les frappes ont touché “des entrepôts de munitions appartenant aux forces iraniennes et à des groupes alliés, provoquant d’énormes explosions”.Ce sera également la première rencontre entre les deux hommes après la reconnaissance le 21 mars par le président américain Donald Trump de la souveraineté israélienne sur le Golan. Une décision condamnée par la Russie.

Le 27 février, le Premier ministre israélien s’était rendu au Kremlin pour réitérer auprès du président russe que “la plus grande menace à la stabilité et la sécurité (au Moyen- Orient) vient de l’Iran et de ses alliés”. M. Poutine avait pour sa part jugé “très important de discuter des questions de sécurité de la région”, tandis que la Russie est, aux côtés de l’Iran et du Hezbollah, autre ennemi juré de l’Etat hébreu, allié du régime de Bachar al-Assad.

Actualité

ISRAEL ANNONCE L’OUVERTURE D’UNE MISSION DIPLOMATIQUE BRESILIENNE A JERUSALEM

I24NEWS

MARS 2019

Netanyahou a accueilli le président brésilien Jair Bolsonaro à son arrivée à l’aéroport Ben Turion

Le ministre israélien par intérim des Affaires étrangères, Israël Katz, a annoncé dimanche l’ouverture d’un “bureau diplomatique” du Brésil à Jérusalem, alors que le président brésilien Jair Bolsonaro a entamé dans la matinée une visite officielle dans l’Etat hébreu.”Obrigado pour l’ouverture d’un bureau diplomatique à Jérusalem!”, a déclaré Katz dans un message posté sur Twitter, accompagné d’une photo où on le voit serrer la main de son homologue brésilien, Ernesto Araújo.Katz n’a pas donné de détail supplémentaire concernant les attributions et les responsabilités de ce bureau.Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a accueilli dimanche matin le président Bolsonaro à sa descente d’avion à l’aéroport de Tel Aviv Ben Gurion.

Netanyahou a été l’un des rares dirigeants de premier plan à avoir fait le déplacement à Brasilia début janvier pour l’investiture du président brésilien. Le dirigeant israélien avait alors salué une “nouvelle fraternité” entre les deux pays. “Nous écrivons l’histoire ensemble”, a déclaré dimanche le Premier ministre israélien. “Nous avons ouvert une nouvelle ère dans les relations entre nos deux pays”, a-t-il ajouté.M. Bolsonaro a lui affirmé que son gouvernement “était fermement résolu à renforcer le partenariat entre le Brésil et Israël”.

“La coopération dans les domaines de la sécurité et de la défense est d’un grand intérêt pour le Brésil”, a poursuivi le président.En transférant l’ambassade brésilienne, Jair Bolsonaro marcherait dans les pas de Donald Trump qui a déplacé l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem en mai dernier.Le président brésilien cherche à flatter son électorat évangélique, très attaché à Israël et qui a fortement contribué à sa victoire lors du scrutin d’octobre. Il a toutefois tempéré ses ardeurs depuis, son autre soutien de poids, le lobby de l’agro-négoce, craignant des représailles de pays arabes, car le Brésil est le premier exportateur au monde de viande halal. 

Jair Bolsonaro s’est donc pour l’instant abstenu de donner un calendrier précis. “Donald Trump a pris neuf mois pour décider, pour donner son dernier mot au sujet du transfert de l’ambassade” américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, a-t-il souligné jeudi lors d’une cérémonie militaire à Brasilia.Le lendemain, M. Bolsonaro a prévu de se rendre en compagnie du Premier ministre israélien au Mur des Lamentations à Jérusalem.

 

BLOG DU CRIF – DISPARITION D’UN HÉROS FRANÇAIS : MICHEL BACOS, LE COMMANDANT DE L’AIRBUS DÉTOURNÉ SUR ENTEBBE

La France vient de perdre un de ses héros, les Juifs viennent de perdre un Juste. Le commandant Michel Bacos avait fait le choix de rester avec ses passagers, juifs, otages des terroristes allemands et palestiniens. Tout l’équipage de cet avion d’Air France, détourné cet été 1976 ves l’Ouganda, avait fait de même. Tous sont restés aux côtés de leurs passagers alors que tous savaient que ce choix risquait de leur couter la vie. Sans hésiter et sans le savoir, tous ont porté l’étoffe des héros.

Des Justes parmi les Nations

Sont désignés comme Justes des Nations, ceux qui, non-juifs, ont protégé, au péril de leur vie, des Juifs traqués sous Vichy ou le nazisme, durant la seconde guerre mondiale. Cette définition aurait du être élargie pour ces femmes et ces hommes, engagés par hasard dans cette semaine dramatique de juin-juillet 1976. Après avoir fait un tri entre les passagers, séparant les otages israéliens et juifs des autres passagers, les terroristes avaient décidé de libérer les otages non juifs et non israéliens. Aucun membre de l’équipage n’était juif et aucun n’a accepté cette possibilité de retrouver leur liberté alors que Wilfrid Böese et Brigitte Khulman, les deux terroristes allemands, leur avaient promis la mort en cas d’attaque pour libérer les otages.

Cette semaine l’été 1976 contient tous les germes du temps présent. Tout y est : la violence terroriste, l’alibi progressiste de cette violence, les gestes antisémites des terroristes, le courage de l’équipage, la solitude d’Israël, la couardise des nations, l’audace de l’attaque israélienne, les réactions à cette intervention, les masques de la bonne conscience . Cette affaire d’Entebbe est exemplaire à plus d’un titre : bien sur il y a l’exploit militaire de l’intervention israélienne mais il y a surtout les autres parts réelles et symboliques de cette pièce : la leçon de choses qu’elle donne est emblématique d’un combat pour la liberté contre le fascisme contemporain fût-il grimé des oripeaux de la Révolution au service des déshérités.

Le commandant Michel Bacos, ancien des Forces Françaises Libres, fait le choix de rester avec ses passagers, avec les passagers juifs restants que le commando a gardés. Tout l’équipage a partagé la décision de son commandant qui veillera jusqu’au bout à ce que tous les otages soient bien embarqués dans les avions israéliens venus les secourir. Au cours de l’assaut du commando israélien, Michel Bacos criera à ses passagers : « couchez vous, ce sont les israéliens qui attaquent… » Plus tard un journaliste lui posera cette question « comment aviez vous deviné que c’étaient des soldats israéliens ? » et Michel Bacos  eut cette extraordinaire réponse : « mais qui d’autre auriez vous voulu que cela fut ?»

L’époque des impostures

Depuis le spectaculaire attentat aux jeux olympiques de Münich en 1972, la Palestine a envahi l’espace de l’imaginaire révolutionnaire. Après l’Algérie, Cuba et le Viet Nam, la cause des causes porte le keffieh. Arafat s’était substitué à Guevara pour une longue marche sanglante vers l’avenir radieux des masses opprimées. Peu importait si le massacre en 1974 d’écoliers israéliens à Maalot en était le prix : la fin justifiait des moyens auxquels les intellectuels gauchistes de l’époque trouvaient des vertus émancipatrices. Par la seule magie de son sigle, le FDPLP (qui avait donc ajouté le D de démocratique à ses initiales) trouvait grâce aux yeux de la LCR… C’est donc nourri de ces idéaux que ce commando transnational va opérer. La nouveauté réside dans le partage des tâches à l’intérieur même du groupe.

Ce sont les palestiniens avec la complicité des allemands qui vont trier dans les passagers otages à Entebbe. Wilfried Boese et sa complice Brigitte Kuhlmann sont issus de la génération allemande née après guerre. Ils prétendent être anti fascistes, anti-impérialistes, anti nazis, mais ils vont symboliquement reconduire les gestes du nazisme, de la génération d’avant, de cette dont ils se veulent la rédemption. Pour de vieux otages juifs à l’avant bras tatoué, c’est un cauchemar déjà vécu qui refait surface.  La rédemption du geste nazi s’incarne dans son décalque révolutionnaire.

C’est tout le rapport dévoyé à la mémoire du fascisme de la génération européenne de l’après guerre qui s’exprime dans ce geste. Les gauchismes nés de L’Allemagne post nazie, du Japon post impérial ou de l’Italie post fasciste prétendent se libérer de la faute de la génération d’avant, de leurs parents. Dans une dialectique folle, ils reconduisent symboliquement les mêmes gestes : ils vont tous avoir pour cible privilégiée les victimes du fascisme et du nazisme : à Lod, en 1972, à l’aérodrome de Tel Aviv, ce sont des japonais de l’Armée Rouge Japonaise qui ont massacré au nom de la Révolution mondiale. Le choix de l’Ouganda d’Amin Dada comme lieu refuge pour le commando palestino allemand ajoute à la confusion symbolique. Amin Dada est un dictateur délirant, devenu un admirateur d’Hitler après avoir été un allié d’Israël. Sa brutalité inculte, son délire n’ont pas découragé les gauchistes ni les commentateurs de l’époque déplorant qu’Israël soit intervenu comme un colonialiste humiliant un pauvre africain noir.Ce renversement symbolique de la cible ne fait pas problème pur ces supposés antifascistes. S’attaquer aux cibles juives labélisées « sionistes » est un geste progressiste dans les années 70, puisque les palestiniens sont considérés comme les nouveaux juifs et que le nouvel Hitler se nomme Israël. On pourra mesurer le succès ultérieur de cette mise en équivalence née dans les années rouges. Cette équation se déclinera avec le succès que l’on sait dans les années 2000, quand à la conférence de l’ONU de Durban, c’est au nom des droits de l’homme et de l’antiracisme que s’exprime la haine des juifs. On mesure aujourd’hui l’effet de ces dérives quand de nombreux fins esprits s’acharnent à distinguer l’antisionisme de l’antisémitisme.

La liberté a un prix

La décision de mener une action de force pour libérer les otages fut un choix politique d’une audace inouïe et d’une incroyable prise de risques. La complexité tactique de l’opération (la distance à parcourir, les risques sur place en Ouganda) donnait à sa réussite un pourcentage de chance réussite réduit. Cette action est exemplaire à plusieurs titres : celui du courage, celui de la solitude, celui de la solidarité d’un peuple qui ne compte que sur lui même. Loin d’être une action réduite à sa performance technique, l’opération est exemplaire pour les conditions psychologiques et culturelles qui lui ont permis de réussir. Elle est aussi humiliante pour ceux  qui ont fait la fine bouche sur son succès : la diplomatie française.

L’action militaire israélienne n’aura coûté qu’une seule vie aux soldats de Tsahal. Le chef opérationnel de la force d’intervention, le colonel Yonathan Netanyahu,  soldat d’élite et philosophe à la fois. La lecture de ses lettres met en valeur cette qualité particulière de ces hommes nourris d’un idéal spirituel éloigné de tout fanatisme. Cet intellectuel puise sa force dans autre chose que la force. On est bien loin des clichés militaristes. Jonathan Netanyahu est autant un soldat de l’An deux qu’un cadet de Saumur ou qu’un de ceux de l’Affiche rouge. Mais qui peut entendre cela aujourd’hui ?

La couardise comme choix diplomatique

Dans l’affaire d’Entebbe quelle va être l’attitude de la France ? N’était-ce pas à la France d’intervenir militairement ? En a –t-elle eu le projet ? Il s’agissait d’un avion français, d’un équipage français, pour partie de passagers français. Le président de la République est Valery Giscard d’Estaing, son Premier Ministre est Jacques Chirac, son Ministre des Affaires étrangères, Jean Sauvagnargues a rencontré en 1975 Yasser Arafat et lui a trouvé bien du charme.

Si l’Elysée se réjouit de la libération des otages (sans nommer leur libérateur ni même le remercier) la seule réaction où le nom « Israël » est prononcé vient du Quai d’Orsay qui déplore le viol par Israël de la souveraineté de l’Ouganda ! Même si le temps a passé, on ne peut que rétrospectivement prendre la mesure de ces choix diplomatiques, de ces choix politiques hasardeux (équipement nucléaire de l’Irak de Saddam Hussein, la présence de Jacques Chirac aux funérailles de Hafez el Assad, alors que l’ambassadeur de France au Liban, Louis Delamarre,  fut assassiné par les services secrets syriens) autant que cette caution donnée à la part régressive du monde arabe sous couvert de justice pour les palestiniens.

Depuis novembre 1967, « la politique arabe de la France » constitue l’axiome de la diplomatie proche orientale du Quai d’Orsay: le temps du « Israël, notre ami, notre allié » (de De Gaulle à Ben Gourion) est bien révolu. Cette réorientation stratégique, apparaît désormais solidement établie au nom de ce qui est estimé correspondre à l’intérêt du pays : besoins en pétrole et des débouchés économiques pour l’hexagone. Trois ans après le choc pétrolier de la guerre du Kippour (1973) il ne s’agissait surtout pas d’alourdir la facture par des gestes inconsidérés. De Pompidou à Giscard  l’empathie pour Israël n’est plus de mise. Le Quai d’Orsay sous Raymond Barre, ne trouvait rien à redire au boycott arabe et au mieux la France s’abstenait pour nombre de résolutions d’organisations internationales de l’ONU, de l’UNESCO, de l’OMS accablant Israël.

Les réactions à cette affaire : tous les germes du temps présent

A l’ONU, le secrétaire général de l’organisation sensée rassembler les Etats du monde, condamne l’intervention israélienne pour avoir violé la souveraineté d’un Etat.  Kurt Waldheim est un ancien nazi. Un an après la résolution de l’Onu assimilant le sionisme au racisme, il y a des constantes qui sont des signatures.En Israël c’est l’euphorie d’un pays tout entier à la joie d’avoir vaincu l’adversité. Ce qui semblait impossible a été rendu possible grâce à l’audace et au courage. Israël est resté fidèle à sa formule matricielle : « ein brera », « il n’y a pas le choix ». En Occident, les réactions dépendent des inclinations idéologiques de chacun. Le 4 juillet Libération affiche ce titre : « championnat du terrorisme, Israël en tête » avec un éditorial de Serge July  dénonçant « le temps des hypocrites » et l’action néo coloniale contre un Ouganda souverain.

L’histoire continue… mais l’affaire d’Entebbe, la libération des otages, l’attitude exemplaire de l’équipage de l’Airbus, demeure comme un exemple d’énergie et de courage pour les nations, pour celles qui ne démissionnent pas devant le crime. Michel Bacos, comme le colonel Beltrame demeurent des héros pour ces temps de brouillard et de confusion. La liberté a un prix : celui de la vie des héros.

 

AU CANADA, RIVLIN REMERCIE TRUDEAU POUR LUTTER CONTRE LE BDS ETL’ANTISEMITISME 

Le président a salué l’opposition exercée par le Canada contre l’Iran et le soutien à Israël ; les deux dirigeants se sont rendus au mémorial de la Shoah d’Ottawa

Par TIMES OF ISRAEL STAFF 2 avril 2019

Le président Reuven Rivlin a rencontré lundi le Premier ministre canadien Justin Trudeau à Ottawa, dans le cadre de sa visite officielle au Canada.Rivlin a remercié Trudeau pour sa prise de position contre l’antisémitisme, contre le mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) et pour le soutien apporté par le Canada à Israël – et notamment la décision de geler les liens avec l’Iran.Le président a parlé de l’influence régionale de l’Iran sur le Moyen-Orient et a déclaré que « le monde ne peut pas laisser l’Iran » construire « un axe chiite en Iran, en Syrie, au Liban et au Yémen ».« La seule façon de mettre fin aux projets de l’Iran, c’est d’exercer une pression internationale coordonnée et une action militaire ciblée quand c’est nécessaire », a déclaré Rivlin, selon un communiqué de son bureau.Trudeau et Rivlin se sont ensuite rendus au musée de la Shoah d’Ottawa.

En janvier, Trudeau avait qualifié le mouvement BDS d’antisémite et le jugeait contraire aux « valeurs canadiennes » et l’a accusé d’intimider les étudiants juifs sur les campus universitaires. En novembre dernier, Trudeau avait présenté des excuses officielles au nom du pays pour avoir refusé d’accepter 907 réfugiés juifs à bord du paquebot MS St. Louis en 1939, qui demandaient l’asile et qui fuyaient le régime Nazi en Allemagne. Le Canada avait refusé le navire et, sans lieu de refuge, il était retourné en Europe – où plus de 250 personnes à son bord devaient mourir pendant la Shoah.

En janvier, une étude a montré qu’une majorité d’adultes au Canada étaient peu informés – ou mal – sur la Shoah. De même, six personnes interrogées sur dix ont estimé que leurs pairs s’intéressaient moins au génocide juif que ce n’était le cas par le passé. 22 % des millenials canadiens n’avaient ainsi jamais entendu parler de la Shoah auparavant ou n’étaient pas certains d’en avoir entendu parler. 52 % d’entre eux s’étaient montrés dans l’incapacité de citer le moindre nom de camp de concentration ou de ghetto, même si ce pourcentage n’était finalement qu’à peine plus élevé que chez les autres Canadiens interrogés (49 %). Aux Etats-Unis, ce pourcentage s’élève à 45 %.Presque un quart des Canadiens – 23 % – pensaient que deux millions de Juifs ou moins sont morts pendant la Shoah, tandis que 24 % « ne savaient pas ».

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