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Communiqué Vol # 863 – LA TENTATION ISRAÉLIENNE DES DRUZES DU GOLAN

LA TENTATION ISRAÉLIENNE DES DRUZES DU GOLAN

TRUMP SIGNE LE DÉCRET RECONNAISSANT LA SOUVERAINETÉ D’ISRAËL SUR LE GOLAN

“Cela aurait dû avoir lieu il y a des décennies”, a déclaré le président américain ; Damas et Moscou condamnent la décision américaine ; pour l’ONU, ça ne change rien
Par AFP, RAPHAEL AHREN et TAMAR PILEGGI 25 mars 2019,
Le président américain Donald Trump a signé lundi à la Maison Blanche, en présence du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le décret reconnaissant officiellement la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan.
En pleine campagne électorale dans son pays, M. Netanyahu a déclaré qu’Israël « ne renoncerait jamais » à la majeure partie du Golan syrien conquis par l’Etat hébreu lors de la guerre des Six Jours en 1967, avant d’appliquer la loi israélienne en 1981.
Le président des Etats-Unis a signé face aux caméras un décret reconnaissant la souveraineté d’Israël sur le Golan, comme promis la semaine dernière dans un tweet. « Cela aurait dû avoir lieu il y a des décennies », a-t-il déclaré, comme il l’avait fait fin 2017 en reconnaissant Jérusalem comme capitale de l’Etat hébreu.
Avant la signature, Trump a déclaré que cette démarche « permettait à Israël de se défendre » contre les « défis sécuritaires conséquents auxquels il fait face quotidiennement ». Il a déclaré qu’Israël « a conquis le plateau du Golan pour se protéger face à des menaces extérieures » comme celles qu’il vit au quotidien face à la Syrie, l’Iran et le groupe terroriste du Hezbollah, soutenu par l’Iran.
Selon le texte de la proclamation, « tout éventuel futur accord de paix dans la région doit prendre en compte le besoin d’Israël de se protéger de la Syrie et d’autres menaces régionales. Sur la base de ces circonstances uniques, il est donc impératif de reconnaître la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan ».
La déclaration « proclame ci-dessus que les Etats-Unis reconnaissent que le plateau du Golan fait partie de l’Etat d’Israël ».
Le président américain a déclaré plus tard, dans le bureau ovale, qu’il avait étudié la question pendant « des années » et que « cela aurait dû être fait il y a, je dirais, plusieurs présidents. Mais pour une raison ou pour une autre, ils ne l’ont pas fait, et je suis honoré de l’avoir fait ».Trump s’est également engagé à maintenir sa fermeté à l’égard de l’Iran et déclaré que sa décision de restaurer les sanctions sur le régime à Téhéran avait « eu un grand impact ».
Le chef du gouvernement israélien a martelé en ce « jour historique » que son pays ne renoncerait « jamais » au Golan, remerciant chaleureusement, et à plusieurs reprises, le locataire de la Maison Blanche, pour son « incroyable soutien », lors d’une poignée de main appuyée. »L’Iran n’est pas le même pays que lorsque je suis arrivé au pouvoir », a-t-il dit.
« Israël n’a jamais eu un meilleur ami que vous », a redit Benjamin Netanyahu, qui se présente comme l’homme le mieux placé pour gérer les relations avec les Etats-Unis et son impétueux président.
« Votre décision de reconnaître la souveraineté israélienne rend justice à deux égards : Israël a remporté le plateau du Golan dans une guerre de légitime défense, et la relation du peuple juif à cette terre remonte à des générations. »
Netanyahu a ajouté que le plateau montagneux le long de la frontière syrienne était « inestimable » pour la défense d’Israël « et cette décision historique est très lourde de sens pour moi, pour nous et pour tous les Israéliens. »
« Votre proclamation intervient à une époque où le Golan est plus important que jamais pour notre sécurité, alors que l’Iran tente d’implanter des bases en Syrie pour frapper Israël. Depuis l’autre côté de la frontière, l’Iran a lancé des drones vers notre espace aérien, des missiles vers notre territoire », a continué Netanyahu.
« Monsieur le président, tout comme Israël s’est tenu fier en 1967 et en 1973, Israël se tient fier aujourd’hui. Nous avons la main et nous ne la perdrons jamais. »
Netanyahu était à Washington pour la conférence annuelle de l’AIPAC mais a écourté sa visite et annulé son discours après qu’une roquette a été lancée depuis la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas, a détruit un maison au nord-est de Tel Aviv et fait 7 blessés. Netanyahu s’est envolé pour Israël après ses entretiens à la Maison Blanche.
« A l’heure où je vous parle, Israël répond avec force à cette agression », a déclaré Netanyahu depuis la Maison Blanche. « Israël ne tolérera pas ceci. Je ne le tolérerai pas », a-t-il ajouté.Le président israélien Reuven Rivlin a remercié Trump pour sa décision « brave et sans précédent ».
« C’est un amendement historique d’une importance inédite. L’histoire du peuple juif dans le Golan est pluri-millénaire, et le plateau du Golan est une partie indissociable de l’Etat d’Israël, crucial pour notre sécurité et pour notre existence en tant que peuple. J’espère que d’autres pays et dirigeants emboîteront le pas aux Etats-Unis et déclareront leur reconnaissance de notre souveraineté sur le Golan ».
« Je remercie également le président des Etats-Unis, Donald Trump, un véritable ami de l’Etat d’Israël, pour sa décision brave et sans précédent de reconnaître la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan, ainsi que sa décision de reconnaître que Jérusalem est la capitale de l’Etat d’Israël », a déclaré Rivlin dans un communiqué. Le gouvernement syrien a qualifié lundi de « violente attaque contre l’intégrité territoriale de la Syrie » la reconnaissance américaine de la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan.
« Dans ce qui constitue une violente attaque contre la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie, le président des Etats-Unis a reconnu l’annexion du Golan syrien », a déclaré une source du ministère des Affaires étrangères à l’agence de presse officielle syrienne Sana. « Trump n’a pas le droit ni l’autorité légale pour légitimer l’occupation » israélienne, a ajouté la source au sein du ministère des Affaires étrangères syrien. Le soutien illimité de Washington à Israël fait des Etats-Unis le « premier ennemi des Arabes », a-t-elle encore affirmé, selon Sana.
Sur Twitter, le chef de l’opposition syrienne, Nasr Hariri, a estimé que la décision américaine allait « provoquer plus de violence et d’instabilité et aurait des répercussions négatives sur les efforts en vue de la paix dans la région ».La Russie, alliée du régime syrien, a dit craindre lundi « une nouvelle vague de tensions » au Proche-Orient à la suite de la reconnaissance par Washington de la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan.
« Malheureusement, cela peut conduire à une nouvelle vague de tensions dans la région du Proche-Orient », a averti la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova, citée par les agences de presse russes, lors d’une émission à la radio. « De telles choses, parce qu’elles se situent en dehors du champ légal et ignorent toutes les procédures internationales (…) ne peuvent malheureusement qu’aggraver la situation », a-t-elle ajouté.
« L’intention des Etats-Unis de reconnaître la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan conduit à une violation grossière du droit international, entrave la résolution de la crise syrienne et aggrave la situation dans tout le Proche-Orient », avait averti lundi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov lors d’un entretien téléphonique avec son homologue américain Mike Pompeo avant la signature du décret.
« La signature de (Donald) Trump est pratiquement un cadeau électoral à (Benjamin) Netanyahu qui est en difficulté avant les élections », a souligné le ministre turc lors d’un discours prononcé à Antalya. « Quoi que vous fassiez (pour Netanyahu) – qui divise jusqu’à son propre peuple, qui bombarde à Gaza, aujourd’hui, comme vous pouvez le voir, pour ce tyran, il n’y aura pas d’avantages. Les efforts de l’Amérique sont vains », a poursuivi Mevlut Cavusoglu, dont les propos étaient retransmis à la télévision turque. Cavusoglu a assuré que la Turquie « ferait jusqu’au bout tout ce qui est nécessaire » et œuvrerait avec la communauté internationale contre « les décisions unilatérales » prises au détriment du droit international.
Au Caire, le secrétaire général de la Ligue arabe, une organisation qui regroupe les Etats arabes, Ahmed Aboul Gheit, a jugé la décision de M. Trump « nulle et non avenue dans le fond et la forme ».
« Légaliser l’occupation est une nouvelle orientation de la politique américaine (…) Si l’occupation est un grand crime, la légitimer est un pêché qui n’en est pas moins grave », a déclaré M. Aboul Gheit, dans un communiqué. Il a ajouté que le rejet de cette politique américaine était une position arabe « unanime » qui sera réaffirmée au prochain sommet arabe de Tunis.
Le Koweït a estimé que la décision américaine n’aiderait pas à l’établissement de la paix et remettait en cause le rôle des Etats-Unis en tant que médiateur.La Jordanie a elle dénoncé une « décision unilatérale qui provoquerait davantage de tensions dans la région ».
A Beyrouth, le ministère des Affaires étrangères a rejeté une mesure qui « viole le droit international et nuit aux efforts pour une paix juste ». « Les hauteurs du Golan sont un territoire syrien et arabe et (…) aucun pays ne peut changer l’Histoire en transférant la propriété d’un territoire d’un pays à un autre », selon lui.
Le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, a dénoncé lundi soir la décision du président américain. « Ces positions américaines et ces décisions oppressives qui viennent de nulle part ne changeront pas les faits historiques et géographiques de la terre syrienne et les droits du peuple syro-arabe dans le Golan occupé », a déclaré Haniyeh dans un communiqué.
L’Arabie saoudite « exprime son rejet ferme et condamne la déclaration de l’administration américaine reconnaissant la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan syrien occupé », a rapporté lundi l’agence de presse officielle SPA.
Le Golan demeure « une terre arabe syrienne occupée » et le reconnaître comme israélien est une « violation de la charte des Nations unies et de la résolution internationale », a-t-elle ajouté.
« Il y aura des effets négatifs sur le processus de paix au Moyen-Orient, ainsi que sur la sécurité et la stabilité dans la région », indique-t-on encore.
Le statut du Golan « inchangé » pour l’ONU après la décision américaine
Le statut juridique du Golan reste inchangé après la décision du président américain Donald Trump de reconnaître la « souveraineté » d’Israël sur ce territoire du Proche-Orient, a indiqué lundi le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric.
« Pour le secrétaire général (Antonio Guterres), il est clair que le statut du Golan n’a pas changé. La politique de l’ONU à l’égard du Golan vient des résolutions adoptées par le Conseil de sécurité et cette politique, à nouveau, n’a pas changé », a-t-il souligné lors de son point-presse quotidien.
Prévues de longue date, des consultations à huis clos du Conseil de sécurité sur la force de l’ONU (Fnuod) déployée sur le plateau du Golan doivent se tenir mercredi à New York. Dès mardi, une réunion mensuelle publique du Conseil sur le Proche-Orient devrait aussi permettre aux membres de l’instance de l’ONU d’évoquer la décision américaine.
Lors des consultations mercredi, la position des Etats-Unis à l’égard de l’avenir de la Fnuod, dont le mandat arrive à échéance fin juin, sera « intéressante » à entendre, indique un diplomate pour qui un maintien de la force pourrait ne plus être compatible avec la nouvelle politique américaine attribuant ce territoire à Israël.
La Fnuod (Force des Nations unies pour l’observation du désengagement), dont le coût annuel est d’environ 60 millions de dollars, compte un millier de Casques bleus. Ils sont chargés depuis 1974 de contrôler une zone-tampon démilitarisée sur le plateau du Golan.
A l’ONU, la résolution renouvelant régulièrement le mandat de la Fnuod a la particularité (unique pour les opérations de paix) d’être co-rédigée chaque année par les Etats-Unis et la Russie.

 

DES DRUZES DE SYRIE DEMANDENT LA PROTECTION D’ISRAËL

Publié le 9 mars 2018

Rencontre secrète entre des Druzes de Syrie et le premier ministre israélien
Le 27 février dernier, une délégation de Druzes de Syrie a rencontré Benyamin Netanyahu dans ses bureaux à Jérusalem. Elle a demandé la protection politique et militaire d’Israël pour sa communauté.
Deux des trois membres de la délégation venaient de la région d’As-Suwayda (ou Suyada), dans le Jebel druze, à une cinquantaine de km de Deraa dans le sud de la Syrie. La troisième personne, appartenant elle aussi à la communauté, vit au Venezuela et servait d’intermédiaire.
Après avoir rencontré un membre druze de la Knesset appartenant au Likoud, Ayub Qorra (les Israéliens écrivent Ayoob Kara), la délégation s’est rendue au bureau du Premier ministre israélien.
Les deux personnes venues de Syrie, pour se rendre en Israël, ont d’abord pris un avion jusqu’en Europe. De là, elles se sont envolées pour l’aéroport David-Ben-Gourion.
Cette allégeance de Druzes syriens à l’Etat hébreu suit une longue période de collaboration de la majorité de cette communauté avec les autorités de Damas. La recherche d’un nouveau protecteur révèle l’inquiétude croissante des Druzes de Syrie dans une région, le sud, où le régime de Damas est en difficulté face aux groupes islamistes et aux rebelles démocrates soutenus par les Etats-Unis.
Un rapprochement avec les Druzes de Syrie revêt une grande importance pour Israël
De leur côté, les Israéliens ont leurs raisons de recevoir avec empressement la démarche druze. Profitant des événements et du désordre prévalant en Syrie, ils ont du reste approché les populations du Jebel druze syrien et leur ont donné de l’argent à titre humanitaire. Ainsi, en l’espace de trois ans, ils ont fait parvenir 20 millions de dollars aux Druzes de la région d’As-Suwayda. La rencontre de Jérusalem, prenant néanmoins une importance stratégique remarquable, faisait suite à cette manœuvre israélienne.
IL Y A TROIS LECTURES COMPLÉMENTAIRES DE L’INTÉRÊT ISRAÉLIEN POUR LES DRUZES DE SYRIE.
1/ La motivation interne
Les Druzes forment en Israël une communauté de 100 000 âmes. On les trouve dans le nord du pays et sur le plateau du Golan, confisqué par les Israéliens à la Syrie lors de la guerre de 1967 (guerre des Six Jours) et annexé depuis 1981.
En outre, il faut savoir les Druzes israéliens pour la plupart très intégrés à la société israélienne. Ils sont les seuls non-juifs du pays à effectuer un service militaire, à la demande de la communauté elle-même. Ils sont nombreux dans les unités combattantes, en particulier dans les troupes de protection des frontières appelées MAGAV, et plusieurs servent comme officiers.
Les opérations de séduction israéliennes à l’égard des Druzes du Liban et de Syrie sont habituelles. Elles sont d’abord destinées à renforcer l’alliance interne des Druzes d’Israël et des autorités israéliennes. Elles donnent le sentiment à cette communauté qu’une relation stratégique forte existe entre elle et les juifs.
2/ L’explication stratégique
Les Israéliens nourrissent un état d’esprit de population assiégée. Tout ce qui se trouve de l’autre côté de leur frontière leur fait peur. Leurs comportements agressifs, les survols de leurs avions de combat au-dessus des pays voisins, sans compter les bombardements, autrefois au Liban aujourd’hui en Syrie, suscitent il est vrai des ressentiments à leur égard. De plus, tout en tenant un discours anti-israélien, les Iraniens et leur allié, le Hezbollah libanais, ajoutent à la paranoïa israélienne en se rapprochant de la frontière israélo-syrienne, à proximité du Golan.
Pour faire face à cet environnement, perçu comme hostile, Israël cherche des alliés dans la zone du territoire syrien proche de ses frontières. Dans ce but, il a déjà ouvert ses « check points » à des combattants rebelles blessés et les a soignés dans ses hôpitaux. Il a même été jusqu’à créer des canaux de communication avec des groupes islamistes. Certains responsables de ces derniers se sont rendus en Turquie, venant du sud de la Syrie, en passant par le territoire israélien. Néanmoins, cela n’a pas de signification stratégique croyons-nous.
Dans ce cadre, les Druzes de la région d’As-Suwayda apparaissent eux aussi d’un intérêt certain en raison leur proximité des frontières israéliennes.
3/ Le lien avec les Kurdes d’Irak.
Il existe aussi un projet israélien moins connu et passé sous silence par la plupart des experts. Celui-ci suppose le contrôle, direct ou indirect par Israël, du sud de la Syrie et d’une bande de territoire de ce pays jouxtant la Jordanie.
Avant la Révolution syrienne, une pareille idée pouvait paraître farfelue. Aujourd’hui, en raison du désordre syrien et de la division de fait de l’Irak, elle apparaît envisageable.
Nous sommes au courant de ce projet depuis 2004. Il consiste, pour les Israéliens, à développer une alliance stratégique avec les Kurdes d’Irak pour s’en approprier les ressources en hydrocarbures et en eau. Pour ce dossier, nous renvoyons nos lecteurs à l’étude que nous avons réalisée sur le sujet pour le « Centre de Recherches sur le Terrorisme depuis le 11 septembre 2001.
Si l’alliance avec les Kurdes d’Irak, en particulier avec la famille Barzani, a pris facilement forme pour Israël depuis l’attaque américaine contre Saddam Hussein du printemps 2003, reste le dilemme de l’acheminement de l’eau et du pétrole. Un rapide coup d’œil sur les cartes permet de comprendre qu’il n’existe qu’une seule voie possible, échappant à un interdit des autorités irakiennes, pour installer des pipe-lines : une bande de territoire syrien partant du Golan, longeant la frontière jordanienne puis la frontière irakienne jusqu’à l’accès aux territoires kurdes du nord de l’Irak.
Or, le Jebel druze de la région de As-Suwayda se trouve sur cet itinéraire.
Du Golan à As-Suwayda, les Druzes s’offrent sur un plateau
Au Proche-Orient, plusieurs minorités s’estiment non-arabes et, pour certaines d’entre elles, craignent les radicaux islamistes pour des raisons religieuses. Il y a les Kurdes et les Druzes, mais aussi certains chrétiens ou les yézidis. Pour ses intérêts, Israël est prêt à les utiliser, puis à les trahir, comme il l’a fait autrefois avec les chrétiens du Liban. Les Druzes devraient y penser !

VOTER OU NON AVEC LES ISRAÉLIENS, LE DILEMME DES DRUZES DU GOLAN OCCUPÉ

Le Point, Publié le 26/10/2018

A Majdal Shams, en contrebas des habitations à flanc de montagne, une affiche électorale interpelle les habitants: cette petite ville druze du Golan est appelée à voter mardi, une première depuis l’occupation par Israël de ce plateau syrien en 1967
Majdal Shams et les trois autres localités druzes du plateau du Golan, au nord-est d’Israël, sont censées élire leur conseil municipal le 30 octobre, comme les villes israéliennes. Mais ici pas de meetings, ni de tracts: les candidats se font discrets. L’un d’eux, Dolan Abou Saleh, se contente de recevoir quelques habitants dans son QG.
Le sujet “est très sensible”, justifie le quadragénaire.
Plus de 50 ans après qu’Israël a pris à la Syrie la majorité du Golan, beaucoup craignent que l’Etat hébreu cherche, avec ces élections, à faire entériner son annexion du plateau en 1981, jamais reconnue par la communauté internationale.
Quelque 23.000 druzes apatrides vivent encore sur la partie contrôlée par Israël. Ils ont perdu leur nationalité syrienne et beaucoup ont refusé la carte d’identité israélienne.
Dolan Abou Saleh l’admet: les appels à boycotter les urnes seront sûrement très suivis. Lui est proche du Likoud (droite), le parti du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, et pense que le scrutin est une chance pour les druzes du Golan, dont les villes et villages sont entourées de colonies où vivent quelque 20.000 Israéliens.
Lors de ses deux précédents mandats, M. Abou Saleh a été placé à la tête de Majdal Shams, principale localité druze, par des membres du conseil local, désignés par le ministère de l’Intérieur israélien.
Entre être nommé et être élu, il ne fait aucun doute que l’élection est plus démocratique”, dit-il.
Identité et pragmatisme
Seuls les druzes possédant la nationalité israélienne peuvent être élus maire, explique Wael Tarabieh, responsable du programme culturel au centre des droits de l’Homme Al Marsad, basé dans le Golan. Les autres ont le statut de “résidents permanents” et peuvent seulement voter aux municipales.
Al Marsad accuse les organisateurs du scrutin de violer l’article 43 de la convention de la Haye selon laquelle la force occupante doit respecter “les lois en vigueur dans le pays”.Mais ce sont pourtant des avocats druzes qui ont saisi la Cour suprême israélienne pour obtenir la tenue d’élections.
La guerre civile en Syrie a en effet profondément changé la nature du lien des druzes du Golan avec leur pays d’origine: si la plupart rêvaient jadis de retourner dans le giron de Damas et partaient faire leurs études dans les universités syriennes, certains, de la jeune génération, ont pris leurs distances avec la Syrie dévastée. Et se tournent avec pragmatisme vers Israël.
Les dirigeants religieux druzes, une branche hétérodoxe de l’islam chiite, ont appelé il y a trois mois à boycotter les élections. Ils donnent traditionnellement le ton au sein de la communauté.Sous la pression, trois candidats au poste de maire ont annoncé leur retrait ainsi qu’au moins sept colistiers sur diverses listes.
Dans les rues du village de Buq’ata, les portes se ferment face aux questions sur l’élection. “Nous ne participerons pas”, marmonne furtivement une vieille femme, vêtue de noir et le visage entouré d’un voile blanc, vêtement traditionnel des druzes.
Enfants du pays
“Notre identité est syrienne”, renchérit Amal Abou Chahine, 47 ans, désignant un drapeau syrien tracé à la peinture sur un mur derrière lui. “Cette élection n’est pas pour nous”.”Je suis pour les élections. On est avec Israël maintenant, la Syrie c’est fini !”, objecte un druze de 24 ans préférant rester anonyme.
Il n’ira pas pour autant glisser un bulletin dans l’urne. “Il y a des gens qui vont vérifier qui va voter ou non”, assure-t-il. Difficile d’être à contre-courant dans ces villages où tous se connaissent.
Dans sa maison au milieu des vergers de pommiers, Sameh Samara ne comprend pas les appels au boycott. Pour cet activiste politique, voter n’est qu’un moyen d’obtenir de meilleurs services et ne constitue en aucun cas une reconnaissance de la souveraineté d’Israël.
Il vaut mieux “choisir la bonne personne parmi les enfants du pays que d’avoir quelqu’un d’imposé, qui ne convient pas et qui n’est pas d’ici !”, explique-t-il.
M. Tarabieh est d’un tout autre avis. De son balcon d’où il peut contempler la petite ville de Majdal Shams, la frontière contestée est à environ 500 mètres. Derrière la barrière qui serpente dans les collines s’étend le territoire du Golan resté sous contrôle de la Syrie, où presque tous les habitants du plateau occupé par Israël ont laissé des proches.Pour lui, la tenue d’élections “est une façon de reconnaître la présence fondamentalement illégale d’Israël”.

 

Actualité

 

ÉLECTIONS : LE DILEMME DES DRUZES DU GOLAN : Times of Israël Staff, Times of Israël, 28 octobre 2018 – A Majdal Shams, en contrebas des habitations à flanc de montagne, une affiche électorale interpelle les habitants : cette petite ville druze du Golan est appelée à voter mardi, une première depuis 1967. Majdal Shams et les trois autres localités druzes du plateau du Golan, au nord-est d’Israël, sont censées élire leur conseil municipal le 30 octobre, comme les villes israéliennes. Mais ici pas de meetings, ni de tracts : les candidats se font discrets. L’un d’eux, Dolan Abou Saleh, se contente de recevoir quelques habitants dans son QG.

C’est un « miracle », confie un rescapé du tir de la roquette au moshav Mishmeret: Times of Israel Staff, Times of Israel, 25 mars 2019- Un Israélo-britannique du centre d’Israël qui a poussé certains membres de sa famille dans un abri anti-bombe peu de temps avant qu’une roquette ne frappe leur maison, a déclaré que c’était un « miracle » que tous aient survécu à l’attaque qui a rasé leur maison. « Nous sommes sous le choc, mais le plus important, c’est que tout va bien », a déclaré Daniel Wolf à la Treizième chaîne, depuis l’hôpital. « C’était traumatisant. Après l’explosion, il y avait le silence, la poussière et des cris ensuite. La destruction partout. »

Un garçon de 7 ans, légèrement blessé dans une attaque terroriste en Cisjordanie : Times of Israel Staff, Times of Israel, 25 mars 2019- Un jeune Israélien âgé de 7 ans a été légèrement blessé dans la soirée de lundi par des coups de feu tirés sur l’implantation de Beit El, située dans le centre de la Cisjordanie, près d’un village palestinien, a annoncé l’armée israélienne.Le jeune enfant a été transporté au centre médical de Shaare Zedek à Jérusalem après avoir été blessé à la main.

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