Citation de la semaine:
Israël a changé de stratégie vis-à-vis de l’Iran
Jacques BENILLOUCHE, Friday June 10, 2022
USA : Les députés favorables à une alliance d’Israël et 9 États arabes contre l’Iran
Nucléaire iranien: la perspective d’un accord “rétrécit” (chef de la diplomatie de l’UE)
Aperçu de l’actualité:
Israël a changé de stratégie vis-à-vis de l’Iran
Jacques BENILLOUCHE, Friday June 10, 2022
Il ne fait aucun doute que l’élimination du colonel iranien Hassan Sayed Khodaei marque un changement de stratégie israélienne, voire une escalade dans la guerre de l’ombre avec l’Iran. Le haut fait d’armes n’est pas que deux hommes à moto aient réussi à abattre en plein jour de cinq balles le colonel des Gardiens de la Révolution, près de son domicile au volant de sa voiture, mais d’avoir réussi à ne pas être inquiétés par la police. Il s’agit d’une action très audacieuse, techniquement bien préparée avec surtout une structure de repli pour les deux tueurs. Des fuites américaines ont attribué l’opération au Mossad, ce qui ne faisait aucun doute compte tenu du modus operandi habituel de l’organisation. L’Iran n’a pu que jurer de venger cet assassinat attribué à «l’arrogance mondiale», sémantique pour désigner les États-Unis ou Israël.
Les observateurs politiques estiment que le nouveau gouvernement de Naftali Bennett et surtout son ministre de la Défense Benny Gantz, ont décidé d’élargir la portée de la guerre non déclarée contre l’Iran. Dans le passé, des scientifiques associés au programme nucléaire avaient été éliminés et des installations de recherche avaient été détruites. Le changement stratégique d’Israël concerne à présent non seulement les savants nucléaires mais aussi les hauts gradés militaires, à l’instar de Khodaei, officier du CGRI et cible responsable de l’enrichissement nucléaire et du programme de missiles balistiques. Le dernier scientifique nucléaire iranien Mohsen Fakhrizadeh avait été tué en novembre 2020.
A bien analyser l’opération, l’élimination de Khodaeï n’a pas pour but d’interférer sur les pourparlers nucléaires en cours mais vise à menacer, voire neutraliser, tous ceux qui mettent en danger la vie des Israéliens à l’étranger. C’était le rôle principal de Khodaeï qui avait été impliqué dans une attaque contre un diplomate en Inde. Israël craint pour la sécurité de ses ressortissants qui ne sont pas à l’abri d’un terroriste. L’opération contre Khodaeï est donc un avertissement à ceux qui s’en prennent aux diplomates et aux hommes d’affaires israéliens. Israël ne vise plus seulement les personnes en rapport avec le nucléaire. Il s’agit dorénavant de démontrer que la guerre de l’ombre n’a plus de limites quand on s’attaque impunément aux civils israéliens. Khodaeï faisait partie d’une équipe spéciale de la Force Al-Quds du CGRI dont le rôle principal était d’assassiner ou d’enlever des Israéliens ou des opposants dans le monde. On se souvient que Ruhollah Zam, journaliste d’opposition, avait été enlevé et envoyé en Iran le 14 octobre 2019, puis exécuté le 12 décembre 2020.
Khodaeï était qualifié de «défenseur des sanctuaires» ce qui dans la sémantique iranienne désigne les Iraniens combattants en Syrie, contre l’État islamique et contre les rebelles opposés à Bachar el-Assad. Il a remplacé Qassem Soleimani dans les opérations étrangères et en organisant la subversion en Irak, en Syrie et au Liban. Il coordonnait aussi les actions militaires lancées par le Hezbollah. Il a collaboré avec les milices soutenues par l’Iran pour le transfert de systèmes de guidage ou de roquettes. Source
USA : Les députés favorables à une alliance d’Israël et 9 États arabes contre l’Iran
Des projets de loi bipartisans, à la Chambre et au Sénat, souhaitent qu’Israël s’allie à l’Irak, l’Arabie saoudite, Oman, le Koweït et le Qatar, sans visibilité sur leurs positions
Des groupes bipartisans de députés américains, à la Chambre et au Sénat, ont présenté jeudi un projet de loi visant à créer un système de défense anti-aérienne intégré visant à renforcer la coopération entre Israël et les États arabes voisins contre l’Iran.
La loi sur la dissuasion des forces ennemies et l’habilitation des défenses nationales (DEFEND) est le dernier projet en date aux États-Unis pour renforcer les accords d’Abraham, des accords que l’administration Trump a négociés entre Israël, les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc en 2020.
La loi autoriserait le Département américain de la Défense à coopérer avec Israël, l’Égypte, la Jordanie, l’Irak et l’ensemble du Conseil de coopération du Golfe – Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Bahreïn, Qatar, Oman et Koweït – pour développer et mettre en œuvre une architecture intégrée de défense aérienne et antimissile afin de se défendre contre les menaces iraniennes. Source
Nucléaire iranien: la perspective d’un accord “rétrécit” (chef de la diplomatie de l’UE)
“Je me tiens prêt à tout moment pour faciliter une solution aux derniers problèmes en suspens”
Le chef de la diplomatie de l’Union européenne a mis en garde samedi contre la perspective décroissante de relancer l’accord de 2015 (JCPOA) destiné à limiter le programme nucléaire iranien en échange d’un allégement des sanctions contre Téhéran.
“La possibilité de conclure un accord et de relancer le JCPOA diminue. Mais nous pouvons toujours le faire avec un effort supplémentaire”, a écrit Josep Borrell sur Twitter […] Source