Citation de la semaine:
« En quoi cette nuit est-elle différente des autres? »
Mishna Pessa’him 10:4
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Table des Matières
Extrait de Sept années à Jérusalem pp. 141-142 (Julien Bauer, 2012, Éditions du Marais)
PESSA’H, LA FÊTE JUIVE QUI CÉLÈBRE LA RÉSILIENCE FACE À L’ADVERSITÉ
Erin Blakemore
National Geographic, 19 avril 2022
Une immigrante ukrainienne fabrique de la matza pour ses proches restés à Odessa
JESSICA STEINBERG
Times Of Israel, 28 mars 2023
Pâques chrétiennes et Pâque juive: quelles ressemblances?
VIRGINIE SOFFER
UDEMNOUVELLES, LE 8 Avril 2022
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Extrait de Sept années à Jérusalem pp. 141-142 (Julien Bauer, 2012, Éditions du Marais)
La commercialisation de Pâque, qui rappelle la commercialisation de Noël,
s’accompagne néanmoins d’une caractéristique proprement israélienne et encore
plus yérosélémitaine : un respect général des traditions religieuses. Même si les médias parlent de violation des coutumes, de Juifs qui se font un devoir de manger en public du pain pendant Pessah, les études et sondages sur le comportement desIsraéliens vont dans le même sens : l’immense majorité des Israéliens juifs célèbrent de façon le rituel pascal.Contrairement à Kippour, où la circulation automobile est inexistante, le soir de Pâque, surtout dans les quartiers non religieux, la circulation est dense, car des dizaines de milliers de personnes vont célébrer la soirée pascale, le Séder, chez d’autres membres de leurs familles ou chez des amis. Le texte lu, aussi bien les passages qui sont récités que ceux qui sont chantés avant les repas, l’est par plus des trois quarts des gens. J’avais cru que les textes, lus ou chantés après le repas, connaitraient un sort plus limité et seraient plus ou moins oubliés. Il n’en est rien. À nouveau, la majorité des personnes interrogées, même si le pourcentage est plus faible, répondent qu’elles les respectent, au moins en partie.
J’avais eu une idée de cette attitude, lors de mon premier Pessah à Jérusalem en 1965. J’avais été invité par l’aumônier militaire de Mahanei Shneller, base militaire à l’intérieur de Jérusalem, dans le quartier ultrareligieux de Geoulah, à assister à la soirée de Séder. Presque tous les soldats, hommes et femmes, avaient obtenu permissions. Pour ceux qui devaient rester au camp, l’aumônier avait préparé le Séder. La soirée était organisée pour les soldats, mais également pour les familles : parents, frères et sœurs. Dans un grand hall, des tables avaient été préparées. Devant chaque convive se trouvait un plateau avec les symboles requis : pain azyme, vin, laitue, raifort, œuf, pâte brune rappelant les briques que les esclaves fabriquaient en Égypte… L’aumônier commença la lecture du texte. Certains suivaient attentivement, d’autres chahutaient en attendant le repas. Le colonel présent a intimé l’ordre aux perturbateurs de se taire. J’ai entendu l’aumônier lui dire mezza voce : « Laissez-les tranquilles. Ils vont célébrer à leur façon ! »
Quelques instants plus tard, quand on est arrivé au texte Ma Nichtana, en quoi cette nuit est-elle différente des autres nuits classiques de la littérature juive dont tous les enfants connaissent la mélodie, la prédiction s’est révélée exacte. Tous les soldats et toutes les soldates, y compris les plus désabusés, ont commencé à chanter et s’en sont donné à cœur joie. À partir de ce moment, plutôt que de lire lui-même le texte, l’aumônier a choisi de le faire lire, à tour de rôle, par tous les participants. L’atmosphère dans le hall était extraordinaire, aussi bien les parents les plus religieux que les soldats les plus irréligieux se sont trouvés sur la même longueur d’onde, lisant, assez rapidement, certains passages, chantant à n’en plus finir d’autres. Le Séder, pour des raisons de sécurité, s’est terminé relativement tôt, plus tôt que dans les familles. Pour rentrer chez moi, j’ai traversé une bonne partie de Jérusalem de l’époque. Comme il faisait chaud, les fenêtres étaient ouvertes et de toutes les maisons, j’ai entendu soit le bruit des conversations de gens attablés autour d’un bon repas, soit les chants d’après le repas. Jérusalem était en train de célébrer Pâque.
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PESSA’H, LA FÊTE JUIVE QUI CÉLÈBRE LA RÉSILIENCE FACE À L’ADVERSITÉ
Erin Blakemore
National Geographic 19 avril. 2022
Pessa’h, la Pâque juive, commémore la libération des esclaves israélites en Égypte antique. C’est l’une des fêtes juives les plus célébrées dans le monde.
Alors que les jours s’éclaircissent et que le printemps bat son plein, les Juifs du monde entier célèbrent Pessa’h, une fête qui s’étend sur une semaine et qui est l’une des célébrations les plus importantes et les plus pratiquées du judaïsme dans le monde. Également appelée la Pâque, Pessa’h combine des millénaires de traditions religieuses – et ne se résume pas seulement à sa matsa et à son gefilte fish.
LES ORIGINES DE PESSA’H
L’histoire de Pessa’h est relatée dans le livre de l’Exode de la Bible hébraïque, qui retrace l’asservissement des Israélites et leur fuite de l’Égypte antique.
Craignant que la population des Israélites ne devienne plus nombreuse que son propre peuple, le pharaon égyptien les réduisit en esclavage et ordonna l’assassinat de tous les garçons nouveau-nés juifs. L’un d’entre eux était Moïse, qui avait été annoncé comme étant le sauveur des Israélites avant même sa naissance. Il fut sauvé et élevé par la fille du pharaon.
Une fois arrivé à l’âge adulte, Dieu parla à Moïse, l’incitant à dire au pharaon de laisser partir son peuple. Le pharaon refusa. Pour le punir, Dieu fit tomber dix plaies consécutives sur l’Égypte, telles que la mort du bétail, les nuées de sauterelles et les eaux changées en sang, mais épargna les Israélites. (À lire : Qui était l’arrogant pharaon qui défia Moïse ?) …Source
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Une immigrante ukrainienne fabrique de la matza pour ses proches restés à Odessa
JESSICA STEINBERG
Times Of Israel, 28 mars 2023
Alina Tirnovienko a toujours mangé de la matza à Pessah à Odessa, et fêtait généralement le Seder au centre Habad local.
Aujourd’hui, elle fait partie des ouvriers qui fabriquent la matza à l’usine Matzot Aviv de Bnei Brak, un travail saisonnier pour Tirnovienko depuis qu’elle a fait son alyah en 2019 avec sa fille Ora, avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022.
Cette année, Tirnovienko en est à sa quatrième saison d’aide à la production des tonnes de matza fabriquées par Aviv, l’une des plus anciennes boulangeries de matza du pays, fondée en 1887 à Jaffa.
Tirnovienko, 54 ans, qui était agent immobilier et réceptionniste dans un hôtel d’Odessa avant d’immigrer en Israël, a depuis travaillé dans une boulangerie, nettoyé des bureaux et complété avec son travail saisonnier à Aviv afin de joindre les deux bouts. …source
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Pâques chrétiennes et Pâque juive: quelles ressemblances?
VIRGINIE SOFFER
UDEMNOUVELLES, LE 8 AVRIL 2022
Cette année, les fêtes des Pâques chrétiennes et de la Pâque juive tombent au même moment de l’année. Est-ce que ces fêtes ont des similarités ou sont-elles bien différentes?
Pour en savoir plus, nous avons discuté avec Alain Gignac, professeur et directeur de l’Institut d’études religieuses de l’Université de Montréal, et Guadalupe González Diéguez, professeure au même institut.
Que célèbrent les Pâques chrétiennes et la Pâque juive?
Guadalupe González Diéguez: Pessah, la Pâque juive, est la commémoration de la sortie d’Égypte du peuple d’Israël. Guidés par Moïse, les Hébreux se sont libérés du joug de l’esclavage. Pessah est la célébration d’une expérience radicale de libération collective.
Alain Gignac: La fête des Pâques chrétiennes commémore le dernier repas du Christ, sa crucifixion et sa résurrection le surlendemain de sa mort. Les historiens s’accordent aujourd’hui à dire qu’il aurait été crucifié le vendredi 7 avril de l’an 30. Alors que la Pâque juive est la célébration d’une libération de tout un peuple, les Pâques chrétiennes célèbrent une autre forme de libération qui peut sembler assez paradoxale: le Messie qui meurt comme un esclave libère les humains de l’esclavage de la mort, car il ouvre un passage vers la vie, au-delà de la mort.
Est-ce que ce sont des fêtes majeures du calendrier?
Guadalupe González Diéguez: Oui, Pessah fait partie des plus importantes fêtes du judaïsme. Elle est l’une des trois fêtes de pèlerinage où, durant les temps bibliques, le peuple d’Israël faisait un voyage au temple de Jérusalem. Pour certains calendriers bibliques, elle marque le début de l’année au printemps.
Alain Gignac: Oui, il s’agit également de la fête la plus importante du calendrier. Plus que Noël même, car la résurrection du Christ est un des fondements de la foi chrétienne. … Source
Nous vous souhaitons Hag Casher VeSameah, Passez , vous et votre famille , une joyeuse Fête de Pessah. “
Julien Bauer & Bernard Bohbot