Quatre Etats pour un seul peuple…
Par Shmuel Trigano
Menora.info, 28 juin 2020
Avec l’éventuelle annexion par Israël de la vallée du Jourdain – qui depuis 1967 est définie comme la frontière de sécurité d’Israël- nous voyons ressurgir ces jours ci un slogan devenu une sorte de formule magique, un mantra, chargé à la fois d’expliquer la réalité et de la conjurer. En somme une pensée toute faite pour empêcher de penser.
Déjà une réalité
« Deux peuples, deux Etats », c’est déjà une réalité sur un territoire, qui, à l’origine, fut défini par le droit international – qu’ignorent en général tous ceux qui l’invoquent -, comme la « Palestine mandataire », comprenant à la fois la Jordanie , la Judée Samarie, Gaza et le territoire israélien. Après la disparition de l’Empire ottoman la SDN avait confié à la Grande Bretagne le mandat d’y créer deux Etats, un Etat « arabe », et un Etat »juif ».
L’Etat arabe existe: la Transjordanie
L’Etat arabe fut le premier créé, ce fut la Transjordanie, aujourd’hui la « Jordanie », un Etat dont la majeure partie de la population et la reine sont d’origine palestinienne, quoique le pouvoir soit aux mains d’une dynastie bédouine, les Hashemites, que la Grande Bretagne avait voulu récompenser pour son soutien politique au Moyen Orient.
Naissance de la Cisjordanie
C’est quand cet Etat, la Transjordanie, a envahi et annexé la Judée Samarie durant la guerre de 1948, que ces territoires sont devenus la Cis-Jordanie, puisque la Transjordanie occupait désormais l’autre rive du Jourdain et donc devenait la « Jordanie » tout court (Transjordanie + Cisjordanie) . L’Etat juif se créa en affrontant la guerre d’extermination que les Palestiniens et leurs alliés arabes avaient lancée contre lui.
D’où vient l’ « Autorité palestinienne »
Ce que l’on appelle l’ « Autorité palestinienne » fut créé par le bon vouloir d’Israël, vainqueur de la Guerre d’agression contre lui de 1967. Les « Accords d’Oslo » sont allés chercher l’OLP, exilée à Tunis après la guerre civile qu’elle avait lancée au Liban, pour lui conférer un statut de quasi Etat: une véritable folie politique.
L‘Etat de Gaza
Entre temps, sur le terrain un quasi Etat palestinien s’était de facto créé à Gaza, au lendemain du retrait israélien, un Etat qui a installé la guérilla permanente au cœur d’Israël.
Un deuxième Etat?
De quel Etat palestinien s’agit-il donc dans le slogan de « deux peuples-deux Etats »?
Ce serait de toutes façons un deuxième Etat arabe en Palestine mandataire, ce qui n’a aucun fondement dans le « droit international » qui prévoyait un partage territorial entre deux Etats sur la base de la Palestine mandataire. Si bien que la Jordanie est en déjà cet Etat « arabe »: le fait que la dynastie hashémite le gouverne constitue un problème interne à la population palestinienne majoritaire de ce pays. Ce n’est pas le rôle d’Israël de réajuster le pays réel au pays légal.
L’irrédentisme de l’Autorité Palestinienne
L’évolution des choses a fait que l’Autorité palestinienne, à l’instar de l’OLP, sa phase première, revendique non seulement la Cisjordanie et Jérusalem mais aussi le reste du terrritoire de la « Palestine mandataire », qualifiée d’ »occupée »: la Jordanie est mise en sourdine par stratégie, seul l’Etat d’Israël est sur la sellette. Il n’y a que les « idiots utiles » qui n’ont jamais lu ni entendu ce que disent les Palestiniens.
Facteur de guerre
Cet Etat apportera-t-il la paix? Certainement pas. C’est une absolue certitude, non seulement sur le plan des intentions avérées et proclamées de l’Autorité palestinienne qui considère que l’Etat d’Israël « occupe » toute la « Palestine », que plusieurs millions (sic) de « réfugiés » doivent réintégrer le territoire israélien, etc. Objectivement, enfermé dans un territoire exigu et pauvre, sans accès à la mer, ce territoire deviendra très vite une bombe à retardement posée au cœur du territoire vital d’Israël: Tel Aviv s’offre, à 15 km de distance, au bombardement panoramique depuis les hauteurs de Ramallah.
Le « couloir » de Gaza
Pour cet « Etat » palestinien, se pose avant tout la question de Gaza. La bande de Gaza en fera-t-elle partie? Et si tel est le cas, comment établir une continuité territoriale entre l’Etat « palestinien » de Ramallah et ce territoire? La communication entre ces deux entités couperait Israël en deux et remettrait en question l’avenir du Negev. Verra-t-on se constituer « le couloir de Gaza », comme il y eut le « couloir de Dantzig », une des causes de la deuxième guerre mondiale?
L’irrédentisme devenu possible
Mais ce n’est pas tout, car cet Etat de Palestine, irrédentiste, cherchera à rameuter la population d’origine palestinienne. On peut être sûr qu’il fomentera une rebellion en Jordanie contre le régime des Bédouins et qu’il manipulera la minorité arabe d’Israël. Que fera-t-il au Liban?
La rébellion programmée des Arabes israéliens
La minorité arabe d’Israël ne demande que celà: bien qu’elle bénéficie des droits de la citoyenneté israélienne elle se définit comme une minorité nationale palestinienne, rejette les symboles de l’Etat et dénie toute légitimité à l’Etat d’Israël et à sa déclaration d’indépendance. Elle vote surtout comme un seul homme à la Knesset à travers le consortium de plusieurs partis réunis en un seul parti ethnique, La Liste Unifiée (15 sièges), qui va des communistes aux islamistes. L’éradication du caractère juif de l’Etat est son objectif politique et elle est la première à mettre au ban l’Etat d’Israël pour le pseudo apartheid dont elle l’accuse. Si un Etat palestinien se crée, c’est plus l’évolution potentielle des Arabes palestiniens citoyens d’Israël qui représente un danger pour Israël que le système ingérable qui s’installera entre Gaza, Ramallah et la Jordanie. L’Etat croupion de Palestine s’efforcera de fédérer ses troupes en Jordanie comme en Israël sur de multiples scènes.
Quatre Etats: d’où ressort » la Palestine laïque et démocratique »
Ce ne sera plus « deux peuples pour deux Etats » mais « Quatre Etats pour un seul peuple », en un mot un remake du bluff de la « Palestine laïque et démocratique » promise par Arafat, sur les ruines fumantes de l’Etat d’Israël.
*sur la base d’une chronique sur Radio j, le vendredi 26 juin 2020
Source Primaire Lien
_____________________________________________________________________
Annexion, droit international et duplicité
Dr. David Bensoussan
Times of Israel,12 JUILLET 2020
Le projet d’annexion de la vallée du Jourdain suscite de nombreux commentaires sur la scène internationale. De quoi en retourne-t-il ?
Quelques données historiques
En 1967, l’Égypte chassa les Casques bleus de l’ONU stationnés à la frontière israélienne, bloqua le détroit de Tiran et introduisit des armes lourdes en grande quantité au Sinaï. Au terme de la guerre des Six Jours, la péninsule du Sinaï fut conquise par Israël ; il en alla de même des hauteurs du Golan lesquelles avaient servi de positions de tir de l’armée syrienne contre les villes et villages d’Israël. La Jordanie qui s’était jointe à la guerre perdit la Cisjordanie qu’elle occupait depuis 1948. La résolution 242 du conseil de sécurité de l’ONU prôna le retour à des frontières sures et reconnues dans le cadre d’un accord de paix.
Le président Lyndon Johnson avait demandé à son état-major de définir les frontières de sécurité d’Israël ; il lui fut répondu que, mis à part les hauteurs du Golan, les hauteurs de Cisjordanie et la vallée du Jourdain étaient essentielles pour assurer la sécurité d’Israël. Cette analyse était alors défendue par Ygal Alon qui fut un des leaders de la gauche israélienne. Toutefois, le ministre de la Défense Moshé Dayan en décida autrement et opta pour la conservation des territoires conquis et l’attente d’un téléphone des pays arabes. Cet appel ne vint pas et la conférence de Khartoum de 1967 se conclut avec trois non retentissants : pas de reconnaissance d’Israël, pas de négociations et pas de paix.
Il aura fallu attendre la visite de Sadate en Israël en 1977 pour conclure un accord de paix avec l’Égypte qui récupéra alors la péninsule du Sinaï. Le roi Hussein de Jordanie signa un accord de paix avec Israël en 1994. Six ans plus tôt, il avait renoncé à la Cisjordanie. La Syrie continua sa politique irrédentiste envers Israël. Le Golan fut annexé par Israël ; le monde a critiqué cette annexion bien que comprenant que les négociations de paix devaient nécessairement se conclure avec l’incorporation à Israël des hauteurs stratégiques du Golan. Il était également accepté que la vallée du Jourdain servirait de zone tampon contre la pénétration d’armes lourdes en Cisjordanie. Rappelons qu’une distance d’une dizaine de milles sépare la Cisjordanie de la Méditerranée.
La carte palestinienne
La Société des Nations est l’organisme qui a précédé l’Organisation des Nations Unies. La résolution 22 de la SDN votée à San Remo confia à la Grande-Bretagne le mandat sur l’ensemble de la Palestine en vue d’y reconstituer le foyer national juif (Article 6 du mandat). La Palestine mandataire comprenait alors la Transjordanie sur la rive Est du Jourdain (la Jordanie actuelle) dont l’administration fut offerte en 1921 au roi d’Arabie évincé par la famille Saoud ainsi que la Cisjordanie (la rive Ouest du Jourdain).
La Transjordanie devint indépendante en 1946. Le partage de la Cisjordanie fut voté par l’ONU en 1947. Israël l’accepta. Cinq états arabes refusèrent le partage et attaquèrent Israël, mais Israël survécut. Une partie de la Cisjordanie comprenant la vieille ville de Jérusalem fut occupée par la Jordanie l’année suivante.
À noter qu’il n’y a jamais eu d’entité étatique palestinienne. Le représentant du Haut Comité arabe aux Nations Unies déclara en 1947 : « La « Palestine » fait partie de la province de Syrie. Les Arabes vivant en Palestine ne sont pas indépendants dans le sens qu’ils ne constituent pas une entité distincte »; le représentant de l’Arabie Saoudite aux Nations Unies déclara en 1956 : « C’est une connaissance générale que la Palestine n’est rien d’autre que la Syrie du Sud ; » pour le président syrien Hafez el Assad « Il n’y a pas de peuple palestinien, il n’y a pas d’entité palestinienne. » Il déclara sans ambages : le but est « de paver les routes arabes de crânes juifs et de saturer cette terre de sang de Juifs et jeter les Juifs à la mer. »
Lorsque l’Égypte et la Jordanie occupaient la bande de Gaza et la Cisjordanie (de 1948 à 1967), il ne fut nullement question de créer un état palestinien. C’est essentiellement après la guerre des Six Jours que l’on parla de la nécessité d’un état palestinien. Par ailleurs, les réfugiés de Cisjordanie ont bénéficié d’un statut privilégié par rapport aux autres réfugiés du monde, y compris les réfugiés juifs des pays arabes. Contrairement aux autres réfugiés du monde, le statut de réfugié se transmet de père en fils pour les Palestiniens seulement. Depuis 1993, soit 45 ans après le conflit de 1948, les agences de l’ONU dédiées aux Palestiniens ont reçu plus de 31 milliards de dollars.
Dans les faits, la question palestinienne a servi de prétexte aux dictateurs de la région pour subjuguer leurs populations, laissant aux institutions internationales le soin de s’occuper de la condition des Palestiniens.
La cause palestinienne
L’éditeur en chef du Nouvel Observateur Jean Daniel a admis que lorsque la guerre du Vietnam fut finie, on craignait la démobilisation de la gauche. Aussi fut-il décidé de soutenir à la une la cause palestinienne pour conserver cette unité. C’en fut trop pour la journaliste Élizabeth Shemla qui démissionna de la rédaction du journal pour fonder le journal en ligne Proche-Orient info.
Bénéficiant de la sympathie de la gauche et du discours de martyr péroré par les pays voisins qui se présentent en victimes de guerres qu’ils ont eux-mêmes initiées, les Palestiniens ont excellé dans la propagande médiatique au point que ses mises en scène ont été qualifiées de Pallywood. Le film Décryptage de Jacques Tarnero présente un échantillon éclairant de tels montages scénographiques.
Il se trouve que la cause palestinienne est défendue par de nombreuses personnes qui refusent systématiquement de critiquer les abus des droits de la personne du Hamas ou de l’Autorité palestinienne et restent aveugles devant l’enseignement de la haine non moins systématique et la glorification des assassinats suicides.
L’anémie de la paix
Depuis l’échec des accords d’Oslo ratifiés en 1993, la gauche israélienne est en baisse régulière, après que les offres de paix furent suivies d’une série d’assassinats suicide contre des civils israéliens. Quand bien même la barrière de séparation heurterait la sensibilité d’âmes libérales, il demeure que son érection a fait cesser ces assassinats.
Pour de nombreux Israéliens, le matraquage insensé d’Israël dans les instances internationales, tout comme l’enseignement de la haine quasi systématique dans les médias et les institutions éducatives palestiniens (souvent financées par des institutions européennes) sont autant de clous dans le cercueil de la paix. Comment faire confiance à ceux qui parlent de paix à l’extérieur, demandent des concessions territoriales – noter l’expérience de l’évacuation de Gaza qui devint une base de missiles iraniens – tout en soumettant leur population à un lavage de cerveau de haine ? Cet état de choses n’est pas étranger à la motivation de nombreux jeunes israéliens les poussant à s’installer dans les collines dénudées de Judée et de Samarie.
Le monde a donné beaucoup d’importance à ce conflit qui se déroule en terre biblique. Les tentatives de plans de paix se sont succédé sans fin : Conférence de Madrid, Accords d’Oslo, Wye River, Sharm el Sheikh, Camp David (2000), Taba, feuille de route du Quartet, rencontres d’Aqaba, d’Annapolis, plan de Trump… Les refus palestiniens font rétrécir leurs opportunités telle une peau de chagrin, car ils restent fidèles à la devise de ne jamais manquer une opportunité de manquer une opportunité. Fait nouveau : des premiers signes d’insatisfaction des refus palestiniens se font entendre dans les pays du Golfe et même en Arabie.
Le plan de paix de Taba prévoyait un arrangement bien plus avantageux que ce que les Palestiniens réclamaient, avec des arrangements territoriaux bipartites. Or, le leadership palestinien a très mal interprété le retrait d’Israël du Liban en 2 000 ; longtemps obnubilé par les harangues téléphoniques des états limitrophes promettant l’extinction de l’État juif, éperonné par la propagande iranienne, le leadership palestinien a pratiquement voté pour le statu quo qu’il déplore officiellement.
La duplicité onusienne
Le timing de l’annexion peut être maladroit : s’agirait-il de rendre service aux chances électorales du président Trump qui s’appuie sur un électorat évangéliste ? Mettrait-on en danger le dégel des relations avec les pays du Golfe ? Donnerait-on dans les mains de la Turquie et à l’Iran un outil de propagande inespéré ? Remettrait-t-on en cause les accords de paix avec l’Égypte et la Jordanie ? S’aliénerait-on une partie du parti démocrate américain ?
Les cris d’alarme sont nombreux, notamment de la part d’instances internationales qui ne cessent de victimiser Israël tout en se réclamant du droit international qu’ils bafouent à longueur d’année en ignorant les multiples misères de la planète pour s’encaserner dans des partis pris obsessionnels.
Par contre, l’annexion est un désaveu de l’ONU et met en veilleuse la résolution 242 du conseil de sécurité de l’ONU qui prévoyait une évacuation à des frontières sures et reconnues – mais non encore définies – dans le cadre d’une paix. Une réforme de l’ONU qui est une curée de votes anti-israéliens automatiques serait un des éléments de solution du conflit. La cessation de l’enseignement de la haine est également primordiale pour créer un climat propice aux concessions réciproques.
À PROPOS DE L’AUTEUR
Dr. David Bensoussan est professeur d’électronique. Il a été président de la Communauté sépharade unifiée du Québec et a à son actif un long passé d’engagement dans des organisations philanthropiques. Il a été membre de la Table ronde transculturelle sur la sécurité du Canada. Il est l’auteur de volumes littéraires dont un commentaire de la Bible et du livre d’Isaïe, un livre de souvenirs, un roman, des essais historiques et un livre d’art.
Source Primaire Lien
_____________________________________________________________________
«Une annexion par Israël serait justifiée et nécessaire»
ETRIBUNE – En annexant les implantations et la vallée du Jourdain, Israël créera les conditions d’une solution de deux États acceptable pour une majorité d’Israéliens, argumente l’auteur
Emmanuel Navon
Le figaro, 1 juillet 2020
L’éventuelle extension de la souveraineté israélienne (ou «annexion») à une partie de la Judée-Samarie (désignée comme «Cisjordanie» en français, terme qui consacra l’annexion de ce territoire par la Transjordanie en 1950) soulève deux questions distinctes sur ce projet: est-il souhaitable? ; est-il légal? Ma réponse à ces deux questions est affirmative.
L’annexion est souhaitable car elle lèvera un obstacle à la solution des deux États. Le fait que cette phrase vous laisse sans doute bouche bée prouve la pérennité des mythes. Car l’idée selon laquelle la solution des deux États sera fondée sur le retour d’Israël aux lignes d’armistice de 1949, sur la division de Jérusalem, et sur le retour des descendants des réfugiés palestiniens en Israël est un mythe. Aucun gouvernement israélien n’acceptera un État ennemi et armé surplombant Tel Aviv et traversant Jérusalem ; le délogement d’un demi-million d’Israéliens ; et l’immigration en Israël de la troisième génération des réfugiés arabes de 1948.
Tant que les Palestiniens et les gouvernements qui les soutiennent insisteront sur ces chimères, il n’y aura pas de solution de deux États. En revanche, il est une solution de deux États qui est acceptable pour une majorité d’Israéliens: un État palestinien démilitarisé ; une souveraineté israélienne sur les blocs d’implantations, et le maintien de la présence israélienne dans la vallée du Jourdain ; la préservation d’une Jérusalem unifiée sous souveraineté israélienne mais sans les quartiers périphériques à l’est et au nord de la ville ; l’intégration des réfugiés palestiniens dans leur futur État. Ces principes sont précisément ceux qu’Yitzhak Rabin avait énoncés peu avant son assassinat en novembre 1995. Ils ont été repris un par un par le plan Trump.
Une telle annexion ne serait pas contraire au droit international car la Cisjordanie n’était pas un territoire souverain avant sa conquête par Israël en juin 1967
Les Palestiniens n’acceptent certes pas ces principes. Mais ils n’acceptèrent pas non plus les principes de Bill Clinton en décembre 2000, ceux d’Ehoud Olmert en septembre 2008, et ceux de John Kerry en février 2014 – principes qui eussent établi un État palestinien sur la totalité (si l’on inclut les échanges territoriaux prévus entre les deux États) de la Cisjordanie et de Gaza, avec Jérusalem-Est pour capitale. Les Palestiniens n’acceptèrent pas ces principes avantageux entre autres parce qu’ils pensaient, à juste titre, qu’ils finiraient par obtenir une offre encore meilleure après avoir dit non. Tant que le temps jouait en leur faveur, justement parce que les propositions israéliennes et américaines ne cessaient de leur être plus favorables, les Palestiniens pouvaient se permettre d’être intransigeants. Trump a mis fin à cette dynamique qui ne cesse, depuis deux décennies, de nous éloigner de la solution des deux États.
En annexant les blocs d’implantations et la vallée du Jourdain, et en gelant toute construction dans les territoires destinés à l’État palestinien, Israël créera les conditions d’une solution de deux États acceptable pour une majorité d’Israéliens. Ce sera ensuite aux Palestiniens de décider s’ils préfèrent le statu quo ou un État démilitarisé qui ne paiera pas des salaires à vie aux familles des terroristes et qui n’éduquera pas ses enfants dans la haine des Juifs.
Une telle annexion ne serait pas contraire au droit international car la Cisjordanie n’était pas un territoire souverain avant sa conquête par Israël en juin 1967. Lorsque la Grande-Bretagne mit fin à son mandat en mai 1948, elle créa un vide juridique qui fut rempli par Israël, par la Jordanie, et par l’Égypte suite aux accords d’armistice de 1949. La Jordanie conquit une partie de l’ancien mandat britannique en 1948, puis l’annexa en 1950. Or cette annexion ne fut jamais reconnue par la communauté internationale (à l’exception de la Grande-Bretagne et du Pakistan) et donc la Cisjordanie ne devint pas un territoire souverain.
Quant à ceux qui affirment s’opposer à l’unilatéralisme par principe, à eux d’expliquer pourquoi ils ne s’y opposèrent pas lorsque Israël se retira unilatéralement de la Bande de Gaza en 2005
Par ailleurs, la Jordanie conquit ce territoire dans une guerre d’agression en 1948, tandis qu’Israël le conquit dans une guerre de légitime défense en 1967. Enfin, ce territoire faisait partie de l’ancien mandat britannique que la Société des Nations avait destiné au foyer national juif en 1922. Les accords d’armistice de 1949 n’établirent pas une frontière internationale entre Israël et la Jordanie, mais une ligne de cessez-le-feu. La résolution 242 du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée en novembre 1967, n’exige pas d’Israël un retour à cette ligne, et la résolution 233, adoptée en 2016, permet des ajustements frontaliers mutuellement agréés.
Le plan Trump prévoit des échanges territoriaux (ou annexions mutuelles) de tailles semblables entre Israël et l’État palestinien, ainsi qu’une continuité territoriale entre la Bande de Gaza et la Cisjordanie. En annexant même 30 % de la Cisjordanie (le maximum prévu par le plan Trump), Israël n’ajouterait qu’une infime population arabe à son territoire, et cette population se verrait attribuer la citoyenneté israélienne à l’instar des Arabes israéliens et des Druzes du Golan. Ces quelques milliers d’habitants de la «zone C» instaurée par les accords d’Oslo s’ajouteraient aux deux millions d’Arabes israéliens représentés à la Knesset, à la Cour suprême, et dans la fonction publique.
L’Union européenne a imposé des sanctions économiques à la Russie pour son annexion de la Crimée, mais la Crimée faisait partie d’un territoire souverain contrairement à la Cisjordanie. Et l’Union européenne ne saurait invoquer le principe de cohérence puisqu’elle ne sanctionne pas la Turquie pour son occupation partielle d’un membre de l’Union européenne, à savoir Chypre. Quant à ceux qui affirment s’opposer à l’unilatéralisme par principe, à eux d’expliquer pourquoi ils ne s’y opposèrent pas lorsque Israël se retira unilatéralement de la Bande de Gaza en 2005.
Ceux qui brandissent la menace de «représailles» en cas d’annexion ne semblent toujours pas avoir compris que les Israéliens, après avoir payé hier le prix intolérable de leur naïveté, sont prêts à payer aujourd’hui le prix tolérable de leur réalisme. Comme le disait Golda Meir, «nous préférons vos condamnations à vos condoléances».
* Emmanuel Navon enseigne les relations internationales à l’Université de Tel-Avivet au Centre interdisciplinaire de Herzliya. Membre du Likoud, il est égalementchercheur au Forum Kohelet et à l’Institut de Jérusalem pour la stratégie et la sécurité (deux think-tanks conservateurs).
Source Primaire Lien
_______________________________________________________________________________________
APERÇU DE L’ACTUALITÉ
i24NEWS, 20 juillet 2020
Il rencontrera B. Netanyahou, et G. Ashkenazi
Le ministre des Affaires étrangères hongrois Péter Szijjártó doit se rendre lundi en Israël pour signer un accord concernant la recherche spatiale.
La Hongrie et Israël ont des liens étroits et le pays est considéré comme un “ami très proche” d’Israël, a déclaré dimanche Avi Nir-Feldklein, chef du département Europe du ministère des Affaires étrangères, avant la visite.
_______________________________________________________________
Terrorisme : aveu néerlandais
Shraga Blum
lphinfo.com, 21 juillet 2020
La ministre néerlandaise du Commerce extérieur et de la Coopération au Développement, Mme Sigrid Kaag, n’a cette fois-ci pas eu d’autre choix de que reconnaître les faits : en aidant financièrement l’ONG « palestinienne » UAWC (Union des comités du travail agricole) les Pays-Bas ont notamment versé les salaires à deux membres de cette organisation qui sont soupçonnés d’avoir participé à l’assassinat de la jeune Rina Shnerb hy »d.
_______________________________________________________________
5 raisons de détester (encore plus) Libé
SHARON BOUTBOUL
jewpop.com, 20/07/2020
L’annonce du départ de Laurent Joffrin de Libération et celle de l’arrivée de Dov Alfon – qui fut rédacteur en chef du quotidien israélien Haaretz entre 2008 et 2011 avant d’en être son correspondant à Paris à partir de 2016 – comme possible directeur de la rédaction du quotidien et/ou en charge de sa stratégie numérique, va sans doute ravir tous ceux qui détestaient déjà Libé.
|