Corbyn, et l’antisémitisme autour de lui, répudiés par la victoire de Johnson
DAVID HOROVITZ
Times of Israel, 13 décembre 2019,
La responsabilité d’une défaite si écrasante ne peut être attribuée qu’au chef Travailliste lui-même – largement considéré comme un antisémite, objet de méfiance de l’électorat
Aux environs de 1 heure 30, dans la nuit de jeudi à vendredi, lorsque les résultats électoraux des circonscriptions de Workington et de Darlington ont été annoncés, pratiquement l’un après l’autre, il a été clairement établi que les résultats d’un sondage de sortie des urnes diffusée à la télévision et qui prédisait un raz-de-marée en faveur des conservateurs étaient justes.
Ces deux circonscriptions britanniques, qui votaient pour les Travaillistes depuis des décennies, abandonnaient ainsi la formation dirigée par Jeremy Corbyn et se rangeaient dorénavant aux côtés de Boris Johnson.
La nuit passant, les résultats n’ont cessé de confirmer l’ampleur de la cuisante défaite de Corbyn face à ce que Johnson a qualifié vendredi, pour sa part, de victoire « géniale » et « historique ». Dévasté, Corbyn a rapidement annoncé, non sa démission immédiate, mais qu’il ne prendrait pas la tête du parti « dans une future élection ».
Une victoire de cette envergure peut être attribuée à de nombreux facteurs. Et dans la mesure où le scrutin s’est focalisé sur la promesse de Johnson de mettre en oeuvre le Brexit et de sortir le Royaume-Uni de l’Union européenne, le résultat souligne un profond soutien à ce positionnement – que Johnson avait décrit comme un engagement puissant à « réaliser le Brexit ». Mais il signale également un rejet personnel de Corbyn.
La vaste majorité des Juifs britanniques a célébré avec prudence les chiffres de sortie des urnes et ils ont éprouvé un soulagement croissant tout au long de la nuit. Le danger représenté par un dirigeant britannique qui serait un opposant de toute une vie à Israël, un leader de parti ayant permis à l’antisémitisme de prospérer au Labour, était dorénavant écarté.
Si le parti travailliste n’avait été vaincu que de peu, certains partisans de Corbyn auraient pu chercher à blâmer la communauté juive pour cet échec, qu’ils ont accusé de grossir le problème de la haine anti-juive au sein de la formation. Et en effet, Ken Livingstone, ancien maire de Londres appartenant aux rangs travaillistes, qui a insisté sur le fait qu’Hitler était initialement sioniste et qui avait qualifié la crise de l’antisémitisme dans le parti de « mensonges et de calomnies », a tenté de le faire – disant avec sarcasme que « le vote juif n’a pas été très utile ».
Mais même les soutiens les plus fervents de Corbyn savent que la responsabilité d’une défaite si large ne peut qu’être attribuée qu’au dirigeant du parti lui-même.
Johnson figure parmi les politiciens les plus charismatiques, mais pas des plus crédibles. De manière notoire, avant le référendum de 2016 sur le Brexit, il avait écrit deux tribunes – une en faveur de la sortie de l’Europe et une en faveur du maintien au sein de l’Europe – et publié la version qui, selon lui, servait le mieux ses intérêts politiques. Il avait réussi brièvement à suspendre les activités du Parlement, au début de l’année, pour tenter de faire adopter de force sa version du Brexit, seulement pour s’entendre dire de manière humiliante par la plus haute cour de Grande-Bretagne que ses agissements étaient illégaux.
Il avait mis en place une campagne peu subtile focalisée sur le Brexit, remplie d’assertions financières douteuses.
Il s’était également emparé du téléphone d’un journaliste avant de le mettre dans sa poche plutôt que de regarder la photographie qui lui était montrée d’un jeune garçon étendu sur le sol d’un hôpital dans une Grande-Bretagne dont les services de santé rencontrent de multiples difficultés, et il avait disparu dans une chambre froide pour éviter une demande d’entretien non-désirée.
Qu’il ait remporté ces élections de manière aussi spectaculaire, dans une Grande-Bretagne aussi divisée sur la question du Brexit, souligne qu’au moins une partie de l’électorat a voté pour les conservateurs parce qu’au-delà de tout le reste, elle craignait – et rejetait – la perspective d’un Premier ministre Corbyn.
Un grand nombre des promesses faites par Corbyn de s’attaquer aux inégalités, notamment en ré-allouant des ressources nationales à des causes aussi déterminantes que les services de santé et d’éducation nationaux, ont touché une corde sensible – mais même de nombreux électeurs partageant ses points de vue ne sont pas parvenus à lui faire entièrement confiance.
Horrifié par l’évidence d’un antisémitisme galopant au sein du parti Travailliste et du vide des promesses faites par Corbyn de s’attaquer à ce problème, le Grand rabbin britannique Ephraim Mirvis, généralement plutôt discret, avait pris la peine – un fait sans précédent – d’écrire une tribune qui s’efforçait de convaincre les Britanniques de ne pas voter pour le Labour.
A l’évidence, Mirvis a agi ainsi parce qu’il savait qu’il ne pourrait pas ne pas s’en vouloir un jour s’il ne faisait pas tout ce qui est en son pouvoir pour écarter le spectre d’une victoire de Corbyn.
La défaite de Corbyn donne dorénavant au Labour, qui était dans le passé le parti traditionnel des Juifs de la classe ouvrière, l’opportunité de refaire de la formation une force politique acceptable et crédible. Ce qui dépendra de la capacité des soutiens de Corbyn à survivre à ce dernier – reste à savoir si un grand nombre de radicaux qui ont afflué au Labour à sa suite conserveront leurs positions ou s’ils retourneront dorénavant à la marge.
Dans un entretien diffusé vendredi matin sur Sky News, la présentatrice, Kay Burley, a débattu des raisons de la défaite du Labour avec le député et président travailliste Ian Lavery. Interrompant ses tentatives d’expliquer la défaite, Burley lui a demandé tout de go si était elle imputable à la conviction des électeurs que « votre dirigeant est un antisémite et, en résultat, qu’on ne lui fait pas confiance en ce qui concerne la sécurité et la sûreté de la nation ».
Lavery a essayé de répondre, démentant cette affirmation, mais Sky a dû couper la retransmission et orienter ses caméras ailleurs : Boris Johnson prononçait son discours de victoire.
Ce n’est pas l’indignation des Juifs face à l’antisémitisme au Labour qui est au cœur de cette victoire. Mais comme l’a souligné Burley, de Sky, l’un des facteurs a été la révulsion d’un grand nombre d’électeurs britanniques face à l’antisémitisme et leur compréhension de ce que cette haine disait de Corbyn et du type de gouvernement dont il aurait pris la tête.
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Pour une ancienne du Labour, il est temps de lutter contre l’antisémitisme
Par RAPHAEL AHREN 17 décembre 2019
Joan Ryan avait quitté le Parlement après avoir reçu des menaces de mort pour sa défense d’Israël ; le Parti travailliste doit maintenant réaffirmer ses valeurs, selon elle
L’ancienne députée britannique Joan Ryan a choisi de ne pas révéler avant les élections générales de la semaine dernière les mauvais traitements qu’elle avait subis en raison, pense-t-elle, de son rôle de défenseure d’Israël au sein du Labour.
Mais maintenant que les dés ont été jetés — et que son ancien foyer politique et son numéro un, Jeremy Corbyn, ont essuyé une cinglante défaite face aux conservateurs et son dirigeant triomphant, Boris Johnson — Joan Ryan ne veut plus taire le prix qu’elle a dû payer personnellement pour sa position à l’égard de l’État juif.
Elle a reçu plusieurs menaces de mort. Elle a retrouvé deux fois des rats morts devant son domicile. Et une lettre glissée sous la porte de son bureau à la Chambre des communes, probablement par quelqu’un en mesure d’accéder régulièrement aux couloirs du Parlement, l’a qualifiée de « pute à Juifs » qui devrait « retourner dans les fours ».
« Tout ça vise à faire peur, à intimider et à malmener. C’est toxique. C’est le type d’atmosphère et de comportement qui a fait son apparition dans le parti ces dernières années », a-t-elle déploré lors d’un entretien accordé au Times of Israel dimanche à Jérusalem.
Il y a aujourd’hui plus d’antisémites au sein du Parti travailliste que jamais auparavant
Joan Ryan, qui n’est pas juive, indique qu’elle ne sait pas qui sont les responsables de ces actes, mais présume qu’ils sont l’œuvre d’antisémites. Ça ne serait pas surprenant si ça venait de travaillistes, ajoute-t-elle.
« En raison de l’infiltration et des adhésions massives d’extrémistes de gauche au Parti travailliste, il y a aujourd’hui plus d’antisémites au sein du parti que jamais auparavant », a-t-elle dénoncé.
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La victoire de B. Johnson précipite la défaite des antisionistes, des islamistes et du BDS
Freddy Eytan, JCPA-LECAPE.ORG 12/15/19
Au-delà des conséquences sur le Brexit et sur l’avenir de la politique intérieure de la Grande-Bretagne, la victoire spectaculaire et historique de Boris Johnson est sans doute une leçon magistrale de démocratie.
La volonté de fer de la majorité écrasante d’un peuple courageux, décidé à jeter dans la poubelle de l’Histoire la dangereuse idéologie du leader malheureux, Jeremy Corbyn.
Celle d’un socialisme primaire calqué
sur le marxisme-léninisme. D’un communisme prétendument égalitaire et généreux pour toutes les classes populaires mais qui, au demeurant, a pratiqué durant des décennies les travaux forcés et le Goulag. Un totalitarisme policier oppressif à l’égard des communautés ethniques, et surtout à l’encontre de millions de Juifs qui ont survécu à la terreur derrière le Mur de fer.
Le cri d’alarme courageux lancé par le Grand rabbin de Grande-Bretagne, Ephraim Mirvis, avant les élections, a réussi à alerter et à mobiliser tous les Britanniques contre le fléau de l’antisémitisme, et ainsi a incité à un vote sanction populaire contre le politicien incarnant la bête immonde.
Les Juifs anglais ont sans doute contribué à cette éclatante victoire, prouvant ainsi leur attachement inébranlable aux valeurs et aux lois démocratiques et leur fidélité au Royaume.
Ils ont refusé de céder, de plier bagages et de partir ailleurs, préférant courageusement combattre les injustices et l’ingratitude.
La forte communauté juive a toujours été solidaire des luttes universelles et a contribué à l’effort de guerre contre les nazis avec notamment la célèbre Brigade juive. Les Juifs de Grande-Bretagne ont donné un second souffle à l’économie du pays et à sa vie culturelle et politique.
La victoire de Boris Johnson symbolise sans doute la bataille contre tous ceux qui s’alignent sur des idéologies sombres et abjectes. Celles de l’antisémitisme classique, de l’antisionisme, et la délégitimation de l’Etat juif orchestrée par l’Iran chiite et les islamistes sunnites ainsi que par le BDS palestinien.
Le Premier ministre britannique victorieux est connu pour ses positions fermes contre le terrorisme et la libre circulation des récidivistes, telle que l’exigeait Corbyn.
Désormais, le départ de la Grande-Bretagne de l’Union européenne renforcera ses liens avec les Etats-Unis et les relations bilatérales avec l’Etat d’Israël.
A la veille de Hanouka, la victoire tant espérée de Boris Johnson a été qualifiée à la une du Jewish News de… miracle… Qui sait ?
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Actualité
Mélenchon et le poison antisémite : la fin d’un républicain
Valérie Toranian
Revue des Deux Mondes, DÉC 16, 2019
La peste ou le choléra ? C’est un peu le choix qui s’offrait aux Britanniques opposés au Brexit lors du vote pour les législatives du 12 décembre dernier. Impossible de finasser avec un scrutin à un tour, il fallait voter utile. Mais entre un Corbyn sur une ligne archéo-socialiste et démagogique, nageant dans les eaux troubles de l’antisémitisme, et un Boris Johnson déterminé à mener le Brexit jusqu’à bout, en trouvant un accord avec l’Union européenne, avait-on vraiment le choix ?
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Cette semaine, des centaines de célébrités juives ont dansé sur l’ancienne «rue Adolf Hitler» à Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne, tout en accueillant un rouleau de Torah dans leur communauté.
« Aujourd’hui, nous avons montré que, quoi qu’il arrive à la nation juive, nous prospérons et sommes vivants », a déclaré le rabbin Yakov Gitler de la communauté Chabad dans la ville du sud de l’Allemagne.
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Tsahal…c’est le mot qui s’est illuminé à Tel-Aviv
Journée nationale en hommage aux 57277 soldats reconnus blessés ou invalides de guerre
Tsahal…c’est le mot qui s’est illuminé hier soir sur la façade de la Municipalité de Tel-Aviv à l’occasion de la journée nationale en hommage aux 57277 soldats reconnus blessés ou invalides de guerre par le ministère israélien de la Défense et des civils blessés dans des attentats.
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