Washington prévient qu’il ne laissera pas Téhéran continuer à bloquer les négociations
Pentagone – Iran: nous avons de très solides options militaires-
Washington prévient qu’il ne laissera pas Téhéran continuer à bloquer les négociations
(Washington) Les États-Unis ont accusé samedi l’Iran de bloquer les négociations pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien tout en développant son programme atomique, et ont prévenu qu’ils ne pourront « pas accepter » cette attitude – sans pour autant claquer la porte des discussions.
Le constat américain rejoint celui des négociateurs européens.
Ces négociations indirectes entre Washington et Téhéran, qui s’étaient ouvertes en avril avant de s’arrêter en juin à la suite de l’élection d’un nouveau président iranien ultraconservateur, ont redémarré lundi. Elles se déroulent par l’intermédiaire de l’Union européenne, qui coordonne la mise en œuvre du texte, et de ses autres signataires, à savoir l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, la Russie et la Chine.
Selon ce responsable américain, alors que les États-Unis ont fait preuve de « patience » au cours des cinq derniers mois, pendant que la République islamique était censée « se préparer » à renouer le dialogue, cette dernière a en fait « continué à accélérer son programme nucléaire de manière provocatrice ».
Et quand elle est finalement revenue à Vienne, « c’était avec des propositions qui revenaient sur tous les compromis proposés par l’Iran » d’avril à juin, afin de « bénéficier de tous les compromis faits par les autres et en particulier les États-Unis, et réclamer davantage », a-t-il déploré.
« Nous ne pouvons pas accepter une situation dans laquelle l’Iran accélère son programme nucléaire tout en traînant des pieds dans sa diplomatie nucléaire », a insisté ce responsable, réitérant une mise en garde du secrétaire d’État américain Antony Blinken.
Pentagone – Iran: nous avons de très solides options militaires
La lenteur des négociations visant à limiter le programme nucléaire de Téhéran irrite l’Occident
- L’Iran a enrichi de l’uranium à des niveaux de plus en plus proches de ceux nécessaires pour fabriquer une bombe nucléaire
LONDRES: Le commandant militaire américain pour le Moyen-Orient a déclaré que ses forces disposaient d’une «gamme très solide d’options militaires» pour contrer l’Iran, qui développe actuellement son programme nucléaire et son arsenal de missiles balistiques.
Les tensions entre l’Iran et les États-Unis se sont accrues ces dernières semaines, alors que les négociations à Vienne visant à limiter le programme nucléaire de Téhéran sont au point mort. «Je pense que l’Iran nous sous-estime gravement s’il croit qu’il va pouvoir continuer à attaquer et à faire des victimes en Irak et en Syrie, tout en menant des négociations nucléaires avec nous sans aucune conséquence», a indiqué le général Frank McKenzie au Financial Times.
Reuters a rapporté que le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, Jake Sullivan, avait été informé en octobre par les dirigeants du Pentagone d’une série d’options militaires disponibles visant à garantir que l’Iran ne soit pas en mesure de produire une arme nucléaire, selon une source proche du dossier.
Les nations occidentales sont de plus en plus irritées par la lenteur des négociations et l’intransigeance apparente de Téhéran sur cette question. Les discussions ont été interrompues pendant plusieurs mois après l’élection du nouveau président iranien, Ebrahim Raïssi, et Téhéran refuse toujours de mener des pourparlers directs avec les États-Unis, préférant recourir à des médiateurs.
L’Iran a intensifié son activité nucléaire ces dernières années, notamment en enrichissant de l’uranium à des niveaux de plus en plus proches de ceux requis pour une bombe nucléaire. Téhéran insiste pour que toutes les sanctions soient levées avant qu’il ne revienne sur ses acquis nucléaires.
M. McKenzie estime que l’engagement diplomatique reste la «première et meilleure solution» pour faire face aux capacités nucléaires et militaires croissantes de l’Iran, y compris la production de missiles et de drones.
«Soyons bien clairs: notre objectif est que la diplomatie prime en ce moment», a-t-il lancé. «C’est la meilleure voie à suivre pour tout le monde et l’Iran doit simplement s’en rendre compte». La semaine dernière, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne ont accusé Téhéran derevenir sur les compromis convenus lors des six premiers cycles de négociations de cette année, après que les négociateurs iraniens ont soumis de nouvelles propositions qui ne semblaient pas «réalistes».
Un responsable anonyme de l’administration Biden a indiqué au Financial Times qu’étant donné l’avancée du programme nucléaire iranien et la lenteur des négociations, les États-Unis «préparent le terrain pour une tout autre issue».
Selon ce responsable, «si la diplomatie ne peut pas se mettre sur les rails rapidement et si le programme nucléaire de l’Iran continue de s’accélérer, alors nous n’aurons d’autre choix que de prendre des mesures supplémentaires pour restreindre davantage les secteurs qui génèrent des revenus. Nous n’entrerons pas dans les détails pour l’instant».
La théocratie iranienne «est assise sur un baril de poudre»
Fabien Deglise
Après cinq mois d’interruption, les négociations pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien ont repris le 29 novembre à Vienne entre l’Iran et le bloc de cinq pays formé par la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la Chine et la Russie. Les États-Unis y participent indirectement après s’être retirés unilatéralement du pacte en 2018.
Dimanche, la cheffe de la diplomatie britannique, Liz Truss, a qualifié ces négociations de « dernière chance » au terme de la réunion du G7, alors que le négociateur en chef iranien, Ali Bagheri, a évoqué pour sa part le même jour une « évolution positive » dans les discussions en cours visant la levée d’une partie des sanctions qui étouffent l’économie de l’Iran en échange d’une réduction de son programme nucléaire, de sa pacification et de sa mise sous contrôle strict de l’ONU.
Mais si la résurrection de l’accord a été remise en marche, la réussite de la démarche, elle, reste plus qu’incertaine, estime en entrevue au Devoir le dissident iranien et opposant au régime théocratique de Téhéran Hamid Enayat, joint en France, où il vit en exil.
Téhéran a indiqué la semaine dernière vouloir « négocier avec sérieux » pour sauver l’accord signé en 2015. Peut-on croire en la bonne foi du nouveau gouvernement iranien ?
Je ne pense pas. L’expérience a montré qu’il existe un grand écart entre ce que le régime de Téhéran dit et ce qu’il fait. Mais il n’est pas étonnant de voir les mollahs revenir à la table des négociations, puisque cet accord bancal n’a jamais empêché l’Iran de se doter de la bombe atomique, tout en permettant au régime d’empocher des milliards de dollars en raison de la levée des sanctions. Cet argent a été utilisé pour réprimer la population, déstabiliser la région, attaquer les navires dans les eaux internationales, étendre le programme de missiles balistiques et de drones et préserver l’intégralité des infrastructures nucléaires et même les développer. Il reste donc à voir comment les autres parties impliquées dans l’accord vont accepter un tel retour des choses.
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