Analyse: Du génie politique de Benyamin Netanyahou
Marion Bernard 14 Avril 2019 AFP
Ce scrutin a rappelé une chose, la droite a le vent en poupe et Bibi a fait le bon pari
Après dix années consécutives au pouvoir, Bibi jouait gros cette fois: face à lui, un quatuor trié sur le volet donné gagnant par presque tous les sondages et surtout la menace d’une inculpation dans trois affaires distinctes qui, comme une épée de Damoclès, était brandie par ses adversaires comme l’ultime raison de voter utile, soit contre lui.
“Merci pour ces années, nous prenons le relais”, a répété maintes fois Benny Gantz, principal rival du Premier ministre, à la tête d’une liste centriste aux accents rassembleurs dont on ignore le sort qui lui sera réservé dans la prochaine Knesset, qui s’annonce la plus à droite de l’histoire, après dépouillement de 97% des bulletins.
Et si la stratégie du “Tout sauf Bibi” a porté ses fruits au point de permettre à la formation centriste d’arriver plus ou moins à égalité avec le Likoud, elle a toutefois réussi aux dépens de potentiels partenaires en ponctionnant dans leur réservoir de voix et peiné à séduire à la droite du centre.
Le pari de Benny Gantz était osé et certainement inspiré de celui gagné par Emmanuel Macron en 2017: miser sur le dégagisme et l’explosion de la droite et la gauche afin d’arriver en tête et de pouvoir former une majorité.
C’était sous-estimer la popularité de Benyamin Netanyahou au sein de son camp et le poids des partis religieux refroidis par l’alliance de Gantz avec Yair Lapid, fervent défenseur de la conscription obligatoire pour les Juifs orthodoxes.
Pari encore raté pour Gantz, qui en s’alliant avec Lapid a agregé les voix de son parti au sien, tout en tirant une croix sur un potentiel soutien des religieux. Un jeu d’alliance à somme nulle…
Et c’est bien à cet exercice d’équilibriste qu’excelle Benyamin Netanyahou, surtout quand sa survie politique est en jeu: cerné par les affaires, il a misé sur ses succès diplomatiques et mené une campagne infatigable visant à démontrer qu’il était le seul capable de rafler la mise, à n’importe quel prix.
Quitte à créer de toute pièce une formation agrégeant des éléments peu recommandables accusés de racisme, comme certains membres de l’Union des partis de la droite, lui permettant de compter sur un partenaire supplémentaire.
Benyamin Netanyahou a ainsi démontré une nouvelle fois que les rouages de la politique israélienne n’avaient aucun secret pour lui et qu’ils étaient réservés aux initiés.
Ce scrutin a lui confirmé une tendance observée déjà depuis plusieurs années: le virage à droite emprunté par les Israéliens sur lequel surfe le Premier ministre et l’incapacité de la gauche à séduire un électorat de plus en plus sensible aux discours aux accents populistes.
Bibi or Not Bibi? titraient plusieurs journaux à la veille du scrutin: c’était bien l’enjeu de ces élections et il semble que les Israéliens aient levé le pouce.
Victoire de Nétanyahou: «Le politiquement correct est désormais impuissant face au populisme»
Gilles William Goldnadel ,Le Figaro, le 15/04/2019
Le résultat des élections israéliennes et la victoire de Benjamin Nétanyahou sont riches d’enseignements, et pas seulement pour l’État juif.Une fois de plus, dans une démocratie, une droite décomplexée l’a emporté.Et cette absence de complexes, s’agissant du cas israélien, n’est pas une formule vide de sens.
Ainsi, Benjamin Nétanyahou, ces derniers mois, aura multiplié les contacts avec une droite européenne que l’idéologie de l’antinazisme devenu fou, largement capitalisée électoralement par la gauche morale «antiraciste», avait peinte en brun. Qu’importe, transgressant son surmoi et les réticences d’une partie de l’établissement de la diaspora qui ne se caractérise pas par l’anticonformisme, le premier ministre israélien a serré la main d’un premier ministre autrichien allié à la droite dure. Ce qui n’est pas si facile psychologiquement dans un pays parlant allemand.
Il a également serré la main d’un M. Orban dont certains philosémites à géopolitique variable considèrent qu’il se montre antisémite en critiquant le spéculateur mondialiste Georges Soros sans jamais pourtant avoir fait allusion à sa judéité.
Constatons que les opinions israéliennes et diasporiques, arrivées à l’âge de la maturité, n’ont pas tordu le nez. Les traumatismes avérés de l’islamisme étant désormais plus prégnants que les fantasmes d’un passé instrumentalisé.
En revanche, il n’aurait certainement pas serré la main du travailliste anglais Corbyn, non seulement anti-israélien fanatique mais encore antisémite pathologique, ce qui n’est pas contradictoire mais aisément complémentaire contrairement à ce que laisse à croire une extrême gauche paradoxale.
De manière générale, Netanyahou, ami de Donald Trump, ne voit plus d’offense à être taxé de populiste, la taxe médiatique dont s’agit s’avérant désormais moralement légère et électoralement payante.
Car le premier Israélien élu comme le dernier Européen venu sont aujourd’hui capables de constater que les résultats israéliens, loin d’être particuliers, correspondent au mouvement dextrogyre mondial qui a vu coup sur coup les Américains, les Italiens, les Autrichiens, les Polonais, les Brésiliens et d’autres peuples encore porter au pouvoir des hommes et des partis qui avaient en commun d’être méprisés par les prétendues élites.
Pour le décrire plus négativement, une personnalité ou un parti de la gauche dite morale, chouchou des médias bien-pensants et des artistes soi-disant généreux présente désormais un aspect révulsif que ne compense plus dans les urnes le dénigrement médiatique du politiquement correct à l’égard du candidat populiste.
C’est dans ce cadre explicatif que le parti travailliste israélien est aujourd’hui en déroute et ressemble, à s’y méprendre, au parti socialiste français.
Le parti socialiste Israélien (Mapai aujourd’hui Avoda) incarnait le parti des pionniers fondateurs, des kibboutzim, ou des militaires prestigieux (Ben Gourion, Golda Meir, Isaac Rabin), il est surtout aujourd’hui le parti d’une partie des intellectuels, des artistes, des Ashkénazes fortunés, et des minorités branchées du Nord de Tel-Aviv. Bref, le fameux révulsif électoral décrit plus haut.
Sans doute la clé de compréhension de cette constatation arithmétique est à rechercher moins dans la sympathie ou la confiance qu’inspire un populiste que dans l’exaspération que ressent l’opinion à constater l’écart entre le discours de la gauche morale et sa réalité comportementale.
Bien entendu cette observation psychologique n’empêche pas non plus de prendre en compte les déconvenues du peuple à constater les errements concrets de l’idéologie esthétique et multiculturelle.
Le peuple israélien n’a donc pas fait exception à la règle actuelle.
Autre constatation des élections israéliennes qui devraient servir de leçon à l’opinion française: les ravages du mode de scrutin proportionnel. A fortiori lorsqu’il est intégral.
M. Nétanyahou a certes été élu de manière incontestable, mais même dans ce cadre victorieux, il ne pourra pas gouverner sans appoint. L’extrême droite ayant été laminée, ce sont les partis juifs orthodoxes ayant remporté un succès très relatif qui seront en mesure d’imposer sinon leur loi, en tous les cas certaines qui leur sont chères, dans le cadre d’un chantage dont ils sont les experts.
Appliqué à Israël, pays dont on connaît les problèmes existentiels, le mode de recrutement de son personnel politique aboutit à une médiocratie morale et intellectuelle qui pourrait se révéler dangereusement mortelle. Il y a trente ans, le peuple israélien allait puiser ses députés à la Knesset dans le vivier élitaire de l’armée ou des kibboutz. De nos jours, l’heure est à la professionnalisation de la politique, et il n’est demandé aux candidats que d’avoir eu l’adresse d’avoir su se placer en bonne place sur la liste. L’auteur de l’article n’est pas non plus le plus mal placé pour pouvoir affirmer, comparaisons à l’appui, que le député moyen israélien n’arrive pas à la cheville de son alter ego français à qui il est demandé, sur deux tours de scrutin, de faire montre du minimum culturel syndical.
Cette affirmation empirique n’est même pas invalidée par le dernier scrutin des élections législatives françaises qui a vu arriver au Palais-Bourbon des centaines de députés macronistes dont le talent premier est d’avoir figuré sur une affiche ornée d’une bonne enseigne commerciale. C’est tout dire.
Au royaume des aveugles, on sait le borgne roi. Mais Benjamin Netanyahou, malgré l’âge venant, a encore très bonne vue et la langue bien pendue.
Ainsi donc le député moyen israélien est très moyen. Au royaume des aveugles, on sait le borgne roi. Mais Benjamin Netanyahou, malgré l’âge venant, a encore très bonne vue et la langue bien pendue. Ayant imposé depuis des lustres l’économie libérale dans un pays né socialiste, les résultats économiques et financiers sont exceptionnels mais son bilan social et sociétal assez déplorable en matière de misère des plus pauvres et d’inégalités criantes dans un pays d’immigration idéaliste et volontaire. La société israélienne se révèle d’autre part, assez indifférente et dure au quotidien mais fabuleusement soudée en période exceptionnelle.
Il n’empêche, ce système électoral qui oblige au compromis permanent, force les meilleurs à la compromission. Il finit fatalement par éroder et corrompre les âmes.
Il ne manquerait plus que ce système en France…
M. Nétanyahou et sa droite étant vainqueurs, la gauche morale étant vaincue, une opinion médiatique distraite a eu tôt fait d’annoncer que le camp de la paix avait été défait.
La réalité, tellement méconnue par l’église cathodique de France, est autrement plus complexe.
Il est certes indéniable que l’opinion israélienne-toutes tendances confondues- s’est radicalement convertie à la résignation et n’attend plus rien à terme d’un processus de paix inexistant.
La Doxa convenue fait porter l’entière responsabilité de l’échec sur la partie israélienne et plus spécialement sur le maintien des «colonies» de Cisjordanie. Ce mensonge a été tellement matraqué qu’il est devenu la virtuelle vérité. La réalité, tellement ingrate à rappeler dans la bonne société, que l’échec de la paix est à débiter principalement sur le compte banqueroutier de l’islamo-nationalisme de Palestine.
La gauche israélienne, de Peres et Rabin à Barak et Olmert aura fait toutes les propositions de restitution territoriale, en ce compris Jérusalem. En pure perte. Sauf en matière d’attentats.
Au royaume des aveugles, on sait le borgne roi. Mais Benjamin Netanyahou, malgré l’âge venant, a encore très bonne vue et la langue bien pendue.
Mais l’église cathodique ne s’intéresse pas à l’irrédentisme congénital, à l’antisémitisme héréditaire, à la fascination du martyre, culturelle, de la partie arabe palestinienne. Toutes factions confondues.
L’auteur du présent article, qui n’idéalise certainement pas le personnel politique israélien, ne forme comme toujours que le même vœu: qu’un millième de ce regard critique acéré qui focalise Israël soit dévolu sur son adversaire.
Au lieu de désabuser le premier et d’encourager les outrances du second, ce serait au demeurant le meilleur service rendu à deux camps condamnés à partager.
10 clés pour comprendre les élections en Israël qui ont déjoué les pronostics
Par:Hagay Sobol, Huffington Post14/04/2019
Benjamin Netanyahou est finalement le grand vainqueur des élections et ce renversement de situation a de quoi désarçonn
Le soir du scrutin, les estimations donnaient le parti de centre droit “Bleu-Blanc” de Benny Gantz gagnant et pourtant au matin c’est Benjamin Netanyahou du Likoud, à droite de l’échiquier politique, qui est apparu comme grand vainqueur. Ce renversement de situation a de quoi désarçonner. Aussi voici 10 clés pour mieux comprendre les enjeux, les résultats des élections générales israéliennes et leurs implications.
Les deux plus grands partis israéliens, “Blanc-Bleu”, de centre-droit, de Benny Gantz et le Likoud, de droite, de Benjamin Natanyahou, au coude à coude, ont revendiqué le soir-même la victoire. Pourtant, le lendemain, la commission électorale a tranché en faveur du Likoud avec 36 sièges, soit 26,45% des voix, contre 35 sièges, soit 26,11% des voix pour “Bleu-Blanc”. Cependant aucun des deux n’a à lui seul la majorité requise pour former un gouvernement.
Le Président de l’Etat Réouven Rivlin va commencer les consultations afin de désigner celui à qui sera confiée cette tâche. Il a jusqu’au 24 avril pour donner sa réponse. Sauf surprise, c’est “Bibi”, surnommé “l’inoxydable”, qui sera choisi et deviendra le prochain Premier Ministre d’Israël, car il a une “majorité naturelle” de 65 sièges. Une longévité qui ne peut se comparer qu’à celle de David Ben Gourion, personnage central de la création de l’Etat juif. On ne peut comprendre les résultats de cette élection générale 2019, et leurs conséquences, sans connaître les bases qui régissent la démocratie israélienne.
– Contrairement à la France, l’Etat Hébreu est une démocratie parlementaire. La Knesset, le parlement israélien, comprend 120 députés élus tous les quatre ans à la proportionnelle intégrale favorisant un émiettement des voix et, en conséquence, l’impérieuse nécessité de constituer des coalitions pour obtenir une majorité afin de gouverner le pays. C’est au Président, dépourvu de réel pouvoir, qu’il incombe cependant de choisir, pour former le futur gouvernement, le candidat ayant la plus forte capacité à rassembler autour de lui une coalition majoritaire et non celui dont le parti aurait obtenu le plus de voix. Le Président lui-même est élu par la Knesset pour un mandat non renouvelable de sept ans.
– Cescoalitions issues de la proportionnelle intégralesont difficiles à former et instables en fonction des intérêts respectifs des différents partenaires. Cela peut donner un pouvoir démesuré à des partis minoritaires, pourtant essentiels pour former une majorité, et un risque d’instabilité permanente. Ce que devraient méditer les tenants d’une telle réforme de nos institutions sous nos latitudes.
– La campagne électorale a été d’une indigence telle qu’on ne connaît pas aujourd’hui les programmes des deux plus grands partis. Les projets politiques ont fait place aux insultes et aux “fake news”. Cela n’a donc pas été un déterminant majeur du positionnement des électeurs. Cela laisse, par contre, toute sa place aux négociations pour former les coalitions. Ce sera donc un programme gouvernemental a posteriori, basé sur les revendications ou les concessions respectives des différents partenaires de la coalition.
– Les instituts de sondages se sont trompés une fois encore! Si bien que l’on peut se poser la question de leur réelle utilité. A moins qu’ils ne soient devenus des événements fictionnels réguliers comme les séries made in Israël qui remportent tant de succès de par le monde. En conséquence, pour être proche de la réalité, il ne faut pas en tenir compte et chercher l’information ailleurs.
– La presse internationale ne fait pas une élection. Les médias mainstream, hormis aux USA, n’ont pas caché leur préférence pour le challenger Benny Gantz, ancien chef d’Etat-major, sans réelle expérience politique. Quant à l’ancien Premier Ministre, les avis mesurés le concernant ont été rares, cumulant à la fois le rejet de sa politique et de sa forte personnalité faisant fi du politiquement correct. Considéré comme un va-t-en-guerre, il a pourtant fait preuve de retenue suite aux attaques de populations civiles en Israël, de Sdérot dans le Sud, jusqu’à Tel-Aviv au centre du pays.
– L’impact de Gaza sur les élections. On aurait pu penser que le retrait de tous les habitants israéliens de Gaza en 2005 aurait pu changer radicalement la donne et pacifier la région. Il n’en a rien été. Les leçons tirées par les dirigeants israéliens, suite aux différentes campagnes militaires lancées contre le Hamas et le djihad islamique, sont que tant que l’Iran et le Qatar financeront ces groupes terroristes islamistes, rien ne changera. Une nouvelle campagne militaire occasionnerait des pertes civiles et militaires importantes, du fait du retranchement des factions palestiniennes sous les hôpitaux, les mosquées et dans les écoles. Enfin, si le cas échéant, une nouvelle opération était décidée, cela aboutirait, même temporairement, à une nouvelle occupation et par la suite aucun leader arabe n’accepterait de recevoir les clés de Gaza de la main des israéliens. C’est la raison pour laquelle c’est la politique d’endiguement qui prévaut aujourd’hui. Ce n’est que du peuple gazoui que peut venir la solution.
– Qui a voté qui? Le Sud d’Israël, pourtant proche de Gaza aurait voté majoritairement Netanyahou. Même s’ils sont très critiques envers la politique de “containment” du gouvernement, chacun sait bien qu’une guerre occasionnerait la perte d’un père, d’un fils, d’un frère ou d’un mari. Car Tsahal, l’armée de défense d’Israël, est avant tout une armée de conscrits et de réservistes. Il ne faut pas confondre réaction à chaud après la chute d’une roquette sur une ville et la décision de rentrer en guerre avec toutes ses conséquences. Sans surprise, les habitants de Tel Aviv, plus à gauche, et du Centre ont soutenu Benny Gantz.
– Faible mobilisation des électeurs arabes israéliens. Il faut se méfier des globalisations concernant les minorités et des interprétations hâtives. En effet, aux dernières élections, c’est dans un village Druze que l’on a vu le plus grand nombre d’électeurs voter en faveur du Likoud. En 2019, les citoyens arabes d’Israël se seraient peu mobilisés, pas même auprès des partis qui les représentent traditionnellement (Hadach-Taal ou Raam Balad). Cela est paradoxal, alors que le droit de vote est fortement encadré, voire inexistant dans la plupart des pays environnants. En définitive, leur comportement est comparable à celui de nombreux électeurs occidentaux qui désertent les scrutins car ils ne croient plus en la politique, ni aux hommes politiques.
– Politique internationale. Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, ce ne sont ni les affaires judiciaires à répétition ciblant le Premier Ministre sortant, ni sa personnalité, qui irrite autant en Israël qu’à l’étranger, qui ont pesé face aux urnes. Ce qui a été priorisé, c’est la capacité de Netanyahou à maintenir un dialogue constructif face aux deux superpuissances ayant pourtant des intérêts contradictoires, et face à des personnalités imprévisibles comme Donald Trump et Vladimir Poutine, alors qu’il n’est que le Premier Ministre d’un pays de 9 millions d’habitants. De plus, confronté aux menaces existentielles de l’Iran et à la politique impérialiste de la Turquie d’Erdogan, il a su naviguer en eaux troubles et nouer des collaborations avec les pays “arabes sunnites modérés” ainsi que des alliances fortes avec des pays africains. Et ce n’est que la partie visible de l’iceberg, il en est de même avec la chine, l’Inde et le Japon. Il existe également une communauté d’intérêt fort au niveau énergétique avec les pays européens avec la mise en place du pipeline EstMed.
– Quel programme? Comme en Israël, rien ne se fait comme ailleurs, c’est durant les négociations en vue de constituer la coalition politique que seront déterminées les grandes orientations du prochain gouvernement. Il est donc trop tôt pour en parler. On a beaucoup glosé et réagit aux propos excessifs de campagne des uns et des autres. Ceux qui croient encore aux promesses électorales, en particulier en ce qui concerne les implantations dans les territoires palestiniens, seront probablement déçus. C’est une élection israélienne mais on ne peut agir frontalement contre la plus grande puissance du globe et son deal du siècle.
Une fois encore, Benjamin Netanyahou a démontré qu’il était une “bête politique”, déjouant tous les pronostics. Seule la justice, si les affaires contre lui sont suffisamment solides, pourra mettre un terme à sa carrière. Quant aux Israéliens, ils ont eu à faire un choix cornélien entre une réorientation de la politique intérieure, y compris le dossier palestinien, représentée par les espoirs mis dans le parti “Bleu-Blanc” et Benny Gantz ou la politique extérieure dans un Moyen-Orient très instable et menaçant. On sait ce qu’il en est advenu, la balance a pesé en faveur du second.
Paradoxe israélien : Les pauvres sont capitalistes, les riches sont de gauche
Par:Sue Surkes Times of Israel 15 mai 2019
Un Israélien sur 4 vit dans le sud et dans des villes en développement. La gauche ne parle pas leur langue, selon les experts – c’est pourquoi elle continue de perdre les elections.
Lors d’une visite dans la ville de Kiryat Shmona, au nord du pays, pour inaugurer un nouveau service des urgences en octobre, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a critiqué de façon dédaigneuse une femme qui avait interrompu son discours pour protester contre la fermeture d’un centre médical local, la jugeant « ennuyante ».
« Regardez », a-t-il dit à Orna Peretz, une militante sociale locale qui est aussi atteinte du cancer, « vous êtes juste inintéressante. Vous nous ennuyez. Nous voulons discuter de choses qui nous intéressent. Revenez quand vous aurez quelque chose d’intéressant à dire. »
Peretz rétorqua : « Je vote pour vous tous les quatre ans, et si c’est ainsi que vous traitez votre public, alors honte à vous. »
Quelques mois plus tard, cependant, après que Netanyahu a provoqué des élections nationales, la même Orna Peretz a pris part à une conférence pour soutenir le Likud, son parti.
Et il semble raisonnable de supposer qu’elle faisait partie des 49 % des habitants de Kiryat Shmona qui ont voté pour le parti au début du mois, soit près du double des 26,46 % de la population israélienne qui ont voté pour le Likud au niveau national.
Kiryat Shmona est l’une des quelque 30 villes de développement créées dans les années 1950 et 1960, principalement dans le nord et le sud d’Israël, principalement pour accueillir des immigrants d’Afrique du Nord.
Longtemps associées à la misère – bien que moins justifiée aujourd’hui – la plupart de ces villes pour la plupart « cols bleus » votent systématiquement pour le Likud, parti capitaliste de droite – même si, à première vue, un tel choix semble contraire à leurs intérêts.
Erez Tzfadia, professeur agrégé de politique publique et d’administration au Collège Sapir, près de Sderot dans le sud, a dressé un tableau du comportement électoral dans les villes en développement depuis 1981.
poser est de savoir comment le vote dans les villes en développement se compare au vote à l’échelle nationale », a-t-il déclaré au Times of Israel.
Il a expliqué que le Likud a toujours obtenu 20 à 40 % de voix en plus dans les villes en développement au niveau national, et qu’il y a même amélioré sa présence lors des élections du mois dernier.
Le Parti travailliste, en revanche, a régulièrement recueilli environ la moitié de son vote national dans les villes en développement, en pourcentage, ce qui a été le cas cette fois-ci également ; la seule exception a été en 2006 lorsque Amir Peretz, l’ancien maire de Sderot, né au Maroc, a dirigé le parti et a pu porter à son niveau national la part du vote dans ces villes en développement.
Pour sa part, le Meretz (gauche) a généralement obtenu des voix dans les villes en développement à environ un quart de son niveau national, a-t-il poursuivi, tandis que les partis centristes – sous leurs diverses formes (Kakhol lavan dans cette dernière élection, Yesh Atid dans la précédente) – ont tendance à remporter environ 60 % de leurs scores moyens.
Bref, le centre, le centre-gauche et la gauche sont massivement sous-performants dans les villes en développement, et l’élection de ce mois n’a certainement pas fait exception.
Actualité
Agression antisémite en Suède: l’auteur a été arrêté
Par Shraga Blum, LPH INFO, 15 mai 2019.
15.5.19 à 11h30: les médias sudéois ont annoncé mercredi matin l’arrestation de l’auteur de l’agression antisémite. Il s’agit bel et bien d’un individu de religion musulmane qui était déjà connu des services de police. Il a été appréhendé alors qu’il venait de passer par bateau au Danemark, la ville côtière d’Helsonborg étant située à moins de cinq kilomètres des côtes danoises. Il sera extradé vers la Suède. La victime est toujours dans un état critique et les médecins luttent pour la maintenir en vie.
i24NEWS 16 mai 2019
Selon une ONG, les manuels diffusent des messages antisémites et appellent à la fin de l’État d’Israël
L’Union européenne va procéder à un examen des nouveaux manuels scolaires palestiniens après qu’une étude menée par une ONG a conclu qu’ils étaient plus radicaux que par le passé, et incitaient à la haine et au rejet de la paix avec Israël.
La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a confirmé qu’une enquête était envisagée dans un communiqué publié sur le site internet de l’UE..
La chaîne Discreet Fashion (Israël) fabrique des vêtements à Gaza.
Par: Israelvalley Desk, mai 15, 2019
La plupart des créateurs israéliens sont partis à l’étranger pour produire les vêtements que nous portons, peu d’entre eux ont laissé leurs usines en Israël.
Bon nombre l’ignorent, mais la chaîne Discreet Fashion, dont le style convient également aux femmes religieuses, fabrique des vêtements dans les territoires sous autorité palestinienne et à Gaza. Le siège de la société est situé à Petach Tikvah, où se trouve l’ensemble du processus de conception et de valorisation de la marque mais l’usine de fabrication se trouve à Gaza.
La fièvre de l’Eurovision fait vibrer Tel-Aviv et ses touristes
Par AFP,Times of Israel,15 Mai 2019
“Tout le monde est gentil et pour le moment, c’est tout simplement incroyable,” s’émerveille un touriste chilien. L’Eurovision n’en est encore qu’aux demi-finales, mais un vainqueur est déjà tout désigné : Tel-Aviv, à en croire les touristes émerveillés par la ville hôte, située sur les rives de la Méditerranée.
Shabbat Shalom!