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L’Iran au menu du premier échange – tardif – entre Biden et Netanyahu
18 février 2021,
RELATIONS FROIDES ENTRE BIDEN ET NETANYAHOU
Jacques BENILLOUCHE
benillouche.blogspot.com, samedi 13 février 2021
L’attaque israélienne en Irak : un message pour Joe Biden ?
Shraga Blum
lphinfo.com, février 14, 2021
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Citation de la Semaine:
« Nous n’avons pas d’alliés permanents, nous n’avons pas d’ennemis permanents, nous avons des intérêts permanents. »
Lord Palmerston
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L’Iran au menu du premier échange – tardif – entre Biden et Netanyahu
Le président et le Premier ministre ont parlé de renforcer les liens de défense, de la paix avec les Palestiniens et de la poursuite des accords de normalisation
JACOB MAGID et AFP
18 février 2021,
Un mois après son arrivée au pouvoir, Joe Biden s’est enfin entretenu mercredi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, lors d’un appel téléphonique où l’Iran figurait en bonne place.
Netanyahu a été le douzième dirigeant à recevoir un appel de Biden, mais premier dirigeant du Moyen-Orient. Ces semaines de silence de la part de Biden ont laissé penser que la Maison Blanche snobait son allié, au regard de la relation glaciale qu’entrainaient Netanyahu et l’ancien président démocrate Barack Obama.
Le temps pris par le nouveau président américain pour prendre contact avec « Bibi », qui était particulièrement choyé par Donald Trump, avait suscité une polémique dans la presse israélienne et provoqué de vives critiques de la part de certains ténors républicains.
« La discussion fut chaleureuse, amicale et a duré environ une heure », a souligné de son côté M. Netanyahu sur Twitter, précisant avoir abordé les questions des « accords » de paix au Moyen-Orient, de la « menace iranienne » et de la gestion de la pandémie de Covid-19.
« Bonne conversation », a résumé, laconique, Joe Biden depuis le Bureau ovale.
Selon le compte-rendu de la Maison Blanche, Joe Biden a « affirmé son engagement personnel historique envers la sécurité d’Israël ». Biden a également manifesté son intention de renforcer tous les aspects des relations israélo-américaines, notamment en matière de défense.
Joe Biden a insisté sur le soutien des Etats-Unis à la récente normalisation des relations entre Israël et des pays du monde arabe.
Les Emirats arabes unis ont annoncé l’été dernier la normalisation de leurs relations avec Israël, suivis par la suite par Bahreïn, le Soudan et le Maroc.
Mais des questions subsistent sur la posture qu’adoptera la nouvelle administration : les Etats-Unis vont-ils concrètement pousser d’autres pays de la région à embarquer dans le train de la normalisation ?
L’un des pays-clés, considéré comme un candidat potentiel à la normalisation, est l’Arabie saoudite.
A ce propos l’administration Biden a déjà annoncé son intention de « recalibrer » ses relations avec Ryad et de changer d’interlocuteur pour passer du prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS) au roi Salmane.
L’un des dossiers cruciaux pour l’Arabie saoudite, comme pour Israël, demeure la question de l’influence régionale de l’Iran et de son programme nucléaire.
Le président Biden s’est engagé à revenir dans l’accord, à la condition toutefois que l’Iran renoue d’abord avec ses engagements. Un tel retour serait une « mauvaise chose », a récemment déclaré le chef de l’armée israélienne Aviv Kochavi.
L’Etat hébreu n’a jamais caché son opposition à l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, et avait soutenu la campagne de « pression maximale » contre Téhéran menée par l’administration Trump, qui avait retiré unilatéralement les Etats-Unis de cet accord pour rétablir des sanctions.
Biden a également déclaré qu’il souhaitait s’attaque au programme de balistique de l’Iran et a son hégémonie régional, mais que la priorité portait sur l’accord. L’Iran rejette toute négociation. Israël martèle que ces questions ne peuvent pas attendre et que Washington perdra toute influence sur Téhéran si le retour dans l’accord se fait gratuitement.
La perspective d’un réengagement des États-Unis avec Téhéran a suscité des avertissements et des inquiétudes de la part de Netanyahu et de ses alliés.
Netanyahu, qui a publiquement fait pression contre l’accord de 2015, a averti Biden que ce serait une « erreur » et une « folie » que les États-Unis rejoignent l’accord sur le nucléaire.
Lors d’une interview télévisée lundi, Netanyahu a juré de contrer ceux qui s’opposent à sa position belliciste envers l’Iran lorsqu’on lui a demandé si Biden avait appelé.
Netanyahu et Biden ont également évoqué la pandémie de coronavirus et le président américain a salué le Premier ministre israélien pour les exploits de Jérusalem en matière de vaccination.
Le compte-rendu de la Maison Blanche ne faisait pas mention de la pandémie mais précise que Biden avait « souligné « l’importance de faire progresser la paix à travers la région, y compris entre Israéliens et Palestiniens ». Le compte-rendu du bureau du Premier ministre ne faisait pas mention des Palestiniens.
Netanyahu a déclaré à la Douzième chaîne qu’il entretenait des « liens merveilleux » avec les démocrates du Congrès, après avoir forgé un lien étroit avec Trump et s’être disputé avec Obama sur les termes de l’accord de 2015 limitant le programme nucléaire iranien en échange d’un allègement des sanctions.
Netanyahu a déclaré que les liens avec les législateurs américains étaient « une question de politique » et non d’affiliation partisane.
« Quiconque soutient nos politiques, je suis avec lui. Et quiconque nous met en danger, par exemple [sur les politiques] concernant un Iran nucléaire, qui est une menace existentielle pour nous, alors je m’oppose à cela, et je me fiche que ce soit les démocrates ».
Article original
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RELATIONS FROIDES ENTRE BIDEN ET NETANYAHOU
Jacques BENILLOUCHE
benillouche.blogspot.com, samedi 13 février 2021
Benjamin Netanyahou a attendu le 8 novembre avant de féliciter Joe Biden pour son élection du 3 novembre. Il espérait encore un retournement de situation qui aurait désigné Donald Trump comme président élu. Joe Biden n’avait pas apprécié ces félicitations tardives et presque forcées malgré le petit mot du premier ministre : «Félicitations à Joe Biden et Kamala Harris. Joe, nous nous connaissons depuis près de 40 ans, notre relation est chaleureuse, et je sais que tu es un grand ami d’Israël». C’était un peu du réchauffé. D’ailleurs à ce jour, Joe Biden n’a pas appelé Netanyahou pour lui faire part de son élection selon la tradition. La brouille est actée mais elle ne durera pas longtemps entre alliés.
Pourtant le nouveau président était assez consensuel en maintenant de bonnes relations avec les Républicains même si elles sont devenues distantes durant la présidence Trump. Aujourd’hui, l’amitié de Biden avec Netanyahou est devenue purement superficielle tant le premier ministre israélien a joué un jeu exclusif avec les Républicains, sans songer à ménager l’avenir. Israël se trouve ainsi lésé car les Américains n’ont pas perdu de temps pour renouer avec les Palestiniens puisqu’ils ont affirmé leur intention de restaurer l’aide suspendue par Trump. Ils ont aussi rappelé qu’ils étaient toujours pour une solution à deux États contre l’avis des nationalistes juifs.
Certes, le conflit israélo-palestinien n’est pas pour l’instant l’urgence de l’administration Biden mais plutôt l’accord nucléaire avec les Iraniens. L’intervention du chef d’État-major Aviv Kohavi, agissant à l’instigation de son premier ministre et fustigeant toute négociation avec Téhéran, n’a pas été comprise. D’ordinaire, en Israël l’armée ne se mêle pas de politique. Elle conseille discrètement le pouvoir civil et reste à ses ordres. La réponse du berger à la bergère fut donc la nomination immédiate de Robert Malley comme responsable de la négociation nucléaire avec l’Iran. Ce grand diplomate n’est pas réputé pour avoir les faveurs d’Israël.
Mais Joe Biden a un passé politique chargé, surtout sur le plan international, et il a compris qu’il ne fallait pas faire table rase des choses établies par Trump ; il a maintenu l’ambassade des États-Unis à Jérusalem ce qui a rassuré les nationalistes juifs. Par ailleurs, il estime que les accords signés avec les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc sont «positifs pour la sécurité dans la région et positifs pour le développement économique de la région».
Mais, parce que les Palestiniens se sentent trahis par ces accords, Biden va tenter de persuader les Israéliens que l’annexion de pans de la Cisjordanie serait contre-productive. Il va convaincre les Palestiniens de participer à son projet de développement économique de la région sur fond de paix sur la base de deux États pour deux peuples. Mais pour cela il faudra que Netanyahou n’intensifie pas la construction dans les implantations et ne cherche pas à créer un bloc d’alliés dans le Golfe pour contrecarrer les efforts américains de renouer avec l’Iran. Tout va dépendre du résultat des élections israéliennes et du gouvernement qui en sortira.
Mais contrairement au portrait peu flatteur qu’on faisait de lui en Israël, Joe Biden affirme sa fermeté vis-à-vis de l’Iran. Dans une déclaration à la télévision, il a confirmé que les États-Unis ne lèveraient pas leurs sanctions économiques contre l’Iran sous prétexte de ramener Téhéran à la table des négociations pour discuter de la manière de relancer l’accord nucléaire iranien. Il estime que les Iraniens doivent d’abord cesser d’enrichir de l’uranium en violation de l’accord nucléaire négocié alors qu’il était vice-président. Il impose ainsi une fin de non-recevoir contre le président Rohani qui avait posé comme condition la fin des restrictions avant que son pays ne revienne à l’accord. En écho, l’ayatollah Ali Khamenei avait annoncé que «si les États-Unis veulent que l’Iran revienne à ses engagements, ils doivent lever toutes les sanctions dans la pratique, alors nous procéderons à une vérification – alors nous reviendrons à nos engagements»
Mais pour l’instant Joe Biden doit d’abord régler les problèmes internes avant de s’occuper des points chauds du monde. Mais contrairement à Trump, il pense que les États-Unis devraient à nouveau diriger le monde. Il l’a affirmé dans une déclaration télévisée : «À presque tous les égards, la crédibilité et l’influence des États-Unis dans le monde ont diminué depuis que le président Barack Obama et moi avons quitté le pouvoir le 20 janvier 2017. Le président Donald Trump a déprécié, miné et, dans certains cas, abandonné les alliés et partenaires américains. Il a encouragé nos adversaires et gaspillé notre influence pour faire face aux défis de sécurité nationale de la Corée du Nord à l’Iran, de la Syrie à l’Afghanistan au Venezuela, avec pratiquement rien à montrer. Il a lancé des guerres commerciales malavisées, contre les amis et les ennemis des États-Unis, qui font du tort à la classe moyenne américaine. Il a abdiqué le leadership américain en mobilisant une action collective pour faire face aux nouvelles menaces, en particulier celles propres à ce siècle. En tant que président, je prendrai des mesures immédiates pour renouveler la démocratie et les alliances américaines, protéger l’avenir économique des États-Unis et, une fois de plus, laisser l’Amérique diriger le monde».
Alors que Donald Trump, au début de son mandat, avait négligé la politique étrangère par méconnaissance des questions, Joe Biden a fixé ses priorités incluant le renforcement des alliances affaiblies par Trump, le retour des accords multilatéraux clés, la relance d’un ordre mondial libéral fondé sur des règles et la confrontation à la montée en puissance de la Chine et au revanchisme présumé de la Russie. L’Iran, l’ennemi persistant des États-Unis, sera une priorité. Les faucons américains, Israël et ses nouveaux partenaires arabes refusent tout retour à l’accord estimant que quiconque négocie avec l’Iran est faible et sera finalement dupé, justifiant ainsi les attaques contre Robert Malley. Israël fait jouer tous ses relais pour déconseiller un retour à l’accord. Cela a été en particulier le rôle d’Aviv Kohavi qui est sorti de sa réserve pour laisser entendre qu’Israël pourrait frapper l’Iran si les États-Unis rejoignaient l’accord nucléaire.
Cependant, il existe un consensus croissant, tant aux États-Unis qu’en Europe, selon lequel il n’est pas possible de revenir à l’accord original en raison des progrès militaires iraniens et de sa capacité de nuisance dans la région qui constituent une menace généralisée. Ses programmes de missiles doivent être pris en compte dans les éventuelles négociations. Les États-Unis et l’Iran ont tous deux les ressources intellectuelles nécessaires pour façonner une feuille de route pour sauver la face vers un accord sachant que l’année 2021 est une année électorale en Israël et en Iran. Mais Joe Biden ne montre pas d’empressement. Par petites touches, il a déjà commencé à redéfinir les priorités des Etats-Unis au Moyen-Orient, en prenant quelques distances avec l’Arabie saoudite et Israël, piliers de la stratégie anti-Iran de son prédécesseur Donald Trump.
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L’attaque israélienne en Irak : un message pour Joe Biden ?
Shraga Blum
lphinfo.com, février 14, 2021
Le spécialiste du monde arabe et musulman de la chaîne Hadashot 13, Tsvi Yehezkeli, a évoqué l’opération aérienne qui s’est déroulée en fin de semaine dernière dans la zone frontalière entre l’Irak et la Syrie. Lors de cette attaque qui s’est déroulée en plein jour – fait exceptionnel – un convoi d’armement iranien à destination de la Syrie a été détruit. Selon le journaliste, ce raid attribué à Israël constitue des messages « subliminaux » adressés au président Joe Biden : le pousser à adopter l’option militaire face à l’Iran, lui faire comprendre qu’Israël n’hésitera pas à le faire si c’est nécessaire et faire comprendre que le programme nucléaire iranien n’est pas le seul problème créé par l’Iran, mais également son soutien au terrorisme, son programme balistique et sa tentative d’hégémonie régionale.
Tsvi Yehezkeli constate que ces derniers temps l’Iran multiplie les transferts d’armement en Syrie via l’Irak et qu’Israël multiplie de son côté les attaques contre ces convois ou des entrepôts.
Le journaliste a aussi rappelé que dans un silence international assourdissant, le président syrien Bachar El-Assad a décidé de « liquider » le camp de « réfugiés palestiniens » d’Al-Yarmouq, dans la banlieue de Damas, pour les punir de leur soutien aux milices rebelles sunnites et à Daech. L’armée syrienne se livre depuis quelques mois à des massacres dans ce camp sans que cela ne soulève la moindre protestation internationale, ni même celle de l’Autorité Palestinienne. Le président syrien a également fait passer une loi qui va décider de la nature de l’Etat syrien dans l’avenir : tout citoyen qui n’aura pas combattu au sein de l’armée syrienne lors de la guerre civile ne pourra plus récupérer ses biens qui seront accordés aux miliciens chiites à la solde de l’Iran. « La Syrie est en voie de devenir une partie de l’Iran » a conclu le journaliste.
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Aperçu de l’actualité
Comment Israël a planifié et réussi la vaccination de sa population
Stéphane Amar
lessakel.fr, 6 février 2021
Avec plus de 200 000 doses administrées chaque jour, Israël vaccine à un rythme quinze fois plus élevé que la France ou l’Allemagne. Cette vaccination massive permet aujourd’hui à l’État hébreu de sortir du confinement et de revenir à une vie presque normale. Si une telle campagne de vaccination a été possible c’est grâce à une anticipation et à un système de santé particulièrement performant.
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Le vaccin Pfizer efficace à 94 % selon une étude israélienne
La Presse, 14 février 2021
D’après l’assureur Clalit, ses chercheurs ont testé 600 000 personnes ayant reçu les deux doses recommandées du vaccin et un nombre équivalent de personnes n’ayant pas reçu d’injection.
« Il y avait une réduction de 94 % du taux d’infection symptomatique et une baisse de 92 % du taux de maladie grave, comparé à 600 000 (sujets) similaires n’ayant pas été vaccinés », rapporte l’assureur dans un communiqué en hébreu.
« L’efficacité du vaccin est maintenue dans toutes les catégories d’âge, y compris chez les plus de 70 ans », précise-t-il.
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Rose de Galilée : l’IAF frappe 3000 cibles du Hezbollah en 24h
UDI SHAHAM
16 FÉVRIER 2021 17:09
Un missile du Hezbollah touche un avion de combat de l’IAF. Ensuite, toute l’armée de l’air est obligée de participer à une offensive de grande envergure contre le Liban, y compris des attaques contre des infrastructures telles que des ponts, des centrales électriques et des aéroports, qui durent 24 heures. Ce scénario était au centre d’un exercice de Tsahal, « Rose de Galilée » (Vered Hagalil) qui a commencé dimanche matin et s’est terminé mardi à midi.